Il y a un an, Shokz faisait un pas de côté par rapport à ses produits habituels, en commercialisant l’OpenFit (200 euros). Pour une fois, son habituel système à conduction osseuse était remplacé par un autre bien plus classique, à base de bons vieux haut-parleurs. La marque chinoise conservait toutefois sa philosophie : des appareils ouverts et taillés pour la pratique sportive. Un an plus tard, il compte manifestement créer toute une gamme, avec la commercialisation des OpenFit Air, un modèle plus abordable à 140 euros. Alors, bonne affaire ou appareil low cost ? Voilà l’occasion de tester les deux paires d’écouteurs true wireless pour les comparer.
Vue de l’extérieur, les deux boîtiers sont presque similaires, tout juste celui des OpenFit Air est à peine plus volumineux et moins anguleux. Aucun des deux cependant, n’est vraiment compact, on les sent forcément lorsqu’on les range dans une poche de pantalon ou de short. La faute bien sûr à l’architecture des écouteurs, munis de crochets permettant de les maintenir parfaitement aux oreilles. Sur ce point, les deux modèles sont irréprochables. Testés durant des séances de course à pied, ils tiennent en place sans jamais broncher.
Quelques différences de matériaux et de conception
Du côté des écouteurs, on ressent en revanche un peu plus la différence de prix, notamment sur les matériaux employés. Les OpenFit arborent un châssis métallique laqué noir, entièrement habillé de silicone liquide. Cela permet notamment d’affiner le diamètre des crochets à mémoire de forme. Du côté des OpenFit Air, les écouteurs sont tout en plastique, tandis que les crochets — un peu plus large donc — sont habillés de silicone classique.
On remarque également la différence de conception entre les deux modèles. Quand la version haut de gamme déporte ses batteries au bout des arceaux, celui d’entrée de gamme les intègre directement dans les écouteurs. Ces derniers sont alors un peu plus encombrants, alors que le crochet est forcément affiné jusqu’au bout. Cette différence n’est pas seulement esthétique, mais joue également sur l’équilibre général : les masses sont mieux réparties de chaque côté de l’oreille sur les OpenFit.
Des zones tactiles pas toujours réactives
Pour les commandes en revanche, les deux écouteurs proposent exactement les mêmes possibilités. Pour cela, il faut passer par deux zones tactiles situées sur chaque écouteur. On aurait certainement préféré de bons vieux boutons, plus pratiques trouver durant une activité sportive, mais aussi insensible à l’eau ou à la sueur qui peut les activer lorsqu’elles sont projetées sur ces zones. On note également une certaine latence d’environ une seconde entre le tapotement et la prise en compte de la commande. Perturbant au quotidien.
Les contrôles se limitent à deux gestes : double tapotement et appui prolongé. L’application permet de personnaliser leurs fonctions, mais on se limite à la lecture/pause, changement de piste, contrôle du volume et déclenchement de l’assistant vocal du smartphone. Au mieux, ce sont donc trois commandes qui peuvent être configurée simultanément, un peu limité à notre goût. Différence bizarre entre les deux modèles, seul l’OpenFit Air permet de complètement les désactiver. Pas forcément utile, mais la dissemblance est étrange, surtout que c’est le modèle le moins cher qui en bénéficie.
Un égaliseur manuel… seulement sur l’OpenFit
Les autres fonctionnalités de l’application — elles sont rares — sont similaires, comme la possibilité d’activer la connexion Bluetooth multipoint bien pratique pour utiliser les écouteurs entre deux appareils. On peut également y voir le niveau de batterie des écouteurs et du boîtier. Les deux proposent enfin un égaliseur bien pratique pour compenser les faiblesses audio des deux modèles (on y reviendra). Mais là, l’OpenFit fait mieux avec non seulement les quatre modes communs (standard, vocal, basses, aigus), mais aussi la possibilité de configurer manuellement un égaliseur à cinq bandes. Plusieurs réglages personnalisés peuvent être enregistrés et viennent s’ajouter dans l’application aux côtés des quatre présélections.
Et autant dire que cet égaliseur est sacrément pratique, tant les performances audio des deux modèles sont moyennes. En effet, difficile pour ces modèles entièrement ouverts de fournir des basses profondes. Contrairement aux modèles intra-auriculaires qui scellent le conduit auditif pour augmenter la pression acoustique (et donc les graves), l’architecture des OpenFit et OpenFit Air déplace l’écouteur bien loin du tympan. Situés au niveau de l’anti-hélix, ils tentent donc d’utiliser la puissance de leur imposant transducteur de 11 x 18 mm (les mêmes sur les deux modèles). Malgré le dôme en fibre de carbone et d’une membrane en polymère, les deux paires d’écouteurs sont à la peine. Cependant, la taille plus compacte des OpenFit permet de les placer un peu plus près du conduit auditif, fournissant ainsi un léger regain de basses par rapport à ses cousins d’entrée de gamme.
Très peu de basses et de la sibilance
Les médiums sont un peu mieux gérés, mais du côté des aigus, on note une sibilance bien présente sur les deux appareils. Résultat : les S sont sifflants et désagréables lorsqu’on écoute du contenu parlé comme des podcasts. L’égaliseur manuel des OpenFit vient donc ici à la rescousse, permettant d’affiner au mieux le spectre pour obtenir un résultat un peu plus convenable. Les seules quatre présélections d’égalisation de l’OpenFit Air n’arrivent quand à elle pas à compenser complètement ses défauts. Quoi qu’il en soit, avec l’un ou l’autre, ne vous attendez pas à obtenir quelque chose d’aussi qualitatif qu’avec des Huawei FreeClip ou les Bose Open Headset Ultra — eux aussi ouverts. Et encore moins par rapport à des true wireless intra-auriculaires qui jouent là dans une autre division.
Cette différence notable entre les deux modèle n’est pas la seule. Une autre se joue sur l’autonomie, même à la marge. Les OpenFit sont annoncés pour une autonomie de 7 heures, les OpenFit Air pour 6 heures. Dans les faits, leur architecture ouverte incite à monter le volume pour bien entendre ce que l’on écoute et recouvrir les bruits extérieurs. Il est alors plus souvent réglé à 70 qu’à 50 %, de quoi nécessiter un surcroît de puissance et drainer la batterie un peu plus vite. Ainsi, les deux cousins fournissent en réalité une performance amputée d’une heure par rapport à ce qui est annoncé : 6 et 5 heures environ donc. Les deux boîtiers permettent en revanche de les recharger un peu plus de quatre fois grâce à leur port USB-C situé à l’arrière. Aucun des deux n’est compatible avec un système de charge sans fil à induction.
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