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Prise en main – Dagoma Neva Magis : L’imprimante 3D qui mise sur la première impression

Pour tordre le cou à l’idée reçue que l’impression 3D est le pré carré des professionnels et des bricoleurs confirmés (et aisés), le constructeur français Dagoma dégaine la Neva Magis, une imprimante 3D grand public et facile d’utilisation. Mais pour quel résultat ?

Dans la vie, il est admis que la première impression est la plus importante. Un principe qui s’applique aussi bien aux relations sociales, qu’aux imprimantes 3D (sans mauvais jeu de mots). Il faut dire que l’impression 3D se traîne encore la réputation d’un hobby de niche, inaccessible au commun des mortels, réservé aux industriels et quelques rares bidouilleurs qui n’ont pas peur de sortir le chéquier.

De son côté, Dagoma entend bien démocratiser l’impression 3D chez les particuliers. Après la DiscoEasy 200, le fabricant français a mis sur le marché au mois de mars dernier la Neva Magis, une imprimante pensée pour être particulièrement facile à utiliser, et donc parfaite pour une première fois. Une machine plug & play, vendue 499 euros, que nous avons pu éprouver pendant quelques mois.

Simple comme bonjour

L’impression 3D s’invite dans votre salon”, peut-on lire sur le carton de la Magis. Et lorsque l’on voit les dimension de la bête, on ne peut que lui donner raison. La Magis mesure ainsi 53,3 cm de haut, pour 30,5 cm de large et 27,5 de profondeur. Pour ce qui est du poids, elle peut se vanter de ne peser que 4,3 kg.

Mais son premier point fort par rapport à la DiscoEasy 200 du même constructeur, c’est qu’elle est entièrement montée, et prête à l’emploi à peine sortie du carton. Pas besoin de tournevis, il vous suffit juste de relier la buse d’impression au reste de la machine à l’aide des six bras aimantés. Une affaire de 5 minutes.

Ne vous laissez pas avoir par la forme triangulaire de son plateau d’impression. Ce dernier peut supporter des pièces mesurant jusqu’à 18 x 18 x 20 cm. On regrette cependant que ce dernier ne soit pas chauffé (on y reviendra).

Crédit : Flexi Alligator by AlkeshOne

Côté connectique, on note la présence d’un prise pour carte SD, fournie, et un port USB pour relier son ordinateur à l’imprimante à l’aide d’un câble, lui aussi inclus dans la boîte.

Plug n’Print

Une fois la Magis installée, une affaire de 5 minutes, Dagoma vous invite à télécharger gratuitement le logiciel Cura by Dagoma.Ce dernier permet de gérer vos impressions 3D avec là aussi beaucoup de simplicité. L’interface utilisateur est claire et dépourvue de menus inutiles.

Reste la question de la calibration. Là encore, dans l’optique de simplifier la vie de l’usager et de ne pas le décourager avant même qu’il ait commencé à imprimer, le repérage du plateau par la tête d’impression se fait automatiquement après le premier branchement de la machine sur le secteur. Et une fois de plus, le procédé n’excède pas les 5 minutes. Il est donc enfin temps d’imprimer.

Mais qu’est-ce qu’on imprime ?”, nous direz-vous. Pas de panique, Dagoma propose, via son guide sur son site web, un simple photophore pour apprendre à se faire la main avec la machine. Enfin, “se faire la main”, il faut le dire vite puisqu’il vous suffit de télécharger de le fichier, de le coller sur une carte SD, de mettre cette dernière dans l’imprimante, d’appuyer sur le bouton de mise en marche… et d’attendre deux petites heures que l’impression se termine.

Impressions en demi-teinte

Nous n’allions évidemment pas nous contenter des petites roues pendant six mois. Nous avons donc décidé de parcourir les Internets pour trouver moult plans un poil plus compliqués et long à imprimer. Nous avons ainsi jeté notre dévolu sur quelques figurines, le mini-nuke de la saga Fallout, et même le LAPD 2019 Blaster de Deckard dans le film Blade Runner à l’échelle 1:1.

Force est de constater que la Magis est parvenue à imprimer correctement la plupart des pièces et à gérer proprement certains angles. Lorsque ces  derniers sont trop prononcés, l’impression devient malheureusement plus brouillonne, et ce malgré la présence de support d’impression. La buse est capable d’imprimer à une vitesse oscillant entre 3 et 10 mm/s, avec une précision minimale de 0,2 mm.

En revanche, l’accroche “l’impression 3D s’invite dans votre salon” est rapidement mise à mal par le bruit dégagé par l’imprimante. L’absence de caisson d’isolation vous poussera à remiser l’imprimante dans un endroit isolé, histoire de ne pas devenir dingue au bout de sept heures d’impression (une information confirmée par les nombreux regards noirs jetés par mes collègues ces six derniers mois). Oh, Dagoma a bel et bien pensé à un caisson pour réduire le bruit. Mais il est vendu séparément pour 169 euros.

Crédit : James Bond Logo by AwesomeA

Comme on vous le disait plus tôt, l’absence de plateau chauffant s’est faite sentir au bout de deux mois. Les extrémités des pièces larges mais basses ont eu la fâcheuse tendance à se décoller du plateau, ce qui donnait des impressions finales courbées. Un problème que l’on peut corriger en mettant la pièce à la verticale, mais qui augmente considérablement le temps d’impressions.

Crédit : Raptor Jesus by Annatar2

Bien que le problème ne soit pas généralisé, notons toutefois que notre imprimante s’est décalibrée en cours d’utilisation et s’est mise à imprimer 1 mm trop haut. Nos nombreuses tentatives de recalibrage et le changement de la tête d’impression n’y ont rien changé. Nous avons dû utiliser une couche de bande adhésive pour peinture avant chaque impression pour “tromper” la buse et ainsi obtenir un résultat convenable.

Crédit Deckard’s Blaster : Andrew Forster via MyMiniFactory

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Notre avis

À l'heure actuelle, la Neva Magis de Dagoma est probablement l'une des imprimantes 3D les plus faciles à prendre en main. Abordable, déjà assemblée et rapide à mettre en marche, elle est pour autant loin d'être de piètre qualité. La Neva Magis est précise et gérera efficacement l'impression de la plupart de vos pièces (attention cependant si les angles sont trop marqués, changez l'orientation de l'objet ou favorisez l'ajout de supports). En revanche, on vous conseille de l'isoler car l'absence de caisson fermé la rend particulièrement bruyante. De même, on regrette l'absence d'un écran de contrôle tactile, ce qui impose d'avoir un ordinateur à portée de main pour gérer la configuration du filament 3D, et le fait que le plateau ne soit pas chauffant. Mais honnêtement, à ce prix-là, les débutants y trouveront rapidement leur compte.

Les plus

  • Facile à prendre en main
  • Rapide à utiliser
  • Interface claire
  • Abordable
  • Précise
  • Prémontée

Les moins

  • Bruyante
  • Absence d'écran de contrôle
  • Absence de plateau chauffant

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