Après The Inpatient sorti en 2018, Supermassive Games revient à ses premiers amours, avec Man of Medan, un jeu d’horreur narratif calqué sur le modèle d’Until Dawn. Une immersion glaçante dans les eaux troubles du Pacifique pour ce premier opus de la nouvelle série The Dark Pictures Anthologie, qui devrait proposer deux fois par an, l’exploration d’un sous-genre horrifique différent. Seul fil conducteur présent au fil des épisodes, la présence d’un mystérieux conservateur qui joue les narrateurs tout au long du jeu. Présenté la semaine dernière à Paris, nous avons eu l’occasion de tester près d’une heure et demie de gameplay, sur un scénario que Supermassive Games estime à environ cinq heures au total.
Plus angoissant qu’horrifique
Dans Man of Medan, le joueur suit l’histoire de cinq protagonistes partis en virée sur les côtes du Pacifique pour s’offrir quelques jours de plongée sous-marine. Une escapade qui va rapidement mal tourner quand ces derniers vont se retrouver confrontés à une menace tantôt humaine, tantôt surnaturelle, mais dans tous les cas bien réelle.
Contrairement à ce qu’on pouvait attendre d’un jeu annoncé horrifique, Man of Medan ne mise pas tout (du moins, de ce qu’on a pu en voir pendant les 90 premières minutes de jeu) sur les jumpscares à foison. Pourtant, et c’est là que le titre tire toute sa substance, ce premier épisode de The Dark Pictures Anthologie n’en reste pas moins inquiétant. La tension et l’angoisse sont omniprésentes. Même lorsque tout est censé allé bien, le malaise est palpable, et le moindre élément perturbateur nous fait sursauter.
En termes de gameplay, les amateurs de jeux nerveux pourraient ne pas apprécier Man of Medan. Le rythme est assez lent, et les phases narratives très nombreuses, au point que le nouveau titre de Bandai Namco et Supermassive Games nous rappelle plus d’une fois Black Mirror Bandersnatch, le film interactif sorti l’année dernière sur Netflix. Les dialogues sont en effet jalonnés de choix, cornéliens ou (en apparence) anodins, régulièrement ponctués de moments beaucoup plus intenses, où il faudra réaliser la bonne combinaison de touches le plus rapidement possible pour attaquer, ou au contraire esquiver un coup. En mélangeant ces deux aspects du jeu, Man of Medan parvient finalement à nous plonger dans l’ambiance sombre et dérangeante de la série. Une jolie réussite malgré la lenteur et la raideur des personnages dans leurs déplacements, qui ont tendance à piquer les yeux en 2019.
Coopération asymétrique, la vraie surprise
Si on savait déjà que Man of Medan proposerait à sa sortie un mode Histoire solo, et un mode Multijoueur local, la vraie surprise du jeu réside dans l’arrivée d’un mode Histoire partagée, qui propose à deux joueurs de participer en ligne à la même aventure, dans la peau de personnages différents. Une aventure asymétrique qu’on a pu tester, et pendant laquelle chacun suit une aventure parallèle, où les décisions de l’un ont irrémédiablement des répercussions sur l’avenir de l’autre. Car toute action a des conséquences, et le narrateur du jeu ne se prive pas de nous le répéter. En décidant d’aider un coéquipier en détresse, ou au contraire en l’abandonnant à son triste sort, les relations entre les personnages évoluent au fil des scènes, et influent considérablement sur la suite de l’aventure. Même en étant le compagnon de route idéal, il n’est d’ailleurs pas exclu de vous voir planter un énorme couteau dans le dos en cas de situation critique. Un système de jeu non seulement très intense à tester, mais qui promet aussi une bonne dose de rejouabilité pour d’autres parties à venir.
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