La franchise est un des classiques du genre de l’horreur, avec quatre opus principaux sortis il y a près de 20 ans. Si les graphismes et les contrôles ont mal vieilli, ce n’est absolument pas le cas de l’impact et de l’aura des jeux. Afin de faire honneur à leur mémoire, et de les faire découvrir à un tout nouveau public, Konami s’est lancé le défi de produire le remake de Silent Hill 2.
Deux mois avant sa sortie, Konami et Bloober Team nous ont invités pour une session de preview, manette en main, de plus de 4 heures. Lors de cet évènement, nous avons pu jouer à Silent Hill 2 à partir du début du jeu. On retrouve donc James, à la recherche de sa femme, trois ans après son décès, suite à la réception d’une lettre mystérieuse. Elle lui donne rendez-vous à Silent Hill, un endroit aussi dangereux qu’il était paisible autrefois.
Le décor est planté, et il s’agit toujours de la même trame. Cette nouvelle version de Silent Hill 2 est un remake, et non un reboot, ce qui signifie que l’on suivra toujours la même histoire, avec les mêmes personnages. Les graphismes et éléments visuels sont évidemment retravaillés de A à Z, et quelques éléments narratifs peuvent être ajoutés en cours de route.
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Encore plus immersif
La première chose qui nous frappe à propos de cette version du jeu est sa modernité apparente. Bloober Team a réussi l’exploit de transposer un hit des années 2000 à notre époque, avec un certain réalisme assumé, mais toujours autant d’amour pour le gore, les monstres et l’étrange. La tâche pouvait sembler facile, mais le studio a pensé à tous les détails.
En plus d’avoir de beaux décors, ces derniers gagnent en immersion. La technologie moderne a l’avantage de pouvoir exceller sur ce point et Bloober Team en profite. La vue passe du dessus à une vue presque subjective, derrière le protagoniste. De cette manière, le gameplay est dynamisé, humanisé, et cet angle permet une sensation d’anxiété encore plus prononcée. On ajoute à cela un brouillard complètement retravaillé, plus épais, qui ne laisse entrevoir les ennemis qu’au dernier instant.
On peut toujours les entendre, et le son spatialisé aide à les localiser… tout en accroissant cette angoisse latente qui nous suit tout au long du jeu. Silent Hill 2 est connu pour jouer sur l’aspect psychologique plus que sur les screamers et cela passe avant tout par le son.
En plus des bruits inquiétants ou du silence menaçant, le compositeur Akira Yamaoka – qui a travaillé sur le jeu originel – nous livre une partition familière, retravaillée et parfois complètement inédite. On doit avouer que les musiques instrumentales ont su jouer sur notre perception plus d’une fois. Contrairement à la première version du jeu, les bandes sonores se fondent parfaitement entre elles et les transitions sont fluides entre chaque lieu/astmosphère/partie.
Ce bon vieux Silent Hill
Les ennemis valent bien la peine qu’on les mentionne. De ce côté, rien n’a été réinventé ou ajouté dans le remake de Silent Hill 2, mais tout a été perfectionné. Les monstres ne manquent plus de textures, ni de mordant. Le jeu intègre une nouvelle mécanique d’esquive ce qui a le don de dynamiser les affrontements et leur donner plus de substance. Il faudra réfléchir un peu plus à votre placement, votre vitesse et votre rythme pour vous en sortir sans dommage. La vue à la troisième personne est parfois un frein à la mobilité lors des combats, et c’est un défaut que l’on retrouve aussi lors des phases d’exploration.
Une exploration classique au sens où rien ne diffère de ce qu’on connait déjà. On passe par plusieurs étapes, d’abord la ville, puis une série d’immeubles, chaque zone ne pouvant être ouverte qu’en ayant terminé la précédente. Les développeurs accentuent avec ce remake le fait qu’un objet guide chaque quête. Dans tout nouvel environnement, il faudra trouver des pièces, explorer, comprendre des énigmes et débloquer des passages, puis revenir à cet objet central pour le compléter et passer au chapitre suivant. Les seuls éléments collectibles en dehors de la mission principale sont les soins et les munitions. Durant notre temps de jeu, on doit admettre que la fouille des chambres commençait à devenir répétitive, mais qui sait ce que nous réserve la suite du jeu.
Silent Hill 2 ne se veut donc pas être un monde ouvert. Le jeu s’épanouit dans ce système “couloir” qui favorise aussi l’immersion dans l’histoire, bien que le récit en lui-même ait encore besoin d’être revivifié. L’idée de garder exactement la même intrigue, avec les mêmes personnages aux mêmes endroits et avec des dialogues similaires est rassurante pour les fans de toujours, mais celle-ci est tellement surréaliste et parfois incohérente que l’on aurait apprécié quelques changements subtils.
Un excellent remake
On serait tenté de croire que Silent Hill 2 n’étant qu’un remake, les anciens joueurs n’auront rien à découvrir, détrompez-vous. Vous avez face à vous un jeu complètement neuf. Outre le placement des ennemis et affrontements principaux qui ne sont plus les mêmes, vous n’airez pas non plus les mêmes énigmes. Bloober Team réussit haut la main son pari de remake en repensant à 100% le schéma de réflexion et les mécanismes qui vous permettent d’avancer dans l’histoire.
Certains éléments sont familiers, d’autres sont presque identiques, tels des hommages au jeu originel, mais absolument rien n’est exactement pareil. Tout le monde part donc plus ou moins sur un pied d’égalité, et les joueurs ont le même plaisir à incarner James qu’ils connaissent Silent Hill 2 ou non. Pour les anciens joueurs, c’est comme si on leur donnait accès ce sentiment de redécouvrir pour la première fois leur œuvre préférée.
La question qui demeure est la suivante : le remake de Silent Hill 2 parviendra-t-il à rivaliser avec le caractère extraordinaire du premier ? À marquer son histoire ? C’est une question qui ne pourra trouver sa réponse qu’au moment de la sortie. 4 heures sur le jeu nous ont permis d’attester de son potentiel sur plusieurs sujets, mais des zones d’ombres subsistent.
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