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Preview Assassin’s Creed Shadows : l’évolution sans révolution ?

Nous avons pu découvrir les premières missions d’Assassin’s Creed Shadows et une partie de son monde ouvert durant une prise en main de plusieurs heures. Ce voyage au Japon est-il le plus beau jamais proposé par la licence ?

Le fameux « Assassin’s Creed au Japon » que les fans réclament depuis de nombreuses années pointe enfin le bout de son nez. Assassin’s Creed Shadows arrivera sur PC, PS5 et Xbox Series le 20 mars 2025, avec quatre mois sur sa date de sortie initiale. Après un Mirage tentant un retour aux sources avec plus ou moins de réussite, le titre d’Ubisoft Québec se positionne-t-il comme celui capable de réunir les fans de la formule en monde ouvert et ceux des épisodes d’antan ? Nous avons pu y jouer pendant quatre heures pour obtenir de premiers éléments de réponse.

Assassin’s Creed Shadows, un vrai jeu « current-gen »

Notre preview d’Assassin’s Creed Shadows démarre logiquement sur le prologue de l’aventure. Le titre nous place aux commandes de Yasuke, très loin du rang de samouraï qui sera le sien par la suite puisqu’il n’est au départ qu’un esclave. Il faut peu de temps pour constater que la licence passe un cap en termes de modélisation de personnages.

Assassin's Creed Shadows Naoe
© Ubisoft

Les visages sont plus expressifs et réalistes que jamais. Un constat valable aussi bien pour Yasuke et Naoe que pour les personnages qui gravitent autour de notre duo de héros. La mise en scène se veut, elle aussi, bien plus travaillée. Fini le champ-contrechamp à foison : les cinématiques gagnent réellement en dynamisme. De quoi nous immerger immédiatement dans ce Japon féodal à l’ambiance unique et mieux valoriser la trame narrative. En outre, les musiques collent parfaitement à cet univers et marquent accompagnent parfaitement les moments importants. Que dire du doublage japonais, tout simplement excellent.

Les environnements se révèlent également plus vivants. On sent que Ghost of Tsushima est passé par là, puisque le vent joue un grand rôle pour créer cette ambiance enivrante. Il amène les feuilles et les fleurs à virevolter dans les airs, tandis que la végétation apparaît globalement bien plus réaliste que dans Assassin’s Creed Valhalla. Les effets de lumière sont aussi réussis et l’éclairage des lampadaires se reflètent de belle manière sur l’armure de nos personnages.

La réalisation de haute volée saute aux yeux durant le premier dialogue important qui voit Oda Nobunaga, premier unificateur du Japon durant la période Sengoku, s’attacher les services de Yasuke. Quelque temps plus tard, le seigneur de guerre envoie ce dernier au combat.

L’ombre des derniers jeux plane sur Shadows

On retrouve alors un gameplay plutôt classique : Yasuke peut asséner attaques légères et plus puissantes, notamment lorsqu’on maintient une touche, afin de briser la garde ennemie. L’esquive est bien de la partie malgré le gabarit impressionnant de Yasuke. Là encore, les affrontements paraissent plus crédibles que par le passé avec des chorégraphies réussies et un sound design rendant honneur à l’impact des lames qui s’entrechoquent.

Assassin's Creed Shadows Yasuke
© Ubisoft

Le soldat peut aussi parer les attaques ennemies et utiliser diverses compétences au combat. Notez que chaque type d’arme (il en existe une poignée par personnage) possède maintenant son propre arbre de compétences.

La mission suivante met en avant Naoe, à la recherche d’un mystérieux trésor avec l’aide de son père. Celle-ci se révèle plutôt engageante en raison de l’ambiance sombre qui s’en dégage ainsi que du charisme de la shinobi et de son paternel. Les événements dépeints nous donnent envie d’en savoir plus sur le destin de Naoe et des personnes impliquées dans ce prologue.

Précisons qu’Assassin’s Creed Shadows vous demande parfois de faire des choix lors des dialogues. Aucun de ceux réalisés durant notre preview n’a eu d’impact sur l’évolution de l’histoire à court terme, mais ce sera visiblement le cas dans la suite de l’épopée. Cependant, vous pouvez décider de mettre le jeu en mode « canon » pour ne pas avoir à prendre de décision durant l’aventure.

Naoe la discrète

Côté déplacement, Naoe fait parler son agilité. Elle peut s’allonger pour se faire discrète et devient totalement invisible dans les hautes herbes, un classique du jeu vidéo. Notez que Yasuke aussi a la capacité de s’allonger, même s’il se déplace bien plus lentement au sol. Éteindre les bougies pour demeurer tapis de l’ombre est aussi possible, même si cela n’altère pas la vision des ennemis de manière significative.

Le grappin de Naoe lui permet d’atteindre très facilement les hauteurs afin de bien prendre la mesure des environs et des potentielles menaces sur notre chemin. Si vous approchez discrètement d’un garde, vous avez la possibilité de l’exécuter sur place ou de le saisir pour vous en débarrasser quelques mètres plus loin. Bien sûr, le parkour est toujours présent et très fluide au contrôle de la jeune femme, elle qui nous gratifie de pirouettes du plus bel effet. N’attendez pas la même chose de Yasuke, presque incapable de franchir le moindre obstacle de cette manière.

Assassin's Creed Shadows Naoe Shinobi
© Ubisoft

On note tout de même que les ennemis nous détectent de bien plus loin dans Shadows, même lorsqu’on pense se trouver dissimulé en hauteur. Un choix probablement fait pour équilibrer les phases d’infiltration étant donné la palette de mouvements légèrement élargie de Naoe. Heureusement pour elle et malheureusement pour l’intérêt de ces séquences, le personnage peut compter sur la vision d’aigle (vous ne contrôlez pas le rapace, mais toujours votre personnage) pour… voir tous les ennemis à travers les murs. Il vous suffit ensuite de zoomer sur eux pour les marquer et le tour est joué.

Assassin’s Creed Shadows aurait pu faire le choix de proposer une infiltration plus organique étant donné les capacités de Naoe. Il n’en est rien, puisque cette fonction loin d’être justifiée par le scénario facilite largement la tâche du joueur. À vous de voir si vous préférez vous en pour miser avant tout sur votre observation.

Par ailleurs, bien que le jeu valorise le gameplay unique de chacun des protagonistes, les différences sont peu nombreuses au combat. On joue les affrontements quasiment de la même manière au contrôle de Naoe et Yasuke. La shinobi est, certes, moins puissante et résistante que son binôme, mais elle peut aussi parer les attaques ennemies malgré ses lames plus fines. Il faut donc se montrer un peu plus fin avec Naoe là où Yasuke peut rapidement venir à bout de plusieurs adversaires. Bien sûr, chacun possède ses compétences de combat uniques, mais rien de particulièrement original. Dommage.

Un Japon féodal organique ?

Cette impression qu’Assassin’s Creed Shadows a envie de nous lâcher la main et de se détacher de ses écueils passés sans oser le faire totalement se retrouve aussi du côté de l’exploration. Nous avons pu nous balader dans le monde ouvert d’Assassin’s Creed Shadows pendant près de deux heures avec la possibilité de compléter une série de missions principales. Les objectifs s’inspirent parfois de ce que fait Ghost of Tsushima : les informations communiquées par nos alliés permettent de savoir dans quelle région ou zone se rendre pour trouver notre objectif, mais aucun marqueur de quête n’apparaît.

Assassin's Creed Shadows Dialogue
© Ubisoft

Si vous êtes vraiment perdu, vous pouvez demander à des scouts de vous aider directement à partir de la carte. Cela va drastiquement restreindre votre secteur de recherche. Une idée plutôt originale, qui rend l’exploration un peu plus organique, sans atteindre le niveau d’un Ghost of Tsushima et son système de guidage par le vent. Surtout que les fameux points d’observation (même s’ils révèlent moins d’éléments du monde ouvert) et d’intérêts, eux, pullulent toujours sur la carte comme dans Origins, Odyssey et Valhalla.

Une mission dans laquelle il fallait éliminer plusieurs gardes infiltrés dans un château a aussi fait appel à notre sens de l’observation plutôt que de nous indiquer quel ennemi abattre avec un pointeur disgracieux. Bon, en réalité, il suffisait d’observer chaque garde d’assez loin pour que Naoe ou Yasuke indique qu’il s’agit de la cible. Précisons que nous pouvions passer de l’un à l’autre directement depuis le menu. Le jeu ne nous impose un personnage qu’à de rares moments.

Quoi qu’il en soit, les quelques villages du monde ouvert traversés pendant notre session ne manquaient pas de charme. Difficile de se rendre compte de la diversité de l’open world du titre d’Ubisoft Québec en si peu de temps, mais espérons qu’Assassin’s Creed Shadows parviendra à se renouveler visuellement pour nous offrir un véritable voyage.

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Notre avis

Il y a du très bon et du moins en Assassin's Creed Shadows. Ubisoft Québec n'ose pas complètement se détacher de la formule des derniers épisodes malgré une envie claire de se réconcilier avec les fans de la première heure. Les missions principales tentent de faire appel à notre sens de l'orientation et de l'observation, mais on retrouve les sempiternels « tours » et marqueurs de quête pour une exploration encore un peu trop guidée. L'infiltration se révèle toujours un peu trop scolaire et n'exploite pas assez le potentiel de Naoe. On regrette aussi le manque d'évolution du système de combat n'exploitant qu'assez peu l'intérêt d'avoir deux personnages jouables. Malgré cela, Assassin's Creed Shadows nous embarque dans un univers assez envoûtant grâce à une direction artistique plus qu'à la hauteur, un duo de héros charismatique ainsi qu'une trame narrative plutôt engageante de prime abord. Cette première prise en main nous laisse entrevoir une aventure probablement agréable à vivre, mais pas sûr qu'elle soit transcendante.

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