Un Royaume Champignon qui se déplie par petit bouts
Le décor du jeu est une pure merveille visuelle : couleurs chatoyantes, éclairage et modélisation soignées, et un vrai travail d’orfèvre a été effectué sur les textures du papier (froissé, plié, déplié, etc.). L’univers demeure fidèle à la série, très maquette papier, carton et colle.
L’histoire se déroule dans un Royaume Champignon alternatif qui fourmille de détails et où chaque goomba croisé, chaque plante piranha ou chaque maskass vous gratifiera d’un dialogue comique bien senti. De manière générale, très bavard comme tout JRPG qui se respecte, les textes reprennent toute les expressions liées au papier (plié, déchiré, etc.). Sympathiques au début, elles tournent vite en rond au bout de quelques heures de jeu.
Le scénario débute lorsque Mario et Luigi son conviés par la Princesse Peach au festival des origamis. Le héros moustachu trouve qu’elle a une drôle d’allure, toute pliée, et qu’elle lui pose tout plein de questions bizarres. Bien vite Luigi, disparait et Mario se retrouve au cachot. Il découvre que les armées de la Princesse Peach et celles du méchant habituel, l’infâme Bowser, ont été réduits à l’état d’origamis. Le terrible Olly, l’Origami King, ennemi de cet épisode, veut réduire le royaume à l’état de pliage géant. Il arrache le château après l’avoir enroulé de serpentins de papier magique et l’installe sur le plus haut sommet du royaume. Mario et ses amis vont devoir les démêler un par un.
Chaque serpentin démêlé permet à Mario d’ajouter des compagnons à ses côtés. Durant les premières heures de jeu, notre héros à moustaches est juste accompagné par une sorte de fée origami, Olivia, qui n’est autre que la sœur d’Olly et qui donne moult conseils à Mario et lui une offre une paire de bras « démulti-pliés ». Ces membres télescopiques sont un peu sous-exploités puisqu’on ne peut les utiliser que dans certains endroits pour décoller, déchirer ou plier un pan du décor.
Un système de combat qui ne fait pas un pli
Les développeurs ont profité du passage sur la Switch pour proposer une refonte intégrale de système de combat, en conservant quand même un système au tour par tour. Mario est placé au centre d’une arène en forme d’anneaux concentriques mobiles. Chaque bataille débute par un groupe d’ennemis qui se dispersent dans l’arène, on dispose alors de 30 secondes pour tenter de les réorganiser en position stratégique avant de passer à la phase d’attaque. Il faut les placer en ligne pour une attaque sautée ou le lancer d’une fleur de feu pour les faire disparaître ; les disposer en carré pour les occire d’un coup de marteau. Concession au RPG classique, les armes s’usent et finissent par se briser si on utilise trop souvent les mêmes. Lors de combats de boss, la disposition change : le Némésis est au centre de l’arène et c’est Mario qui se trouve à l’extérieur. Il faut alors trouver comment le positionner pour pouvoir frapper ses points faibles.
Le temps limité pimente les combats et offre ce qu’il faut de tension. Si la plupart du temps, les 30 secondes allouées suffisent amplement, il est possible d’augmenter le chronomètre moyennant quelques pièces. De même, si on trouve la bataille trop difficile, on peut appeler les Toads à la rescousse moyennant quelques piécettes. Et le moins que l’on puisse dire c’est que dès les premières heures de jeu, Mario est riche comme crésus.
De l’or dans tous les coins
Partout où Olly et ses « origuerriers » sont passés, on trouve des trous à reboucher à l’aide des confettis que l’on glane en tapant sur les troncs d’arbre ou en écrasant les fleurs. Le héros moustachu reçoit alors en moyenne une centaine de pièces. Les prix modiques dans les boutiques d’armes et d’accessoires sont complètement décorrélées de cette abondance d’or présent dans tout le royaume. C’est en réalité une illustration du parti pris de cet opus : en faire un jeu qui ne porte de RPG que le nom, et où l’accessibilité est maximale pour séduire le public le plus large possible. En effet, le jeu devrait plaire sans mal aux plus jeunes joueurs et si l’accessibilité n’est jamais un mal en soi, pourquoi faire penser qu’il s’agit d’un jeu de rôle ? De même, les énigmes ne devraient pas poser de problème. On retrouve évidemment quelques quêtes Fedex mais tous les RPG souffrent de ce mal pas forcément nécessaire.
Un contrat mal ficelé
En effet, ce Paper Mario a abandonné tout ce qui fait l’essence d’un jeu de rôle. L’expérience et les gains de niveaux n’existent plus, tout comme les arbres de talent ou de compétences. On progresse dans l’histoire mais plus à la manière d’un jeu d’action qu’autre chose. Dès le début la disparition d’un nivellement fait sentir son manque. Malgré ces défauts, ce Paper Mario est toute de même une belle aventure à parcourir. Ces zones semi-ouvertes, réalisée avec un soin particulier, vous occuperont pendant au moins une bonne trentaine d’heures, surtout pour ceux qui cherchent à en percer tous les secrets. Le scénario est suffisamment gorgé d’humour pour vous plier en quatre. Un titre idéal pour passer l’été de façon très agréable.
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