La sortie d’un nouvel opus de Pokémon sonne souvent comme un passage obligé pour les millions de fans de la licence. Depuis des années, on a beau savoir que la saga peine à se renouveler, tant sur la forme que sur le fond, on attend quand même l’événement avec impatience. Cette année encore, Épée et Bouclier les deux nouveaux opus de la licence n’ont pas dérogé à la règle. Après un retour à Kanto dans le dernier opus Let’s Go Pikachu et Evoli, c’est donc à Galar, dans une région inédite largement inspirée de la ville de Londres que notre personnage débute son aventure, accompagné de son ami et rival Nabil. Une course à travers les Terres Sauvages qui nous amènera à combattre les différents champions de Galar, mais aussi à compléter le très sérieux et savoureux Currydex.
Rien de nouveau sous le soleil de Galar ?
Sans grande surprise, cette nouvelle aventure Pokémon Épée et Bouclier ne mise pas sur l’originalité. Après le choix d’un premier compagnon parmi les trois starters (très peu charismatiques, avouons-le) de type Eau, Plante et Feu proposés, l’aventure débute et nous offre le sempiternel combo farming / combats en arènes. Pas de changement drastique au rendez-vous, mais c’est en même temps cette douce habitude qui a tendance à faire la saveur des épisodes de Pokémon. Rien n’a réellement changé depuis les premiers jeux sur Game Boy en 1996, et pourtant on prend toujours autant de plaisir à (re)découvrir la licence, génération après génération.
https://youtu.be/F_7gPLAxlD0
Sur le plan graphique, Épée et Bouclier avaient été vivement critiqués avant même leur sortie. Portés par le hashtag #GameFreaklied sur les réseaux sociaux, certains internautes reprochaient en effet au studio de développement d’avoir réutilisé d’anciens modèles 3D de Pokémon issus des générations précédentes pour animer ses nouveaux épisodes. Des allégations réfutées par Game Freak, et sur lesquelles on ne s’attardera pas, préférant se baser sur notre ressenti personnel : malgré des similitudes évidentes par rapport à Pokémon Let’s Go, l’évolution graphique proposée par Épée et Bouclier reste visible, et surtout appréciable. L’animation des personnages n’est certes pas mémorable, voire bien loin des possibilités aujourd’hui proposées par la Nintendo Switch avec le très beau Luigi’s Mansion 3, mais elle n’en demeure pas moins très correcte (surtout par rapport aux visages ultra-flippants de Let’s Go), d’autant que le titre peut se targuer d’offrir des personnages beaucoup plus réussis que sur les générations précédentes. Concernant les décors et les arrière-plans en revanche, le gap graphique est plus que visible et offre une vraie plus-value. Malgré un aliasing palpable sur grand écran, l’esthétique des nouveaux jeux Pokémon est quant à elle agréable, et demeure fidèle à une franchise qui, soyons honnêtes, n’a de toute façon jamais fait rêver sur le plan graphique.
En termes d’histoire et de gameplay, Pokémon Épée et Bouclier ne révolutionnent évidemment pas la licence. Pourtant, ce second titre sur Nintendo Switch a le mérite de s’offrir quelques ajouts vraiment agréables, qui apportent un vent de fraîcheur à notre expérience de jeu. La découverte de la région de Galar et de ses quelques formes régionales constitue déjà une nouveauté sympathique. Si le phénomène Dynamax/Gigamax, vendu comme l’un des intérêts majeurs de l’épisode se révèle sans surprise très anecdotique, et finalement assez redondant face aux désormais habituelles Capacités Z ou Méga-évolutions, c’est surtout au niveau de l’exploration de Galar et du farming que Pokémon Épée et Bouclier brillent par leurs nouveautés. On notera aussi avec plaisir le retour au bon vieux système de capture, abandonné avec Let’s Go, et qui permet de retrouver le stress de devoir affaiblir un Pokémon ennemi, tout en espérant ne pas arriver le mettre KO.
Terres Sauvages et Raids, la vraie bonne idée
Moins exotique qu’Alola, mais tout aussi dépaysante à découvrir, la région de Galar propose des villes moins linéaires que sur les opus précédents, reliées entre elles par un réseau de voies ferrées, mais surtout par les Terres Sauvages, de vastes plaines aux allures de monde ouvert à explorer au gré de la météo. On est évidemment bien loin de l’immensité d’un Red Dead Redemption 2 ou d’un The Legend of Zelda : Breath of the Wild, mais la présence de cette parenthèse au sein d’une aventure habituellement très dirigiste sonne comme une bulle d’oxygène au milieu de la quête principale. De nombreux Pokémon sont accessibles sur les Terres Sauvages, et offrent contrairement aux opus précédents, une réelle disparité de niveaux. S’il était jusqu’à présent rare, pour ne pas dire impossible de tomber sur plus fort que soit en rencontrant un Pokémon sauvage, croiser un Onyx de dix niveaux de plus que notre starter est désormais une réalité. Dans ces cas-là, la fuite s’impose alors comme la plus sage des solutions, d’autant que si aucune restriction de capture n’existait jusqu’à présent dans les jeux Pokémon, il faudra désormais gagner des badges pour pouvoir attraper des monstres de niveaux élevés, ce qui rend le combat aussi dangereux qu’inutile.
Autre nouveauté propre aux Terres Sauvages, les Raids Dynamax, qui se matérialisent sous forme de puits entourés d’un halo de lumière. En solo ou en coop à quatre joueurs, l’exercice apporte encore une fois un véritable (bien que très simple) renouveau en termes de gameplay, et permet de capturer des Pokémon plus puissants, et souvent plus rares. L’occasion de découvrir les quelques 94 nouveaux monstres (dont 13 régionaux) qui peuplent la région de Galar. Boudée au moment de Pokémon Let’s Go, au profit d’un retour aux sources assumé, la huitième génération fait son arrivée dans Épée et Bouclier, et si elle n’est définitivement pas mémorable, elle a tout de même le mérite de s’offrir quelques jolis spécimens, notamment du côté des formes régionales.
Malheureusement pas exempt de défauts
Malgré une aventure qui se révèle finalement très plaisante, Pokémon Épée et Bouclier ne sont pourtant pas dénués de quelques (grosses) faiblesses. Outre les quelques manquements graphiques qu’on a déjà évoqués, le plus gros défaut du jeu réside sans surprise dans son Pokédex. Sur les près de 900 espèces recensées depuis le lancement de la saga, la base de données de Galar ne compte actuellement que 400 Pokémon répartis sur les huit générations. Un total qui reste évidemment conséquent, mais qui est tout de même très loin du sacro-saint Pokédex national, que les joueurs avaient déjà accepté à contrecœur d’abandonner avec Let’s Go. Pourtant, et même si aucune information officielle n’a été annoncée dans ce sens, notre petit cœur de dresseur naïf mise sur l’espoir de mises à jour semblables à celles de Pokémon GO, qui permettraient d’implémenter régulièrement de nouveaux monstres de poche dans le jeu, et ainsi rallonger drastiquement sa durée de vie au passage.
Outre son Pokédex, qui on l’espère sera rapidement revu et corrigé, Pokémon Épée et Bouclier a également la fâcheuse tendance à poursuivre une tendance déjà adoptée dans les épisodes, et à mâcher le travail des joueurs. Rien de dramatique, mais entre le taxi volant qui permet de se déplacer librement entre les villes dès le début du jeu, la bicyclette et la canne à pêche présentes par défaut dans l’inventaire, ou encore l’affichage du taux d’efficacité sur les attaques pendant un combat, on a parfois l’impression que Nintendo a cherché à gommer tous les aspects potentiellement frustrants des précédentes aventures, tout en oubliant certaines fonctionnalités qu’on pensait acquises et indispensables, comme le raccourci pour accéder à la map, et la fonction d’échange en ligne GTS. Les boîtes PC sont ainsi accessibles partout, y compris en dehors des centres Pokémon, ce qui se révèle bien pratique, mais qui a tendance a nous faciliter la tâche, une fois de plus.
Le gain d’XP se révèle lui aussi rapide, notamment grâce au Poké-camping qui permet de gagner de l’expérience supplémentaire en dehors des affrontements. Au final, et sans se presser, l’aventure principale se termine ainsi en une petite vingtaine d’heures. Rien de dramatique donc, d’autant plus que ce n’est pas un secret, tout l’intérêt de Pokémon réside après la Ligue finale.
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pour avoir vu plusieurs live twitch du jeu, techniquement il est bien trop mauvais pour exister dans l’état. le clipping des décors, des pnj, des pokemons à 3-5m c’est ridicule.. les pnj n’ont aucune humanité, on dirait des pantins de bois tellement ils sont rigides..
le jeu pokemon free to play sur ios et android est bien plus joli, un comble.
ce pokemon switch représente bien la fainéantise qui se dégage des locaux de Nintendo depuis le décès d’Iwata, une honte.