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On a testé GeForce Now : quand Nvidia vous promet que vous n’achèterez plus de carte graphique

Mis à toutes les sauces, le cloud nous promet ici des espaces de stockage aussi illimités qu’accessibles en toutes circonstances et là une protection absolue de nos précieuses données. Mais le cloud c’est bien plus que ça. Dans le petit monde du jeu vidéo, il pourrait bien nous permettre de ne plus jamais faire évoluer notre PC ou changer de console pour suivre les évolutions technologiques. C’est en tout cas le défi que relève aujourd’hui NVIDIA avec son GeForce Now que nous avons pu tester en version bêta.

Du jeu vidéo en streaming : késako ?

Gaikai. Qui aujourd’hui se souvient de ce service mis au point en 2008 par David Perry ? Véritable précurseur, le créateur d’Earthworm Jim imaginait il y a dix ans de cela le cloud gaming. À l’époque, on s’est bien moqué de lui et ses jeux via navigateur Web n’ont jamais vraiment convaincu… à part Sony qui a finalement racheté la société quatre ans après son lancement pour en faire la base de son Remote Play.

Le cloud gaming ou jeu vidéo en streaming fonctionne de la même manière que Gaikai, mais les choses ont pas mal évolué. Il s’agit donc de ne plus avoir besoin de machine puissante pour faire tourner les jeux en local, chez soi. Un service comme GeForce Now regroupe de multiples serveurs au sein de « fermes » réparties dans le monde. Ensuite, à partir d’un PC modeste mais accompagné d’une connexion Internet très haut débit, on peut se connecter à ces serveurs afin de demander le lancement, à distance, de tel ou tel jeu.

En leur temps, Gaikai et un autre précurseur oublié du nom de OnLive n’avaient pas convaincu du fait de multiples bugs et d’une latence incompatible avec les exigences des joueurs. Les multiples sociétés qui se lancent aujourd’hui dans cette nouvelle bataille nous promettent que la technologie a passablement évolué et que l’offre en matière de connexion Internet est enfin l’occasion de profiter du cloud gaming dans de bonnes conditions. Nous avons voulu le vérifier.

GeForce Now : une bêta fermée déjà pleinement fonctionnelle

Aussi curieux que cela puisse paraître, NVIDIA est l’un des principaux acteurs de ce marché du cloud gaming. Étonnant car NVIDIA n’est rien d’autre que le leader de la carte graphique : si elle devait se généraliser, sa solution de cloud gaming aurait un impact non négligeable sur la vente desdites cartes graphiques… Peut-être NVIDIA cherche-t-il simplement à se positionner laissant aux joueurs le soin de trancher ? Toujours est-il qu’aux côté de Shadow, GeForce Now apparaît aujourd’hui comme la solution de cloud gaming la plus avancée.

Depuis quelques semaines, un bêta test d’envergure est lancé par NVIDIA. Triés sur le volet, les testeurs ne sont pas encore nombreux, mais le service monte petit à petit en puissance et il est possible de s’inscrire sur la liste d’attente… en espérant être un jour retenu. À ce sujet, il est bon de rappeler la configuration exigée par NVIDIA pour exploiter son service. GeForce Now se présente sous la forme d’une application d’environ 55 Mo, mais sur notre machine de test, le dossier GeForce Now représente maintenant près de 300 Mo.

La machine hébergeant GeForce Now n’a pas besoin d’être performante. Un processeur Intel i3 @ 3,1 GHz épaulé par 4 Go constitue le cœur des recommandations NVIDIA. Le constructeur explique aussi qu’il est nécessaire de disposer d’une carte graphique compatible DirectX 9 et d’avoir une version 64-bit de Windows 7 ou supérieure. Sur la partie Internet, NVIDIA est plus exigeant : s’il estime qu’il faut une connexion à 25 Mb/s pour installer les données, il conseille 50 Mb/s pour jouer confortablement.

Premier contact, interface à revoir en profondeur

Précisons que GeForce Now ne contient aucun jeu : il s’agit d’un accès – limité – à une machine mise à disposition par NVIDIA. Attention, pas question comme sur Shadow d’utiliser cette machine comme n’importe quel PC à distance : il faut passer par l’application GeForce Now qui permet le seul lancement de jeux. Son interface ouverte, elle donne accès à deux onglets : « Jeux » et « Ma bibliothèque ». Le premier référence les jeux pris en charge par GeForce Now. Seuls 150 jeux disposent d’un « profil » optimisé (gestion des sauvegardes…), mais NVIDIA indique que TOUS les jeux fonctionnent sur GeForce Now.

Problème, il est difficile d’accéder à « TOUS les jeux », à cause d’une interface indigne. Pour accéder à un jeu Steam, il faut le posséder sur son propre compte Steam et renseigner le login / password dans GeForce Now. Hélas, ce dernier n’est ensuite même pas capable de scanner notre compte pour ajouter de lui-même tous nos jeux. Pire, GeForce Now perd souvent les identifiants et sur les trois plateformes reconnues (Battle.net, Steam et uPlay), nous avons été contraints de les redonner très régulièrement.

Lorsqu’un jeu n’est pas officiellement pris en charge, il n’est pas simple de l’installer puisque même le champ « recherche » n’est d’aucun secours. Il faut alors passer par l’option « Gestion de Steam » dans les paramètres pour accéder à l’interface du client Steam sur la machine distante. Nous n’avons trouvé aucun équivalent pour les jeux uPlay. Heureusement, NVIDIA est parfaitement conscient des problèmes et soulignent que l’interface actuelle n’est qu’une ébauche : l’important était pour l’instant de tester l’aspect technique des choses.

Technologiquement au top !

Puissance et compatibilité ?
Nous avons déjà précisé que GeForce Now est en principe compatible avec tous les jeux PC hébergés par les plateformes reconnues : Battle.net, Steam et uPlay pour le moment, mais GOG et Origin aussi à terme. En revanche, nous n’avons pas précisé quelles performances nous sommes en droit d’attendre sur ces jeux. NVIDIA est clair sur ce point : il devrait être possible de les faire tourner au maximum de leurs possibilités, même si pour le moment on se limite à du 1080p afin que la connexion ne soit pas un frein.
NVIDIA précise que les ressources sont allouées dynamiquement par ses serveurs sachant que la partie graphique se base sur des Telsa P40. De nombreuses définitions d’images sont reconnues, mais l’Ultrawide n’est pas au programme pour le moment. Enfin, il est important de préciser que – bêta oblige – NVIDIA assure encore le minimum syndical du côté des périphériques reconnus. Les gamepads essentiels fonctionnent (Microsoft Xbox 360 / Xbox One, Sony DualShock 4) ainsi que certains produits Logitech, mais aucun volant n’est pour l’heure opérationnel. Un peu de patience…

Après avoir tiré à boulets rouges sur l’interface GeForce Now, il nous faut reconnaître la qualité de service qu’offre déjà NVIDIA. En effet pour ces essais bêta, nous avions accès à un serveur sur la côte est des États-Unis. Malgré ces embûches, le service aura été largement à la hauteur. En premier lieu, l’installation sur la machine distante d’un jeu de notre bibliothèque Steam ne prend généralement pas plus de quelques secondes : NVIDIA semble stocker l’intégralité du catalogue Steam !

Une fois le jeu lancé, l’enthousiasme reste de mise. À l’heure actuelle, GeForce Now impose quelques limitations techniques et il n’est par exemple pas question de proposer la 4K. En revanche, le 1920×1080 s’avère parfaitement fonctionnel et les formats ultrawide devraient être pris en charge un peu plus tard. Nous n’avons rencontré strictement aucun problème de fluidité ou de lag durant ces premiers essais avec notre connexion fibre 500 Mb/s. Par curiosité, nous avons testé GeForce Now sur une connexion ADSL 12 Mb/s, nettement en deçà des recommandations NVIDIA (minimum 25 Mb/s) : ça passe plutôt bien.

Sans surprise, les jeux les plus rapides sont aussi ceux sur lesquels les sautes d’image sont les plus fréquentes : en ADSL, DiRT 4 n’était pas très agréable à jouer, mais Cities Skylines, Civilization VI, XCOM 2 et même Skyrim sont parfaitement jouables. Notre connexion fibre n’a pas rencontré pareil problème et même DiRT 4, Rocket League ou Wolfenstein: The Old Blood ont été un régal à tester. Dans l’absolu, NVIDIA dispose d’un mode « ultra streaming » pour résoudre d’éventuels problèmes de latence : nous n’avons pas pu vérifier cette fonctionnalité puisque nous n’avons pas rencontré de tels problèmes !

Un service prometteur, mais à quel prix ?

Si la question de l’interface nous a fait l’effet d’une douche froide, reconnaissons que la mauvaise impression a été balayée dès lors que nous avons lancé les premiers jeux. Alors qu’il était attendu au tournant, NVIDIA répond présent et le défi technologique semble relevé haut la main… et ce même lorsque la connexion Internet n’est pas un monstre de vitesse. Bien sûr, la fibre optique est plus indiquée pour le cloud gaming, mais un ADSL performant semble en mesure de donner satisfaction.

Rappelons que pour ce bêta test, NVIDIA nous connectait à des serveurs situés sur la côte est des États-Unis : gageons que des serveurs européens améliorent encore les choses. Gageons également que NVIDIA aura rapidement à cœur de proposer une interface logicielle de qualité et que l’intégration avec les différentes plateformes soit aussi conviviale que possible. Ce dernier point est le seul véritable grief que nous avons contre NVIDIA… c’est dire si nous avons été satisfaits par les promesses techniques de GeForce Now.

Une chose tout de même, NVIDIA n’a pour le moment donné aucune date de sortie et, plus gênant, aucune idée des tarifs qu’il compte proposer. La concurrence étant amené à se renforcer sur ce secteur, espérons que M. GeForce saura se montrer raisonnable.

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22 commentaires
  1. Du coup, les jeux qui tournent correctement (Cities Skyline, Civilisation) sont les jeux qui tourneraient bien de base sur le bécane d’origine ?

  2. Comparé au service de streaming steam ça donne quoi? Car même en local le service steam est… médiocre pour moi, et pourtant j’ai un bon routeur et de bonne machines.

  3. Ca vaut franchement pas Blade et son Shadow….
    J’ai Geforce Now sur la Shield TV, ok c’est bien car il y a plein de jeux dans le catalogue, mais ça reste du jeu…. On ne peut rien faire d’autre dessus.

  4. Shadow propose une 1080 dédié à chaque utilisateurs. Est ce le cas de gforcenow ? Ou est ce du partage qui risque de ce dégradé selon le nombre d utilisateur ?

  5. Oui niveau performances et stabilité geforcenow est largement au dessus shadow est très instable les performances varie suivant les horaires

  6. Malheureusement les performances annoncé par shadow sont Loin d’êtres au rdv c’est jouable quand personnes pompe sur le CPU et encore ont est loin de la stabilité et des performances de geforcenow et tous ça sur une fibre FTTH 500mbs orange avec 2 de ping.
    Chez shadow le CPU et la ram sont partagés sa ce ressent le soir et le weekend déjà que le cpu est pas top…

  7. Tu confonds geforcenow pc et Mac avec geforcenow sur Shield il est vrai que sa reste du gaming mais qui fonctionne vraiment bien

  8. Et ça ne parle pas de latence non ou j’ai mal lu ? 
    Bien évidemment que le 1080p ça va marché et ça va être beau, le nerf de la guerre c’est la latence. Si je joue sur un FPS et que j’ai un délaie de 50ms sur la souris, ça va être injouable. 
    Du coup, la latence ça donne quoi ? Le test ne vaut pas grand chose sans ça …

  9. Marrant, c’est pas le son de cloche que j’ai d’un utilisateur. Donc faudrait peut être pas généraliser

  10. Pour avoir testé les deux (j’utilise Shadow quotidiennement depuis plusieurs mois et j’ai testé Geforce Now il y a quelques semaines), je trouve trois problèmes principaux à GeforceNow :

    – Obligé d’avoir un boutique compatible pour pouvoir jouer : j’ai acheté GTA5 sur amazon UK, pour y jouer je dois télécharger les isos et l’installer sur mon poste. Dans la philosophie GeforceNow je ne pourrais donc jamais y jouer, à moins que Amazon crée un launcher façon steam ou gog galaxy et que Nvidia rende GeforceNow compatible. Sur Shadow, aucun souci vu que j’ai un windows classique.
    – Les jeux doivent être préchargé sur les serveurs de GeforceNow, si ils ne le sont pas, on perd de longues minutes à chaque lancement du jeux pour que GeforceNow le télécharge. Par exemple, quand j’avais testé, la plupart des jeux n’étaient pas disponible en français. Ce point devrait bien évidemment changer lors du lancement officiel en France, même si je suis pas sûr que GeforceNow pourra un jour avoir sur ses serveurs l’ensemble des catalogues de chaque boutique et dans toutes les langues. Certains petits jeux risquent d’en pâtir.
    – La qualité d’image étaient largement inférieur à celle de Shadow ( sur mon pc en tout cas) . Tous les effets peuvent être activés et mis en ultra sans problème, la compression n’est pas visible mais c’est comme si l’image reçue sur mon pc était dans une résolution moindre (720p ? 900p ? ). Peut être un souci avec les machines chargés d’encoder l’image avant de l’envoyer via internet.

    Pour les avantages :

    – Pas de notion de stockage, donc on est pas limité comme on peut l’être sur les 256Go de Shadow (amenés à évoluer dans le futur).
    – Un prix selon les rumeurs beaucoup plus abordables.
    – Le fait que Nvidia soit un gros de l’industrie, ça devrait faciliter le dialogue avec les éditeurs (il me semble que Shadow a des problèmes avec Overwatch depuis des mois, on peut gager que cela se serait résolu plus vite avec Nvidia).

  11. Que ce passe-t’il si plusieurs personnes accèdent au même PC GeForce Now ? J’imagine qu’il n’y a pas un PC réservé par utilisateur du dispositif ?

  12. J’utilise Geforce Now depuis plusieurs mois, l’interface est effectivement tres pénible et l’impossibilité de jouer aux jeux non steam frustrante (coucou ME : Andromeda), Néanmoins le service qui n’est qu’une beta à ce jour est d’une performance bluffante, Ark, Dishonoded 2, Rise of the Tomb Raider, Wolfenstein, poussé à fond aucun soucis, en Fibre ou en 4G/wifi 5Ghz.
    Et sur les Fps pas de lag Warframe, Overwatch (ou je suis pas assez pro-gamer pour le percevoir). 
    Tout ça sur un Core2 Duo 3Ghz, 8Go Ram, avec un Radeon HD5450 (oui oui). Bref super alternative aux autres, reste à voir les évolutions futures et surtout les tarifs.

  13. QUESTION : y’a un point qui m’échappe ou alors j’ai du mal à comprendre (ce qui est surement le cas). donc qu’on nous disent une bonne fois pour toute si OUI ou NON il faut au préalable posséder le jeu, et donc l’acheter, pour pouvoir jouer sur GeforceNow et Shadow ? Ce point là m’échappe car pour moi l’intérêt de ces plateformes serait justement de ne pas me ruiner à acheter les jeux d’origines sur CD ou Steam et jouer directement juste en me connectant d’un PC ou ordinateur directement sur GeforceNow et Shadow. J’ai lu pré-chargement, j’ai lu acheter le jeu sur Steam, mais clairement ça m’aide pas à savoir si oui ou non faut les acheter ces jeux pour jouer sur Shadow et sur Geforcenow ? Si il faut les acheter alors ça n’a vraiment pas d’intérêt pour moi.

  14. J’ai recu une clé béta de GeforceNow PC y a 2 jours. Merci Nvidia. Par contre moi j’assimile mal le fait de devoir payer un abo mensuel pour jouer a des jeux que tu es obligé d’acquérir sur steam ou autre. Payer on va dire 15€ par mois (supposition aux vues des autres plateformes de cloud gaming), devoir payer un jeu entre 20 et 50 euros pour y jouer? Certes vous avez pas besoin d’ avoir un pc de dingue pour jouer a vos jeux. Ok mais moi j’utilise Uplay+, Origine access Premier, XBox game pass Ultimate. Pour aller 40€ par mois j’ai des catalogues de jeux énormes et avec des nouveautés régulières sur ces 3 plateformes. Ok faut télécharger le jeu, mais aujourd’hui avec la capacité des HDD et leur prix. Franchement je ne vois pas l’utilité de GeforceNow et pourtant je suis adepte de Nvidia. 

  15. Tu bosses pour Google ? 6€ par mois contre 300€-400€ minimum pour les dernières cartes graphiques qu’il faut renouveler tout le temps, elle est là l’utilité

Les commentaires sont fermés.

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