Il y a deux types de personnes utilisant des avertisseurs de radars : celles qui sont habituées à Coyote (systématiquement lancé dès le moindre trajet), et celles qui vivent de Waze et d’eau fraiche. Hasard du calendrier, j’ai essayé, comme un de nos confrères (coucou Romain) le Coyote Max pendant 4 mois, mais moi, je ne continuerai pas à l’utiliser après cet essai
L’autre différence, c’est que je n’étais pas un abonné Coyote avant. Voici une vision un peu neuve d’un truc que je pensais vieillot, dépassé et révolu, tel la housse de smartphone en cuir de plastique accrochée à la ceinture. J’avais tort. Mais l’investissement est-il utile pour tous ? Pas vraiment.
Qu’est-ce que c’est ?
Avant de commencer l’essai, il faut bien expliquer ce qu’est un avertisseur de dangers. Car c’est bien de ça dont il s’agit. Si l’application Coyote ajoute la navigation, l’appareil Coyote Max n’offre pas cette possibilité. C’est donc un appareil dédié à l’alerte d’événements imprévus survenant sur la route et uniquement cela.
Parmi les imprévus, il y a les radars. C’était d’ailleurs l’argument phare de Coyote jusqu’en 2011, date à laquelle ces systèmes devaient disparaître. Mais la loi leur a permis d’indiquer des « zones de danger ». Oubliez l’endroit exact, c’est une distance plus ou moins longue qui est indiquée. Mais nous y reviendrons.
Quelles différences entre Coyote et Waze ?
Pour ne pas vous faire perdre de temps, voici les différences majeures avec Waze, l’autre solution, « gratuite », pour être alerté des zones de danger.
- Waze offre les alertes et la navigation, Coyote aussi via l’application, mais pas via l’appareil Coyote Max.
- Waze indique l’entrée dans une zone de radar, Coyote représente la zone et votre avancée à l’intérieur.
- Les alertes de Waze sont binaires (alerte ou non), celles de Coyote sont progressives, avec des rappels.
- Les alertes Waze sont moins précises que celles de Coyote (qui frôlent le sans faute), c’est le revers de l’indication de position par rapport à une zone.
- Coyote prend en compte les radars tronçons et affiche votre vitesse moyenne, pas Waze.
- La communauté Coyote est plus fiable que celle de Waze (le gratuit VS le payant).
Le Coyote Max, un appareil en plus, onéreux, mais efficace
Il faut débourser 299 euros pour s’offrir le Coyote Max. Au programme, 175 grammes contenus dans un boitier de 111 x 64,6 x 17,9 mm.
Le Coyote max utilise un processeur 8 cœurs et dispose d’une mémoire interne de 8 Go. L’écran mesure de 4 pouces de diagonale. La batterie est capable de tenir 2 h sur le papier et 3 h 30 environ dans la réalité. Quel intérêt ? À moto si on n’a pas de quoi brancher l’appareil (qui dispose d’un mode moto).
Le boitier adopte un micro, un haut-parleur, la connectique Bluetooth, une antenne GPS (à l’accroche rapide), un écran tactile qui manque de contraste et une fixation magnétique avec connecteur (pas de norme type Magsafe, mais un système propriétaire) qui permet la charge sans fil. Un port USB-C est également présent. Il est ainsi possible de ne laisser que le support dans la voiture et de retirer d’un geste rapide le Coyote de son emplacement (pratique).
Coyote vend également toute une gamme d’accessoires, du support aimanté à coller sur le tableau de bord (30 euros), au support grille d’aération (35 euros), en passant par la classique ventouse, très efficace (35 euros). Bref, ce système propriétaire permet de marger fort. Bonne nouvelle, chacun de ces accessoires a pu être testé et ils sont tous d’excellente facture, sauf le verre trempé mat anti-reflet qui est sensible… aux reflets.
Sur l’appareil, un seul bouton, permettant la mise en marche. Tout le reste est tactile et simplifié à l’extrême. Au royaume des choses embêtantes se trouve le bruit de démarrage à l’allumage de l’appareil qui est trop fort (il a réveillé les enfants à peine endormis) et impossible à couper.
Le tactile est un poil capricieux avec la protection en verre, mais qu’importe, la commande vocale existe et une fois vos réglages effectués, vous n’y reviendrez plus.
Une interface simpliste et une commande vocale efficace
Les réglages sont simples et il est possible de choisir entre une configuration voiture ou moto. Les alertes sont personnalisables avec le visuel ou le visuel et l’audio.
Les options sont simples à régler, mais le système est simpliste dans son approche. Les alertes sont divisées en 3 catégories :
- Contrôles : radars mobiles
- Contrôles fréquents : radars automatiques
- Perturbations routières : accidents, véhicules d’intervention, voiture en sens inverse (oui ça arrive), voiture arrêtée, chaussée dégradée, visibilité réduite, route glissante, bref, tout ce qui n’est pas un radar
Il est possible de régler le seuil de l’alerte de survitesse à la vitesse limite ou à +3, +5 ou +10%. Avec information via flash sur l’écran et/ou bip de survitesse.
La sortie de veille de la reconnaissance vocale est basée sur le mot « Coyote ». Il faut ensuite enchaîner par « signaler » et indiquer ce que vous voulez signaler.
Elle fonctionne excessivement bien. J’ai essayé en utilisant des mots comme « Pompote », « Compote », « Mayote », et aucun déclenchement. Cependant, elle s’est déjà activée sur la route.
Lors d’un signalement, l’appareil vous demande une confirmation. C’est normal et bien fait, car ça évite les erreurs.
Fonctionnement des alertes
Coyote indique les dangers et les zones de dangers. Les premiers sont représentés à une distance précise. Par exemple, « Dans 6 km, une voiture est arrêtée sur le bas-côté de la route ». Vous voyez alors une zone jusqu’à arriver au véhicule.
Pour les radars, c’est interdit. Alors Coyote indique une zone qui s’étend avant et après le radar. Et globalement, les radars se situent à environ un tiers de la fin de la zone ou 2/3 depuis le début.
Les alertes restent affichées à l’écran, avec des rappels. C’est une grosse différence avec Waze ou Maps par exemple, dans lesquels elles disparaissent. C’est le gros point fort de Coyote.
La justesse des alertes est également remarquable et dans bien des cas, Waze se trompait totalement ou n’était pas juste dans l’emplacement quand Coyote vise juste. Parfois, l’alerte n’est pas signalée (un véhicule qui vient de s’arrêter sur le bas côté). Il suffit de l’indiquer par la voix et c’est réglé.
Pour qui ça vaut le coup et le coût ?
Il y a plusieurs points à évoquer quant à la justification d’un tel achat, tant l’objet que l’abonnement.
D’abord, l’alerte excès de vitesse. Une alerte qui peut être utile sur d’anciens véhicules, mais que tous les propriétaires de voitures récentes détestent. D’ailleurs, les constructeurs automobiles ont tous mis en place un protocole pour la désactiver rapidement à chaque démarrage. J’ai toutefois gardé l’alerte visuelle, toujours utile, surtout avec les voitures électriques qui effacent totalement les repères de vitesse.
Idem pour les radars fixes souvent indiqués dans les applications. Sur Tesla ou Android Automotive (même API pour le GPS), ces zones sont signalées par des alertes sonores et visuelles. Sur Waze c’est également le cas.ù
Les incidents sont globalement bien signalés sur Waze. Il y a des erreurs mais ça passe. Idem pour Maps. Coyote apportera plus de précision et plus de justesse en signalant des situations non prises en compte par les autres. Mais, c’est assez rare.
Pour les radars, Coyote est incontestablement meilleur et fiable. Si votre souhait est de rouler au-dessus des limitations, alors oui, Coyote fonctionnera et il n’y aura rien de plus efficace sur le marché. Les radars de feu étant également indiqués, ça peut sauver quelques points.
Pourquoi je ne continuerai pas avec
Vous comprenez que l’achat du Coyote Max et même l’abonnement aux services Coyote sont une somme et je n’avais vraiment regardé cette solution. Normal, depuis que je roule en voiture électrique, je préserve l’autonomie et ne risque plus de me faire flasher. Blague à part, j’ai eu du mal à y trouver un intérêt au début. J’ai toujours fait sans.
Mais au fil des semaines, les alertes fiables, les signalements de chaussées explosées et de nids d’autruches plutôt que de poules sur des départementales ont sauvé mes trains roulants. Il y a eu ce radar de chantier, indiqué à 70 km/h par Coyote quand la route était normalement à 90 km/h. Il y a aussi eu cette voiture sur le bas-côté sans éclairage dans une zone non éclairée malgré des lampadaires flambants neufs aux abords. En fait, là où Waze se trompe et Maps en oublie, Coyote vise juste. Pour sûr, si le personnage éponyme de Warner Bros avait la même précision, Bipbip n’aurait pas fait plus d’un épisode.
Reste l’investissement. Pour les professionnels, c’est indispensable et le coût est absorbé par l’activité. Pour les particuliers, c’est plus discutable et moi, je suis un particulier. Certes, avoir un appareil dédié est tout de même pratique. Cela évite de subir les notifs sur son smartphone ou de choisir entre le GPS et l’alerte. Avoir un système très fiable est également un plus. Mais de là à justifier la dépense… Cela dépendra de chacun, des trajets que vous effectuez.
Dans tous les cas, Coyote fait mieux, bien mieux que les autres avertisseurs de dangers de la route et le Coyote Max n’a montré aucun bug durant son utilisation.`
C’est donc une réussite.
Mais malgré toutes les qualité, il ne me sera pas suffisamment utile. Pas au point d’en payer l’abonnement, ni le Coyote Max, mais surtout, et bien que je conduise un véhicule dont les infos sont centralisées dans un grand écran, je n’ai pas besoin d’un autre écran avec son lot d’informations. Je préfère me concentrer sur la route. Je ne suis pas contre prendre un mois d’abonnement de façon ponctuelle, pour les grands trajets. Mais sinon, cela m’est dispensable.
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