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Lenovo ThinkBook Plus Gen 3 : le portable ultralarge dont vous rêviez ?

Nous nous attaquons aujourd’hui à un appareil pas comme les autres, à savoir le dernier ThinkBook Plus Gen3. Lenovo a -t-il visé juste avec cet appareil audacieux à deux écrans et au format singulier ? Voici notre avis.

À l’ouverture de la boîte, on découvre un appareil qui reprend tous les codes de cette gamme : il s’agit d’un PC sobre et élégant, au look efficace et très professionnel. Dans l’ensemble, c’est un bel objet, bien fini, même s’il n’est pas particulièrement léger (un peu moins de 2 kg sur la balance) ou fin (17,9 mm à la charnière).

Le premier élément qui frappe, c’est que Lenovo a radicalement changé d’approche : terminé, le grand écran e-Ink qui occupait l’arrière de l’écran. Malgré un vrai effort d’innovation et des qualités indéniables, il y avait de quoi être un peu sceptique quant à l’avenir du format, notamment en termes de durabilité ; en ce qui nous concerne, c’est une décision pragmatique et bienvenue.

Écran

Mais cela ne veut pas dire que ce ThinkBook Plus est redevenu un PC portable lambda, loin de là. Lenovo a opté pour une mutation complète ; il s’agit désormais d’une machine dotée d’un écran 3K (3072×1440) 120 Hz de 17,3 pouces. Sa première particularité, c’est son format 21:10 pour le moins inhabituel, proche du 21:9 affiché par certains moniteurs ultralarges. Une particularité unique sur le marché, à notre connaissance.

Forcément, cette évolution a un impact non négligeable sur la portabilité de la machine ; elle pèse autour de 2kg et mesure 41,0 cm x 22,8 cm ! Autant dire tout de suite que ce ThinkBook aura du mal à trouver refuge dans les plus petits sacs à dos. Ceux qui souhaitent l’emporter avec eux devront probablement miser sur un sac plus volumineux, ou sur une sacoche portée en bandoulière.

Mais cette concession est plus que justifiée, car en pratique, l’intérêt de ce format saute immédiatement aux yeux. Si vous faites partie des usagers qui sont tombés amoureux du 16:10, vous allez tomber en pâmoison devant cet écran au format 21:10. Cet espace de travail très généreux est une vraie bénédiction en termes de productivité, en particulier pour ceux qui ont tendance à se sentir à l’étroit sur un portable conventionnel.

Dans l’ensemble, le format de cet écran est une excellente surprise, pour ne pas dire une véritable révélation en termes de multitasking portable. Le parti-pris fonctionne à merveille, et on se demanderait presque pourquoi il a fallu attendre 2022 pour voir apparaître un appareil de ce genre; nous adorerions voir apparaître d’autres machines dans ce format, même sans le 2e écran.

De plus, les performances colorimétriques sont tout à fait honnêtes avec 99 % de couverture du gamut DCI-P3, un taux de contraste à 1500:1 et une luminosité de 400 nits. Et cerise sur le gâteau, cette dalle est également tactile et très bien soutenue par une charnière robuste. Un carton plein à ce niveau.

Écran secondaire

Mais ce n’est pas simplement pour le plaisir de sortir des sentiers battus que Lenovo a radicalement changé le format de ce ThinkBook Plus ; c’est avant tout pour faire de la place au remplaçant de l’écran E-Ink. À côté du clavier, on découvre un adorable petit écran secondaire tactile de 8 pouces (800 x 1280) au format 10:16.

Lenovo a pris le parti de le rendre aussi polyvalent que possible. Il peut servir de surface d’affichage d’appoint au service de la productivité ou se transformer en pavé numérique, ce qui est toujours bienvenu sur un portable. Il peut aussi faire office de bloc-notes ou de petit carnet à dessin grâce à la prise en charge du stylet. Lenovo a d’ailleurs eu le bon goût d’en intégrer un dans une petite encoche à l’arrière du châssis — même s’il est assez rudimentaire. La bonne nouvelle, c’est que le Precision Pen 2 de Lenovo, bien plus performant, est fourni.

Le positionnement de cette surface la rend tout de même assez… particulière à l’usage. Ce deuxième écran nous a semblé moins intuitif que le celui de l’Asus Zenbook Pro Duo. Par exemple, le fait de devoir baisser le regard au niveau du clavier est assez déconcertant et pas particulièrement confortable, surtout au début.

En outre, il est assez facile de le toucher par inadvertance avant d’avoir pris ses marques, ce qui peut générer des clics parasites assez frustrants. À noter qu’il souffre également d’un (relatif) manque de réactivité et de précision qui pourra peut-être irriter les habitués des smartphones très haut de gamme. Mais en pratique, cela ne devrait pas être un problème pour la plupart des utilisateurs.

Précisons aussi qu’il n’existe pas de version gaucher de ce modèle. Tous nos commentaires sur l’ergonomie sont donc à prendre avec des pincettes si vous faites partie de cette catégorie, car votre expérience pourrait être très différente.

Côté image, l’écran secondaire de ce ThinkBook Plus se défend raisonnablement bien. Il souffre cependant du même problème que les premières générations de ZenBook Duo : la différence de qualité entre les deux dalles est évidente. Les performances colorimétriques, notamment la luminosité et le contraste, sont clairement en retrait par rapport à celles de l’écran principal. Pas question, donc, de s’en servir pour des travaux où la reproduction des couleurs est importante.

Mais cela n’a rien d’infamant pour un premier jet ; rappelons qu’Asus a eu besoin de plusieurs générations pour homogénéiser les performances des deux dalles. Et en l’état, l’écran secondaire du ThinkBook Plus Gen3 reste tout à fait utilisable et ne va pas non plus vos écorcher les yeux.

Côté logiciel, la surcouche est plutôt réussie ; intuitive et réactive, elle fait globalement bien son travail. Notons que c’est le système de gestion de l’affichage de Windows qui gère l’écran secondaire ; comme à son habitude, il peut donc se montrer un brin capricieux lorsqu’on affiche un programme en plein écran sur la dalle principale. Nous attendons encore qu’un fabricant réussisse à contourner cet obstacle.

Du côté des points positifs, on peut citer fonction Mirroring qui permet de copier une partie de l’écran principal sur l’écran secondaire. Pratique lorsqu’il s’agit d’annoter un document au stylet. Cela fonctionne aussi dans l’autre sens, même si l’intérêt nous a semblé moins évident.

Cet appareil dispose aussi d’une fonction qui permet à l’utilisateur de dupliquer l’écran de son smartphone directement sur son PC pour pouvoir interagir avec en toute fluidité. Probablement très intéressant… à condition de faire partie des 2,5 % d’utilisateurs qui possèdent un Motorola. Ceux qui fonctionnent avec d’autres appareils devront faire une croix dessus. Dommage !

Rien d’absolument rédhibitoire, en somme, mais sachez qu’il faudra un peu de temps pour intégrer ce 2e écran à vos habitudes de travail. Mais une fois dompté, ce second écran représente tout de même une vraie plus-value. À l’usage, son format le rend plus polyvalent que celui du ZenBook Duo. Il est idéal pour héberger une fenêtre Windows Explorer, un logiciel de messagerie, une playlist Spotify, une boîte mail, votre liste de calques sur Photoshop… ou toute autre fenêtre que vous souhaiteriez garder sous la main — littéralement.

Clavier

Le clavier est très correct sans être transcendant.  Il se rapproche beaucoup de celui du Yoga Carbon (voir notre test), mais il nous a semblé un peu mieux stabilisé. Le retour tactile est satisfaisant, même si la frappe est un tantinet plus molle que sur les autres ThinkBooks. La course des touches nous a aussi semblé plus courte que d’habitude sur ces modèles. Au bout du compte, ça reste un clavier confortable à l’usage à défaut d’être particulièrement bon.

Dans l’ensemble, le pavé tactile répond aussi aux attentes. En revanche, on constate un peu de jeu dans les coins inférieurs, là où sont positionnés les boutons physiques. Assez inattendu, et c’est la première fois que nous rencontrons ce souci sur un appareil Lenovo.

Performances

Notre version était équipée d’un Intel Core de 12e génération, à savoir l’excellent I7-12700H. Ce dernier est épaulé par 16 GB de RAM LPDDR5 (soudée et donc non remplaçable). À noter qu’il existe aussi une version dotée d’un i5-12500H. Côté graphique, cette machine s’appuie sur la plateforme Intel Iris Xe.

Cette combinaison délivre des performances tout à fait honnêtes. Quelque soit la version, ce ThinkBook Plus Gen3 n’aura aucun mal à assumer n’importe quelle tâche de bureautique standard, même dans des conditions de multitasking intense — et c’est tant mieux puisque ses deux écrans font des merveilles à ce niveau. La configuration est très bien dosée et conviendra parfaitement aux profils qui cherchent une machine capable et polyvalente.

Côté création, en revanche, tout dépend de vos objectifs. Aucun problème pour réaliser des travaux modestes sur Photoshop, InDesign ou Illustrator, ou un petit montage vidéo ; mais naturellement, en l’absence de carte graphique dédiée, impossible de compter sur ce ThinkBook pour du rendu en très haute qualité ou les simulations physiques, par exemple.

Le constat est plus ou moins le même pour le jeu vidéo. Les titres les moins gourmands (Rocket League, Heartstone…) tourneront sans le moindre problème, ce qui permettra de s’offrir une petite session détente sur ce ThinkBook. À condition de faire quelques concessions sur la qualité, vous pourrez même profiter de titres un peu plus exigeants comme Tekken 7. Les plus beaux titres AAA, en revanche, auront évidemment du mal à tourner correctement. Elden Ring, par exemple, tournait à environ 25 ips de moyenne en 2048×1152 ; rien de bien surprenant.

Connectique & Autonomie

Lenovo annonce 11 heures d’autonomie pour ce modèle ; un chiffre qui nous semblait un brin suspect avec une machine à deux écrans, surtout munie d’une puce Intel de 12e génération qui a tendance à se montrer gourmande. Et nos doutes se sont avérés fondés puisque nous avons eu du mal à atteindre les 6 h 30 heures d’autonomie avec utilisation bureautique et multimédia relativement dense.

Sans être absolument rédhibitoire, cela place ce ThinkBook dans une zone inconfortable où la charge peut commencer à manquer à la fin d’une journée de travail. Mais d’un autre côté, au vu de ses mensurations, il ne s’agit clairement pas d’un appareil pensé pour la mobilité ; si l’on part du principe qu’il sera probablement branché la majorité du temps, il s’agit d’une concession compréhensible. Mais c’est un point que certains utilisateurs, comme les étudiants, devront garder en tête.

Ce modèle n’est pas particulièrement gâté en termes de connectique, surtout sur les tranches ; on ne trouve qu’un port USB Type-C à gauche, et pas le moindre orifice à droite. Un peu frustrant. Mais Lenovo fait tout de même mieux que le minimum syndical ; à l’arrière, on trouve un port Thunderolt 4, un second USB Type-C, deux USB Type-A et un port HDMI pleine taille. En revanche, il faudra aussi composer avec l’absence regrettable de port carte SD ! Un détail qui pourrait s’avérer frustrant pour certains profils d’utilisateurs.

Prix & Disponibilité

Lors de la présentation initiale du produit en janvier, Lenovo suggérait que ce ThinkBook Plus Gen3 pourrait être proposé à 1399 $. Un tarif presque trop beau pour être vrai…  et malheureusement, c’était le cas. La marque a revu la tarification; lorsqu’il sortira sur le marché français à la mi-novembre (voir le site de Lenovo), il faudra en fait débourser… 2251 € pour se l’offrir.

Et avec ce ce prix nettement moins compétitif, l’appareil devient tout de suite moins séduisant. À titre de comparaison, Lenovo propose l’excellent Yoga 7i Gen 7, lui aussi équipé d’un i7-12700H, à 1 399,00 €. On trouve aussi de nombreux modèles plus puissants, dont certains équipés d’une carte graphique dédiée, dans cette gamme de prix. Car en pratique, ce sont le 2e écran et le format ultralarge qui se paient au prix fort.

Si le fait d’augmenter la facture de plusieurs centaines d’euros juste pour en bénéficier ne vous dérange pas, et que vous souhaitez simplement vous faire plaisir avec une machine aux qualités évidentes, ce ThinkBook Plus est fait pour vous. Mais si vous donnez la priorité au rapport productivité / prix, passez votre chemin. Vous économiserez de l’argent en vous rabattant sur un autre modèle plus conventionnel, puis en complétant avec un second moniteur portable. Par exemple, pour un total d’ environ 1850 €, il est possible de s’offrir un Yoga 7i Gen 7 et d’y ajouter un très beau ThinkVision M14, bien plus grand et performant que l’écran secondaire du ThinkBook Plus Gen 3. Et il existe encore des options plus économiques, que ce soit chez Lenovo ou chez la concurrence.

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Notre avis

Lenovo a réussi à proposer une machine singulière et très innovante avec ce ThinkBook Plus Gen 3. Il se démarque avec son deuxième écran intéressant, mais peut-être pas encore tout à fait mature en fonction de ce que vous en attendez; il s'agit incontestablement d'une plus-value, mais son intérêt dépendra largement de vos habitudes, surtout à cause de son positionnement très particulier. Difficile de voir comment Lenovo pourrait le changer de place; reste donc à voir ce que cela donnerait avec une surcouche logicielle un peu plus aboutie, et surtout avec deux écrans aux performances équivalentes.

Mais cela ne signifie pas que ce ThinkBook est un gadget qui aura besoin de plusieurs générations pour devenir pertinent; même si c'était surtout une conséquence de l'intégration du 2e écran, le format 21:10 est un argument de poids, à tel point qu'il justifie à lui seul l'acquisition de cette machine... pour ceux qui disposent d'un budget confortable. Car si votre objectif est simplement d'augmenter votre productivité en travaillant avec deux écrans, vous pourrez vous en sortir pour beaucoup moins cher. Dommage, car cet appareil est un vrai coup de cœur personnel qui aurait aisément mérité un 8, voire 9 /10 avec le tarif initialement suggéré.
Note : 7  /  10

Les plus

  • Très bel écran principal
  • Format 21:10 exceptionnellement confortable à l'usage
  • Écran secondaire innovant et séduisant
  • Excellent pour le multitasking
  • Performances bien dosées

Les moins

  • Portabilité limitée
  • Positionnement pas toujours confortable du 2e écran
  • Versant logiciel du 2e écran pas encore tout à fait mature
  • Autonomie limitée
  • Tarif beaucoup moins intéressant que prévu

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