On a bavé devant les trailers de Sonic Mania, on est resté dubitatif devant ceux de Sonic Forces. On a appris que les deux titres de Sega étaient présents à l’E3, alors que nous non. On a même entraperçu la version Switch de Sonic Forces, lors du récent évènement parisien de Nintendo, sans réellement l’essayer. Déçus de ne pas avoir pu poser les mains sur les nouvelles aventures du hérisson bleu, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes et de nous rendre directement au siège social de Sega Europe à Londres, pour pouvoir voir ce que Sonic Forces et Sonic Mania avaient dans le ventre.
Après deux heures d’Eurostar et 45 minutes de trajet en compagnie d’un chauffeur de taxi sûrement biberonné à la chanson Gotta Go Fast, nous voilà enfin dans les locaux de l’éditeur japonais, paré à jouer avec le héros de Sega.
La force tranquille
Comme il faut toujours garder le meilleur pour la fin, on attaque avec Sonic Forces. À travers les trois niveaux jouables, le constat est là: on est en face d’un Sonic Generations 2 qui ne dit pas son nom. On retrouve donc le duo Sonic moderne et Sonic classique qui s’associe à toute une flopée de shittyfriends pour lutter contre le Dr. Eggman, qui a transformé la planète en véritable champ de bataille. Et chacune des deux versions du hérisson possède son propre gameplay.
Le joueur contrôle Sonic Moderne dans des niveaux linéaires en 3D, avec quelques passages en vue 2D. Le but est toujours aussi simple, rejoindre le plus rapidement possible la fin du parcours, en collectant un maximum d’anneaux pour faire gonfler le score. L’action est rapide, nerveuse, sans pour autant être illisible. Le level design, loin d’être inoubliable, est efficace et Sonic bénéficie de rares déviations pour boucler le niveau.
Point de vitesse en revanche pour la version classique de Sonic (tout du moins dans notre session de jeu) puisque l’objectif était de coller une raclée à un robot géant piloté par le Dr. Eggman. L’absence de réelle difficulté nous a permis de boucler ce combat de boss en deux temps trois mouvements. Pour le reste, Sonic classique parcourt des niveaux en 2,5D qui misent plus sur la verticalité que ceux de son équivalant moderne.
La véritable force de ce Sonic (vous l’avez ?) se situe dans le mode Avatar. Probablement agacé de voir toutes les moqueries vis-à-vis des shittyfriends compagnons de Sonic, Sega a décidé de laisser la possibilité aux joueurs de créer leur propre personnage. Ils ont ainsi le choix entre plusieurs espèces (chat, lapin, hérisson…) et moult armes. Ces dernières octroient au personnage des capacités uniques qui permettent d’aborder les niveaux, en 2,5D avec de rares séquences en 3D, de plusieurs manières différentes.
Lors de notre prise en main, nous pouvions choisir entre un lance-flamme, fort pratique pour se débarrasser rapidement des ennemis ou se propulser plus haut lors d’un saut, ou un éclair qui confère un dash/boost continu tant qu’il y a des ennemis ou des anneaux sur le chemin, ou permet d’éliminer plusieurs importuns d’un seul coup.
Sans révolutionner le style de gameplay mis en place par Sonic Adventure, Sonic Forces est en bonne voie de s’inscrire comme une suite honnête de Sonic Generations, ce qui devrait ravir les fans des péripéties en 3D du hérisson bleu (et leur permettra peut-être d’oublier l’infamie qu’est Sonic Boom). Et pour les fans hardcores de Sonic, Sega dégaine Sonic Mania.
[nextpage title=”Relancer la Sonic Mania”]
Au toucher, Sonic Mania nous met aux commandes du trio iconique de la saga. Exit tous les sidekicks inutiles au charisme d’une moule: ici on a affaire à Sonic, Tails et Knuckles. Si le premier passe son temps à courir, sauter, et bénéficie d’un spin dash pratique pour détruire un mur ou gagner en vitesse, le deuxième peut voler pendant quelques secondes, ce qui est fort utile pour atteindre certaines plateformes, et nager aisément. Le dernier du trio tire son épingle du jeu en pouvant escalader certaines parois et planer. Seule la transition d’un personnage à l’autre relève de l’exercice et demande une certaine gymnastique digitale.
Non content de satisfaire nos oreilles, Sonic Mania est un régal pour les yeux. Les animations sont soignées, les graphismes en 16-Bits sont léchés, et le tout évoque les grandes heures du hérisson bleu sur MegaDrive. Les ralentissements en moins. Développé par Christian Whitehead, en collaboration avec les studios Headcannon et Pagoda West Games (et non avec la SonicTeam comme on pourrait le penser), Sonic Mania mélange anciens niveaux cultes légèrement revisités (Green Hill en tête) et mondes inédits. Bien que linéaires, les niveaux de Sonic Mania regorgent de passages secrets et autres chemins de traverse. Ici aussi, l’action est dynamique, rapide, à tel point qu’elle peut parfois devenir inintelligible.
Pour ce qui est du goût et de l’odorat, soyons francs : Sonic Mania sent bon, très bon même (non, on n’a pas reniflé la tour sur laquelle on jouait). Qui plus est, il laisse en bouche un petit arrière-goût de nostalgie qui n’est pas pour déplaire.
Sonic Forces sortira en fin d’année sur PC, Xbox One, PS4 et Switch.
Sonic Mania sera disponible 15 août sur PC, Xbox One, PS4 et Switch.
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