S’il y a bien quelque chose que ne recherche pas Rise of the Tomb Raider, c’est l’originalité. Cet épisode est bien parti pour « simplement » améliorer la recette déjà jouissive du reboot de 2010. Et si je mets des guillemets autour du mot « simplement », c’est tout « simplement » parce que non seulement Rise of the Tomb Raider est un véritable délice pour les yeux, mais aussi parce que le système de jeu a été tellement maîtrisé dans le premier épisode, que les game designers ont désormais tout le loisir de nous le réinculquer par la manière douce.
Le début du jeu vous emmène dans les majestueuses contrées gelées de Sibérie, où Lara doit faire de la grimpette dans les montagnes où règne surtout le blizzard. Après nous avoir laissé pris le temps d’observer les paysages, le jeu propose un simple parcours d’obstacle pour apprendre les bases de l’escalade. C’est à base de QTE, certes, mais ils sont intelligemment dissimulés. Un joystick pour les déplacements, un bouton pour le saut et un bouton pour le piolet. C’est tout. Le jeu vous dit une fois comment faire et c’est à vous d’être attentif par la suite. Bien sûr, il y aura quelques petits rappels visuels notamment quand on vous demandera d’appuyer sur une touche à un moment précis en sortie de cinématique, mais bon. On est en 2015 et dans un jeu d’action à grand budget. J’imagine qu’il n’est plus question d’y couper maintenant.
Mais pour tout le reste, c’est très instinctif. On se surprend à réagir naturellement bien aux complications qui se dressent devant vous (éboulements, avalanches, etc.) et le feedback général des situations est suffisamment bien pensé pour qu’on évolue en prenant du plaisir. Ce tutoriel qui ne dit pas son nom fait étonnamment bien son travail et on intègre très rapidement ces fondamentaux qui nous serviront pendant tout le reste de l’aventure.
Presque de manière cliché, une seconde phase en Syrie apprendra au joueur à se servir de sa tête et surtout de son flingue, avec comme apothéose une échappée fantastique de Lara des griffes d’une milice surarmée dans un temple en proie à l’effondrement et aux inondations. Durant cette seconde phase, on intègre le système de combat ainsi que la façon dont fonctionnent les énigmes et on reste surtout coi devant des environnements ocre et immenses délivrant au joueur le plaisir d’une beauté grandiose. Le level desing de Rise of the Tomb Raider propose régulièrement des petites zones sur le côté pour tout simplement s’arrêter et regarder le paysage. Rise of the Tomb Raider, ou les récompenses contemplatives du randonneur.
[nextpage title=”Et puis, tout s’ouvre”]
Maintenant que le joueur sait se débrouiller sur une corniche et sait tirer convenablement, le jeu s’ouvre pour son troisième et dernier mouvement, celui de l’ouverture au monde. Rien de bien neuf de ce côté-là : on se promène dans un monde semi-ouvert, dans lequel Lara s’occupe de décimer la faune locale à grands coups de flèches et de pistolet. Il sera également possible d’explorer des grottes et, bien entendu, découvrir les fameuses tombes antiques, sortes de mini-niveaux, au bout desquels une forte récompense attendra l’aventurière. Les denrées ainsi récupérées permettent d’améliorer l’équipement et donnent des points d’expérience qui, eux-mêmes, donnent accès à de nouvelles capacités.
Les feux de camp servent toujours à crafter ses flèches, à dépenser ses différents points et Lara peut s’y téléporter pour revenir rapidement à un point antérieur du jeu. La recette ne bouge finalement pas et seuls quelques nouveaux mouvements de diversion peuvent être signalés au rang des nouveautés de gameplay. On sent que
The Last of Us est passé par là et que Lara Croft est devenue elle-même experte-ès du lancer d’ordure. Les approches peuvent ainsi être moins bourrines que dans le premier épisode et il a même été montré qu’il est possible de passer de larges zones sans tuer un seul ennemi.
Il s’agit de la dichotomie classique du jeu d’action, l’opposition du style rentre dedans avec le style discret. Du déjà-vu, mais du déjà éprouvé aussi. On ne peut pas reprocher à Crystal Dynamics de reprendre les recettes qui ont déjà fait leurs preuves. Quant à moi, ça me dérange le moins du monde, surtout quand il est servi par une telle réalisation.
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