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Impressions – Metro Exodus : Voyager avec un bute-en-train

Annoncé en juin 2017 et prévu pour la fin d’année 2018, Metro Exodus sortira finalement au premier trimestre 2019, avec un retard dont serait fière la SNCF. Pourtant, à désormais 8-10 mois de sa sortie, le FPS post-apo’ de 4A Games et Deep Silver s’est laissé approcher à Londres le temps d’une première session de jeu. Et malgré quelques difficultés sur la ligne, Metro Exodus semble prendre la bonne voie.

En quittant le métro et les ruines de Moscou à bord d’un train à vapeur soviétique baptisé Aurora, pour tenter de trouver une vie meilleure dans l’Est de la Russie, notre groupe de survivants pensait laisser les jours sombres derrière lui. Mais c’était sans compter sur cet enfoiré de destin qui s’assure toujours que rien ne se passe comme prévu. En passant près de la Volga, notre salvateur moyen de transport est tombé en rade. Et dans un territoire bandit pour ne rien arranger. Qui plus est, il semble y avoir de la vie dans les ruines d’une église situées non-loin de là.

La ballade du rail

Mission nous est alors confiée d’enquêter sur cette étrange activité, de dénicher un mécano pour notre locomotive et surtout de trouver le moyen de se débarrasser des bandits qui contrôlent le pont levant situé plus loin sur la voie.

La première chose qui frappe manette en main est l’ouverture des niveaux, loin de ce que pouvait proposer les deux premiers opus de la saga et leur succession de couloirs. Une fois la carte récupérée, on constate qu’il existe plusieurs chemins pour se rendre à un objectif. De même, ces derniers peuvent être, dans leur ensemble, complétés dans l’ordre que l’on désire. En revanche, une fois la mission complétée, impossible de revenir dans la zone de jeu.

Train Stalker

Cette ouverture limitée permet surtout à Metro Exodus de proposer une ambiance totalement nouvelle pour la saga. Là où Metro 2033 et Metro Last Light mettaient l’accent sur la claustrophobie, les affrontements à huis clos, et l’oppression de la vie dans un espace restreint, Metro Exodus déploie une certaine sérénité et un sentiment de liberté bienvenu.

Ne vous méprenez pas, les steppes gelées et irradiées de la Volga pullulent de saloperies mutantes et autres créatures dont le seul but est de vous faire goûter la douce étreinte de la mort. Mais Metro Exodus parvient à laisser un agréable arrière-goût de S.T.A.L.K.E.R. ou de Fallout (cuvée Bethesda) en bouche. Les amateurs de monde post-apocalyptique retrouveront un certain plaisir à découvrir et explorer les ruines de l’ancien monde.

D’autant qu’à défaut de tourner correctement (on y reviendra), Metro Exodus est particulièrement beau. Testé sur Xbox One X (eh oui), force est de constater que le 4A Engine en a encore sous le coude. Quant à l’ambiance sonore, elle est tout simplement impeccable. Les coups de feu qui claquent au loin, ou le cri des créatures qui rodent en quête d’une proie, brisent régulièrement le silence qui nous accompagne dans notre aventure, et sont autant de promesses de galères à venir.

Le Mécano de l’Oural

Les développeurs ukrainiens ont également profité de ce nouvel épisode pour rafraîchir les mécaniques de jeu. À commencer par l’ajout d’une légère surcouche d’artisanat. En effet, le joueur est désormais équipé d’un sac à dos qui lui permet de gérer son inventaire, de fabriquer munitions, filtres, explosifs et kits de soin, et de modifier les accessoires de ses armes. Car oui, il n’est plus nécessaire de se rendre chez les marchands pour acquérir une nouvelle crosse ou une lunette plus puissante.

Les pièces d’armes peuvent être récupérées sur le terrain ou assemblées sur l’un des nombreux établis qui émaillent le niveau. Metro Exodus introduit la durabilité des armes. Un fusil régulièrement utilisé mais peu entretenu risque de chauffer plus rapidement, voire de s’enrayer. C’est en tout cas ce que l’on nous promet, notre session de jeu n’ayant pas été suffisamment longue pour le constater.

Notons aussi l’arrivée d’un cycle jour/nuit qui “redéfinira votre façon d’aborder les zones à risques”, ainsi que la possibilité de réparer son masque à gaz sur le terrain.

Dernier train pour les buses

Si le fond et la forme changent, Metro Exodus conserve non seulement certaines tares de ses aînés, à savoir une intelligence artificielle qui ferait passer la semoule pour un prix Nobel, et se permet d’en rajouter quelques-unes par-dessus.

La plus grosse étant le rapport entre les munitions, les ressources et le monde ouvert. L’une des forces de la saga Metro est d’avoir toujours maintenu le joueur à un niveau de ressources faible, pour renforcer la sensation d’être plongé dans un monde en ruine et impardonnable, et le pousser à ne pas foncer tête baissée en mitraillant à tout va.

Une formule de nouveau appliquée dans Metro Exodus. Sauf que le peu de munitions, et de ressources pour en fabriquer contraint ici le joueur à se coltiner tous les chemins alternatifs pour grappiller de précieuses balles et ainsi pouvoir boucler le niveau, tuant ainsi le côté libertaire de l’aventure.

Encore en bêta, le jeu souffre également de temps de chargement un poil long et ne s’est pas gêné pour crasher à plusieurs reprises, notamment après un festival de coup de crosses contre plusieurs zombies dû à un cruel manque de munitions.

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Notre avis

En ouvrant ses niveaux, force est de constater que 4A Games offre une nouvelle direction bienvenue à la saga Metro et ne tombe pas dans les travers de la réutilisation ad vitam æternam de la même recette. La surcouche d'artisanat et les multiples chemins pour mener à bien sa mission, censés offrir plus de libertés aux joueurs sont en réalités plus contraignants qu'ils ne le devraient, dû à un manque flagrant de munitions et de ressources. De trop rares cartouches que l'on gaspille contre des grappes d'ennemis à l'intelligence proche d'un rail. Fort heureusement, il reste presque un an aux développeurs pour corriger tous ces menus défauts et apporter un certain équilibre pour que la gestion des munitions ne devienne pas synonyme de difficulté absurde.

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