Pour information, il faut savoir que j’ai pris la Frooonce, môssieur. Car oui, il s’agissait de la nation toute chaude, à peine sortie du four, que Firaxis souhaitait absolument nous dévoiler ce jour-là. Une douce Frooonce menée par une Catherine de Medicis qui a une spécialité : celle d’être particulièrement forte en potins. Alors ça peut paraître un peu étrange dit comme ça et surtout pas super utile dans une course internationale à l’influence culturelle et militaire, mais en réalité c’est plutôt pratique, vous allez voir.
De l’art du potin
En gros, dans l’écran des interactions avec les autres chefs d’État, vous avez aussi une fenêtre qui donne des petits tuyaux. Ils viennent de vos informateurs présents aux différentes cours des puissances que vous aurez déjà rencontrées. Un peu comme Varys dans Game of Thrones, quoi. Et en vrai, ça peut être assez utile de savoir que « machin » réfléchit sérieusement à faire la guerre à « bidule ». Surtout si vous savez que « bidule » compte s’allier à « tartempion » qui possède un avantage stratégique notable sur « machin ». Du coup, vous allez plutôt essayer d’être dans les petits papiers de « bidule » et « tartempion », plutôt que dans ceux de « machin » qui va vraisemblablement être contraint de rayer le bitume avec ses propres dents. Bref, l’espionnage est un aspect que vous devez nécessairement développer si vous souhaitez rester bien informés et anticiper les problèmes.
Mais ce n’est pas tout ça, et j’ai une nation à faire mentionner par les historiens dans les manuels scolaires tellement elle a été grande et prospère, tavu. Je vous rappelle le contexte : zéro connaissance sur comment jouer à Civilization. Et c’est ainsi que notre héros mit 4 ou 5 tours (dans le vent, donc) pour comprendre que :
1) Le petit bonhomme, là, au milieu de la carte vierge, c’était une unité de colon.
2) Mon colon était là pour fonder la capitale et que tant que je n’avais pas fait ça, en gros, la partie n’avait pas commencé pour moi.
De l’art d’aller pleurer dans les jupons du voisin
Heureusement, sur un misclick, j’ai fini par fonder Paris (oui, d’un coup, tout va très vite dans Civilization) et j’ai enfin pu commencer à mettre en application mon plan de domination mondiale. Enfin, pour ça, il aurait au moins fallu que je sache ce que je devais faire ensuite. Parce que bon, c’est bien beau d’envoyer sa seule unité de soldats préhistoriques armés de gourdins pour aller taper des éclaireurs barbares qui traînent çà et là, mais ça ne nourrit pas la maison France, hein ? Et puis, comment qu’on fait de la nourriture ? Et comment que je fais pour récupérer les chevaux qui traînent à côté de mon bled, là, hein ? Les infobulles c’est bien gentil, mais ça n’explique pas tant de choses que ça !
Au moment où j’étais sur le point d’aller pleurer dans les jupons des journalistes assis à côté de moi (au début, je pensais le faire du côté de chez Panthaa, mais je me suis souvenu que cet escroc ne portait pas de jupons, au profit d’un bermuda et de tongs), j’ai réussi à trouver la Civilopedia dans les menus du jeu. Il s’agit d’une encyclopédie censée vous raconter tout ce qu’il y a à savoir sur les bâtiments, les unités, les actions, les recherches scientifiques, les régimes politiques et tout le tralala. Ouf. C’est très complet, mais alors ce n’est pas particulièrement digeste. Pas le genre de lecture qu’on apporte à la plage pour se détendre. Il n’empêche qu’avec ça, ma réputation est sauve et je vais peut-être réussir à me débrouiller tout seul.
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Technologies et progrès sociaux dans deux arbres séparés
J’ai aussi découvert les joies d’attendre que des sciences se développent toutes seules. Évidemment elles le feront plus ou moins vite en fonction de ce que vous aurez déjà accompli, ou des ressources que vous allouez au développement de ces nouvelles technologies. Une des grandes nouveautés apparemment, c’est que les progrès sociaux font maintenant chambre à part dans une arborescence bien à eux.
Toujours dans cet esprit « jeu de société » qui nous a valu les cases hexagonales apportées par Civilization V (et qui font encore fulminer les vieux de la vieille), ces progrès civiques peuvent être appliqués dans un menu dédié ou vous placez des cartes sur des emplacements de couleur. Le nombre et le type d’emplacement que vous posséderez dépendront évidemment du type de régime que votre nation aura adopté et vous ne pouvez pas placer une carte rouge sur un emplacement bleu. Du coup, si vous êtes une civilisation plutôt autoritaire et martiale, vous aurez plus d’emplacements pour des politiques améliorant votre capacité à taper vos voisins plutôt que de parler avec eux.
Une interface nébuleuse
Quant au système de production du jeu. À force de lectures, d’observation et d’infobulles, j’ai quand même fini par comprendre que ça fonctionnait par district. C’est-à-dire des cases adjacentes à votre ville qui vous permettent de créer des ressources. Pour ça, vous devez dépenser de l’argent dans des territoires avec des pièces d’or et améliorer la tuile ainsi acquise avec une unité d’ouvriers. J’ai également mis un sacré temps avant de comprendre que pour faire fonctionner tous ces beaux districts tout neufs, il faut des cousins, cousin ! Bref des tacherons qu’on enverra dompter les chevaux sur une case où il y a des chevaux, ou couper du blé là où pousse le blé.
Et alors pour comprendre que les citoyens de ma cité n’étaient pas gérés comme les unités visibles sur la carte (comme les soldats, les éclaireurs, les ouvriers, etc.), mais bien une ressource qu’il fallait allouer aux tuiles, bonne chance hein ? Pareil : comment faire grandir ma population ? Ça, c’est encore un truc qui m’a pris de nombreuses minutes de recherche dans la doc et de nombreux tours d’expérimentation. En l’occurrence, il fallait produire plus de bouffe que ce que ma population m’en réclamait pour être sûr de pouvoir nourrir toutes les bouches, y compris celles des nouveaux habitants. Il fallait des maisons aussi, mais ça, j’avais saisi assez rapidement.
Fin de session, mon moral en a pris un coup quand je suis allé jeter un œil aux tableaux des classements des civilisations. Résultat ? Dernier à peu près partout, sauf du point de vue militaire où j’étais avant-avant-dernier. Oui parce que la manière de produire du porte-gourdin débile, ça, ça va, j’avais compris comment il fallait faire.
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