Blue Estate, avant, c’était une BD. Maintenant, c’est aussi un rail shooter qui se joue au Leap Motion et où votre doigt simule ce bon vieux fusil à pompe.
Oculus Rift, Wiimote, Kinect, reconnaissance vocale, faciale, des mouvements… Autant de technologies qui permettent de proposer une expérience vidéoludique différente de celles que l’on avait il y a 15 ans. La technologie moderne au service d’une autre expérience de jeu (ça fait un peu titre d’une expo’ sur le jeu vidéo, dit comme ça) est une des grandes voies que notre média va continuer à examiner dans les prochaines années. Cette semaine donc, nous avons (re)testé un nouveau joujou qui répond au doux nom de Leap Motion. Si vous avez besoin d’une remise à niveau, je vous recommande chaudement le papier de mon cher Jérôme du Journal du Geek, qui qualifiait il y a peu ce petit appareil « d’objet en devenir qui doit dépasser sa condition de gadget high-tech. »
La boutique Airspace du Leap Motion propose déjà pas mal de jeux, de petits jeux disons. Mais celui que l’on attendait pour vraiment tester le potentiel du machin, c’était Blue Estate. D’une parce que ce rail shooter semblait bien se prêter à cette application, et de deux parce que l’univers du titre tiré de la BD éponyme avait l’air bien déjanté. L’idée donc, c’est de viser et de tirer sur ses ennemis en pointant son doigt à l’écran. Pas besoin de souris, ni de clavier, juste de votre main et de votre Leap Motion.
Mais parlons un peu univers, pour commencer. Blue Estate le jeu (comme la BD, j’imagine, éditée chez nous par Ankama) est… grand-guignolesque à souhait. On a là une expérience un peu tarantinesque, ce petit côté western moderne, cette violence presque absurde, cet humour aux multiples visages, et des personnages hauts en couleur. On est bien souvent à la limite du trop-plein (on la dépasse même quelquefois, quand le héros voit toutes les 3 minutes son champ de vision obstrué par une mèche de cheveux rebelle, par exemple), mais certains dialogues sont vraiment bien sentis, avec du comique de répétition et pléthore de références aux films d’action des années 90. Visuellement, très bonne surprise aussi. On s’attendait à un jeu « prototype » un peu cheap, on a découvert une belle direction artistique et des graphismes très propres nourris à l’Unreal Engine.
Là où le bât blesse – vous vous en doutez si vous avez lu le test du Leap Motion – c’est la techno. Et pourtant, le jeu fait tout pour arrondir les angles et ne pas se montrer trop exigeant. Déjà, on ne tire pas, votre pistolet tire automatiquement quand vous immobilisez le viseur sur un ennemi. Visez la tête, fixez, bim, votre adversaire tombe. Ensuite, les développeurs se sont arrangés pour qu’on n’ait jamais à balayer l’intégralité de l’écran pour nettoyer une zone. Les ennemis sont toujours assez proches les uns des autres et placés la plupart du temps au centre de l’écran. Malheureusement, en dépit de ces astuces, l’expérience se révèle relativement frustrante. La retranscription du mouvement est ponctuellement erratique, régulièrement peu précise ; et si vous perdez le capteur à l’écran ? Le temps de le retrouver, vous êtes mort ! Et que dire de vos pauvres avant-bras après deux ou trois sessions de tirs. De la compote. Bien entendu, vous pouvez poser le coude sur le bureau, mais impossible de tenir plus de 10 minutes en pleine action sans changer de bras ou devoir se reposer. Il faut vraiment trouver sa position avant de commencer à prendre du plaisir.
J’ai vraiment pesté durant les premières minutes de jeu, j’ai même recommencé deux fois parce que je n’arrivais pas à être efficace. Et j’ai ragé, beaucoup. J’ai même crié, une fois. Mais à partir du moment où j’ai pris mes marques, l’aventure est devenue plus agréable, en grande partie parce que l’ambiance de Blue Estate est vraiment cool.
Voilà, je ne veux pas accuser ce pauvre Leap Motion mais il est clair qu’avec un périphérique qui assurerait une plus grande stabilité/précision, le jeu aurait pu carrément mieux s’exprimer. C’est aussi et surtout que le prix du périphérique est bien trop cher pour un catalogue maigrelet et une technologie qui balbutie encore. Mais que ça ne nous empêche pas de féliciter les développeurs parisiens de HeSaw, auteurs d’une belle prestation en pareilles contraintes, et de suivre attentivement ce sur quoi ils travailleront dans l’avenir. C’est dit.
Le Leap Motion est disponible pour 90 euros environ (https://store.leapmotion.com) ; Blue Estate lui, coûtera environ 4 euros, sur PC.
Oculus Rift, Wiimote, Kinect, reconnaissance vocale, faciale, des mouvements… Autant de technologies qui permettent de proposer une expérience vidéoludique différente de celles que l’on avait il y a 15 ans. La technologie moderne au service d’une autre expérience de jeu (ça fait un peu titre d’une expo’ sur le jeu vidéo, dit comme ça) est une des grandes voies que notre média va continuer à examiner dans les prochaines années. Cette semaine donc, nous avons (re)testé un nouveau joujou qui répond au doux nom de Leap Motion. Si vous avez besoin d’une remise à niveau, je vous recommande chaudement le papier de mon cher Jérôme du Journal du Geek, qui qualifiait il y a peu ce petit appareil « d’objet en devenir qui doit dépasser sa condition de gadget high-tech. »
La boutique Airspace du Leap Motion propose déjà pas mal de jeux, de petits jeux disons. Mais celui que l’on attendait pour vraiment tester le potentiel du machin, c’était Blue Estate. D’une parce que ce rail shooter semblait bien se prêter à cette application, et de deux parce que l’univers du titre tiré de la BD éponyme avait l’air bien déjanté. L’idée donc, c’est de viser et de tirer sur ses ennemis en pointant son doigt à l’écran. Pas besoin de souris, ni de clavier, juste de votre main et de votre Leap Motion.
Mais parlons un peu univers, pour commencer. Blue Estate le jeu (comme la BD, j’imagine, éditée chez nous par Ankama) est… grand-guignolesque à souhait. On a là une expérience un peu tarantinesque, ce petit côté western moderne, cette violence presque absurde, cet humour aux multiples visages, et des personnages hauts en couleur. On est bien souvent à la limite du trop-plein (on la dépasse même quelquefois, quand le héros voit toutes les 3 minutes son champ de vision obstrué par une mèche de cheveux rebelle, par exemple), mais certains dialogues sont vraiment bien sentis, avec du comique de répétition et pléthore de références aux films d’action des années 90. Visuellement, très bonne surprise aussi. On s’attendait à un jeu « prototype » un peu cheap, on a découvert une belle direction artistique et des graphismes très propres nourris à l’Unreal Engine.
Là où le bât blesse – vous vous en doutez si vous avez lu le test du Leap Motion – c’est la techno. Et pourtant, le jeu fait tout pour arrondir les angles et ne pas se montrer trop exigeant. Déjà, on ne tire pas, votre pistolet tire automatiquement quand vous immobilisez le viseur sur un ennemi. Visez la tête, fixez, bim, votre adversaire tombe. Ensuite, les développeurs se sont arrangés pour qu’on n’ait jamais à balayer l’intégralité de l’écran pour nettoyer une zone. Les ennemis sont toujours assez proches les uns des autres et placés la plupart du temps au centre de l’écran. Malheureusement, en dépit de ces astuces, l’expérience se révèle relativement frustrante. La retranscription du mouvement est ponctuellement erratique, régulièrement peu précise ; et si vous perdez le capteur à l’écran ? Le temps de le retrouver, vous êtes mort ! Et que dire de vos pauvres avant-bras après deux ou trois sessions de tirs. De la compote. Bien entendu, vous pouvez poser le coude sur le bureau, mais impossible de tenir plus de 10 minutes en pleine action sans changer de bras ou devoir se reposer. Il faut vraiment trouver sa position avant de commencer à prendre du plaisir.
J’ai vraiment pesté durant les premières minutes de jeu, j’ai même recommencé deux fois parce que je n’arrivais pas à être efficace. Et j’ai ragé, beaucoup. J’ai même crié, une fois. Mais à partir du moment où j’ai pris mes marques, l’aventure est devenue plus agréable, en grande partie parce que l’ambiance de Blue Estate est vraiment cool.
Voilà, je ne veux pas accuser ce pauvre Leap Motion mais il est clair qu’avec un périphérique qui assurerait une plus grande stabilité/précision, le jeu aurait pu carrément mieux s’exprimer. C’est aussi et surtout que le prix du périphérique est bien trop cher pour un catalogue maigrelet et une technologie qui balbutie encore. Mais que ça ne nous empêche pas de féliciter les développeurs parisiens de HeSaw, auteurs d’une belle prestation en pareilles contraintes, et de suivre attentivement ce sur quoi ils travailleront dans l’avenir. C’est dit.
Le Leap Motion est disponible pour 90 euros environ (https://store.leapmotion.com) ; Blue Estate lui, coûtera environ 4 euros, sur PC.
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