Je ne fais pas partie de ceux qui sont encore hypé par la licence
Assassin’s Creed, c’est vrai. Dans les épisodes récents, j’avais vraiment apprécié la fresque marine dépeinte par
Black Flag, mais uniquement pour les phases en bateau très réussies et l’
open world offrant une sensation de liberté rappelant les belles heures de
The Wind Waker.
Unity était pour moi un retour dans tout ce que je n’aimais pas dans la série. Une grimpette fastidieuse, un game design rigide et peu inspiré, une histoire insipide, des personnages transparents, le tout, certes, dans des environnements impressionnants fourmillants de vie.
Et maintenant, voici Syndicate. Pas tout à fait la même époque (on passe de la Révolution française à la révolution industrielle anglaise), mais d’un pur point de vue du level design, on reste malgré tout dans le même délire avec Londres. Il s’agit d’une ville européenne, radieuse, avec son lot de bâtiments mitoyens, pas très grands, qui permettent de nombreuses approches par les hauteurs.
Et si le « freerun », cette fonctionnalité signature si bancale, est toujours présente, elle est assistée d’une autre fonctionnalité qui devrait rebattre les cartes. Il s’agit tout simplement d’un grappin qu’il est possible d’actionner pratiquement à n’importe quel moment lorsqu’on est au bord d’un bâtiment.
Une simple pression sur un bouton de tranche et hop ! Voici Jacob – notre assassin – au sommet. Cette fonction est à la fois un aveu d’échec et une bénédiction, car s’il y a bien quelque chose qui n’a jamais été fluide dans Assassin’s Creed, c’est bien le freerun. Notez que le filin peut également permettre à notre héros de passer d’un bâtiment à l’autre, épargnant au joueur un détour par les toits, ou une descente suivie d’une remontée fastidieuse.
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La démo que l’on m’a présentée à l’E3 reprenait peu ou prou la phase de gameplay que vous avez peut-être pu apercevoir
lors de la révélation officielle du jeu il y a quelques mois. La mission n’avait ainsi rien d’inhabituel pour un
Assassin’s Creed. On tue par-derrière, on active la vision de l’aigle pour discerner les acteurs et les différents points d’intérêts, on ruse pour ne pas avoir à affronter des hordes d’ennemis, on fait tomber des caisses suspendues, on balance du gaz qui rend fou pour créer le chaos, on sauve ses alliés, on se bat à leurs côtés pour bouter les derniers malandrins.
Dans
Syndicate, la notion de gang sera omniprésente et la libération de zones passera souvent par un affrontement final dans les rues de Londres. Les chapeaux melon et les dents voleront,
mais ce qui est surtout agréable, c’est les nouvelles sensations que procurent ces affrontements. Fini les armes blanches et bonjour les poings. Les vrais, les durs, avec ou sans «
brass knuckles » (poing américain). La baston s’apparente maintenant davantage à ce qu’on peut voir dans un
Batman et il faut bien reconnaître que les équipes d’Ubisoft ont fait un bon travail sur le feed-back des coups, tant visuellement que d’un point de vue sonore.
J’ai également eu le droit à ma course en calèche, plutôt anecdotique sans être honteuse. La maniabilité est hasardeuse, ce qui est normal étant donnée la nature du véhicule, mais cela donne un petit côté foutraque assez charmant à l’expérience. Dans mon cas, je n’ai pas réussi à rattraper le chef de gang en fuite que je cherchais à attraper, ce qui a donné lieu à l’affrontement décrit un peu plus haut. Et si le jeu embrassait ce concept jusqu’au bout et force le joueur à « rattraper ses bêtises » dans des phases de jeu alternatives plutôt que de le sanctionner d’une bête désynchronisation plus souvent dans la partie, cela serait vraiment une bonne idée pour rendre le jeu moins frustrant.
Sans trancher radicalement avec les (parfois mauvaises) habitudes de la série, Assassin’s Creed Syndicate semble malgré tout parti pour avoir une identité bien particulière. L’ambiance y est un peu moins grave que le traditionnel affrontement assassins contre templiers et si les légers changements observés sont entérinés dans la version finale, alors peut-être aurons-nous un Assassin’s Creed qui saura aller plus rapidement à l’essentiel que certains de ses prédécesseurs, avec de l’infiltration intelligente et des affrontements efficaces. C’est, en tout cas, tout le mal que je lui souhaite. Assassin’s Creed: Syndicate est prévu sur Xbox One et PS4 pour le 23 octobre prochain. La version PC arrivera quant à elle un peu plus tard.
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