Après avoir sondé les mémoires d’Altaïr et Ezio dans Assassin’s Creed et Assassin’s Creed 2, Desmond synchronise cet hiver son génome avec celui de Connor, troisième ancêtre Assassin plongé en pleine Révolution américaine. Sa mission ? Mettre la misère à l’oppresseur britannique, et saboter le complot templier ourdi dans les coulisses de l’Indépendance des États-Unis.
Pas question, pour cette nouvelle aventure, de se borner au strict contexte historique. Car loin de se limiter à la lutte pour la liberté d’un pays, la quête de Connor permet à Ubisoft Montréal de décliner des mécaniques de jeu qui s’inspirent très largement du mythe américain du self-made-man. Ici, l’épanouissement de notre héros passe forcément par la débrouillardise, le business et l’enrichissement à tout crin. Assassin’s Creed 3, ou l’American Way of Life faite jeu vidéo ? Il y a un peu de ça. On en veut pour preuve la flopée de nouveautés qui s’inscrivent (presque) toutes dans cette dynamique-là.
Il y a tout d’abord le Homestead . Cette sorte de terre promise intercalée entre Boston et New-York fait office de QG pour Connor. Au cœur de ce petit coin de paradis, pas de heurts entre Assassins et Templiers, ou presque, mais plutôt une illustration de la vie au grand air : on va de branche en branche pour gagner la cime des sapins, on met en pratique les techniques de chasse de ses ancêtres, on s’exerce à la brasse indienne, on se roule tout nu dans l’herbe avec une pâquerette dans le bouche (blague, c’est pas vrai).
Une vie faite d’amour et d’eau fraîche ? Oui, mais pas que. Car la finalité du Homestead tend vers quelque chose d’infiniment plus mercantile. Comme filer un coup de main aux colons souhaitant cultiver leur lopin de Terre. Recruter des ouvriers histoire d’exploiter les ressources minérales et forestières, des artisans afin de manufacturer la matière première, et des négociants pour démarcher la clientèle. Production, transformation, revente : la concrétisation du libre-échange dans ce qu’il a de plus « pur » !
Et il en va de même pour les affaires entre New-York et Boston, où Connor passe le plus clair de son temps à étriper les percepteurs d’impôt anglais qui ne cessent de harceler les colons américains. Une solution certes expéditive, mais radicale pour abaisser les taxes et réunir les conditions idéale pour une concurrence saine et équitable. Mettre la tannée aux Templiers c’est bien, mais si on peut se remplir les poches en passant, c’est mieux !
Pas convaincu ? Et si on vous disait que, dans Assassin’s Creed 3, le libéralisme se développe non seulement sur terre, mais aussi dans les océans ? Il faut en effet savoir qu’à l’époque, la couronne d’Angleterre avait mis en place un blocus maritime en vue de contrôler et réguler les échanges entre les colons américains et le reste du monde. Flairant l’opportunité, les développeurs d’Ubi ont tiré profit de ce facteur de tension pour insérer, au cœur de la dramaturgie, des batailles navales qui constituent pour l’heure la meilleure surprise de cet Assassin’s Creed 3.
A la barre de l’Aquila, Connor prend donc un malin plaisir à tirer à boulets rouges sur les frêles esquifs de sa Majesté George III. (Bah oui, ils sont qui pour l’empêcher de gérer son négoce en toute tranquillité, hein ?) Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ces bastons qu’on croirait issues des aventures de Jack Sparrow envoient du XXL : cet instant magique où on vire de bord pour expédier sur l’adversaire une salve dévastatrice qui l’éparpille en mille copeaux de bois, c’est juste TROP jouissif ! C’est vif, tactique, virevoltant, et intuitif à prendre en main. Autant dire qu’on est loin des embuscades toutes statiques et soporifiques d’Assassin’s Creed Revelations !
Cercle vertueux oblige, à chaque blocus réduit en charpie, le circuit maritime devient un peu plus sûr, et qui dit route plus sûre, dit plus d’échanges commerciaux, donc toujours plus d’espèces sonnantes et trébuchantes qui tombent dans l’escarcelle. La thune glanée ici et là permettant, bien entendu, de transformer son vaisseau de base en terreur des océans auquel même le Black Pearl et le Hollandais Volant n’oseraient pas se frotter ! Travail, prospérité, liberté. Qu’on se le dise : jamais un jeu vidéo n’aura effleuré d’aussi près le rêve américain.
A lire aussi :
– Pour voir l’art d’Assassin’s Creed 3 à Paris, direction l’exposition !
– L’interview de Maxime Durand, historien sur Assassin’s Creed III
– Boston historique et vidéoludique, le carnet de voyage de la rédaction
– Assassin’s Creed III : impressions sur le mode multi.
Pas question, pour cette nouvelle aventure, de se borner au strict contexte historique. Car loin de se limiter à la lutte pour la liberté d’un pays, la quête de Connor permet à Ubisoft Montréal de décliner des mécaniques de jeu qui s’inspirent très largement du mythe américain du self-made-man. Ici, l’épanouissement de notre héros passe forcément par la débrouillardise, le business et l’enrichissement à tout crin. Assassin’s Creed 3, ou l’American Way of Life faite jeu vidéo ? Il y a un peu de ça. On en veut pour preuve la flopée de nouveautés qui s’inscrivent (presque) toutes dans cette dynamique-là.
Il y a tout d’abord le Homestead . Cette sorte de terre promise intercalée entre Boston et New-York fait office de QG pour Connor. Au cœur de ce petit coin de paradis, pas de heurts entre Assassins et Templiers, ou presque, mais plutôt une illustration de la vie au grand air : on va de branche en branche pour gagner la cime des sapins, on met en pratique les techniques de chasse de ses ancêtres, on s’exerce à la brasse indienne, on se roule tout nu dans l’herbe avec une pâquerette dans le bouche (blague, c’est pas vrai).
Une vie faite d’amour et d’eau fraîche ? Oui, mais pas que. Car la finalité du Homestead tend vers quelque chose d’infiniment plus mercantile. Comme filer un coup de main aux colons souhaitant cultiver leur lopin de Terre. Recruter des ouvriers histoire d’exploiter les ressources minérales et forestières, des artisans afin de manufacturer la matière première, et des négociants pour démarcher la clientèle. Production, transformation, revente : la concrétisation du libre-échange dans ce qu’il a de plus « pur » !
Et il en va de même pour les affaires entre New-York et Boston, où Connor passe le plus clair de son temps à étriper les percepteurs d’impôt anglais qui ne cessent de harceler les colons américains. Une solution certes expéditive, mais radicale pour abaisser les taxes et réunir les conditions idéale pour une concurrence saine et équitable. Mettre la tannée aux Templiers c’est bien, mais si on peut se remplir les poches en passant, c’est mieux !
Pas convaincu ? Et si on vous disait que, dans Assassin’s Creed 3, le libéralisme se développe non seulement sur terre, mais aussi dans les océans ? Il faut en effet savoir qu’à l’époque, la couronne d’Angleterre avait mis en place un blocus maritime en vue de contrôler et réguler les échanges entre les colons américains et le reste du monde. Flairant l’opportunité, les développeurs d’Ubi ont tiré profit de ce facteur de tension pour insérer, au cœur de la dramaturgie, des batailles navales qui constituent pour l’heure la meilleure surprise de cet Assassin’s Creed 3.
A la barre de l’Aquila, Connor prend donc un malin plaisir à tirer à boulets rouges sur les frêles esquifs de sa Majesté George III. (Bah oui, ils sont qui pour l’empêcher de gérer son négoce en toute tranquillité, hein ?) Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ces bastons qu’on croirait issues des aventures de Jack Sparrow envoient du XXL : cet instant magique où on vire de bord pour expédier sur l’adversaire une salve dévastatrice qui l’éparpille en mille copeaux de bois, c’est juste TROP jouissif ! C’est vif, tactique, virevoltant, et intuitif à prendre en main. Autant dire qu’on est loin des embuscades toutes statiques et soporifiques d’Assassin’s Creed Revelations !
Cercle vertueux oblige, à chaque blocus réduit en charpie, le circuit maritime devient un peu plus sûr, et qui dit route plus sûre, dit plus d’échanges commerciaux, donc toujours plus d’espèces sonnantes et trébuchantes qui tombent dans l’escarcelle. La thune glanée ici et là permettant, bien entendu, de transformer son vaisseau de base en terreur des océans auquel même le Black Pearl et le Hollandais Volant n’oseraient pas se frotter ! Travail, prospérité, liberté. Qu’on se le dise : jamais un jeu vidéo n’aura effleuré d’aussi près le rêve américain.
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