La console, les manettes et les différentes configurations de jeu
Avec toutes les protections inhérentes au cadre d’un événement de présentation, il était difficile de jauger avec précision le poids de la Switch qui, on le rappelle, est constituée dans sa forme portable de la console et des deux Joy-Con rattachés de chaque côté. Cependant, la machine donne plutôt une sensation de finesse, ce qui n’était pas difficile à faire en passant après les formes pataudes du Wii U gamepad. Le tout semblait également assez léger, quand on considère la taille de la console. Ce qui est sûr, c’est qu’elle paraît moins dense que la PS Vita dont les parties prolongées à une main peuvent parfois fatiguer le poignet. Notons également que les formes de la machine épousent plutôt bien les mains, chose qui pouvait être reprochée aux différentes variantes de 3DS, qui avaient la fâcheuse tendance à nous écorcher un peu les paumes.
Restons dans la portabilité et parlons des touches et des sticks analogiques. Pour les premiers, il faudra noter qu’ils sont assez petits et rapprochés. Cela ne pose pas de problème dans des jeux comme Zelda ou dans n’importe quel RPG qui ne propose pas une action frénétique. Pour des jeux comme Splatoon 2 ou Mario Kart 8 Deluxe, les choses se compliquent un peu plus et on s’emmêle vite les pinceaux. Même tarif pour les boutons de tranche, que l’on a bien vite tendance à oublier. Les gâchettes sont quant à elle plutôt confortables et rappellent un peu celles de la 2DS. Les sticks proposent une bonne adhérence pour le pouce et rappellent ceux de la PS Vita. Ils ont d’ailleurs le même défaut : la distance avant de toucher le bord, un peu courte. Certaines manipulations de précisions seront peut-être un peu délicates, mais ces sticks restent infiniment meilleurs que ceux de la 3DS.
La manette pro est évidemment bien meilleure. Tout est plus grand et espacé, on ressent une prise en main plus ferme et le stick ressemble plus à celui tout à fait convenable que peut proposer le controller pro de la Wii U par exemple.
Mais ce n’est pas la seule configuration offerte par la console, car de nombreux titres peuvent être joués avec une autre personne, avec chacun un Joy-Con. Dans cette configuration, évidemment, l’inconfort est aussi présent que lorsque vous teniez une Wiimote à l’horizontale à l’époque de la Wii. Les Joy-Con, ont toutefois le bon goût d’avoir de vraies gâchettes, mais elles sont bien petites. En fonction du périphérique que vous aurez en main (gauche ou droite), boutons et stick seront tous décalés vers la gauche ou vers la droite ce qui rend la chose encore un poil moins naturelle. Cela reste quoiqu’il arrive des périphériques de dépannage, disponibles tout le temps, mais pas forcément des plus agréables à prendre en main.
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Mais une console sans jeux, ça ne sert pas à grand chose. Nous avons pu prendre la température à ce niveau-là également. Que ce soit d’anciennes recettes adaptées pour la Switch comme Mario Kart 8 ou Splatoon, mais aussi des expériences inédites comme ARMS ou 1-2 Switch. Voici ce qu’on en a pensé.
Les jeux : Zelda : Breath of the Wild, Splatoon 2, Mario Kart 8 Deluxe et les autres
Le premier jeu sur lequel nous avons pu nous essayer était Splatoon 2. Il était à craindre que le fait de viser au gyroscope soit contradictoire avec le fait de regarder l’écran. Il n’en est rien. Les gyroscopes et les accéléromètres sont suffisamment sensibles pour que de très légers mouvements soient nécessaires et les réflexes de la version Wii U reviennent extrêmement vite. Encore une fois, il faudra se réhabituer aux boutons qui ont rétréci au lavage, d’autant qu’un nouveau set d’armes permet aux calmars d’effectuer des roulades salvatrices activables grâce à un bouton situé en façade. Cependant, dans l’ensemble, c’est du Splatoon, la recette est maintenant éprouvée et très plaisante, même sur petit écran. On a hâte de s’y adonner de manière mobile, jusqu’à huit joueurs en local ou en ligne !
On a abordé Mario Kart 8 Deluxe lors d’une partie à deux, en écran splitté, sans télévision, avec un Joy-Con par personne encastré dans un petit volant affublé de gâchettes. On est quasiment sur la pire configuration possible et pourtant, ça se laissait jouer. Évidemment, c’est vraiment du bricolage, mais on ne se sentait pas bridé pour autant. Le tout montre cependant assez rapidement ses limites et ce n’est pas comme ça que vous battrez vos meilleurs temps. Ça dépannera à l’arrière de la voiture dirons-nous. Un peu plus tard, nous avons pu participer à une course à 8 joueurs, cette fois-ci avec la console entre les mains et les deux Joy-Con de part et d’autre de l’écran. Le résultat était évidemment bien meilleur et la partie particulièrement agréable. Le concept de la Switch peut donc être résumé comme ceci : vous pouvez jouer à plusieurs avec une seule console et une seule télévision, mais vous devrez partager également le confort. Tout élément que vous pourrez apporter en plus (écran, console, manette) ne fera qu’améliorer l’expérience. Mais pour le reste, la Switch assure au moins le jeu à deux dans des conditions spartiates quoiqu’il arrive.
Puis, ce fut au tour de passer à 1 – 2 Switch. Là, on ne va pas passer par quatre chemins : ce n’est pas bon du tout. Il s’agit d’une compilation de mini-jeux qui ne nécessitent même pas que vous regardiez l’écran. Nous avons pu en essayer 4. Samurai Training, où il faut parer le bokken de votre adversaire au moment où il mime le geste avec le Joy-Con. Le premier qui frappe l’autre l’emporte. Quick Draw, un duel de cowboy. Au signal, il faut pointer le Joy-Con vers son adversaire et tirer avant lui. Safe Crack, où il faut forcer un coffre en tournant le Joy-Con comme une molette et en surveillant les cliquetis reproduits par le fameux HD Rumble, ce système de vibration soi-disant extrêmement précis et immersif. Et enfin, Ball Count, certainement le plus intéressant de tous ceux qu’on a essayés. En tenant votre Joy-Con comme une petite boîte, vous devez deviner le nombre de billes à l’intérieur en examinant les vibrations de votre manette. L’astuce est de doucement les faire glisser à l’intérieur pour compter le nombre de fois qu’elles s’entrechoquent avec la paroi. Le plus proche du bon résultat l’emporte. Ces jeux sont bien gentils et on les aurait volontiers considérés s’ils étaient offerts avec la console, mais là, c’est largement insuffisant pour justifier les 50 euros demandés. Chaque jeu manque cruellement d’intérêt ludique et vous amusera une minute ou deux, sans parler d’un habillage rachitique. C’est à vous en faire regretter Nintendoland.
Heureusement, on a également essayé Snipperclips. Ce petit jeu très intelligent vous demandera de résoudre des puzzles en découpant… votre ami. Vous incarnez deux petits morceaux de papier qui en se superposant peuvent se débarrasser de la partie recouverte de leur homologue. Ainsi, en sculptant une pointe, vous pourrez percer des ballons. En sculptant un crochet, manipuler un écrou. En sculptant un sceau, transporter un crayon que vous devrez tailler. Malin, joli, drôle, il peut être joué en co-op à la volée grâce aux spécificités de la Switch et à sa maniabilité simple. Une très jolie surprise !
On avait déjà expérimenté la démo de Zelda qui était présentée aujourd’hui. On a cependant pu mettre en pratique le passage du petit au grand écran et inversement. Et pour le coup, ça marche bien. La transition se fait très rapidement en déconnectant ou en reconnectant la Switch avec sa base. Il y aura une éventuelle reconfirmation rapide du controller que vous utiliserez, dans ce cas, il suffit de maintenir les deux gâchettes et de valider avec A. Ce Zelda sur Switch possède les mêmes qualités et les mêmes défauts que sa contrepartie Wii U. Enchanteur, il souffre également d’un aliasing assez marqué ainsi que de quelques ralentissements ponctuels quand les éléments sont trop nombreux à l’écran. Ces défauts semblent cependant s’estomper quand on repasse sur le petit écran, nativement en 720p, contre 900p en mode TV. Il est donc possible que ces nouvelles aventures de Link soient au final plus agréables de manière nomade que lorsqu’on est bien installé devant sa télévision. Drôle de paradoxe.
Un petit mot sur ARMS également, le jeu de boxe loufoque proposé par Nintendo ce matin. Le titre a un système de jeu qui semble plus profond qu’il n’y paraît. Tout se joue avec vos deux Joy-Con que vous saisirez devant vous. En les penchant dans la direction voulue, vous pourrez vous déplacer. Mimez un coup de poing pour que votre personnage en fasse de même. Il est même possible de faire un crochet et de donner de l’effet à la trajectoire de votre poing télescopique. Vous pouvez également lancer vos deux poings pour tenter une saisie. Ramenez vos bras vers vous pour vous mettre en garde, une gâchette accessible avec l’index permet de dasher et l’autre permet de sauter. Vous l’aurez compris, nous sommes devant du Wii Boxe, en abouti et en plus profond. Impossible de vous dire pour le moment si le jeu est bon ou mauvais. Il me paraît confus, mais peut-être que ses contrôles qui paraissent peu intuitifs pour une première approche demandent simplement à être apprivoisés avec du temps.
[nextpage title=”Notre verdict provisoire sur la console”]
Si vous possédez déjà une Wii U, difficile de s’enthousiasmer pour une console qui verra son premier vrai jeu exclusif débouler au mieux quelques semaines après la sortie. Et encore, on parle de ARMS, là. Un jeu dont on n’est pas certain du tout de sa qualité in fine. À titre vraiment personnel, je pense que le premier jeu qui vaudra vraiment le coup sera Splatoon 2, prévu cet été.
Pour les autres, ceux qui n’ont pas de Wii U, si vraiment le Zelda vous intéresse, vous pouvez évidemment considérer un achat précoce si les tests se révèlent enthousiastes. Mais on ne peut pas vous préconiser de précommander, en tout cas pour le moment.
La Switch sera très certainement une très chouette console, mais elle ne vous donne pour le moment aucune raison de vous presser.
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