En 2021, un projet Indiegogo voit le jour avec Tenways eBike. L’idée est simple : réaliser un vélo à usage urbain et tendance sportive, 40% plus léger que les VAE du marché et également beaucoup moins cher. À l’issue de cette campagne de financement participatif, ce sont presque 800 000 dollars qui ont été récoltés et un succès qui va aboutir à de nombreux modèles, dont l’AGO X.
Le modèle prêté par la marque est le plus costaud de la gamme, mais pas le plus cher. Affiché à 2399 euros, il est dans la gamme haute, mais raisonnable du VAE et même, avouons-le, dans la gamme raisonnable « tout court » compte tenu de l’inflation du marché du cycle et plus particulièrement de l’électrique.
Attention cependant, pour justifier d’un tel tarif en 2023, ce Tenways AGO X réalise quelques concessions. Nous allons voir lesquelles et ce sera à vous, lecteurs, de vous faire votre idée, en fonction de vos attentes, besoins et envies.
Caractéristiques techniques :
- Moteur : intégré au pédalier 250W Bafang M410 à capteur de couple
- Couple : 80 Nm
- Vitesse maximale avec assistance : 25 km/h
- Puissance : batterie intégrée au cadre et amovible lithium-ion LG 36V 14ah (504Wh)
- Chargeur 3A
- Contrôle : capteur de rotation et capteur de couple
- Transmission : monoplateau 10 vitesses (11-42), Shimano Deore
- Freins : freins à disque hydrauliques à un piston Tektro
- Matériau du cadre : Aluminium sans soudure apparente
- Matériau de la fourche : fourche suspendue Suntour XCM32 ATB
- Taille des roues : 29 x 2.25 de marque CST typés ville à faible résistance au roulement
- Poids : 26 kg
- Garde-boues en aluminium
- Phare avant intégré au cadre
- Porte-bagage de série
- Prix officiel : 2399 euros
Design : un style classique, mais qui fait envie
L’AGO X profite d’un design réussi. Ce tube supérieur qui plonge annonce la couleur : l’AGO X se veut sportif. La fourche Suntour XCM32 ATB est généralement utilisée sur des VTTAE entrée et milieu de gamme (ce qui est donc parfaitement calibré pour un VTC). À air, elle offre un débattement maximum de 120 mm.
La selle Royal est correcte, sans plus. Le porte-bagage est bien intégré, avec un style en rondeur réussi. La béquille d’origine est positionnée de sorte à ne pas bloquer les pédales. À l’avant, l’éclairage est intégré. Il éclaire fort, mais droit. Le spectre lumineux manque d’amplitude, et pas qu’un peu. Puis étant fixé au cadre, il ne suit pas l’orientation de la roue. Donc il faudra sans doute rajouter une autre source lumineuse sur les routes mal éclairées.
Les garde-boues en métal sont fournis de série. Ils souffrent du paradoxe des VTC. À l’instar des pneus taille basse qui équipent les SUV, les garde-boues lèchent littéralement les pneus, empêchant de profiter des chemins de terres boueux.
La teinte bicolore du modèle d’essai est particulière : du gris métallisé qui se conjugue en un noir mat. Pourquoi pas ? Néanmoins, les finitions sont très bonnes avec des soudures lissées et un assemblage qualitatif. Les pédales fines contribuent un peu au style. Enfin, l’écran couleur offre un affichage très fin et un peu petit pour les détails.
Conduite : petit cruiser
Nous pouvions nous attendre à un comportement en adéquation à la géométrie sportive. Que nenni. Le poids du vélo pénalise déjà toute envie de monter plus haut que 25 km/h. Le moteur Bafang est coupleux, c’est un fait. Mais il a été mis à mal avec notre parcours test à fort dénivelé avec une vitesse maximum sans trop forcer de 20 km/h. Il faut alors cravacher pour atteindre 25 km/h. Au-delà, en monter, ça devient trop intense et sans réel intérêt.
L’assistance est agréable, mais trop présente dans les derniers modes. Disons plutôt que dans les niveaux 4 et 5, elle ne prend plus vraiment en compte le capteur de couple. On pédale dans le vide.
La transmission Deore est bien calibrée nous n’avons pas subi de saut de chaine. Néanmoins, et c’est une chose propre à Bafang, lorsqu’on passe une vitesse en montée, le moteur s’arrête une seconde. Ce qui suffit à casser le rythme. Un problème rencontré sur d’autres références de moteurs.
La géométrie est vraiment réussie. Le vélo se manœuvre facilement. Le centre de gravité n’est pas haut, l’inertie liée au poids est très correcte. On s’amuse à rouler sur l’asphalte délicat de pistes plus ou moins entretenues.
Tout se passerait bien si ce Tenways AGO X n’était pas chaussé de pneus CST. Ce fabricant de gomme fait pourtant un excellent travail sur les trottinettes, en témoigne la Ninebot G2 essayée récemment sur le site. Malheureusement, sur sol mouillé, gras ou hors asphalte, c’est une catastrophe. Les glissades sont risquées et il est préférable de monter d’autres gommes.
Une assistance qui donne beaucoup et parfois trop
L’assistance électrique est gérée par un boitier de commande à trois boutons, simple à utiliser, qui est relié à un écran couleur à l’affichage assez fin, mais austère. Il est possible d’afficher et faire défiler sur trois écrans plusieurs statistiques, dont le nombre d’arbres sauvés ou de CO2 économisé, sous réserve que l’électricité produite ne vienne pas d’une centrale à charbon.
Cette assistance s’étale sur cinq niveaux. Le premier est inutile, les second et troisième offrent une sensation assez naturelle au pédalage, merci l’intégration dans le pédalier. S’ensuivent les niveaux quatre et cinq. Ils sont là pour les dénivelés, car sur le plat, ils donnent l’impression de rouler en mobylette. À tel point qu’on en perd la synchronisation avec les mouvements de jambes. Rien de dramatique, mais on ressent un décalage entre le coup de pédale et la poussée du Bafang. Si pour certains, c’est rédhibitoire, pour d’autres cela n’a rien d’un défaut.
Le couple de 80Nm délivré par l’AGO X est énorme compte tenu des 250W de puissance. Sur le plat, l’assistance assure en dépit du cycliste de 100 kg chargé sur la selle. En dénivelé, et particulièrement sur un parcours d’essai avec un final bien raide, la vitesse a pu être maintenue jusqu’à 20 km/h avec un effort modéré. Il a en revanche fallu mobiliser sévèrement les quadriceps pour atteindre les 25 km/h sur cette portion. Aller au-delà était impossible, d’autant que l’assistance n’assure plus son rôle au-delà de cette valeur.
Il est à noter que le moteur débraye une fois la vitesse de 26 km/h dépassée. L’assistance n’est plus disponible certes, mais le moteur, lui, n’offre alors aucune autre résistance que son poids. Nous pouvons saluer la transmission Deore de Shimano. Elle englobe parfaitement la plage de vitesse nécessaire avec sa cassette 11-42 (11 dents – 42 dents). La vitesse maximum est de 35 km/h. Au-delà, vous pédalerez dans le vide. Le passage des rapports s’effectue à la gâchette.
Autonomie et recharge
La moyenne de l’AGO X est moyenne justement. Les 504 Wh offrent entre 42 et 44 km en mode turbo sur des parcours variés. Nous notons peu de différence entre un parcours riche en dénivelés et un autre plutôt plat.
La puissance libérée et même délivrée par le vélo reste constante jusqu’à atteindre le fatidique 0%. À cette valeur, l’assistance se coupe, mais l’éclairage reste opérationnel. Il vous faudra attendre 5h02 pour une recharge complète. Le 20%-80% s’effectue en 2h57min. C’est long.
Où l’acheter ?
Le vélo électrique Tenways AGO X est disponible au prix de 2399 euros avec des accessoires offerts (Garde-boue, béquille et porte-bagages arrière).
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