Notre modèle d’essai est une Mini Cooper SE (38 000 €), de couleur Blazing Blue (+650 €), avec des jantes 18 pouces Night Flash Spoke bi-ton (910 euros) en finition Favoured (+2200 euros) et doté d’un pack d’équipements XL (+8230 euros). La note finale flirte avec les 50 000 euros (49 970 euros exactement). Pour un tel tarif, avons-nous l’âme Mini, une qualité et des prestations suffisantes ? C’est exactement ce que nous allons voir, car ici, comme souvent, et peut-être même un peu plus encore, tout est dans la nuance.
Le style : épuré et cohérent
S’il y a bien une chose que Mini a su garder sur ses modèles, c’est son style. La Mini a pris du poids au fil du temps, les normes de sécurité n’y sont pas pour rien. Le confort non plus.
Mais l’âme de la voiture est restée, et ce, malgré le passage de la fée électricité. Une voiture se doit de montrer patte verte. Pour cela, Mini (et donc BMW) a totalement repensé l’intérieur. L’inspiration a été puisée sur la première, celle de 1956. L’écran central OLED sur lequel nous allons évidemment revenir est le pilier de cet intérieur très épuré.
En dessous, quelques boutons, dont l’un d’eux sert à faire varier les ambiances, et une fausse clé de démarrage. C’est mignon mais gadget.
Les matériaux sont écolos, comprenez en plastique recyclé, tissu et autres éléments de greenwashing. Point d’Alcantara, dommage, car c’est plus agréable que le faux cuir et tout aussi dénué de matière animale que composé de pétrole.
Nous sommes clairement face à un choix clivant : vous aimez ou vous détestez. En revanche, il n’y a rien à redire sur les finitions, les assemblages et le souci du détail (la lanière qui entre dans le volant, la qualité des boutons, du volant, des sièges, etc.). L’aspect, épuré ou vide selon le point de vue, est épaulé par la sensation des matériaux au toucher, très agréable. Il y a un côté cocon très cosy.
L’éclairage d’ambiance a été proprement travaillé et des rangements astucieux se trouvent ci et là.
Un espace à bord Mini lui aussi
L’espace à bord, en revanche, n’a pas grossi comme l’extérieur. La Mini reste une des électriques les plus compactes : elle mesure 3,86 m de long, 1,97 m de large en comptant les rétroviseurs (1,76 m sans) et 1,46 m de hauteur. C’est peu pour une électrique capable d’avaler 350 km en une seule charge, mais nous y reviendrons.
Si vous trouvez largement vos aises à l’avant, tant au volant que comme passager, l’arrière vous donnera l’impression d’un cocon trop serré. Comprenez par-là que les belles et larges fenêtres sont fixes, que le confort des sièges a pour limite l’espace aux jambes et que la largeur générale du véhicule contient difficilement la largeur de 2 adultes. Les accoudoirs latéraux sont trop bas et pas assez prononcés, malgré un arrondi fort agréable. D’ailleurs, les panneaux sonnent bien trop plastiques pour un engin d’un tel tarif. Enfin, il n’y a pas d’accoudoir central. Bref, l’arrière sert d’emplacement d’appoint à des adultes.
Pour les enfants, c’est un peu différent. Les 2 places offrent des accroches ISOFIX, ce qui permet d’y loger des sièges enfants. Mais pas trop gros et pas dos à la route. Faute de quoi, les places à l’avant sont amputées de précieux centimètres en longueur.
Vous vous en doutez, le coffre n’est pas bien grand. Vous y logerez 2 valises cabines. La profondeur au sol est d’environ 50 cm pour 40 au niveau de la plage arrière.
Notez cependant le toit panoramique disponible en option dès la finition Classic (bref, oubliez la finition Essential qui ne donne droit à rien d’autre qu’afficher un prix réduit sur une pub), ainsi que des éclairages d’ambiances.
La gamme
Mini a simplifié la gamme. Vous avez la Cooper E et la Cooper SE. La première dispose d’une petite batterie de 36,6 kWh offrant 300 km en norme WLTP. Nous la testerons peut-être plus tard. La Cooper SE embarque une batterie de 49,2 kWh utiles. La puissance de charge est identique dans les deux cas : 11 kW en alternatif et 95 kW en continu. Vous avez accès ensuite à 4 finitions : Essential, Classic, Favoured et John Cooper Works.
Notez que dès le premier niveau de finition, vous disposez de l’écran OLED rond, de la navigation Mini, le câble de recharge AC, la climatisation automatique multizones, le régulateur adaptatif avec aide au maintien dans la voie (la conduite autonome de niveau 2). Les finitions apportent surtout des plus côté design intérieur et extérieur. Vous pouvez réaliser des configurations ici.
Sur la route : la traction à la peine
C’est là que le bât blesse. Cette Mini Cooper SE n’a rien, mais vraiment rien de l’ancienne Cooper S. Point de sensation de karting, de bombinette façon GTI. Au contraire, le train avant peine à faire passer la puissance aux seules roues avant. Ajoutez le poids du moteur et vous obtenez un combo de souffrance pour les trains roulants. Oui, parce que la Mini a le moteur placé à l’avant, comme sur une thermique. La faute à une plateforme hybride également prévue pour le thermique. Au passage, il n’y pas de frunk (front trunk ou coffre avant), même un petit pour ranger les câbles.
Résultat : la Mini patine et se fait reprendre constamment par les aides à la conduite. Et cela, sur sol sec…
Heureusement, le châssis a été bien travaillé et la faible hauteur, l’empattement important et la largeur conséquente renforcent la tenue de route. Mais pas de quoi aller sur circuit ni même arsouiller un peu. La Mini n’aime pas ça et vous le fera comprendre rapidement. Les aides vous reprendront, n’ayez crainte. Il n’y a pas de danger, mais pas de plaisir non plus.
Le regret est d’autant plus fort qu’elle aurait été incroyablement amusante si ça avait été une propulsion. Chose difficile, car cette Mini repose sur une base hybride (un châssis permettant aussi bien d’y longer une motorisation thermique qu’électrique comme nous l’avons mentionné plus haut).
Si toutefois votre vie automobile ne se résume pas à faire la course, cette Cooper SE est agréable : les amortisseurs sont un poil raides (mais évitent le roulis), les sièges confortables, l’insonorisation très bonne, avec un 63 dB à 130 km/h.
Le freinage est excellent et aidé par un freinage régénératif, désormais connu et classique sur voiture électrique, mais qui ne va pas jusqu’à l’arrêt complet du véhicule. Sauf si vous activez la conduite autonome de niveau 2 ou le régulateur adaptatif. Une solution qui trouve tout son intérêt dans les bouchons ou sur l’autoroute. Notez que le volant est capacitif, que l’alerte de reprise du volant (que vous pouvez lâcher totalement pendant 15 secondes) se fait via un voyant.
Un excellent autopilote doublé d’un assistant de stationnement (park assist) de folie
L’autopilote est un mot qui claque. Il respire le futur. Et le futur, c’est maintenant. Un futur qui regroupe les fantasmes des années 80. Parmi eux, celui de la voiture se conduisant seule. La Mini embarque une conduite autonome de niveau 2. Pour y parvenir, elle combine le centrage dans la voie et le régulateur adaptatif. Combinées, ces actions permettent à la voiture d’avancer, d’accélérer, de freiner et de tourner selon un tracé au sol. Rien de bien nouveau, ces fonctions sont existantes depuis une dizaine d’années et même devenues obligatoires pour l’obtention des 5 étoiles au crash-test EuroNCap.
Mais vous vous en doutez, il existe plusieurs variantes de cette conduite autonome. Selon les constructeurs, le centrage est approximatif et fait osciller la voiture. D’autres refusent la moindre courbe serrée. Certains sont brusques avec des à-coups prononcés lors des accélérations et des freinages. D’autres vous punissent dès lors que vous quittez les yeux de la route pour régler la climatisation sur une énorme tablette de 19 pouces, ruinant tout l’intérêt du système.
Mini a particulièrement bien travaillé sur son système, qui est un des plus efficaces du marché : il est possible d’enchaîner les kilomètres sur autoroute, en ayant simplement les mains posées délicatement sur le volant (il est capacitif), avec des accélérations et freinages progressifs, peu voire pas d’à-coups et un système qui ne rechigne pas, y compris dans des passages en courbes un peu serrés.
À cette conduite autonome de niveau 2 s’ajoute le « park assist » ou l’assistant au stationnement. La voiture se gare seule. Ce n’est pas une nouveauté, mais la Mini le fait particulièrement bien, dans des situations pourtant complexes. Encore une fois, le système offre une sensation de contrôle. Tout est progressif. Terminés les créneaux et manœuvres complexes. Le tout, avec une caméra à 360° fluide et très détaillée.
De la réalité augmentée et de l’OLED : la Mini se veut techno
Voici l’axe sur lequel Mini a énormément travaillé : le système multimédia. Et ne vous y trompez pas : ce système n’est pas (uniquement) là pour vous divertir, mais pour apporter la meilleure expérience possible au volant. Enfin, la meilleure expérience technologique (vu que la partie conduite sportive a disparu). Nous pouvons résumer l’expérience de la façon suivante :
- Beaucoup d’idées
- Certaines mal exploitées
- Un bel affichage et un côté très ludique
- Trop d’informations
- Une mauvaise gestion de l’espace pour l’affichage : on ne sait pas où regarder ni où cliquer
- L’affichage d’Android Auto et Carplay ne bénéficie pas de l’écran rond pour le moment
- Le système est encore à peaufiner, mais Mini propose quelque chose de différent et plaisant
- Le concept des ambiances mériterait un logiciel permettant à la communauté d’en créer
On commence par ce superbe écran OLED rond de 24 cm de diamètre. OLED, enfin une idée intéressante, car les noirs totalement noirs évitent de vous faire saigner des yeux la nuit. Ce n’est pas tout : les couleurs sont superbes, l’intégration est réussie. Notez qu’à l’instar de Tesla sur les Model 3 et Y, l’écran sert de tableau de bord. Mais contrairement à l’américain, la Mini propose (en option dès la finition Classic, certes, mais le propose), un affichage tête haute de qualité. Comprenez qu’en plus d’une quantité importante d’infos, l’affichage est fin et ne fait pas mal aux yeux (alors que votre serviteur est assez sensible à ce type d’écran projeté).
Ce n’est pas tout. L’écran ne se suffit pas à lui-même et s’accompagne de plusieurs fonctions plus ou moins réussies.
À commencer par le planificateur d’itinéraires : il intègre un grand nombre de prestataires. Plusieurs trajets s’offrent à vous et si un point de recharge n’est pas intéressant, il faudra seulement quelques secondes pour en avoir un autre. L’adaptation en temps réel est excellente et rapide.
L’affichage du GPS profite de toutes les caméras (à 360°) pour utiliser la réalité augmentée. Sur le papier c’est top. Dans les faits, passer l’effet « Wouah », on constate une certaine redondance dans les informations et un affichage trop chargé avec des indications partout. Le sol bénéficie d’une trainée rouge ou verte selon que vous soyez sur la bonne ou mauvaise file. De grosses flèches s’ajoutent à la petite. Le GPS de la Mini donne l’impression de jouer à Midnight Club codé par un un paranoïaque de l’oubli. Difficile de savoir quoi regarder.
Les jeux sont de la partie, mais ils sont nuls et l’affichage ne profite pas de l’écran rond. Il y aura la possibilité d’en ajouter d’autres au fil du temps via un magasin d’applications. Le streaming est également présent. Idem, via une fenêtre façon Winamp (pour ceux qui ont la ref) qui fait à peine mieux que votre écran de smartphone. Rien de fou, mais est-ce vraiment important ?
Android Auto et Apple, Car Play sont disponibles. Malheureusement, l’affichage ne profite pas de l’écran rond. Il est réduit à une fenêtre rectangulaire. Pour le moment, d’après Mini. Cela devrait être adapté rapidement. Autrement dit, si vous ne passez pas par le système Mini natif (donc si vous utilisez Waze), vous ne profiterez pas vraiment de votre écran.
Enfin, nous terminons avec les ambiances. Une sorte de combinaison multimédia qui se compose d’un affichage spécifique, un bruit de moteur spécifique (oui un bruit simulé), d’un éclairage d’ambiance spécifique. Pas de quoi s’extasier outre mesure, mais Mini en est assez fier pour y dédier un bouton sur la console centrale.
Enfin, il faut parler de la rapidité d’affichage et du système. Il n’est pas génial. Le changement d’ambiance, par exemple, est lent. Le tactile n’est pas suffisamment réactif. Le manque d’exploitation de l’affichage rond (qui engendre des développements spécifiques, nous le savons) est frustrant, sachant que c’est l’argument phare de cette nouvelle itération germano-anglaise.
Le bilan est toutefois positif en l’état. Oui, « en l’état », car nous en avons marre de nous baser sur « de futures améliorations ». Aussi, nous jugeons sur pièce. Et sur pièce, c’est bien, mais peut mieux faire.
Enfin, un petit mot sur la sono et le système Harman Kardon. Le résultat est moyen. Très moyen d’ailleurs, avec un son qui parait un peu étouffé. Dommage, car l’intégration des HP est jolie.
L’autonomie et recharge : correct, sans plus
Avec 16,3 kWh/100 km, la Mini est plutôt correcte compte tenu des 1500 kg de l’engin, plutôt raisonnable pour une voiture embarquant une batterie de type LFP (Lithium Fer Phosphate) 53 kWh, de sa faible hauteur et de son dessin retravaillé pour grappiller quelques décimales de CX.
Cette consommation a été réalisée dans des conditions de température un peu élevées, avec un bon 32 °C affiché. À cela s’ajoute une grosse part d’autoroute à 130 km/h. Les 14,7 kWh/100 km annoncés sont donc tout à fait réalisables en mixte.
310 km ont été effectués avec une seule recharge de 100 %, contre les 333 km affichés au départ. Un score honorable. Reste la recharge et ça, c’est une autre histoire.
Et oui, Mini annonce une puissance de charge en borne rapide (à courant continu) de 95 kW. Pour une batterie de 50 kWh de capacité nette. Théoriquement, cela donne une recharge de 32 minutes pour passer de 0 à 100 %. Dans la réalité, la vitesse de charge diminue dès que la batterie atteint une recharge de 80 %. Le 10-75 % a été cependant expédié en 28 minutes et 50 secondes. C’est correct, d’autant que la courbe a atteint un pic de 98 kW.
C’est correct, mais frustrant. La Mini offre un rayon d’action permettant de voyager un peu. Ce n’est pas une thermique et le temps sera plus important. Mais c’est faisable et rejoindre la Bretagne depuis Paris en une seule charge (ou avec un rajout de 10 min) est tout à fait envisageable. Mais le temps de recharge est un poil long. Donc faire de grands parcours est possible, non sans un temps de trajet légèrement rallongé.
Verdict : entre appréciation et frustration
Il est difficile de reprocher le travail de fond et de forme réalisé par Mini. La Mini Cooper électrique, nouvelle version, est une bonne voiture électrique. C’est un fait et si le budget est là, que le format vous convient et que vous ne cherchez pas les sensations de kart de l’ancienne version, alors vous pouvez y aller et profitez de son style de la qualité de fabrication.
Mais plusieurs points nous frustrent. À commencer par le choix de batterie propre à la version. En effet, la « SE », l’itération la plus puissante est trop puissante pour son train avant. Ce qui fait de la version « E » le bon compromis avec « seulement » 184 ch. Nous aurions aimé y avoir la grosse batterie disponible en option , ce qui n’est pas le cas.
L’autre élément frustrant est évoqué plus haut : la Mini Cooper SE n’a plus rien de la petite bombinette typée GTI. Il faut en faire le deuil.
Le troisième point vient du choix « écolo » réalisé par la marque. Le textile n’est pas du goût de tout le monde et fait un peu cheap pour une voiture à ce tarif.
Le bon point vient des packs d’options, au nombre de 2. Ils permettent d’équiper rapidement la voiture et de se concentrer sur le style extérieur si caractéristique à la marque. Mais cela a un coût qui en inflige un plutôt violent au portefeuille. Mais gardez en tête que la citadine est alors aussi bien équipée que certaines berlines.
Enfin, le système ne tire pas encore parti de l’écran rond et l’UX mériterait d’être peaufinée pour que chacun puisse s’y retrouver plus simplement.
NDLR : la Mini est pour le moment produite en Chine, en attendant que les usines anglaises soient opérationnelles. Elle n’est donc pas éligible au bonus écologique.
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J’ai arrêté de lire a 50k euro une mini électrique…
A un moment donné faut ouvrir les yeux, 50k on a une grosse audi ou bm…