Admirer le ciel étoilé avec un télescope semble un privilège réservé à une élite savante. Pourtant, une grande partie de la population aime lever les yeux au ciel la nuit, sans trop savoir quoi regarder ni comment. Trop complexes, trop chers, les télescopes n’ont jamais réussi à devenir populaires.
Mais à une époque où la technologie s’invite partout, le monde de l’astronomie aussi a le droit à ses petits changements. En France, l’entreprise Unistellar a été fondée par des chercheurs pour « rendre l’espace accessible ». Symbole de cette réussite, la marque a présenté l’eQuinox 2, un nouveau télescope pensé avant tout pour les néophytes.
Au Journal du Geek, nous avons voulu tester cet appareil pas commun avec une question en tête. L’eQuinox 2 est-il vraiment pensé pour tout le monde ?
Premier coup d’œil
À première vue, ce long tube de 45 centimètres sans le moindre œillet ne ressemble pas vraiment à un télescope. Pourtant, une fois fixé sur le trépied (fourni avec), la magie opère en quelques secondes. Avec l’application Unistellar dédiée — disponible sur le Play Store et l’App Store — le télescope « s’oriente » tout seul.
Il trouve dans le ciel des points de repère afin de se calibrer. Ensuite, et c’est la seule partie technique au cours d’une observation, l’utilisateur doit réaliser la mise au point. Cette dernière ne peut pas se faire automatiquement car elle dépend de trop de variables (température, taux d’humidité, vitesse du vent…).
Lors de notre test de l’appareil, nous avons eu un peu de mal pour faire une mise au point parfaite au cours de la première nuit d’observation. Le second soir, la manœuvre paraissait déjà beaucoup plus facile. Techniquement, Unistellar conseille à ses utilisateurs de placer un masque de Bahtinov (fourni avec) sur le haut du télescope. Cette sorte de grille va permettre de centrer la lumière. Il faudra ensuite réussir à faire un beau « X » en fixant une étoile avec son objectif (comme ci-dessous).
Un jeu d’enfant
Une fois cette unique étape technique franchie, le télescope est fin prêt. L’observation peut alors commencer. Pour les néophytes qui ne savent pas vraiment où donner de la tête, l’application Unistellar propose un large choix de galaxies, nébuleuses ou planètes en fonction de leurs positions dans le ciel.
Une fois un objet sélectionné, le télescope va tourner sur lui-même avant de se fixer et permettre l’observation. Pour l’utilisateur il n’y a rien à faire et l’image est visible en direct sur l’application (on conseille l’utilisation d’une tablette pour avoir le plus de détails possible à l’écran). Pour une première observation, nous avons voulu nous concentrer sur la grande nébuleuse d’Orion, facile à observer en ce début du printemps.
L’image ci-dessous a été prise grâce à « l’enhanced vision ». Avec ce mode de prise de vue, les images vont se superposer les unes sur les autres, ajoutant de la brillance et des détails à la photo initiale. En quelques minutes seulement, il est possible d’obtenir un rendu de ce niveau. Avec un télescope classique, ce genre d’observation peut facilement demander une demi-heure, surtout pour un néophyte.
Paradoxalement, l’observation devient plus complexe quand on se rapproche de la Terre. Les planètes comme Jupiter, Saturne ou Mars sont de petites taille et plus difficiles à observer. Avec un peu de chance, et beaucoup de patience, la grande tâche de Jupiter peut apparaître à l’écran tout comme les anneaux de Saturne. Il faudra là encore utiliser « l’enhanced vision » afin de découvrir tous les détails de ces géantes gazeuses à l’écran.
En ce qui concerne Mars ou Vénus, nos deux voisines il faudra se contenter d’une « tache rouge ». Malgré les efforts des équipes d’Unistellar, qui ont mis au point un meilleur suivi des planètes dans le temps, nos voisines restent trop petites pour être parfaitement observées.
Un télescope intelligent et endurant
Finalement c’est dans le champ profond de l’Univers que l’eQuinox 2 est le plus à son aise. L’appareil capture très bien les galaxies. Plus grandes et plus lumineuses, ces structures célestes apparaissent nettement à l’écran. Il faut cependant s’armer de patience et être prêt à laisser son télescope en place pendant des dizaines de minutes pour avoir un beau rendu.
En pointant l’eQuinox 2 vers des galaxies ou des nébuleuses, il est très intéressant de suivre en direct l’évolution de l’image. Toutes les 4 secondes de nouvelles données arrivent dans l’application et l’image gagne en netteté. Les clichés s’additionnant, il est possible de sauvegarder l’image finale directement dans l’application.
À la fin d’une soirée d’observation, il est possible de retourner l’ensemble de ces clichés dans une galerie. Les images sont accessibles pour être retouchées ou directement partagées sur les réseaux sociaux. Si les rendus peuvent être vraiment très beaux, il ne faut pas s’attendre à une netteté comparable à celle atteinte par James Webb ou le télescope spatial Hubble de la NASA.
De par l’absence d’œillet et le visionnage d’une image sur une tablette, on peut avoir des attentes disproportionnées par rapport aux capacités du télescope. Le rendu ne sera jamais du niveau « Google image », mais il sera unique par bien d’autres aspects.
eQuinox 2 : un très bon télescope pour commencer ?
L’eQuinox 2 se distingue des autres télescopes par son design singulier. Unistellar a conservé la forme ronde et cylindrique typique d’un télescope, mais l’eQuinox 2 en a perdu son œillet, présent sur d’autres modèles vendus par la marque comme l’eVscope. L’ordinateur de l’appareil n’est pas visible et la batterie est sobrement installée au cœur de l’appareil.
Cette dernière fonctionne parfaitement pendant 12 heures selon les dires de la marque. Lors de notre test, nous avons enchaîné deux nuits d’observation de trois heures chacune sans avoir à réfléchir à la question de l’autonomie. Lorsque j’ai éteint l’appareil pour la dernière fois, l’application annonçait encore 66 % de batterie en réserve.
Du côté de l’optique, Unistellar (qui travaille avec Nikon sur ses produits eVscope) propose toujours des miroirs de grande qualité, ils permettent d’avoir une image claire, même sans passer par « l’enhanced vision ». Par rapport à la première génération, l’ordinateur de bord semble plus rapide et plus réactif.
Il est important de noter également que l’appareil fonctionne très bien dans des nuits froides. Lors du test la température est descendue sous les 0 °C sans que le télescope se mette en arrêt. L’application a également beaucoup évolué, devenant plus simple d’utilisation. Une grande partie de cette dernière est d’ailleurs dédiée à la science collaborative, un des points forts d’Unistellar.
Unistellar et la science : un ADN commun
En plus de vouloir rendre l’observation du ciel « accessible », les fondateurs d’Unistellar ont toujours essayé de mettre la recherche scientifique en avant. Aujourd’hui, avec plusieurs milliers de clients en Europe, mais aussi en Amérique du Nord au Japon et même en Australie. L’entreprise dispose ainsi d’une vraie force de frappe pour des observations longues.
Lors d’un récent transit (passage d’une planète devant son étoile), les télescopes d’Unistellar se sont relayés pendant plus de 18 heures réalisant ainsi l’observation la plus longue de l’histoire depuis la terre ferme. En achetant un eQuinox 2, la marque propose plus qu’un simple télescope, mais toute une expérience dans le monde de la recherche scientifique collaborative.
Cette solution, facultative, est mise en avant dans l’application de la marque et toutes les informations sont données à l’avance afin de mesurer avec précision les évènements spatiaux importants.
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Prix contenu à 2500€
Oui 2500€, c’est plutôt pour les nantis. Je suis pas prêt de regarder les étoiles. 😉
2500 euros….. pour débutant……