Le test de Magic 2015 : Duels of the Planeswalkers, échantillon virtuel du jeu de cartes réel, m’a tellement déprimé que j’ai décidé de voir plus grand et de dresser un comparo croisé entre la nouvelle itération de Wizards of the Coast, son support originel et le jeu de cartes vidéoludique du moment, le bien nommé HearthStone.
Environnement de jeu
Si vous voulez une ambiance rigolole, il va s’en dire que c’est à Magic : L’Assemblée qu’il faut jouer. Parce que ça se joue au café – ou au bistrot si vous avez bien double-sleevé vos cartes –, avec des amis, dans une atmosphère de franche camaraderie et de répliques acérées montrant que vous maitrisez votre deck comme Kocobe maitrise le .gif.
Magic 2015 et HearthStone sont a contrario des sports plus solitaires, qui se pratiquent de préférence en slip/culotte sur le canapé et avec un iPad. Notez que la perspective n’est pas désagréable, mais ça ne vaut pas le vrai rapport humain, celui où l’on va pouvoir baffer un de ses potes qui sort un kill T1 ou qui renverse son café sur votre tout nouveau Black Lotus Alpha BGS 9.5, que vous avez acheté à 35 000 dollars sur eBay.
Vainqueur : Magic, le jeu de cartes
Dimension stratégique
C’est encore Magic : L’Assemblée, version physique, qui domine cet aspect. Si la bête bouge encore après plus de 20 années d’existence, c’est qu’elle se bat bien. Le jeu de cartes de Wizards of the Coast a justement pour lui ses 20 ans d’existence, et avec ça un pool de cartes extrêmement important (20 000 cartes environ), plusieurs formats de jeu (plus ou moins intéressants, mais qui ont chacun leurs archétypes) et une communauté active qui bouleverse régulièrement le metagame. Les interactions entre les joueurs sont également plus nombreuses que dans un HearthStone, du fait de la possibilité de jouer pendant le tour adverse, ce qui donne des parties – à mon gout – plus dynamiques.
Pour autant, le jeu de cartes de Blizzard est stratégiquement plus intéressant que sa prise en main « facile » ne pourrait le laisser penser. Avec des mécaniques très astucieuses (justement, cette impossibilité de jouer pendant le tour adverse, les pouvoirs héroïques, la vie des créatures qui ne se régénère pas, etc.), le jeu de Blizzard est parvenu à trouver son style, à ratisser très large tout en donnant du grain à moudre à ceux qui veulent s’investir en profondeur dans le jeu.
Magic 2015 arrive bon dernier, très loin derrière. Avec un petit millier de cartes à disposition, mais surtout, avec peu de cartes marquantes, il peine à donner envie. Le jeu n’est qu’un simple produit d’appel – Wizards of the Coast ne s’en cache pas – mais quand même ! La possibilité – ENFIN – de construire son deck de A à Z est une jolie nouveauté, mais on doit noter en contrepartie la disparition incompréhensible du mode Draft de la précédente mouture. L’aberration ultime ? L’impossibilité de changer de deck préconstruit au cours d’une campagne ; si vous tombez contre un mauvais match-up assez tôt dans le périple (et que vous n’ayez donc pas gagné assez de cartes pour changer de philosophie de jeu), vous êtes bon pour recommencer depuis le début.
Vainqueur : Magic, le jeu de cartes
Prise en main / Accessibilité
HearthStone a conquis des millions de joueurs, et sans doute une grande partie de joueurs qui n’étaient pas amateurs de cartes à la base. C’est un beau et franc succès pour Blizzard. Ça tient aux mécaniques de jeu, simples à assimiler, mais également aux interfaces menu, à la signalétique claire, au design rondelet, aux couleurs accueillantes aussi.
Là où la courbe d’apprentissage de Magic est nettement plus abrupte au départ. On trouve aujourd’hui pléthore de capacités à mémoriser, et beaucoup de petites règles (avec des concepts délicats comme la pile, les priorités, etc.) à digérer. Si Magic 2015 souffre en sus d’une interface particulièrement austère (ce n’est pas beau, pas clair, pas rapide), le prix des cartes physiques de Magic peut lui décourager (comptez plusieurs centaines d’euros, voire des milliers pour les formats « anciens » – préférez le Draft si vous voulez vous initier, c’est sympa et pas cher).
HearthStone lui, est pour l’heure gratuit ou presque.
Vainqueur : HearthStone
Résultats des courses
En réalité, ces expériences ne sont pas incompatibles. On aime Magic : L’Assemblée pour sa dimension physique, pour ses cartes mythiques, pour son histoire, pour sa vivacité actuelle aussi, et on aime HearthStone parce que le jeu est intéressant, bien pensé, facile d’accès et qu’il ne demande rien ou presque pour jouer.
Magic 2015 lui, suit les pas empruntés par ses prédécesseurs, malheureusement sans décoller d’un poil. Cette « démo améliorée » peine à remplir sa seule mission, qui est celle de donner envie à de nouveaux joueurs de passer à la boutique du coin pour vivre une expérience plus « physique ». Il serait peut-être temps que Wizards of the Coast repense sa stratégie dans le digital.
Vainqueur : Magic, L’Assemblée si vous avez de l’argent, HearthStone si vous n’avez pas d’argent
PS : Faites attention quand même, comme l’a très justement dit Fabienne Guerrero dans la vidéo ci-dessous, “les cartes Magic donnent à l’acheteur des pouvoirs de magicien ».
Environnement de jeu
Si vous voulez une ambiance rigolole, il va s’en dire que c’est à Magic : L’Assemblée qu’il faut jouer. Parce que ça se joue au café – ou au bistrot si vous avez bien double-sleevé vos cartes –, avec des amis, dans une atmosphère de franche camaraderie et de répliques acérées montrant que vous maitrisez votre deck comme Kocobe maitrise le .gif.
Magic 2015 et HearthStone sont a contrario des sports plus solitaires, qui se pratiquent de préférence en slip/culotte sur le canapé et avec un iPad. Notez que la perspective n’est pas désagréable, mais ça ne vaut pas le vrai rapport humain, celui où l’on va pouvoir baffer un de ses potes qui sort un kill T1 ou qui renverse son café sur votre tout nouveau Black Lotus Alpha BGS 9.5, que vous avez acheté à 35 000 dollars sur eBay.
Vainqueur : Magic, le jeu de cartes
Dimension stratégique
C’est encore Magic : L’Assemblée, version physique, qui domine cet aspect. Si la bête bouge encore après plus de 20 années d’existence, c’est qu’elle se bat bien. Le jeu de cartes de Wizards of the Coast a justement pour lui ses 20 ans d’existence, et avec ça un pool de cartes extrêmement important (20 000 cartes environ), plusieurs formats de jeu (plus ou moins intéressants, mais qui ont chacun leurs archétypes) et une communauté active qui bouleverse régulièrement le metagame. Les interactions entre les joueurs sont également plus nombreuses que dans un HearthStone, du fait de la possibilité de jouer pendant le tour adverse, ce qui donne des parties – à mon gout – plus dynamiques.
Pour autant, le jeu de cartes de Blizzard est stratégiquement plus intéressant que sa prise en main « facile » ne pourrait le laisser penser. Avec des mécaniques très astucieuses (justement, cette impossibilité de jouer pendant le tour adverse, les pouvoirs héroïques, la vie des créatures qui ne se régénère pas, etc.), le jeu de Blizzard est parvenu à trouver son style, à ratisser très large tout en donnant du grain à moudre à ceux qui veulent s’investir en profondeur dans le jeu.
Magic 2015 arrive bon dernier, très loin derrière. Avec un petit millier de cartes à disposition, mais surtout, avec peu de cartes marquantes, il peine à donner envie. Le jeu n’est qu’un simple produit d’appel – Wizards of the Coast ne s’en cache pas – mais quand même ! La possibilité – ENFIN – de construire son deck de A à Z est une jolie nouveauté, mais on doit noter en contrepartie la disparition incompréhensible du mode Draft de la précédente mouture. L’aberration ultime ? L’impossibilité de changer de deck préconstruit au cours d’une campagne ; si vous tombez contre un mauvais match-up assez tôt dans le périple (et que vous n’ayez donc pas gagné assez de cartes pour changer de philosophie de jeu), vous êtes bon pour recommencer depuis le début.
Vainqueur : Magic, le jeu de cartes
Prise en main / Accessibilité
HearthStone a conquis des millions de joueurs, et sans doute une grande partie de joueurs qui n’étaient pas amateurs de cartes à la base. C’est un beau et franc succès pour Blizzard. Ça tient aux mécaniques de jeu, simples à assimiler, mais également aux interfaces menu, à la signalétique claire, au design rondelet, aux couleurs accueillantes aussi.
Là où la courbe d’apprentissage de Magic est nettement plus abrupte au départ. On trouve aujourd’hui pléthore de capacités à mémoriser, et beaucoup de petites règles (avec des concepts délicats comme la pile, les priorités, etc.) à digérer. Si Magic 2015 souffre en sus d’une interface particulièrement austère (ce n’est pas beau, pas clair, pas rapide), le prix des cartes physiques de Magic peut lui décourager (comptez plusieurs centaines d’euros, voire des milliers pour les formats « anciens » – préférez le Draft si vous voulez vous initier, c’est sympa et pas cher).
HearthStone lui, est pour l’heure gratuit ou presque.
Vainqueur : HearthStone
Résultats des courses
En réalité, ces expériences ne sont pas incompatibles. On aime Magic : L’Assemblée pour sa dimension physique, pour ses cartes mythiques, pour son histoire, pour sa vivacité actuelle aussi, et on aime HearthStone parce que le jeu est intéressant, bien pensé, facile d’accès et qu’il ne demande rien ou presque pour jouer.
Magic 2015 lui, suit les pas empruntés par ses prédécesseurs, malheureusement sans décoller d’un poil. Cette « démo améliorée » peine à remplir sa seule mission, qui est celle de donner envie à de nouveaux joueurs de passer à la boutique du coin pour vivre une expérience plus « physique ». Il serait peut-être temps que Wizards of the Coast repense sa stratégie dans le digital.
Vainqueur : Magic, L’Assemblée si vous avez de l’argent, HearthStone si vous n’avez pas d’argent
PS : Faites attention quand même, comme l’a très justement dit Fabienne Guerrero dans la vidéo ci-dessous, “les cartes Magic donnent à l’acheteur des pouvoirs de magicien ».
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