Je l’aime bien David Cage. Je l’aime vraiment bien. Son personnage haut en couleur, sa vision du jeu vidéo, ses ambitions, sa volonté de raconter les histoires autrement… Le truc, c’est que j’aime un tout petit moins jouer à ses jeux.
Tester un jeu de David Cage est un exercice extrêmement périlleux tant les jeux de l’homme divisent. Quoi que vous y mettiez, votre test sera voué aux gémonies par un des deux groupes suivants : les pro-Cage et les anti-Cage. Mais je vais vous dire, les gens qui divisent sont utiles, importants, nécessaires. Un peu comme André Agassi qui jouait en short en jean sur les courts de Roland-Garros, vous voyez ? (si vous ne voyez pas, je ne vous en veux pas). J’aime bien André Agassi. Du coup, j’aime bien David Cage.
Mais même si j’adore ce qu’il dit, le “comment” il voit le jeu vidéo, j’aime moins ses jeux. Non pas que je les trouve mauvais, ils ne le sont pas, mais j’aime moins ses jeux comme un cinéphile aime moins certains (grands) réalisateurs, par rapport à leur façon de raconter les histoires, par rapport aux dialogues, à leur vision du monde. Vous voyez, on finit toujours par parler de cinéma avec David Cage.
Bon, BEYOND : Two Souls. Trois heures de jeu dans cette version preview, les trois premières. Comme vous le savez déjà, vous jouez le duo Jodie Holmes (Ellen Page) – Aiden. Aiden est une entité surnaturelle reliée à Jodie depuis son plus jeune âge. Les gens comme vous et moi ne le voient pas, il peut donc se déplacer librement à travers les murs. Vous imaginez l’utilité que ce duo-là pourrait avoir pour un organisme comme la CIA ? Ben voilà, la CIA aussi l’a imaginé. L’idée, c’est donc de suivre Jodie et Aiden dans leurs pérégrinations, tantôt en contrôlant Jodie (se balader, parler aux autres personnages, etc.), tantôt en contrôlant Aiden (protéger Jodie, aller chercher des informations inaccessibles pour elle, etc.).
Un des principaux atouts de BTS réside dans le découpage de l’histoire en petits chapitres (10 à 20 minutes). En alternant scènes hollywoodiennes bien nerveuses (baston sur un train en marche, baston contre 50 types du SWAT, etc.) et scènes intimistes nous révélant quelques moments « délicats » de Jodie dans ses jeunes années. En trois heures, on a retrouvé Jodie dans 7 à 8 configurations différentes : son concours de passage pour rentrer à la CIA, un anniversaire qui tourne mal quand elle est ado, sa première rencontre avec le Pr Nathan Dawkins (Willem Dafoe), la découverte de ses pouvoirs, sa première « mission » pour les autorités, etc.
L’ordre n’est pas chronologique, on avance, on revient, on avance plus loin, on revient encore un peu plus… c’est comme un puzzle que l’on construirait petit à petit. Et plus on avance, plus la compréhension des scènes précédentes s’éclaircit, plus le parcours de Jodie devient dense et logique. C’est super bien foutu parce qu’on se sent toujours un peu perdu au début de chaque scène, mais jamais complétement non plus. Ce découpage nourrit un vrai besoin de continuer, une vraie envie de découvrir la prochaine scène.
Autre atout : la mise en scène. Quantic Dream n’a de cesse de multiplier les angles de vue et les cadrages. Dans les scènes purement narratives (où on n’a rien à faire ; elles sont nombreuses), les plans changent toutes les 30 secondes. Les plans serrés permettent d’ailleurs d’admirer le travail de modélisation et la qualité des textures des visages. On s’y croirait.
Bon maintenant, passons aux reproches. Les pro-Cage vous diront qu’appuyer 1 fois sur la manette par minute, c’est du gameplay intuitif. Bien, très bien, sans doute. Sans doute qu’on ne se rend pas compte (à moins de faire le jeu 3 fois) de combien chacun de nos (rares) mouvements va changer le cours du destin de Jodie. Bien, très bien, sans doute. Mais voilà, personnellement, j’ai trouvé quelques scènes vraiment, vraiment longuettes, comme celle où, dans la peau de Jodie petite, l’on passe 5 interminables minutes à jouer aux Barbies dans sa chambre. Je comprends bien en quoi ce genre de « temps faible » peut aider à reprendre ses esprits après une scène musclée, peut aider à réfléchir au tragique destin de cette petite fille, mais quand même, c’est un peu chiant. C’est plus un problème de longueur de scène que de contenu en réalité ; la scène où l’on doit tuer 30 soldats du SWAT avec Aiden est également trop longue.
Voilà ce qu’est BTS, du pur David Cage, techniquement et narrativement très intéressant, original, étonnant, mais dont les scènes sont un peu inégales en termes de rythme. Sony nous a précisé que cette partie du jeu est logiquement la moins intense, et que chaque élément fera sens quand on découvrira l’ensemble du tableau (et quand on verra entre collègues qu’on a pris des chemins bien différents). On veut bien le croire. Au moins jusqu’au 9 octobre, date de sortie du titre, sur PS3 seulement.
Tester un jeu de David Cage est un exercice extrêmement périlleux tant les jeux de l’homme divisent. Quoi que vous y mettiez, votre test sera voué aux gémonies par un des deux groupes suivants : les pro-Cage et les anti-Cage. Mais je vais vous dire, les gens qui divisent sont utiles, importants, nécessaires. Un peu comme André Agassi qui jouait en short en jean sur les courts de Roland-Garros, vous voyez ? (si vous ne voyez pas, je ne vous en veux pas). J’aime bien André Agassi. Du coup, j’aime bien David Cage.
Mais même si j’adore ce qu’il dit, le “comment” il voit le jeu vidéo, j’aime moins ses jeux. Non pas que je les trouve mauvais, ils ne le sont pas, mais j’aime moins ses jeux comme un cinéphile aime moins certains (grands) réalisateurs, par rapport à leur façon de raconter les histoires, par rapport aux dialogues, à leur vision du monde. Vous voyez, on finit toujours par parler de cinéma avec David Cage.
Bon, BEYOND : Two Souls. Trois heures de jeu dans cette version preview, les trois premières. Comme vous le savez déjà, vous jouez le duo Jodie Holmes (Ellen Page) – Aiden. Aiden est une entité surnaturelle reliée à Jodie depuis son plus jeune âge. Les gens comme vous et moi ne le voient pas, il peut donc se déplacer librement à travers les murs. Vous imaginez l’utilité que ce duo-là pourrait avoir pour un organisme comme la CIA ? Ben voilà, la CIA aussi l’a imaginé. L’idée, c’est donc de suivre Jodie et Aiden dans leurs pérégrinations, tantôt en contrôlant Jodie (se balader, parler aux autres personnages, etc.), tantôt en contrôlant Aiden (protéger Jodie, aller chercher des informations inaccessibles pour elle, etc.).
Un des principaux atouts de BTS réside dans le découpage de l’histoire en petits chapitres (10 à 20 minutes). En alternant scènes hollywoodiennes bien nerveuses (baston sur un train en marche, baston contre 50 types du SWAT, etc.) et scènes intimistes nous révélant quelques moments « délicats » de Jodie dans ses jeunes années. En trois heures, on a retrouvé Jodie dans 7 à 8 configurations différentes : son concours de passage pour rentrer à la CIA, un anniversaire qui tourne mal quand elle est ado, sa première rencontre avec le Pr Nathan Dawkins (Willem Dafoe), la découverte de ses pouvoirs, sa première « mission » pour les autorités, etc.
L’ordre n’est pas chronologique, on avance, on revient, on avance plus loin, on revient encore un peu plus… c’est comme un puzzle que l’on construirait petit à petit. Et plus on avance, plus la compréhension des scènes précédentes s’éclaircit, plus le parcours de Jodie devient dense et logique. C’est super bien foutu parce qu’on se sent toujours un peu perdu au début de chaque scène, mais jamais complétement non plus. Ce découpage nourrit un vrai besoin de continuer, une vraie envie de découvrir la prochaine scène.
Autre atout : la mise en scène. Quantic Dream n’a de cesse de multiplier les angles de vue et les cadrages. Dans les scènes purement narratives (où on n’a rien à faire ; elles sont nombreuses), les plans changent toutes les 30 secondes. Les plans serrés permettent d’ailleurs d’admirer le travail de modélisation et la qualité des textures des visages. On s’y croirait.
Bon maintenant, passons aux reproches. Les pro-Cage vous diront qu’appuyer 1 fois sur la manette par minute, c’est du gameplay intuitif. Bien, très bien, sans doute. Sans doute qu’on ne se rend pas compte (à moins de faire le jeu 3 fois) de combien chacun de nos (rares) mouvements va changer le cours du destin de Jodie. Bien, très bien, sans doute. Mais voilà, personnellement, j’ai trouvé quelques scènes vraiment, vraiment longuettes, comme celle où, dans la peau de Jodie petite, l’on passe 5 interminables minutes à jouer aux Barbies dans sa chambre. Je comprends bien en quoi ce genre de « temps faible » peut aider à reprendre ses esprits après une scène musclée, peut aider à réfléchir au tragique destin de cette petite fille, mais quand même, c’est un peu chiant. C’est plus un problème de longueur de scène que de contenu en réalité ; la scène où l’on doit tuer 30 soldats du SWAT avec Aiden est également trop longue.
Voilà ce qu’est BTS, du pur David Cage, techniquement et narrativement très intéressant, original, étonnant, mais dont les scènes sont un peu inégales en termes de rythme. Sony nous a précisé que cette partie du jeu est logiquement la moins intense, et que chaque élément fera sens quand on découvrira l’ensemble du tableau (et quand on verra entre collègues qu’on a pris des chemins bien différents). On veut bien le croire. Au moins jusqu’au 9 octobre, date de sortie du titre, sur PS3 seulement.
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