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Test Asus Zenbook Pro Duo 14 : trop beau pour être vrai ?

La gamme Zenbook Pro Duo d’Asus est très alléchante, mais il faut consentir à quelques concessions pour bénéficier de son superbe couple d’écrans.

Les Zenbook Duo sont décidément de drôles d’oiseaux. Au début, tout le monde s’attendait à une expérimentation ponctuelle de la part des sorciers d’Asus. Mais voilà : après plusieurs années d’itérations, le modèle à deux écrans le plus reconnaissable du marché est toujours là. Est-il passé du stade de curiosité technologique à celui de vraie machine pertinente ? Voici notre verdict.

Dès l’ouverture de la boîte, son revêtement anthracite en aluminium brossé et ses courbes savamment dosées nous prennent par les sentiments. L’absence de magnesium se traduit par une très légère flexibilité du châssis, mais la construction globale reste admirable et inspire confiance; un point qui mérite d’être souligné sur un appareil de ce type, fin et avec beaucoup de pièces mobiles.

Il faut aussi mentionner la charnière alambiquée typique du modèle; cette nouvelle version est un véritable petit bijou d’ingénierie. Elle sert à la fois de charnière principale pour le premier écran, de pivot secondaire qui permet d’incliner le second écran, et permet aussi de libérer une fenêtre de ventilation discrète, mais très efficace. Très bien joué !

Dès l’ouverture, il est difficile de rester insensible aux charmes de cet appareil; cette paire d’écrans à l’élégance diabolique fait décidément son petit effet. Et il ne s’agit pas seulement du format habituel; les performances brutes de ces deux dalles sont vraiment remarquables à plusieurs niveaux.

Un écran principal brillant… dans tous les sens du terme

Jugez plutôt : excellent contraste, superbes performances colorimétriques (100 % du gamut DCI-P3 avec certifications DisplayHDR True Black 500 et Pantone), 0,2 ms de temps de réponse, 120 Hz, prise en charge du HDR… et le tout au format 16:10 et avec surface tactile. Bref, tout ce qu’on pouvait attendre d’une dalle OLED estampillée Asus.

Le constructeur fait vraiment honneur à sa réputation flatteuse sur ce terrain. C’est même une combinaison de caractéristiques techniques qui est excessivement difficile à trouver sur des écrans dédiés. Au bout du compte, on se retrouve avec ce qui est incontestablement l’une des plus belles dalles portables du marché, tous modèles confondus ! Tout simplement brillant. En revanche, cet écran n’est pas parfait pour autant. Il dispose d’un talon d’Achille, et pas des moindres puisqu’il tire sensiblement cette dalle vers le bas : le revêtement antireflet qui… brille par son absence.

L’OLED est une superbe technologie, et tout le monde apprécie évidemment de pouvoir bénéficier de noirs quasiment parfaits. Le problème, c’est que ces surfaces se transforment immédiatement en véritables miroirs dès que les conditions d’éclairement ne sont plus optimales, y compris à la luminosité maximale.

Résultat : puisque notre test a été réalisé lors d’une période ensoleillée, nous avons passé le plus clair de notre temps à voir notre reflet en filigrane. C’est un aspect que certains utilisateurs tolèrent très bien; mais pour les autres, les yeux peuvent involontairement faire des tas d’aller-retours entre l’écran en lui-même et la silhouette qui s’y reflète. La recette idéale pour un mal de tête carabiné…

Rageant à l’extrême, et même presque inexcusable puisque c’est le seul vrai point noir (100% noir même, OLED oblige) de cette dalle autrement sublime. Quelle frustration ! Heureusement, ce problème de reflet ne concerne pas l’écran secondaire. La texture de la dalle est moins lisse, et encore heureux, car autrement, le moindre plafonnier empêcherait tout simplement d’utiliser ce deuxième écran dans de bonnes conditions.

Un écran secondaire tout en largeur et enfin à la hauteur

On peut donc se satisfaire de cette attention, car cette surface d’affichage supplémentaire constitue plus que jamais l’argument principal de ce Zenbook Duo. Et pour cause : si elle était nettement moins performante que la dalle principale sur les précédents modèles, force est de constater qu’elle est désormais quasiment équivalente.

On constate un tantinet de ghosting, le contraste et la luminosité sont très légèrement en retrait sur cette dalle secondaire. Mais cette édition 2022 passe enfin à l’OLED, et avec une densité de pixels comparable à celle de sa grande sœur. Dans l’ensemble, le résultat n’a rien à envier aux dalles principales de certains modèles actuels. Un vrai bonheur pour les yeux.

Venons-en à l’un des critères les plus importants de ce test, celui qui va servir de juge de paix : l’interaction entre les deux écrans. Et à l’usage, le résultat est sincèrement bluffant. Le fait d’avoir accès à un deuxième écran fait une différence phénoménale.

Une conception radicalement différente de la productivité portable

Même si le format particulier du 2e écran exclut de facto certaines utilisations, nous sommes très loin du simple gadget; dans certains cas, c’est un atout incroyable en termes de productivité, en particulier pour ceux qui se sentent à l’étroit sur une seule surface. Difficile de trouver un autre système qui offre le même degré de polyvalence, de flexibilité et d’intuitivité dans un même châssis.

Le système qui gère l’interaction entre les deux écrans n’est pas encore parfait, malgré l’ajout d’une petite surcouche dédiée. Il se base encore sur le système de gestion d’affichage natif de Windows, avec toutes les limites que cela implique. Par exemple, il faut parfois ruser un petit peu pour afficher une seconde fenêtre sur l’écran du bas en plus d’un programme en plein écran en haut.

Mais dès que l’on parvient à ses fins, le résultat est très agréable à l’usage, surtout en termes de productivité. Par exemple, le 2e écran est parfait pour héberger un logiciel de collaboration ou une boîte mail. Il fait aussi des merveilles pour garder un œil sur un document de référence, comme la documentation d’une API pour nos amis développeurs.

Il permet même de jouer à un jeu en affichant des informations supplémentaires sur l’écran du bas, comme une liste de combos, une carte de la zone, ou même votre salon Discord préféré.

Mais c’est bien au niveau de la création que ce 2e écran se démarque vraiment. L’Intel Core i9-12900H et la RTX 3050 Ti de notre modèle sont suffisants pour réaliser quelques tâches légères sans aucun problème, et cette dalle se transforme alors en compagnon parfait, surtout lorsqu’on rajoute le stylet inclus dans la boîte à l’équation.

De la timeline de Premiere Pro aux paramètres personnalisés d’After Effect, en passant par votre bibliothèque Unity ou Unreal Engine, vos paramètres Blender ou vos brosses sur Zbrush, vous n’aurez que l’embarras du choix pour vous aménager un espace de travail sur mesure jouissif à utiliser. En revenant sur un PC standard après deux heures à travailler ainsi, nous nous sommes même surpris à chercher la surface en dessous de notre écran normal par réflexe ! L’essayer, c’est l’adopter.

Le clavier, première victime d’un parti-pris assumé

Mais forcément, la présence de ce 2e écran impose quelques concessions au constructeur. Cela commence par le clavier, qui est loin d’être aussi sensationnel que les écrans. Sans être particulièrement désagréable, le retour tactile de la membrane ne procure pas les meilleures sensations, avec certaines touches qui semblent moins bien équilibrées que les autres.

La principale particularité de ce clavier, c’est qu’il a été déporté tout en bas du plateau pour laisser la place à l’écran secondaire. La disposition des touches est agréable et plus ingénieuse que sur le modèle précédent. Mais dans l’ensemble, ce modèle est tout de même un peu étriqué à l’usage, surtout lorsqu’on tient compte du fait que les repose-poignets passent complètement à la trappe sur ces modèles. Pas idéal pour une utilisation loin d’un bureau.

Et même une fois bien installé, l’expérience de frappe est assez hétérogène; la hauteur est généralement assez bien calibrée pour être relativement confortable… tant que la surface en dessous l’est aussi, puisque les poignets reposent directement dessus.

Dans ces conditions, nous sommes passés de 92 mots par minute à 98,4% de précision sur notre machine habituelle à 52,6 / 86% au premier essai, et 75,4 mots par seconde à 92,5% après quelque temps d’utilisation. Le clavier est donc tout à fait domptable, et le manque de précision finit par s’estomper.

Mais de notre côté, impossible d’approcher la vitesse de frappe habituelle à cause du manque de repères, même après une utilisation relativement prolongée. À l’heure où ces lignes sont écrites, notre pauvre petit doigt passe encore le plus clair de son temps à chercher désespérément la bordure de la touche Shift…

Mais la première victime de ce parti pris reste le trackpad. Comme toujours sur les Zenbooks Duo, il a fondu comme neige au soleil. Il est nettement plus petit que chez la concurrence. Il a au moins le mérite d’être plutôt réactif et extrêmement agréable au toucher, mais cela reste très insuffisant pour satisfaire les adeptes des énormes trackpad qui équipent certains modèles actuels.

En revanche, de notre côté, cela a été moins handicapant que prévu. Pour commencer, Asus a eu le bon goût de le placer probablement au meilleur endroit possible. Cela permet d’accéder immédiatement aux touches Ctrl, Entrée, Maj, Shift et Del de façon très intuitive en ne bougeant quasiment pas la main du pad… du moins pour les droitiers. Désolé à nos amis gauchers, encore une fois sacrifiés sur l’autel de l’innovation.

En outre, la double dalle tactile est capable d’assumer une grande partie des tâches de navigation. Cela réduit considérablement la dépendance au trackpad et par extension les ennuis liés à sa taille.

Audio

Autant le dire tout de suite, ce Zenbook a du coffre pour un appareil de 14 pouces ! Et il ne s’agit pas d’une figure de style; là encore, l’ingénieuse charnière concoctée par Asus joue les premiers rôles puisqu’elle agit comme un caisson. Et le résultat est au rendez-vous. On pourrait s’attendre à un rendu très brouillon avec cette configuration, mais la définition reste honnête sur l’ensemble du spectre, en particulier du côté des voix.

Jeu : une marge de manœuvre confortable à condition de rester sage

Ce Zenbook Duo n’est définitivement pas un appareil conçu spécifiquement pour jouer. Mais cela ne signifie pas pour autant que vous serez privés de vos titres préférés. Sur des titres modestes comme Rocket League, la RTX 3050 Ti n’a eu aucun mal à débiter 120 images par seconde sans interruption.

Sur des titres légèrement plus exigeants comme TEKKEN 7, le constat est le même; le Zenbook se maintient au cap de 60 ips sans le moindre souci, une condition indispensable pour pouvoir profiter pleinement de ces jeux basés sur le timing. Cerise sur le gâteau, vous pouvez même travailler vos combos en affichant un mémo, ou même une vidéo d’explication sur l’écran du bas ! Inattendu et très agréable.

Histoire de pousser la machine dans ses retranchements, nous avons donc tenté le tout pour le tout avec une session d’Elden Ring, un jeu déjà très exigeant pour le hardware en temps normal et qui est en plus assez mal optimisé. Première déconvenue : notre session de jeu en Ultra aura duré une quinzaine de secondes avant que le serveur nous éjecte du mode multijoueur pour cause de performances insuffisantes. Aïe.

Une fois redescendu à un niveau de détail plus raisonnable (1920 x 1200, paramètres graphiques en Moyen), la machine parvient tout de même à tenir le rythme et oscille entre 50 et 60 ips, même si la carte graphique turbine à 90% en permanence.

C’est d’ailleurs une bonne occasion de mentionner que même avec cette résolution au rabais, les qualités de cette dalle sont tout simplement évidentes dès qu’on trouve un angle sans reflet.

En résumé

Difficile de ne pas se laisser séduire par ce bijou d’ingénierie aux allures de top model. Après tout, le cœur a ses raisons que la raison ignore, et l’une de ces raisons pourrait vous pousser à faire quelques concessions; ce Zenbook Duo est capable de prendre n’importe quel geek par les sentiments avec sa superbe double dalle et son format toujours aussi innovant.

Reste à voir jusqu’où durera l’idylle, car l’engin est loin d’être exempt de défauts. L’absence de repose-poignet ainsi que le couple clavier trackpad étriqué décourageront certainement certains clients. Mais ce sont le rapport prix/puissance brute (ce modèle est vendu à partir de 2049€) très en deçà de la concurrence et surtout l’insupportable brillance de la dalle qui minent vraiment l’engin.

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Notre avis

Au bout du compte, nous avons choisi de lui attribuer un 7/10 au terme d’un petit dilemme existentiel. D’un côté, c’est vraiment une machine séduisante, mais à la lumière de ces deux derniers points, nous pouvons difficilement assumer le fait de monter plus haut… et tant pis si nos tripes nous soufflent que cela serait probablement justifié compte tenu de son positionnement de niche. La note est donc à prendre avec des pincettes; en fonction de vos usages et de vos priorités, il peut facilement mériter un 9/10 ou tomber à 5/10. Une machine décidément clivante, mais qui vaut le coup d’œil !
Note : 7  /  10

Les plus

  • Une merveille d'ingénierie
  • Un couple de dalles OLED tactiles à tomber par terre
  • Le très bon Asus Pen 2.0 founi
  • Une charnière ingénieuse et fonctionnelle
  • Des haut-parleurs de bonne facture
  • Une polyvalence exceptionnelle

Les moins

  • La brillance de la dalle principale très gênante
  • Clavier et pavé tactile étriqués
  • Autonomie de 5h problématique
  • Un rapport prix/puissance élevé
4 commentaires
  1. Il est interessant de mettre “Un rapport prix/puissance élevé” dans les moins sachant qu’a aucun moment dans l’article on ne parle ni du prix ni de la puissance, je veux dire le seul point aborde est le GPU bon ca donne une petite idee, au moins le GPU est cite, exit la RAM, CPU ou quoi que ce soit d’autre et surtout aucun prix… du coup c’est pas vraiment un point negatif 😛

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