Malgré de nombreuses tentatives, la saga Alien semblait condamnée à engendrer des déceptions vidéoludiques. Mais tapi dans l’ombre, The Creative Assembly a décidé d’enrayer ce terrible processus. Mission accomplie ?
Après s’être fait les dents sur l’excellente série historique des Total War, le studio anglais The Creative Assembly a donc été choisi pour s’occuper d’un énième titre basé sur la saga Alien. Malgré un solide CV, il est vrai que ce choix pouvait laisser perplexe. Plus inquiétant encore, les bougres avaient en plus décidé de s’aventurer sur le délicat terrain du survival/horror. Pourtant, après vingt heures de jeu, on comprend que c’est le même souci du détail qui fait d’Alien Isolation un essai réussi.
Le titre se place habilement entre les deux premiers épisodes de la saga, puisqu’il nous permet d’incarner Amanda, la fille d’Ellen Ripley (Incarnée par Sigourney Weaver). Intriguée par le personnage de sa mère, qu’elle n’a jamais connu, Amanda décide d’accepter une mission visant à récupérer la boite noire du Nostromo, où travaillait sa génitrice. Accompagnée d’une équipe réduite, elle se dirige donc vers la station Sevastopol, qui ne communique plus pour une raison inconnue. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Dès les premières heures, et tout au long de l’aventure, on reste frappé par la justesse de la direction artistique. Le studio a réussi à recréer, et même sublimer l’univers mis en place en 1979 par Ridley Scott. Une vision de la conquête de l’espace qui n’a pas pris une ride, malgré sa pléthore d’écrans cathodiques et de disquettes en tout genre.
L’ambiance claustrophobique du film est parfaitement restituée et la beauté froide, presque neurasthénique, de certains éclairages (sur PC en ultra) force la contemplation. La station Sevastopol n’est pas un bel endroit, mais le mystère qui l’entoure nous pousse à explorer toujours plus ce labyrinthe de conduits et couloirs. Jusqu’à la rencontre avec la bête. Imposante, imparable, l’égérie de la biomécanique captive toujours plus de trente après sa première sortie. Un vibrant hommage graphique.
Mais à l’inverse d’Aliens : Colonial Marines, la proie ici, c’est bien vous. Et pour cause, il vous sera impossible de tuer le Xenomorphe, même après avoir récupéré un pistolet ou un taser. Seul un lance-flamme fera reculer le monstre, qui reviendra rapidement vous chercher. On comprend vite que les développeurs n’ont pas opté pour une aventure solo agrémentée de jump scares (comme dans Outlast) mais sur un stress constant et justifié. L’occasion de souligner l’exceptionnel travail accompli au niveau de la bande-son. Vous devrez d’ailleurs vite apprendre à différencier le bruit des pas de l’Alien, qu’il déambule dans les couloirs, ou galope dans les conduits d’aération.
Courir, tirer à l’arme à feu ou frapper sur une paroi, et la bête vous entendra, ce qui signifiera souvent la fin de la partie. Heureusement de nombreux endroits permettent de se cacher… un moment. En effet, il arrive que la bête s’éloigne pour revenir rapidement sur ses pas. Caché dans un casier ou sous un bureau, on retient vraiment son souffle. Ainsi, le plus insignifiant des objectifs prend la forme d’une quête haletante. Et comme pour ne rien arranger, vous devrez constamment accorder de précieuses secondes au déverrouillage des portes, qui se fait par le biais de différents mini-jeux. Autant dire qu’il ne faut pas trembler quand l’Alien rôde. Si ce schéma se répète un peu trop durant cette longue aventure (entre 15 et 20 heures), les joueurs qui ne rusheront pas le solo n’y verront pas un gros inconvénient.
Mais Alien : Isolation bute effectivement sur quelques aspects. On pense notamment à une gestion des sauvegardes hasardeuse, qui se fait par le biais de téléphones d’urgence, placés à des endroits plutôt incongrus. Il arrive d’en rencontrer trois d’affilés en quelques minutes, puis de devoir crapahuter trois quarts d’heure la peur au ventre sans pouvoir en trouver. Et la frustration est grande lorsqu’un pan entier d’un chapitre doit être rejoué. On peut également déplorer le manque d’intérêt scénaristique des objectifs demandés. Si on est certes déjà bien occupé à échapper au Xenomorphe, on aurait aimé que le développement de l’histoire d’Amanda (ou de ses collègues, plutôt insipides) soit aussi complexe que celui de sa mère.
Certains joueurs n’apprécieront peut-être pas le cloisonnement imposé par les développeurs, qui bloque des couloirs entiers avec quelques cartons, mais ce choix semble aller de pair avec l’ambiance générale de la saga. Des défauts gênants qui ne sont pourtant pas arrivés à nous faire lâcher le clavier. Et c’est bien là l’essentiel.
À moins d’être totalement hermétique à l’ambiance de la saga, il est bien difficile de ne pas reconnaitre les qualités de cet Alien : Isolation. Beau, angoissant, il offre aux fans un challenge à la hauteur de leur ambition. Véritable hommage au film de Ridley Scott, le soft choisit de distiller un stress constant plutôt que de faire peur à intervalle régulier. Quelques défauts subsistent, mais n’arrivent pas à nous gâcher le plaisir. Un « Die & Ripley » que les amateurs se doivent d’essayer.
Alien : Isolation, disponible sur PC, PS4, Xbox One, PS3 et Xbox 360
Après s’être fait les dents sur l’excellente série historique des Total War, le studio anglais The Creative Assembly a donc été choisi pour s’occuper d’un énième titre basé sur la saga Alien. Malgré un solide CV, il est vrai que ce choix pouvait laisser perplexe. Plus inquiétant encore, les bougres avaient en plus décidé de s’aventurer sur le délicat terrain du survival/horror. Pourtant, après vingt heures de jeu, on comprend que c’est le même souci du détail qui fait d’Alien Isolation un essai réussi.
Le titre se place habilement entre les deux premiers épisodes de la saga, puisqu’il nous permet d’incarner Amanda, la fille d’Ellen Ripley (Incarnée par Sigourney Weaver). Intriguée par le personnage de sa mère, qu’elle n’a jamais connu, Amanda décide d’accepter une mission visant à récupérer la boite noire du Nostromo, où travaillait sa génitrice. Accompagnée d’une équipe réduite, elle se dirige donc vers la station Sevastopol, qui ne communique plus pour une raison inconnue. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Dès les premières heures, et tout au long de l’aventure, on reste frappé par la justesse de la direction artistique. Le studio a réussi à recréer, et même sublimer l’univers mis en place en 1979 par Ridley Scott. Une vision de la conquête de l’espace qui n’a pas pris une ride, malgré sa pléthore d’écrans cathodiques et de disquettes en tout genre.
L’ambiance claustrophobique du film est parfaitement restituée et la beauté froide, presque neurasthénique, de certains éclairages (sur PC en ultra) force la contemplation. La station Sevastopol n’est pas un bel endroit, mais le mystère qui l’entoure nous pousse à explorer toujours plus ce labyrinthe de conduits et couloirs. Jusqu’à la rencontre avec la bête. Imposante, imparable, l’égérie de la biomécanique captive toujours plus de trente après sa première sortie. Un vibrant hommage graphique.
Mais à l’inverse d’Aliens : Colonial Marines, la proie ici, c’est bien vous. Et pour cause, il vous sera impossible de tuer le Xenomorphe, même après avoir récupéré un pistolet ou un taser. Seul un lance-flamme fera reculer le monstre, qui reviendra rapidement vous chercher. On comprend vite que les développeurs n’ont pas opté pour une aventure solo agrémentée de jump scares (comme dans Outlast) mais sur un stress constant et justifié. L’occasion de souligner l’exceptionnel travail accompli au niveau de la bande-son. Vous devrez d’ailleurs vite apprendre à différencier le bruit des pas de l’Alien, qu’il déambule dans les couloirs, ou galope dans les conduits d’aération.
Courir, tirer à l’arme à feu ou frapper sur une paroi, et la bête vous entendra, ce qui signifiera souvent la fin de la partie. Heureusement de nombreux endroits permettent de se cacher… un moment. En effet, il arrive que la bête s’éloigne pour revenir rapidement sur ses pas. Caché dans un casier ou sous un bureau, on retient vraiment son souffle. Ainsi, le plus insignifiant des objectifs prend la forme d’une quête haletante. Et comme pour ne rien arranger, vous devrez constamment accorder de précieuses secondes au déverrouillage des portes, qui se fait par le biais de différents mini-jeux. Autant dire qu’il ne faut pas trembler quand l’Alien rôde. Si ce schéma se répète un peu trop durant cette longue aventure (entre 15 et 20 heures), les joueurs qui ne rusheront pas le solo n’y verront pas un gros inconvénient.
Mais Alien : Isolation bute effectivement sur quelques aspects. On pense notamment à une gestion des sauvegardes hasardeuse, qui se fait par le biais de téléphones d’urgence, placés à des endroits plutôt incongrus. Il arrive d’en rencontrer trois d’affilés en quelques minutes, puis de devoir crapahuter trois quarts d’heure la peur au ventre sans pouvoir en trouver. Et la frustration est grande lorsqu’un pan entier d’un chapitre doit être rejoué. On peut également déplorer le manque d’intérêt scénaristique des objectifs demandés. Si on est certes déjà bien occupé à échapper au Xenomorphe, on aurait aimé que le développement de l’histoire d’Amanda (ou de ses collègues, plutôt insipides) soit aussi complexe que celui de sa mère.
Certains joueurs n’apprécieront peut-être pas le cloisonnement imposé par les développeurs, qui bloque des couloirs entiers avec quelques cartons, mais ce choix semble aller de pair avec l’ambiance générale de la saga. Des défauts gênants qui ne sont pourtant pas arrivés à nous faire lâcher le clavier. Et c’est bien là l’essentiel.
À moins d’être totalement hermétique à l’ambiance de la saga, il est bien difficile de ne pas reconnaitre les qualités de cet Alien : Isolation. Beau, angoissant, il offre aux fans un challenge à la hauteur de leur ambition. Véritable hommage au film de Ridley Scott, le soft choisit de distiller un stress constant plutôt que de faire peur à intervalle régulier. Quelques défauts subsistent, mais n’arrivent pas à nous gâcher le plaisir. Un « Die & Ripley » que les amateurs se doivent d’essayer.
Alien : Isolation, disponible sur PC, PS4, Xbox One, PS3 et Xbox 360
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