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Le web a 30 ans : Petit tour d’horizon de ce qui a changé dans nos vies

Cela fait tente ans que le web existe, et il a révolutionné la vie de bien des êtres humains à travers le monde. Voici un petit passage en revue des changements quotidiens qu’il a su nous apporter.

En 1989 naissait le World Wide Web, sous l’impulsion des travaux du britannique Tim Berners-Lee et du belge Robert Cailliau. Ce système de gestion décentralisée de l’information apparu plusieurs années après Internet s’est développé à une vitesse vertigineuse, pour devenir aujourd’hui un outil utilisé quotidiennement par la majorité d’entre nous. Tant et si bien qu’on se demande parfois comment l’on faisait avant ? Suivez-nous pour un petit voyage dans le temps, basé sur quelques expériences qui nous paraissaient tout à fait normales il y a trois décennies.

Apprendre

Le web a changé notre manière d’apprendre. Rien de plus normal pour un réseau dont le but premier était d’échanger des informations entre scientifiques.  En 1990, l’accès à la connaissance demandait plus d’effort. Si les informations recherchées ne se trouvaient pas dans les manuels, il fallait alors entamer des recherches plus approfondies dans ces bâtiments antiques, qui hélas disparaissent de plus en plus de nos ensembles urbains et nos régions rurales : Des bibliothèques.

Une fois la référence trouvée, il fallait parfois attendre de recevoir l’ouvrage pour s’atteler à la tâche. On ne regrettera vraiment pas ces désagréments, même si cela nous forçait peut-être à nous concentrer un peu plus sur la tâche ou le sujet sélectionné.

Depuis, Wikipedia a écrasé Encarta et vous permet de connaitre en quelques secondes la date de naissance de Michel Berger ou la capitale du Turkménistan (Achgabat, bande d’incultes). Quel que soit votre statut social ou votre position géographique, vous pouvez avoir accès à un savoir énorme et quasi infini si vous maîtrisez l’anglais. On pourrait se demander à quoi sert encore qu’une personne nous éduque, mais cela souligne justement le paradoxe de la situation. Même avec toute la connaissance du monde à portée de clic, il n’est pas toujours facile de se concentrer ou de savoir où commencer. En clair, d’apprendre à apprendre. Et c’est là qu’un professeur intervient.

Quand est-il pour le savoir plus “manuel” ? Que vous soyez apprentis cuisiniers ou menuisiers, le web regorge de milliards d’heures de vidéo permettant d’apprendre en visionnant. Une banque de données mondiale absolument extraordinaire qui permet de partager une érudition difficile à retranscrire dans les livres !

Pour communiquer

Si l’histoire de la communication a connu de nombreux bouleversements lors du XXe siècle, l’apparition du web fait office de révolution. Il y a 30 ans de cela, une immense partie de nos échanges personnels et professionnels transitait sur le réseau téléphonique et fax. Il était encore parfaitement normal de se trouver dans une cabine téléphonique, et de sentir son oreille chauffer lors d’une conversation un peu trop longue. La téléphonie mobile commençait à peine à se développer, et les pagers représentaient le nec plus ultra pour de nombreuses personnes. C’est sûr, il valait mieux arriver à l’heure au rendez-vous, mais au moins, notre travail ne nous poursuivait pas dans les moindres recoins de la maison !

Ce monde est révolu. Le SMS, qui a accompagné tant de jeunes de la génération 90/2000 est presque devenu désuet. Connecté en permanence à son webmail et ses réseaux sociaux, un usager peut échanger avec son cousin australien ou lui envoyer une photo en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. La multiplication des canaux de discussions a même tendance à nous assaillir si l’on tient plusieurs conversations à la fois.

S’informer

Le développement intensif du web a profondément modifié notre façon de nous informer. Avant le web, la gestion de l’information était beaucoup plus structurée, presque régalienne. Elle affichait une forme d’hermétisme face au public, intimement lié à un découpage précis du secteur écrit, radiophonique ou télévisuel. Il fallait se déplacer pour chercher un journal, où attendre une heure précise pour entendre et voir un bulletin d’information. Un fonctionnement contraignant, qui a explosé avec l’introduction du principe d’autoroute d’information. Il permettait en revanche de disposer de vrais garde-fous en termes de contrôle des sources puisqu’il était pratiqué par des gens souvent spécialisés, suivant une déontologie bien précise.

Trente ans après, un barrage a explosé. La majorité des grands titres de presse a eu du mal à réaliser l’importance qu’allaient prendre les réseaux sociaux. Ils ont offert l’information pendant plusieurs années avant de se rendre compte que les recettes publicitaires ne seraient pas suffisantes, puis de mettre en place des formules payantes.

L’éclatement de ce carcan a permis de découvrir l’avis de travailleurs de l’information venus de l’étranger, de vivre les événements historiques comme si nous y étions, sans le filtre du traitement médiatique. Une vision fraîche de l’information, plus ouverte au dialogue. Le serpent se mord pourtant parfois la queue, comme le montre l’explosion de fake news ou du commentaire inutile, qui prend sur la toile la même importance que celui d’un spécialiste. Reste à voir comment ce fragile équilibre évoluera dans les décennies à venir.

Consommer

Alors que les mécanismes du commerce pur n’avaient pas tant évolué que ça depuis des siècles, la toile est très rapidement devenue un Eldorado économique pour les vendeurs… Mais aussi les clients. Il y a trente ans, la vente par correspondance existait déjà, mais l’attachement du consommateur aux magasins (ou grandes surfaces) était prégnant. Ce déplacement parfois contraignant alimentait en revanche une chaîne économique composée de plusieurs acteurs. Comme pour le pain ou la viande, il nous paraissait alors évident de voir un produit avant de l’acheter…

… Désormais, on veut vous le livrer par drone ! Une partie de la population (notamment nos anciens) est encore réticente à utiliser la toile. Mais le nombre d’achats sur internet a d’ors et déjà explosé et cette tendance ne va faire qu’augmenter à mesure que les générations se succèdent. C’est simple, il est désormais possible de tout acheter en ligne.

Cela a permis de redonner du pouvoir au client qui peut désormais piocher dans un catalogue de produits qu’il n’aurait même pas pu trouver dans le commerce, et de choisir la meilleure affaire. Mais cette révolution a aussi son revers de la médaille. En plus d’avoir un impact écologique très important, notamment dû à l’emballage et au transport, elle fait mourir à petits feux des milliers de boutiques qui ne peuvent afficher des tarifs aussi compétitifs. Un coût économique, mais également social dans les endroits où les magasins représentent un liant entre les populations.

Se divertir

Dans les années 90, les jeunes ne jouaient déjà plus avec des chevaux de bois ! La télévision se trouvait dans l’immense majorité des foyers et le jeu vidéo connaissait déjà un essor grandissant. La NES et la Master System se livraient un combat sans merci, et les salons croulaient souvent sous les VHS. Harry rencontrait Sally et Morgan Freeman conduisait Miss Daisy dans les salles. Et déjà nos parents nous disaient que c’était trop. Que le club Dorothée nous rendait stupide et que les Tortues Ninjas « ça n’avait aucun sens » (hérésie).

Que penseraient-ils aujourd’hui ! Le web a fait inexorablement disparaître le format physique dans la musique, la vidéo et maintenant le jeu pour le remplacer par une consommation à la carte ou par abonnement. Netflix et OCS vous proposent plus de films et de séries qu’il n’en faut, si vous ne les regardez pas de manière illégale (on vous voit au fond) tandis que le streaming audio vous permet de jouir d’un catalogue de millions de chansons sans avoir à les stocker sur votre smartphone. Vous n’avez plus à patienter dans le froid pour la sortie du nouveau GTA et votre ludothèque Steam est remplie de titres auxquels vous n’avez plus temps de jouer. Si vous êtes devenu parent, vous estimez évidemment que c’est beaucoup trop pour des ados et que de votre temps… Eh bien c’était vraiment mieux.

Se rencontrer

Une fois n’est pas coutume, l’avènement d’un réseau de communication mondial a eu un impact majeur sur la façon dont les gens peuvent se rencontrer. Tout comme le commerce, cet aspect n’avait pas tant évolué que ça depuis des décennies. Des lieux de rencontre divers ont toujours existé et les bars et clubs ont encore de beaux jours devant eux. Mais ceux qui n’étaient pas à l’aise avec ces endroits n’avaient pas autant d’alternatives qu’aujourd’hui. Des agences matrimoniales existaient déjà, mais leur répercussion n’était en aucun cas comparable à celle du web. Et puis le minitel coûtait bonbon.

L’arrivée du web a ouvert une brèche immense pour les chercheurs d’amour professionnels. Si les réseaux sociaux ont bien mâché le travail à de nombreux internautes, la démocratisation des sites de rencontres a permis de mettre en relation des millions de personnes depuis plus de deux décennies. Ces sites se sont par la suite de plus en plus spécialisés afin de pouvoir regrouper des personnes partageant des passions, des traits de caractère ou des coutumes en commun. Un outil redoutable pour trouver quelqu’un même si on peut regretter l’aspect plus spontané d’autrefois. À trop avoir le nez plongé dans son portable, on peut aussi rater l’occasion devant soi !

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1 commentaire
  1. C’est sûr que dans les années 90, pour lire: « Quand est-il » au lieu de: « Qu’en est-il », il fallait être prof de français en sixième 😉

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