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Épidémie : les films, séries, livres, jeux vidéo pour relativiser

Alors que l’épidémie de pneumonie virale COVID-19 continue de sévir dans de nombreux pays, il est nécessaire de ne pas se soumettre à la panique. Pour cela, le Journal du Geek vous propose une série d’œuvres fictionnelles et de jeux pour mieux vous informer sur les maladies et les moyens mises en œuvre pour les contrer.

Depuis la fin du mois de décembre 2019, une épidémie de pneumonie virale (COVID-19), causée par un coronavirus similaire à celui du SRAS (SRAS-CoV-2), a contaminé près de 100 000 personnes à travers le monde. Si, en Chine, où elle a pris racine, la situation s’améliore doucement, elle semble s’aggraver dans d’autres pays comme en Corée du Sud, en Italie ou en Iran. Cette crise sanitaire apporte avec elle son lot de conséquences désastreuses : du confinement de villes entières à la mort de plusieurs milliers d’individus. Dans ce climat d’angoisse, la fiction, le documentaire et le jeu peuvent aider à apaiser les tensions par l’identification, mais aussi à informer et à lutter contre les croyances et la paranoïa ambiante. C’est dans cette optique que le Journal du Geek vous propose de (re)découvrir un film, une série documentaire, un jeu vidéo et plus encore sur le sujet des virus, des épidémies et des pandémies.

Cinéma – Contagion

28 jours plus tard, L’armée des 12 singes, Alerte ! : nombreuses sont les œuvres qui ont déjà traité du sujet de l’épidémie d’une manière ou d’une autre sur grand écran. Il en existe néanmoins une qui se démarque des autres, à tous les niveaux. Quelques années seulement après les premières épidémies de la grippe aviaire et du SRAS, Steven Soderbergh réalisait Contagion, peut-être le film le plus réaliste et le plus angoissant sur le sujet à ce jour. En moins de deux heures, ce film parvient à traiter de tous les aspects et de tous les stades d’une pandémie – de la première transmission animal-humain à la vaccination finale de la population mondiale. Avec Contagion, film choral orchestré d’une main de maître et au casting étoilé (Laurence Fishburne, Marion Cotillard, Jude Law, Matt Damon, Kate Winslet, Bryan Cranston, etc), Steven Soderbergh réussit parfaitement son pari, non sans l’aide d’une bande originale nerveuse et terrifiante qui hantera même le moins fébrile des spectateurs.

Série/Documentaire – Pandémie

De la fiction à la réalité : par hasard du calendrier, Netflix a sorti le 8 janvier 2020 une nouvelle série documentaire revenant sur le travail des autorités de santé face à une épidémie. Comme dans Contagion, cette série en six épisodes revient sur les différents corps de métiers, sans éluder les risques cruels qu’ils encourent, et les différents paramètres en interaction dans le cadre d’une lutte contre les maladies virales – en particulier, la grippe en Amérique du Nord, et Ebola en Afrique. Elle s’intéresse aussi à l’aspect humain, que ce soit l’impact de la politique et des communautés sur les mesures de prévention et de soin. Enfin, de manière très moderne, la série considère davantage les « fake news » que le virus comme le « méchant » de l’histoire.

Jeu-vidéo – A Plague Tale : Innocence

Il aurait été un peu trop facile de conseiller Plague, Inc. déjà si plébiscité qu’Apple a dû le retirer de son store chinois par respect pour les victimes de l’épidémie actuelle. Quoi de mieux alors pour le remplacer qu’un jeu-vidéo franco-français ? A Plague Tale : Innocence, sortie sur PC, PS4 et Xbox One en mai 2019, est effectivement édité et développé par deux sociétés françaises : Focus Home Interactive et Asobo Studios. Il raconte les sombres péripéties d’une sœur, Amicia, et de son petit frère, Hugo, en pleine guerre de Cent Ans. Arrachés à leurs parents par ce conflit, ils sont, en plus, traqués par l’Inquisition qui soupçonne Hugo, atteint d’une maladie mystérieuse, d’être à l’origine d’une épidémie de peste noire. Alors qu’il incarne Amicia, le joueur va devoir fuir la menace de l’Inquisition tout en évitant d’être dévoré par des rats arrangés par la malemort. A la manière de The Last of Us, il lui faut surtout parvenir à interagir efficacement avec le personnage attachant d’Hugo pour se sortir de nombreuses situations aussi périlleuses que sinistres. Mieux encore, il est le premier jeu massivement récompensé dans la jeune histoire de la cérémonie des Pégases, qui honore depuis cette année, le jeu-vidéo français.

Roman – « Pandemia »

Roman Pandemia de Franck Thilliez.
Crédits : Univers Poche.

« La Peste » d’Albert Camus a beau faire actuellement un (malheureux) tabac, rien ne vaut un bon thriller pour combattre son angoisse en pleine période d’épidémie. Spécialiste des polars scientifiques, Franck Thilliez en a rajouté une couche avec « Pandemia ». Dans ce roman policier, le virus a plusieurs formes : informatique, animal et humain. La maladie exploitée dans l’intrigue est une sorte de grippe aviaire modifiée. Elle tue d’abord une communauté de cygnes dans un parc français avant de se propager dans tout le pays. Cependant, alors que le lecteur suit aussi bien l’enquête des inspecteurs de police que celle des épidémiologistes de l’Institut Pasteur (dont l’une est mariée à un homme immunodéprimé), plusieurs éléments suspects suggèrent que le virus n’est pas apparu naturellement. Thilliez intéresse autant qu’il intrigue dans ce roman où la grippe devient une arme.

Animation – Le Roi des Ronces

https://www.youtube.com/watch?v=_TaxLwdljeY

Adapté des mangas éponymes de Yūji Iwahara, ce film d’animation de « dark fantasy » réalisé par Kazuyoshi Katayama en 2010 s’appuie sur un virus comme point d’ancrage. La maladie fictive apparaît alors que de nombreuses personnes à travers le monde se changent en pierre. Nommé Médusa, en écho au monstre de la mythologie grecque, ce virus ne parvient pas à être mis hors d’état de nuire. Une mystérieuse société technologique et religieuse, Vega, offre à l’humanité de cryogéniser un certain nombre de malades afin de leur éviter la mort en attendant qu’un remède soit découvert. Par le biais d’une loterie, 160 personnes sont ainsi choisies pour être cryogénisées dans une forteresse insulaire – dont une jeune fille. Sa sœur jumelle étant elle aussi malade, elles vont faire en sorte d’être endormies ensemble. Seulement voilà, il y a un hic : les malades se réveillent après seulement deux jours de coma et découvrent que le château a été envahie de créatures préhistoriques fantastiques. Si le récit s’intéresse davantage à ce mystère et à ses origines (promis, on ne spoile pas), l’idée de prémunir une épidémie par la cryogénisation est assez originale pour être soulignée.

Manga – « Contamination »

Dans le manga « Contamination », le jeune mangaka Ao Acato imagine un retour massif de la peste dans le Japon actuel. Le virus se manifeste dans la petite ville de Yokobashiri, au pied du mont Fuji. Le scénario surfe sur le même réalisme que Contagion mais, du fait des symptômes plus violents de la peste, se montre plus sanglant et morbide que le film de Steven Soderbergh. Ce manga en trois tomes joue surtout avec les barrières politiques et sociétales qui peuvent freiner la lutte d’une épidémie bourgeonnante, à travers le personnage de Suzuho Tamaki, jeune docteure bien consciente de la gravité potentielle de la situation. La nervosité du conflit humain ne fait qu’accentuer la tension induite par la multiplication des contaminations dans ce récit à déguster page par page.

BD – « Virus »

BD Virus.
Crédits : éditions Delcourt.

Un bateau de croisière est immobilisé en mer pour éviter la propagation d’un virus mortel : ça ne vous évoque rien ? Le confinement tumultueux du Diamond Princess au large de Tokyo a récemment fait couler beaucoup d’encre. Dans quelques années, un scénariste pourrait s’inspirer de cette histoire vraie pour en faire un film ou une série. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Ricard Sylvain, et le dessinateur Rica, se sont néanmoins d’ores et déjà emparés d’un tel sujet. L’an dernier, les éditions Delcourt publiaient le premier tome de leur bande-dessinée sobrement intitulé « Virus ». Celle-ci dépeint une course-contre-la-montre, mêlée d’intrigues et de suspicions, où les autorités médicales tentent de stopper une épidémie sur un bateau de croisière en pleine mer Méditerranée. Le mystérieux virus s’est propagé après l’embarquement d’un employé de laboratoire de virologie. Confinement, gestion des victimes, paranoïa : tout y est, dans un noir et blanc emprunt d’angoisse !

Jeu de rôle – Macadabre – La brigade de la mort

Le jeu de rôle Macadabre.
Crédits : Mister Frankenstein.

Pour concevoir ce nouveau jeu de rôle, Anthony Yno Combrexelle (auteur de Channel Fear) s’est ouvertement inspiré de l’esprit du jeu-vidéo, Darkest Dungeon. Dans un univers moyenâgeux sinistre, une équipe de personnages/joueurs est envoyée dans un village paumé pour y combattre des atrocités. Seule différence avec le titre vidéoludique cité : ces dernières ne sont pas causées par une engeance lovecraftienne mais par une version (bien) plus méchante de la peste noire. Cette itération de l’antique malemort transforme les villageois du commune de province en bêtes monstrueuses. Un groupe d’un à douze médecins de peste est envoyé sur place pour mener l’enquête et éliminer la menace, de sorte qu’elle ne se propage pas ailleurs dans le royaume. A l’instar de Darkest Dungeon, ce jeu de rôle est aussi malsain qu’il est punitif et cruel avec les joueurs. Il s’adresse donc à un public d’adultes avertis ou de rôlistes chevronnés qui n’ont pas peur de mourir et de perdre leurs premières campagnes.

Jeu de société – Pandemic

Le jeu de société Pandemic.
Crédits : éditions Zman.

Contrairement au jeu-vidéo Plague, Inc. où le joueur incarne un pathogène qui tente de se propager le plus rapidement possible et de muter pour éviter d’être exterminé par un remède, le jeu de société de Matt Leacock et Chris Quiliams plongent les joueurs dans la peau des autorités médicales. Deux à quatre joueurs vont devoir faire équipe et coordonner leurs mouvements et leurs actions à travers le monde pour combattre le plus efficacement une épidémie, avant que celle-ci ne devienne une pandémie incontrôlable. Chaque joueur possède son propre rôle : le chercheur qui tente de formuler un vaccin, le médecin de terrain qui s’occupe de soigner les populations du mieux qu’il peut sur place, etc. Non seulement, ce jeu de société met donc bien en lumière les différents métiers dans le domaine de la gestion épidémique mais il réussit à retranscrire la nécessité que ces derniers doivent coopérer le plus pleinement possible pour ne pas faire d’erreurs fatales. Le jeu est même ponctué d’événements qui rajoutent une urgence et une tension réelles à chaque partie.

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4 commentaires
  1. Pour les amateurs de pandemic, les versions legacy sont fantastiques (et c’est quelqu’un qui ne supporte pas le Legacy en temps normal qui le dit) même si un peu chère.

    Pour les autres, essayer le jeu de base, c’est un monument du jeu coopératif et ça se joue même en solo !

  2. “il est nécessaire de ne pas se soumettre à la panique” mais regardez Contagion qui est “le film plus réaliste et le plus angoissant”. QI du journaliste ?

  3. Après avoir vu les documentaires sur H5N1 / H7N1 qui tuaient à hauteur de 20 à 60%, je ne comprends pas que nous prenons 3 x plus de mesures pour un virus qui fait 0,7% de mortalité. Plus je me renseigne moins je comprends la paranoÏa actuelle. Sans partir dans les complots stupides, à qui profite cette crise et qui a décidé qu’il fallait paralyser la planète.

  4. Oui je trouve Pandemic excellent! C’est quoi les differences avec les versions Legacy? (je n’ai que la version classique de base)

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