Parce que c’est le grand retour d’une licence culte (et on aime ça)
Fatal Fury, ce n’est pas forcément un nom qui parle à la jeune génération. Pourtant, on parle d’une des licences les plus cultes de l’histoire des jeux de combat, portées comme d’autres de son époque sur bornes d’arcade, mais surtout, à l’époque, sur Neo Geo, la console de SNK, développeur également de… Fatal Fury. SNK, qui a connu son âge d’or dans les années 90 avant de couler au début des années 2000 puis de renaître de ses cendres sous une nouvelle entité avant de reprendre le nom de SNK Corporation et de relancer son catalogue de jeux de combat, d’abord avec The King of Fighters XV, il y a trois ans et, depuis quelques jours désormais, Fatal Fury : City of the Wolves.

Ce titre est la suite de Garou : Mark of the Wolves, édité il y a 26 ans sur consoles. Depuis plus rien pour la licence Fatal Fury, qui a joui du rapprochement et de l’engagement de l’Arabie Saoudite dans le capital de SNK Corporation (l’entreprise a été quasiment rachetée dans sa totalité par le prince saoudien Mohammed Ben Salmane, via EGDC – Electronic Gaming Development Company -, une filiale de sa fondation MiSK, ndlr) pour faire du bruit à son lancement, tout comme celui du choix de placer dans le jeu deux célébrités internationales comme le footballeur Cristiano Ronaldo et le DJ italien Salvatore Ganacci. Et comme Garou : Mark of the Wolves est considéré comme un des meilleurs jeux de combat existants, ce nouveau Fatal Fury jouit d’une certaine aura, aidé par un roster faisant autant la part belle aux vieux briscards qu’aux nouveaux.
Parce qu’on peut mixer comme Ganacci et dribbler comme CR7
On y revient : dans la campagne de communication de Fatal Fury : City of Wolves, deux personnages font office d’atouts marketing : le footballeur portugais Cristiano Ronaldo et le DJ Salvatore Ganacci. L’un comme l’autre font office de choix surprenants, si on s’en tient à leur lien logique avec des jeux de combat (même si dans l’histoire des jeux SNK, ce n’est pas la première collaboration avec des sportifs) et représentent plus des arguments marketing pour le jeu, afin d’aller toucher une cible moins niche, plus populaire et plus jeune aussi.
Autant être franc, dans ce choix il y a du bon et du moins bon. Des deux invités surprises de City of the Wolves, Salvatore Ganacci est le mieux utilisé et le plus apte à s’insérer dans le roster du jeu. Son moveset, totalement calqué sur les facéties du DJ dans la vie, très volubile et fantasque, s’inscrit plutôt logiquement avec les mécaniques proposées dans le jeu et si ses mouvements sont déjantés et amènent une touche d’humour, ils se révèlent efficaces en combat.

Cristiano Ronaldo a également des coups qui rentrent dans le gameplay de ce Fatal Fury, notamment son jeu avec ballon, qui lui permet de tenir un adversaire à distance, le harceler et l’empêcher de jouer le corps-à-corps. Mais en dehors de cet aspect, le reste est plutôt malvenu et autant le dire, les fans de CR7 risquent d’être plutôt déçus. D’abord par l’aspect de la superstar du ballon rond dans le jeu, qui ressemble vaguement au modèle réel.
Ensuite par son attitude dans le jeu et la gestuelle dont il dispose, qui manquent d’inventivité. Enfin, Cristiano Ronaldo ressemble plus à un ajout qu’à un réel besoin. Le joueur n’est pas jouable dans tous les modes de jeux (seulement en versus et en ligne) bien qu’une mise à jour prochaine devrait lui offrir une narration spéciale dans le mode Histoire.
Parce que c’est aussi un jeu de combat complet, tactique et exigeant
C’est l’un des points forts de City of the Wolves et il n’y a rien de surprenant là-dedans puisque le jeu reprend le gameplay de Garou : Mark of the Wolves avec des nouveautés également. Pour bien comprendre, ce Fatal Fury met en avant le jeu offensif avec des bonifications pour le joueur qui attaque, avec une jauge spéciale à remplir pour déclencher de super attaques spéciales.
L’aspect tactique est à prendre en compte également, avec une jauge momentanée permettant de frapper plus fort et de donner accès à d’autres coups puissants et que le joueur peut choisir de placer au début, au milieu et/ou à la fin du round. On retrouve un système de contres, de gardes parfaites et de super gardes parfaites, ainsi qu’une surchauffe quand le joueur enchaîne trop de coups dévastateurs, l’obligeant à revoir partiellement sa copie.

Si le jeu dispose d’un tutoriel plutôt complet et de deux types de jouabilité (un pour les joueurs aguerris, l’autre pour les novices), une norme désormais dans les jeux de combat, City of the Wolves n’est pas du tout simple à prendre en main et se veut un minimum exigeant. L’avantage, c’est que si maîtriser les mécanismes du jeu prend du temps, s’amuser se révèle relativement rapide. Et la durée de vie est conséquente, avec un mode Histoire doté de mécanismes de RPG, du jeu en ligne très stable et du versus en local. Tout ce qu’il faut, finalement, pour faire un très bon jeu de combat.
Oui mais…
Graphiquement, ce nouveau Fatal Fury peut et va certainement diviser. Le rendu crayonné en cell shading est plutôt réussi, mais on peut reprocher au jeu dans son ensemble de manquer de soin, ce qui se traduit encore plus quand on se penche sur les décors et certaines textures. Si le jeu respire volontairement l’ancien, on ne peut qu’être surpris et pas dans le bon sens de l’interface de City of the Wolves, assez lourde dans son fonctionnement et son utilisation.
On a aussi pu relever des temps de chargement intempestifs, ce qui est toujours dommageable à l’ère des consoles nouvelle génération et pour certains d’entre eux, un peu longs surtout. Le mode Histoire pêche par un manque d’immersion. Pas de cinématiques, juste des suites d’images avec du texte et des dialogues peu incisifs, le tout manque malheureusement d’intérêt. Mais on sera positif en disant que ce mode va à l’essentiel, en offrant une succession d’adversaires à combattre, parfois seul, parfois en nombre et avec un niveau défini, que le joueur doit atteindre ou dépasser pour monter en compétences, qu’il va obtenir et débloquer sur le modèle d’un RPG.
Enfin on finira en disant que si ce Fatal Fury s’adresse à tout le monde, il est surtout réservé en premier lieu aux habitués des jeux de combat, forcément plus patients sur l’apprentissage des mécaniques exigées pour bien jouer. City of the Wolves est disponible sur PlayStation 4 et 5, Xbox Séries S et X et PC.
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