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Tu mourras moins bête : la BD culte de Marion Montaigne fête ses 10 ans

Dix ans après la sortie du premier volume, Tu mourras moins bête c’est cinq tomes publiés, une série animée et un blog qu’on ne présente plus. Rencontre avec Marion Montaigne, maman du Prof Moustache et vulgarisatrice scientifique accomplie.

Après dix ans de vulgarisation sur papier, le Prof Moustache s’offre de nouvelles aventures chez Ankama. Publiées pour la première fois en 2011, les pérégrinations de Marion Montaigne au pays de la science reviennent dans une savoureuse réédition du tome 1 de Tu Mourras Moins Bête : La science, c’est pas du cinéma. L’occasion de debunker les idées reçues sur la pop culture, et de jubiler devant les incohérences de nos sagas préférées.

L’adolescence de Prof Moustache

Marion Montaigne Tu mourras moins bête prof moustache
Crédits Ankama

Auteure depuis 17 ans, Marion Montaigne a débuté sa carrière dans deux prestigieuses écoles d’art. Une fois diplômée en dessin d’animation, cette passionnée de biologie décide de lancer son blog de vulgarisation scientifique pendant l’été 2008 : “Je suis un peu hargneuse. J’aimais la biologie, mais pas me sentir con. D’où le titre Tu mourras moins bête. À l’école, j’ai souvent senti cette espèce d’élitisme. Il y avait ceux qui étaient intelligents, qui pouvaient faire des études et devenir l’élite de la nation, et moi qui suis dessinatrice. J’ai commencé à me lancer des défis absurdes, à me documenter. Par exemple, je voulais comprendre comment se développe un œuf de grenouille. J’étais super fière de comprendre, mais c’était un truc très personnel. C’est venu d’une envie de comprendre, et une lutte contre une certaine injustice”.

Après quelques années de galère, Marion Montaigne réalise enfin son objectif, et vit de son travail d’auteure. Le premier tome de Tu mourras moins bête est publié en 2011 aux éditions Ankama, et signe le départ d’une longue aventure, qui se poursuivra ensuite chez Delcourt. Un succès auprès des lecteurs qui ne fait pas toujours l’unanimité auprès des chercheurs. “Je sais qu’il y en a qui détestent, mais ils n’entrent pas en contact avec moi”, reconnaît l’auteure. “Ceux avec qui je m’entends bien sont un peu dans la même démarche que moi, ils aiment expliquer, et ils ont compris que simplifier, ce n’est pas trahir. Mais j’ai déjà été confrontée à des chercheurs qui estimaient qu’avoir fait sept ans d’étude, ce n’était pas pour ensuite expliquer leur métier à des gamins”.

Pop culture, la science de l’à peu près

En plus de debunker les curiosités biologiques et scientifiques du monde qui nous entoure, Marion Montaigne s’attèle aussi à pointer avec humour les (nombreux) illogismes de nos films et séries préférés. Un moyen assumé de séduire un public pas forcément réceptif au sujet scientifique, explique l’auteure : “C’est vrai que c’est plus efficace de partir d’une imagerie qu’on a tous en commun. Notre pensée ne peut pas faire avec rien. Souvent elle fait avec le peu qu’elle a, et pour moi ce sont des références SF. Beaucoup de gens m’ont enguirlandée quand je me suis moquée de Gandalf, mais j’ai adoré Le Seigneur des Anneaux ! C’est juste que j’aime jouer avec ces codes”.

Tu mourras moins bête Gandalf Le seigneur des anneaux
Crédits Arte

Dans cette réédition de Tu Mourras Moins Bête : La science, c’est pas du cinéma, Marion Montaigne passe au crible la pop culture, quitte à démonter les plus grosses arnaques du septième art, depuis le sabre laser jusqu’à la téléportation. Lorsqu’on lui demande quel film rafle la palme de l’incohérence, la réponse ne se fait d’ailleurs pas attendre : “Je pense que c’est The Core (Fusion, NDLR), celui où ils creusent au fond de la Terre. C’est impossible, on n’y arrive pas. La pression est telle que ce serait invivable, d’ailleurs on n’a pas dépassé les 12 km de profondeur. Après ça fait aussi partie du cinéma, il faut réussir à oublier pour profiter de l’histoire”.

10 ans plus tard, on prend les mêmes et on recommence ?

Après dix ans sur papier et cinq volumes à son actif, le Prof Moustache n’a plus grand-chose à prouver. Pourtant, cette réédition décennale aura été l’occasion pour Marion Montaigne de se confronter à son propre travail. “C’est compliqué de réussir à se renouveler, de ne pas être complètement has been. Je me demande toujours si les jeunes arrivent à comprendre mon humour”, s’inquiète l’auteure. En marge de ses “références de vieux”, c’est tout son cheminement scientifique qui a gagné en maturité : “Avec le temps, je suis plus rigoureuse dans mes sujets, je contacte des chercheurs pour vérifier le moindre calcul. J’essaie aussi d’avoir de meilleures références, de meilleures lectures, et de représenter davantage de diversité dans mes dessins”. Si certains sujets, comme la physique nucléaire, “trop technique et pas très visuelle”, lui résistent encore et toujours, Marion Montaigne clôture cette décennie de Tu Mourras Moins Bête avec encore quelques aventures en réserve pour le Prof Moustache et Nathanaël. Qui, promis, resteront “toujours aussi tarées”.

Tu Mourras Moins bête, T1 : La science, c’est pas du cinéma s’offre une nouvelle édition augmentée pour fêter ses dix ans. Disponible depuis le 24 septembre dernier, cette dernière comprend notamment un nouveau chapitre inédit sur le monument Godzilla vs Kong de Adam Wingard.

Découvrir Tu Mourras Moins bête : La science, c’est pas du cinéma

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