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The Witcher : dans les coulisses de la saison 3 sur Netflix

Les trois nouveaux épisodes de The Witcher sont là. À l’occasion de cette sortie, direction les coulisses avec le responsable design et le superviseur effets spéciaux.

318 millions de dollars pour les deux premières saisons et le spin-off Blood Origin, The Witcher ne compte pas parmi les productions les plus économes du catalogue Netflix. En 2019, avec la ferme intention de marcher dans les pas de Game of Thrones et Le Seigneur des Anneaux, la plateforme s’attaquait à l’adaptation des ouvrages d’Andrzej Sapkowski : Le Sorceleur. Sous la direction de Lauren Schmidt Hissrich, la série bénéficiait d’un budget similaire à celui d’un blockbuster hollywoodien, pour tout de même 20 épisodes d’un peu moins d’une heure. Le N rouge veut faire de son nouveau récit de fantasy un monument du petit écran, de ceux qui doivent convaincre les foules de s’abonner à son service.

Sa première saison a été particulièrement regardée à travers le monde. Près de 80 millions de téléspectateurs se sont lancés dans l’adaptation du recueil de nouvelles Le Dernier Vœu. Néanmoins, sa copie visuelle n’a pas toujours été louée par les amateurs du genre. Il faut dire que des productions aux ambitions cinématographiques comme celles d’HBO ont largement redistribué les cartes sur le secteur. La série n’est plus une affaire de petites économies, on multiplie les prouesses techniques pour donner vie à ces mondes imaginaires et grandioses. Pour cette troisième saison, le N rouge voit les choses en grand.

*Les entretiens ont été réalisés avant la grève des acteurs*

Naissance d’un monde

C’est à partir des paysages décrits par Andrzej Sapkowski que les équipes de production ont fait émerger le Continent. Ce vaste lieu, qui rappelle la Pologne natale de l’écrivain, repose sur une esthétique infusée de références à l’Europe de l’Est et des pays nordiques.

Depuis les prémices du voyage, c’est Andrew Laws qui supervise la conception des décors, de l’enveloppe visuelle de la série. Celui qui a étudié l’histoire de l’art et l’architecture à l’université doit s’assurer que chaque élément présent devant la caméra soit en symbiose avec les costumes, le maquillage et la photographie. “Si une seule chose est désynchronisée, le public et les fans de The Witcher montent immédiatement au front. Les passionnés sont très conservateurs à propos de cet univers”.

Crédits : Netflix

La première saison a d’ailleurs eu à cœur de retranscrire au mieux l’environnement dans lequel les personnages de papier évoluent. Il a néanmoins aussi fallu d’affranchir des inspirations médiévales du récit original une fois la phase de découverte terminée. Dès la deuxième saison, alors que le public devient plus familier avec le lore, les personnages et les enjeux, Andrew Laws a entrepris d’élargir les horizons de la série. “Quand le public commence à avoir une compréhension générale de l’univers, vous pouvez vous autoriser à entrer plus dans les détails, mais aussi à élargir le prisme”. Il a peu à peu incorporé des éléments issus des cultures indiennes, japonaises et même sud-européennes. “Nous le faisons plus que jamais avec la saison 3. Ça débute avec une histoire très intime, de nos personnages qui forment une famille, puis ça gagne en intensité à mesure que nous progressons dans l’histoire”.

Pour Laws et ses équipes, il s’agit ainsi toujours de naviguer entre une approche grandiose du divertissement de fantasy, avec des décors en plein air et des bâtiments immenses, et une vision plus macroscopique qui répond à l’évolution des personnages, avec des intérieurs chargés en détails. L’histoire débute avec leur cavale, et doit traduire au fil des séquences les liens qui se tissent entre les personnages, au sein d’une maison chaleureuse. Ensuite, lorsque le jeu politique se déploie, ce sont les intérieurs des châteaux qui prennent vie pour faire écho aux intentions des protagonistes.

Un travail monstre

Mais ce monde ne serait rien sans les créatures qui le peuplent. L’univers de The Witcher évolue autour des monstres qui nécessitent d’importants moyens techniques pour prendre vie. La série s’entoure des plus grands pour travailler sa copie visuelle. À l’occasion de la deuxième saison, le titre Netflix avait par exemple collaboré avec Industial Light and Magic. La société spécialisée dans les effets spéciaux et filiale de Lucasfilm avait participé à la conception de Nivellen. Dadi Einarsson était alors à la supervision des effets spéciaux. Pour sa troisième salve d’épisodes, la licence de fantasy convoque le superviseur d’effets numériques Tim Crosbie. Celui qui a œuvré sur X-Men : Days of Future Past et Apocalypse doit naviguer entre effets pratiques et numériques pour suspendre l’incrédulité des spectateurs.

“Je préfère personnellement en avoir le plus possible devant la caméra. Plus vous incluez des éléments réels, plus les artistes peuvent jouer en réponse à cela. Prenons l’exemple d’une explosion, si vous indiquez à un acteur que quelque chose va exploser là-bas à l’écran, mais que rien ne se passe dans la réalité, la réaction ne sera pas la même que si l’artiste entend la détonation. C’est là que vous avez une vraie réponse à l’événement. C’est un peu plus compliqué lorsque cela implique des monstres. En général, vous avez un certain nombre de personnes en costume bleu ou vert qui courent partout avec des bâtons et des balles de tennis. C’est assez commun ces derniers temps (rires)”

Technologies de pointe et récits médiévaux

Si The Witcher convoque de nombreuses machines technologiques dernier cri, la production n’a pas encore ancré sa démarche dans celle de nombreux studios. Depuis The Mandalorian, beaucoup de productions mise sur The Volume pour faire émerger leurs univers merveilleux. Ce dispositif, qui consiste en un ensemble d’écran LED à 270° développé par ILM n’a en revanche pas encore sa place au sein du processus de création de The Witcher. Le superviseur d’effets numériques confie pourtant que la question s’est posée à plusieurs reprises. Louée pour le réalisme qu’il insuffle dans les récits de l’imaginaire, le système est cependant particulièrement gourmand en temps. Afin de l’exploiter comme il se doit, cela demande des mois de conception numérique que les équipes de cette troisième saison n’ont pas eu le luxe de s’offrir. “C’est une technologie est de plus en plus utilisée mais nous avons choisi de miser sur des environnements réels pour gagner du temps. Avec six mois de plus, nous aurions sans doute pu le faire. The Volume est un outil incroyable et j’ai hâte de pouvoir y goûter, mais ce n’était pas pratique pour cette série”.

The Witcher ne s’empêche néanmoins pas d’inviter des procédés tout aussi novateurs. Tim Crosbie voit par exemple en l’intelligence artificielle, au cœur des revendications des syndicats d’Hollywood, une occasion de gagner de précieuses semaines de développement. “Il y a encore pas mal de travail comme le nettoyage des effets visuels. C’est désormais quelque chose que l’on pourrait confier à des outils de machine learning. Cela pourrait, je l’espère, nous permettre d’utiliser le budget d’un film dans des tâches beaucoup plus créatives”. Le blockbuster Netflix avait d’ailleurs utilisé l’intelligence artificielle pour les petites besognes. La société Orca avait par exemple été sollicitée pour travailler sur les yeux des acteurs. Tim Crosbie précise néanmoins, qu’à moins d’avoir des ordinateurs quantiques, l’IA n’est pas encore une réalité et que les humains sont cruciaux dans le développement de tels projets. Il ajoute que la créativité sera toujours une affaire d’humains.

Pour découvrir le travail des équipes de The Witcher, c’est sur Netflix que ça se passe. La deuxième partie de la saison a été ajoutée au catalogue ce jeudi 27 juillet. Pour rappel, ce sont trois épisodes qui attendent les amateurs des aventures de Geralt de Riv.

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3 commentaires
  1. Seulement 3 épisodes pour la partie 2 qu’on a attendu tout ce temps ? Nooonnn……
    Vont-ils être aussi décevants que la partie 1…
    Foutage de gueule ou feignants ?
    Ca m’énerve un peu : avoir fait 2 saisons géniales, et tout faire pour gâcher la 3ème.

  2. Que signifie l’expression “élargir le prisme” svp ?
    Un prisme donnera toujours la même décomposition de la lumière blanche en 7 couleurs, pas moins et pas plus, alors… ?

  3. Ptain la fin de saison m’a mis les nerfs et envie de me venger sur The Witcher 3 histoire de déglingué tout le monde^^

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