Depuis 2019, la licence Star Wars compte deux nouveaux personnages particulièrement appréciés du grand public. Alors que la saga de J.J. Abrams a fait de nombreux déçus, Baby Yoda et Mando se sont imposés comme les nouvelles coqueluches de la galaxie très lointaine. De retour pour une troisième saison de leurs aventures sur Disney+, les deux héros continuent de créer l’événement à chacune de leurs apparitions. Nous avons rencontré le réalisateur Rick Famuyiwa, qui a mis en scène plusieurs épisodes des précédentes salves de The Mandalorian, pour en discuter avec lui. Interview.
JDG : Tout le monde adore Grogu et Mando. Lorsque vous avez tourné la saison 1, aviez-vous imaginé un tel engouement de la part du public ?
Je pense que si les gens adorent, c’est parce que leur relation repose sur les fondations d’une bonne histoire, vous savez ce genre de couple improbable et l’antithèse l’un de l’autre. Ils sont chacun très simples dans la manière dont ils sont écrits, et je pense que cette simplicité quand on les rencontre pour la première nous permet en tant que spectateur de vraiment nous attacher.
Qu’ils continuent de grandir et d’apprendre l’un de l’autre au fil des saisons est ce qui fait de cette histoire, de la continuité du récit, quelque chose de passionnant. Ils sont un peu de notre famille désormais.
JDG : J’imagine qu’en tant que réalisateur, ce doit être amusant de se pencher sur ces personnages. Est-ce qu’il y a des duos iconiques du cinéma et du petit écran qui vous ont inspirés ?
Pour le premier épisode que j’ai réalisé, Jon (Favreau ndlr) m’a donné un script de 10 ou 15 pages avec très peu de dialogues (rires.) Mais cet épisode marquait la fondation de leurs personnalités, de leur relation. Il était crucial. J’ai donc commencé à faire des recherches, en m’inspirant du film Le Kid de Chaplin et d’autres choses pour pouvoir raconter l’histoire en utilisant des éléments de langage cinématographique que l’on assez peu l’occasion d’utiliser.
Je me souviens que ces films ont été à l’origine de mon éducation cinématographique, c’était vraiment bon de pouvoir les redécouvrir et les revisiter. C’était une belle manière de se rappeler que l’on peut raconter des histoires sans dialogues, Le Kid a donc eu une grande influence sur moi.
JDG : Vous devez en revanche faire face à une difficulté importante. Vous devez mettre en scène un homme qui ne peut jamais enlever son masque et une marionnette…
Dès le départ, j’ai pris la décision de le faire comme si je parlais à des acteurs dont je pouvais voir le visage. C’est la seule manière pour moi de faire les choses. Vous ne pouvez pas laisser la barrière du costume vous empêcher de parvenir à un certain résultat.
Il y a toujours une manière de faire transpirer une performance autrement qu’avec le visage. Mon approche est simple, je parle aux marionnettistes comme je parlerai à des comédiens. Je parle aux créateurs de Mando comme à des acteurs.
JDG : The Mandalorian repose évidemment sur ses personnages, mais c’est aussi un subtil mélange entre le space-opera et le western, comment on traduit ces deux tonalités à l’écran ?
Écoutez, je pense que George Lucas avait déjà le plus gros du boulot (rires)… heureusement. Je pense que de bien des manières, nous réalisateurs, essayons de rendre hommage au monde qu’il a créé. Je pense que les influences de George ont été vastes, allant du western aux récits de Samouraï. Pour nous, il s’agit simplement de continuer tout cela mais ce sera toujours aux bases de cet univers.
Reste à voir désormais si cette troisième saison sera à la hauteur de nos attentes. The Mandalorian est de ces rendez-vous régressif que l’on adore découvrir chaque semaine, et la recette semble encore fonctionner. Rendez-vous chaque mercredi sur Disney+ pour le savoir.
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