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The Handmaid’s Tales : 6 (grosses) différences entre la série et le roman

La saison finale de The Handmaid’s Tale nous laisse un arrière-goût traumatique, mais il est toujours temps de lire le roman.

Après avoir suivi pendant huit ans les mésaventures de June Osborne dans la théocratie totalitaire de Gilead promet déjà de laisser quelques cicatrices avec le final de The Handmaid’s Tale saison 6. Pourtant, derrière le phénomène sériel, on retrouve un livre, publié en 1985 par Margaret Atwood. Plus que jamais, le texte de la romancière américaine résonne comme un sujet d’actualité, à l’heure où les droits des femmes et des minorités sont menacés dans des pays qu’on pensait protégés. Reste que si la série a su enrichir l’univers de Gilead, tout en ouvrant les portes de la dystopie au grand public, le roman original propose une expérience de lecture radicalement différente, plus intime, plus poétique et plus troublante encore.

La force du livre de Margaret Atwood réside d’abord dans sa narration à la première personne. Le récit est porté par la voix de Defred (Offred en anglais), une Servante esclavagisée dans une théocratie totalitaire où la religion a pris le pas sur la politique et où les femmes sont divisées en castes strictes. Là où la série multiplie les points de vue, les flashbacks et les intrigues secondaires, le roman reste focalisé sur le ressenti de Defred, accentuant le huis clos et la sensation d’étouffement.

Les différences majeures entre le livre et la série

L’adaptation télévisée a pris de nombreuses libertés avec le matériau d’origine, transformant la production en expérience complémentaire plutôt qu’en redite. Pas de panique donc, si vous avez bingewatché la série, vous ne vous ennuierez pas en lisant le roman.

  • On l’a dit, la série multiplie les points de vue, en explorant la vie d’autres personnages comme Moira, Emily ou Serena. De son côté, le livre se limite au regard de Defred, renforçant la singularité narrative du récit, qui vit au travers le regard de son héroïne.
  • Dans le roman, le passé de Defred reste volontairement flou, ponctué de souvenirs fragmentaires. La série, elle, dévoile de nombreux flashbacks et détaille la transformation de la société américaine en Gilead.
  • La société totalitaire de Gilead aussi change entre le roman et la série. Le livre dépeint une société beaucoup plus homogène, proche d’un régime aryen, où les personnes de couleur sont exclues en plus des minorités de genre. La série, plus inclusive, a choisi d’intégrer des personnages de toutes les origines.
  • Certains personnages secondaires ne connaissent pas le même destin dans la série et dans le livre. Le sort de Moira après sa fuite de Gilead reste incertain dans le roman, alors qu’il est développé dans la série. Même chose pour Janine, qui connaît une fin plus nébuleuse. D’autres personnages apparaissent aussi dans la série, sans qu’ils soient mentionnés dans le livre.
  • Dans le livre, les servantes sont marquées par un tatouage, alors que la série opte pour des puces électroniques.

Ce qui frappe à la lecture de La Servante écarlate, c’est la beauté du style de Margaret Atwood. L’écriture contraste avec la brutalité du monde décrit. Le roman s’inscrit dans la lignée des grandes dystopies littéraires comme 1984 ou Le Meilleur des mondes, mais s’en distingue par son réalisme, et sa capacité à faire écho à nos sociétés contemporaines, notamment sur la question du contrôle des corps et des droits des femmes. Moins linéaire que la série, le roman s’impose comme un puzzle, que les lecteurs doivent reconstituer pour comprendre la vie du personnage principal.

En audio aussi

Lire La Servante écarlate aujourd’hui, c’est se confronter à une œuvre visionnaire, qui interroge sur la facilité avec laquelle une société démocratique peut basculer dans le chaos. Le roman n’a rien perdu de sa force ni de son actualité. À l’heure où les débats sur les droits des femmes et des minorités embrasent les États-Unis, sa lecture semble plus nécessaire que jamais. Et si la lecture n’est pas franchement votre tasse de thé, on vous conseille aussi l’excellente adaptation audio d’Audible, interprétée par Louise Bourgoin, Marie-Eve Dufresne et Vincent de Boüard. En seulement 13 heures d’écoute, vous pourrez rattraper ce retard culturel et plonger dans l’horreur de Gilead. L’excuse parfaite (re)lancer l’intégralité de la série.

La Servante écarlate est sur Audible

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