Omniprésent puis discret, Tom Holland fait son retour sur Apple TV+. L’acteur est à l’affiche de The Crowded Room, adaptation de l’ouvrage Les Mille et une vies de Billy Milligan. Il y campe un jeune homme accusé d’avoir participé à une fusillade à New York dans les années 70. Arrêté par la police, il clame pourtant son innocence. La série repose sur une série d’interrogatoires menés par la brillante Rya Goodwin. On n’en dira pas plus pour préserver le suspens particulièrement maîtrisé dans cette production en dix épisodes.
Pour découvrir The Crowded Room dans les meilleures conditions possibles, nous ne pouvons que vous conseiller de ne rien lire sur son intrigue et le roman dont elle s’inspire. Ainsi, cet article s’évertuera de ne rien dévoiler des nombreux rebondissements qui vous attendent.
Une série multiple
Il est assez difficile de décrire The Crowded Room sans en dévoiler trop sur son récit et son parti pris. Créée par Akiva Goldsman (Star Trek : Strange New World), elle a toutefois de nombreux arguments en sa faveur. C’est dans un premier temps de sa mécanique narrative – qui évolue autour des entretiens entre Rya et Danny Sullivan – qu’elle tire sa force. À la manière de poupées russes, The Crowded Room déploie une histoire aux nombreuses ramifications. Dès les premiers instants, le spectateur sait qu’il n’a pas toutes les informations nécessaires à la compréhension des enjeux. On s’amuse dès lors à recoller les morceaux d’un ingénieux puzzle.
De thriller maîtrisé à drame intimiste, la série se métamorphose alors qu’elle progresse vers sa conclusion. Le dernier acte est particulièrement passionnant et haletant, même si on en taira les détails. Dommage que les dernières minutes ne se prélassent plus de raison dans le mélodramatique. The Crowded Room aurait gagné en efficacité en délaissant ses dernières minutes au profit d’un final plus abrupt.
Un duo au sommet de son art
Pour sa nouvelle production, Apple TV+ s’offre un beau duo d’acteurs. Après The Dropout, Amanda Seyfried poursuit son virage vers le drame en incarnant une psychiatre ambitieuse, mais largement freinée par sa condition de femme dans les années 70. Avec beaucoup de sobriété, elle joue la carte de l’ambivalence et donne corps au sexisme dont son personnage est victime. Si le roman choisissait de conserver une certaine distance avec son sujet, la relecture d’Apple TV+ et Akiva Goldsman gagne en intérêt lorsqu’elle explore la psyché de ses protagonistes principaux et secondaires. Rya fait ainsi le contrepied parfait à Danny.
Tom Holland est tout aussi impressionnant dans la peau du jeune homme, explorant son passé douloureux au travers de ses entretiens. Celui qui aurait pu éprouver quelques difficultés à se départir de l’image de Spider-Man pour se concentrer sur de nouveaux projets se réinvente ici. Le britannique de 27 ans confirme ce qu’il avait déjà prouvé avec Cherry (pourtant loin d’être aussi réussi), il peut se glisser dans la peau de n’importe quel personnage. Un caméléon que l’on aime découvrir loin de la grosse machine Marvel et ses productions ultra-calibrées. Il ose égratigner sa figure de “good kid” pour s’écarter des sentiers battus.
Une capsule temporelle
Outre son intrigue, The Crowded Room s’apprécie pour sa copie visuelle. Apple TV+ a su se forger une certaine esthétique à laquelle cette nouvelle production rend hommage. Des costumes aux maquillages et décors, la proposition de la plateforme soigne chaque détail pour participer à construire une véritable ambiance. C’est réussi, surtout dans la dernière moitié lorsque la réalisation gagne en caractère et est mise au service du récit et son mystère. La partition musicale est tout autant captivante, notamment lorsqu’elle se déploie complètement pour le générique.
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Heureux de découvrir (enfin) une bonne critique de cette excellente série. Tom Holland y est brillant et surtout extrêmement émouvant dans l’interprétation de ce personnage si complexe. Le rapport entre Danny et sa psy est fascinant, haletant. L’image est soignée. La maison où il vit est également un modèle de ce que devrait être un bon décor, sans clichés mais avec juste ce qu’il faut pour en faire l’espace mental approprié au personnage. Passionnant et bouleversant.