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Sextech : Satisfyer peut-il (vraiment) rivaliser avec Womanizer et Lora DiCarlo ?

Sur le marché de la sextech, il y a les sextoys de luxe, et puis il y a Satisfyer, qui s’impose comme un flagship killer de plus en plus redoutable.

Présenté comme le flagship killer du sextoy, Satisfyer s’impose comme un entre-deux salutaire, sur un marché où il a longtemps fallu choisir entre des marques de luxe dépassant facilement la centaine d’euros, et des produits abordables mais bas de gamme, incapables de fonctionner plus de quelques mois sans mourir d’épuisement.

Avec son positionnement tarifaire bien inférieur à ses homologues, la marque entend réconcilier sextech et porte-monnaie, en proposant des appareils haut de gamme, connectés et surtout durables. Mais la marque peut-elle vraiment tirer son épingle du jeu face à des géants déjà bien établis comme Womanizer, Lelo, ou plus récemment le phénomène Lora DiCarlo ? On fait le test.

Sans contact : la bonne surprise qu’on n’attendait pas

Sextech Satisfyer Womanizer
© Amandine Jonniaux / JDG

Découvrir le Satisfyer Pro 2

Face au mythique Womanizer, difficile pour Satisfyer de s’imposer, surtout avec un modèle proposé à moins de 60€. C’est du moins ce qu’on pensait. Avec son design de petit sèche-cheveux et son corps tout en plastique ABS, le Satisfyer Pro 2 est de très bonne facture, mais il ne fait clairement pas le poids face aux courbes iconiques du Womanizer Premium 2, qu’on a déjà testé il y a quelques mois. Son positionnement sur le clitoris s’avère plus laborieux, et ses boutons ont la fâcheuse habitude de faire de la résistance quand on les sollicite.

Vendu trois fois moins cher que le Womanizer, le Satisfyer Pro 2 fait logiquement des concessions, et cela se voit dans son design et son ergonomie. Pour autant, le stimulateur clitoridien mise tout sur sa fiche technique, et il faut bien admettre qu’une fois en marche, c’est une (très) bonne surprise. Non seulement le sextoy est bien plus silencieux, mais en plus, il profite d’une technologie Air-Pulse étonnamment efficace. La preuve que le prix ne fait pas tout. À condition de passer outre ses quelques défauts d’ergonomie, l’appareil s’impose donc comme une très bonne alternative aux champions du sans contact. Comme l’excellent Silla Cruise de Lelo, le Satisfyer Pro 2 propose un large panel d’intensité en matière de stimulation, ce qui permettra aux débutantes et débutants d’y trouver facilement leur compte.

Découvrir le Womanizer Premium 2

Rabbit : une course au coude-à-coude

Sextech Rabbit Lelo Satisfyer
© Amandine Jonniaux / JDG

Lorsqu’il est question d’un rabbit à moins de 50€, on imagine souvent un modèle ultra-réaliste et rose fluo, fabriqué à partir de matériaux qu’on oserait à peine toucher à main nue. Là où le Satisfyer Pro 2 payait son positionnement tarifaire par un design moins abouti, c’est tout l’inverse avec le Double Flex. Le sextoy joue des coudes avec le Lelo Ina Wave 2, pourtant proposé près de quatre fois plus cher.

Découvrir le Lelo Ina Wave 2

Côté fiche technique en revanche, plusieurs points précis permettent de différencier les deux modèles. Au niveau des moteurs d’abord, le Double Flex de Satisfyer s’offre deux modules vibrants sur la partie externe, là où le Ina Wave n’en propose qu’un. Le rabbit haut de gamme de Lelo compense cependant cette absence par une qualité de vibration nettement supérieure : même après l’avoir utilisé plusieurs minutes à pleine puissance, aucun engourdissement ne se fait sentir. Les vibrations du Double Flex restent très satisfaisantes, mais il faudra sans doute miser sur une période réfractaire plus longue entre deux orgasmes.

Enfin, concernant la stimulation interne, les deux sextoys offrent une forme incurvée et rigide, en théorie parfaite pour atteindre la zone G, située à la confluence des branches internes du clitoris. Légèrement plus imposant, le Double Flex se veut aussi plus souple que son concurrent, et il y a une bonne raison à cela : le Ina Wave 2 de Lelo dispose en effet d’un troisième moteur capable de réaliser des mouvements internes, censés imiter une stimulation manuelle. La zone G étant plus sensible aux tapotements qu’aux va-et-vients, le résultat se révèle très efficace, même s’il est facilement possible de manier le Double Flex pour obtenir le même effet. Les deux sextoys doivent cependant composer avec un volume sonore élevé assez désagréable à la longue, et une taille conséquente, qu’on déconseillera pour l’achat d’un premier sextoy.

Vibromasseur chauffant : tout pour faire grimper la température

Sextech sextoy chauffant
© Amandine Jonniaux / JDG

Comment parler de sextoys de luxe sans évoquer Lora DiCarlo ? Rendue célèbre après son passage remarqué au CES 2019, la marque a depuis poursuivi son chemin, en proposant des produits très chers, mais aussi très aboutis. Début 2021, elle commercialisait une série de vibromasseurs chauffants, dont le Drift, un format mini dédié à la zone G. De son côté, Satisfyer propose plusieurs modèles chauffants à son catalogue, dont le Hot Lover, qui porte décidément bien son nom.

En termes de design, Satisfyer frappe encore une fois très fort, avec un produit au revêtement tout silicone dans des teintes pastel et nacrées. Si le Drift de Lora DiCarlo mise tout sur le point G, avec une forme courbée rigide et une protubérance à son bout, le Hot Lover joue sur la double stimulation, en proposant en plus de son format courbé, un second moteur dédié à la stimulation externe. Avec une taille similaire au rabbit Double Flex, le sextoy chauffant de la marque en emprunte aussi les codes, on ne s’en plaindra pas.

Les deux vibromasseurs offrent une chaleur de 40°C, qui ne met que quelques minutes à monter en puissance. Dans les deux cas, n’espérez pas un effet spectaculaire : à peine plus chaud que la température corporelle, l’effet est surtout là pour gagner en réalisme lors de la stimulation interne, tout en accélérant la vasodilatation de la zone G. Bien placé, il permet cependant de gagner en sensations, et le résultat est loin d’être désagréable. Côté vibrations, Lora DiCarlo dépasse largement Satisfyer, qui est pourtant loin d’être mauvais sur le sujet. Il faut dire que le Drift est aussi puissant que ses vibrations sont profondes, ce qui se ressent inévitablement à l’utilisation.

Selon ses préférences, il s’agira donc de choisir entre les deux modèles en fonction de leur forme plutôt que de leur propension à réchauffer l’ambiance. Celui de Satisfyer se veut plus complet avec son moteur externe , tandis que celui de Lora Di Carlo joue encore une fois la carte du biomimétisme, avec un résultat à la hauteur de nos espérances (et de son prix).

Découvrir le Driftde Lora DiCarlo

Pour couple : We-Vibe reste le roi

Sextoy couple Chorus We Vibe Satisfyer
© Amandine Jonniaux / JDG

On commence à le savoir, les sextoys ne sont pas réservés qu’aux plaisirs solitaires. Ce serait d’ailleurs bien dommage. Pour appuyer cette position qui peine encore parfois à s’imposer chez les couples, de plus en plus de marques misent sur des appareils à utiliser pendant un rapport hétérosexuel pénétrant, et capable de stimuler aussi bien le clitoris que le pénis. Côté luxe, c’est We-Vibe qui domine le marché, avec une gamme de produits premium spécialement pensés pour le partage. Et force est de constater qu’il ne se laisse pas détrôner. Par rapport au Double Joy de Satisfyer, le Chorus s’offre une victoire écrasante : non seulement côté design, avec des finitions bien plus abouties, mais aussi côté ergonomie.

Plus gros que le Chorus, le Double Joy a bien du mal à se faire oublier lorsqu’il est utilisé pendant un rapport sexuel, au point de parfois gêner. De son côté, le vibrateur de We-Vibe se montre plus discret, et surtout plus efficace. Côté commandes aussi, il creuse l’écart avec son concurrent. Tous les deux bénéficient d’une application dédiée très pratique (mais pas indispensable) pour être contrôlés à distance. Seul le Chorus s’offre en plus une télécommande physique équipée d’un capteur de pression : plus on la serre, plus les vibrations augmentent. L’idée est intelligente, et même si elle accuse souvent un petit temps de latence, cela permet à l’appareil d’accompagner plus intuitivement le rapport sexuel plutôt que de le guider.

Découvrir le We-Vibe Chorus

Anal : un sujet de fond

sextoy anal lelo satisfyer
© Amandine Jonniaux / JDG

 

Comme la plupart des marques de sextoys, Satisfyer propose aussi des modèles dédiés aux pratiques anales. Destinés aux hommes comme aux femmes, ces derniers sont en général plutôt polyvalents, puisqu’ils pourront être aussi utilisés bien en pénétration vaginale. On rappelle cependant quelques règles élémentaires pour profiter sans danger : un sextoy (ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs) ne doit jamais passer de l’anus au vagin, sous peine d’infection. De plus, pour être utilisé sans danger en anal, il doit aussi posséder une large base qui l’empêchera d’être aspiré par le sphincter.

Dans le cas du Heat Climax de Satisfyer ou du Loki de Lelo, une solide butée vient sécuriser la partie insérable. Pas de risque donc de ce côté-là. Leur forme incurvée et rigide assure une stimulation efficace de la prostate (ou de la zone G en stimulation vaginale). Si le Loki bénéficie encore une fois de vibrations de meilleure qualité, le Heat Climax se démarque par sa fonction chauffante, particulièrement utile pour détendre une pénétration anale. Il s’agira donc de choisir en fonction de vos préférences, mais attention tout de même : l’un comme l’autre arbore une taille conséquente, et ne sont clairement pas réservés aux novices en la matière.

Découvrir le Lelo Loki

Masturbateur : tout pour le pénis

Sextech Lelo Satisfyer
© Amandine Jonniaux / JDG

S’il y a un sujet qu’on oublie souvent quand on parle sextoys, c’est les pénis. Il faut dire que le marché s’adresse principalement aux personnes à vulve, et que le public masculin a encore bien du mal à passer le cap du jouet pour adulte. Pourtant, la sextech a beaucoup à offrir. Depuis quelques années, les marques de luxe comme Womanizer (ArcWave) et Lelo ne se privent d’ailleurs pas d’investir le secteur. Cela passe souvent par des objets au design ultra-technologique, bien loin des fleshlight à l’ancienne.

Découvrir le Lelo F1S V2

Tandis que Lelo mise sur une machine de course avec son F1S V2, Satisfyer préfère quant à lui s’offrir un design plus rassurant avec son Men Vibration. Il faut dire que l’idée de plonger son pénis dans une gaine vibrante a de quoi inquiéter, surtout si c’est la première fois. Avec son revêtement en aluminium et sa fonction rétroéclairage, Lelo nous offre un spectacle son et lumière plutôt étonnant, mais finalement pas désagréable. À condition de passer outre son niveau sonore vraiment très (trop) élevé, la gaine nervurée est agréable à l’usage, et les stimulations très efficaces.

Concernant Satisfyer, le résultat est aussi honorable. L’appareil se concentre sur le gland pour permettre une stimulation manuelle sur le reste du pénis. Sans doute moins impressionnant pour un premier sextoy, le Men Vibration est aussi un peu moins efficace en termes de sensations, d’autant plus que les gros gabarits pourraient s’y sentir un peu à l’étroit si l’appareil n’est pas assez lubrifié. Petit avantage pour le F1S V2 donc, même si au vu de son prix, on vous conseille d’abord de tâter le terrain avec un sextoy plus abordable.

Découvrir le Satisfyer Men Vibration

Satisfyer Connect : l’app qui change tout

Si les produits Satisfyer sont déjà de très bonne facture, ils bénéficient aussi d’un atout indéniable et jusqu’à présent inégalé : leur connectivité. À l’exception du Chorus de We-Vibe, aucun des sextoys de luxe présentés dans cette sélection ne possèdent d’application dédiée. De son côté, Satisfyer frappe très fort, en proposant une plateforme unique et particulièrement bien pensée pour centraliser ses jouets. La majorité d’entre eux peut ainsi être couplée en quelques secondes sur un smartphone, et c’est loin d’être anecdotique : en plus de garder un œil sur les mises à jour et le niveau de batterie, l’application permet surtout de contrôler l’appareil à distance, et de créer ses propres patterns de vibration. Ce qui vaut pour une utilisation à proximité, mais aussi à l’autre bout du monde, à condition d’avoir une connexion Wi-Fi suffisante.

Application Satisfyer Connect
© Amandine Jonniaux / JDG

L’application ne s’arrête d’ailleurs pas là. En plus de ses fonctionnalités “de base”, elle permet aussi de synchroniser les sextoys sur une playlist musicale, les sons environnants, et même (c’est nouveau), une bibliothèque d’audioporn gratuite. De quoi satisfaire tout le monde

C’est là que réside toute la force de la marque : en plus de proposer des sextoys abordables et qualitatifs, Satisfyer joue aussi la carte de l’innovation, en les transformant en objets connectés finalement comme les autres. Rien que pour ça, on lui pardonne bien volontiers ses petits manquements côté design, qui avouons-le, sont loin d’être rédhibitoires. D’autant plus que si elle manque parfois de finitions, la marque garde l’essentiel, avec un design épuré, du silicone médical et (surtout) une certification IPX7 qui permet aux jouets de garder une hygiène irréprochable (mais aussi d’être utilisés sous l’eau).

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9.5

Note de la rédaction

9.5/10

Notre avis

Vendu trois ou quatre fois moins cher que ses homologues de luxe, Satisfyer n’a décidément pas à rougir face à la concurrence. Évidemment, la marque ne s’offre pas le sens du détail de Lora Di Carlo, Womanizer ou Lelo. Mais à moins de 60€, on lui pardonne, et pas qu’un peu. D’autant plus qu’à l’exception du Double Joy qui souffrait vraiment de sa comparaison avec le Chorus de We-Vibe, la marque propose des fiches techniques tout à fait satisfaisantes pour celles et ceux qui n’aurait ni l’envie ni les moyens de mettre plus de 100€ dans un jouet pour adulte.

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