Même si le confinement généralisé peut faciliter le “binge-watching“, regarder successivement plusieurs épisodes d’une série peut parfois prendre du temps quand ceux-ci avoisine l’heure par épisode. Fort heureusement, il existe des séries de tous les genres et de toutes les durées possibles, y compris les plus courtes. En France, la web-série d’animation, qui dépasse rarement les cinq minutes par épisode, gagne en popularité ces dernières années. Certains studios, comme Bobbypills, sont même parvenus à se spécialiser dans la web-série d’animation pour adultes. Faisons donc le tour de quelques-unes de ses courtes séries à dévorer sur le pouce, mais à réserver aux oreilles adultes et averties !
Pigeons & Dragons
https://youtu.be/h0opuJsDz1o
Commençons par du soft, pour faire monter la sauce. Depuis quelques années, Arte innove véritablement avec sa branche Arte Creative. Parmi ses séries de reportage, de documentaires et de programmes courts, il en est une à côté de laquelle les amateurs de jeu de rôle et de fantasy ne peuvent passer pas à côté. Certes, celle-ci n’est pas animée, mais se base sur une technique voisine de décomposition du mouvement : le “stop-motion” de petites figurines médiévales. Pigeons & Dragons conte les péripéties d’un trio de chevaliers toujours un peu à côté de la plaque mais déterminés à accumuler le plus de gloire possible. Une aventure à déguster en trente épisodes tout ronds.
Monsieur Flap
Il a beau avoir littéralement la tête dans le cul (ou plutôt, à la place du cul), difficile de trouver plus attachant que ce cher Monsieur Flap. Grand timide et encore plus muet que Kenny de South Park, Philippe Flap est très fleur bleu et va tenter de séduire Anaïs, sa coiffeuse. Pour cela, il va se lier d’amitié avec un clochard, qui emprunte légèrement à Mickey, l’entraîneur de Rocky Balboa. Un peu à la façon de La Petite Mort de Davy Mourier, cette série créée de Nicolas Athané et Brice Chevillard, produite par le studio 4 et diffusée sur Slash, la plate-forme de streaming de France Télévisions, part d’une prémisse étrange et décalée pour offrir une narration empreinte de sensibilité.
Vermin
Rares sont les fictions du genre “buddy cop” aussi violentes et crades. Vermin, créée par Alexis Beaumont, Hafid F. Benamar et Balak, est la première série d’animation sortie du studio Bobbypills. Sa première saison est disponible sur Netflix depuis février 2020. Elle raconte l’arrivée en ville du jeune officier de police Régis Mantos et de ses premières incartades difficiles avec sa coéquipière alcoolique, Chemou. Le premier va apprendre à la dure la réalité de la société et du monde urbain, mais surtout ce que cela signifie d’être un mâle Mante religieuse. Marchant clairement dans les pas des Lascars et dotés d’un humour situationnel trash semblable à celui des Kassos (que les créateurs connaissent bien), Vermin réussit en plus à construire une intrigue et des personnalités captivantes jusqu’au bout.
50 nuances de Grecs
En matière de conflits familiaux, d’assassinats et de sexe, c’est bien connu, la mythologie grecque n’a rien à envier à Game of Thrones. Après avoir adapté la saga des Silex and the City, Arte a plus récemment réalisé une adaptation sérielle de la série des 50 nuances de Grecs, créée par le prolifique auteur de bande dessinée français, Jul. Cette dernière tourne sous forme de sketchs absurdes des pans des mythes et légendes des divinités et héros de la Grèce antique, parfois méconnus. Cette relecture actuelle et pleine de second degré de la mythologie grecque la relie presque à celle des légendes arthuriennes de la célèbre série Kaamelott.
PeePooDo et les Super Fuck Friends
https://youtu.be/qzN6-a_3D-I
“Dora l’exploratrice du cul” : voilà qui est plutôt bien résumé. Créé par Balak au sein du studio Bobbypills, l’un des auteurs du manga français Lastman (dont l’adaptation sérielle, en préquel de la BD, est toujours disponible sur Netflix – foncez sans hésiter !) Peepoodo et les Super Fuck Friends conte les déboires et les aventures sexuelles, parfois extrêmes, du petit Peepoodo (doublée par Brigitte Lecordier, qui a incarné Oui-Oui, Nicolas de Bonne nuit les petits ou encore San Gohan dans Dragon Ball Z par le passé) et de sa bande de copains de la Forêt Jolie. Toujours le sexe à l’air, ils sont conseillés par une sexologue sur-sexualisée, le docteur Lachatte. En cela, malgré le fait qu’elle reste évidemment strictement déconseillée au moins de 18 ans, cette série est avant tout éducative et parvient à lever le voile sur de nombreuses fausses idées en matière de sexualité. Pour les intéressés : une seconde saison est en cours de financement participatif.
Crisis Jung
En parlant de Dragon Ball Z, voilà une série qui n’a pas peur d’emprunter au shōnen et d’éclater ses clichés. Réalisée par le studio Bobbypills, produite par la plate-forme Blackpills et diffusée sur Netflix depuis février 2020, Crisis Jung verse dans la violence, le crade et le gore les plus extrêmes. Mais sous ses aires de parodie sanglante de Ken, le survivant, cette série de Baptiste Gaubert et Jérémie Périn parvient surtout à mettre en scène (et en dessin) des pans entiers du champ de la psychologie analytique héritée de Carl Gustav Jung. Chaque horreur affrontée par le héros de Crisis Jung est surmontée après une séance psychanalytique révélatrice. Point bonus : certains designs, notamment celui du palais du grand méchant Petit Jésus, s’inspirent clairement de l’œuvre d’un certain H.R. Giger (Dune, Alien).
Marvel Comique
On termine avec une entrée un peu plus “inoffensive” mais qui est peut-être la seule de la liste héritant encore de l’indépendance des premières web-séries. Avec Marvel Comique, StateAlchemist, créateur du doublage parodique (et abrégé) de la célèbre série Les Chevaliers du Zodiaque, reprend la même formule et l’applique aux vieilles séries d’animation américaines consacrées aux super-héros Marvel. Comme le youtubeur le définit lui-même sur sa page Tipeee, son style d’humour “mélange jeux de mots, slapstick, et références poussées à l’univers parodié.” De quoi ravir les fans de la maison des idées, avec une bonne dose d’autodérision en prime !
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Merci pour ce joli article
.
Je ne parlerais pas pour les autres titres présentés, mais Crisis Jung est absolument infâme à regarder.
Un perpétuel sentiment de gêne devant cette ‘’chose’’.
Je n’ai vraiment pas aimé