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[Séléction] Les six films d’espionnage qu’il faut absolument avoir vus

Les films traitant de l’espionnage sont nombreux, mais se trouvent bien souvent entrelacés avec le film d’action. Les longs métrages qui vont suivre représentent la quintessence…

Les films traitant de l’espionnage sont nombreux, mais se trouvent bien souvent entrelacés avec le film d’action. Les longs métrages qui vont suivre représentent la quintessence de ce genre bien particulier.

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Qu’il soit réaliste ou fantaisiste, le film d’espionnage traine derrière lui une histoire riche, qui a véritablement débuté dans les années 30 sous l’impulsion du génie d’Alfred Hitchcock. Avec « L’homme qui en savait trop » (1934), le Britannique se lance dans une série de quatre thrillers qui utilisent comme personnages principaux des protagonistes issus du renseignement.

Le genre atteint néanmoins une grande popularité pendant les années 60, lorsque ces films trouvent un écho concret dans la guerre froide qui divise alors le monde. Le cinéma ayant servi comme arme de propagande dans les camps américains et soviétiques, les films font sans cesse planer une menace prégnante, qui parle d’autant plus au public. Les récits d’espionnage cristallisent les peurs géopolitiques de millions de spectateurs, et le contexte de l’époque devient alors un incroyable terrain de jeu pour les scénaristes et les romanciers.

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Si beaucoup de films restent un peu trop engoncés dans des poncifs patriotiques, certains d’entre eux ont su divertir le public en proposant une lecture beaucoup plus profonde de la surveillance dans nos sociétés contemporaines. C’est vers les années 90 que le genre s’est fondu dans le film d’action pour proposer des productions tonitruantes et parfois réussies (certains James Bond, Mission impossible…), mais nettement mois axées sur la réflexion. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ne font pas partie de cette sélection.

1) La Vie des autres

Sorti en 2007, le film de Florian Henckel Von Donnersmarck est déjà considéré comme un classique du cinéma. Dans la peau de Wiesler, un agent secret dépêché pour surveiller un couple d’intellectuels, le spectateur devient le témoin du système de surveillance paranoïaque de l’Allemagne de l’Est des années 80. Le classicisme de la réalisation colle parfaitement à la froideur du système décrit.

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La violence physique laisse place à une pression psychologique de tous les instants, où chaque mot doit être pesé pour ne pas éveiller de soupçon. C’est aussi l’occasion d’assister à une monumentale performance d’acteur avec un Ulrich Muhe (aujourd’hui hélas décédé) parfait dans le rôle d’un espion taciturne, qui se met à vivre à travers les personnes qu’il observe. Un très grand film.

2) Conversation secrète

Près de 40 ans après sa sortie, Conversation Secrète conserve une aura de mystère intacte. Comme dans La Vie des autres, le film nous narre l’histoire d’Harry Caul, un homme introverti qui excelle dans la filature et l’enregistrement des conversations grâce à des micros longue distance. Découvrant un peu au hasard qu’un des couples qu’il suit est en danger de mort, il se retrouve cisaillé par un dilemme moral qu’il n’arrive pas à oublier. Fasciné par l’espionnage, Coppola décide de se lancer sur l’écriture d’un scénario à ce sujet dès 1966.

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Coup du sort, cette année-là sort Blow-Up (d’Antonioni), qui obtiendra la Palme d’Or et traite d’une histoire finalement assez similaire. Grâce au succès du Parrain, Coppola réussit néanmoins à caster Gene Hackman, qui livre ici une de ses plus belles performances avec Impitoyable et French Connection. Ce thriller psychologique aux accents jazzy obtiendra d’ailleurs lui aussi la palme en 1974. Un puzzle mental à ne pas louper.

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3) La Taupe

La Taupe signe le grand retour du film d’espionnage traditionnel, dénué de tous les gimmicks explosifs de Jason Bourne ou Mission Impossible. Sur fond de guerre froide, il propose une plongée réaliste et vertigineuse au cœur des services de renseignement britannique. Inspiré d’un roman du très prolifique (et très doué) John Le Carré, le long-métrage de Tomas Alfredson arrive à maintenir un suspense constant pendant plus de deux heures.

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L’impeccable Gary Oldman se retrouve nez à nez avec la crème des acteurs anglais comme Colin Firth, Benedict Cumberbatch ou Mark Strong. S’en suit un cluedo diabolique entre des agents tous susceptible d’être la taupe soviétique qui met les services secrets en alerte. Malgré un rythme assez lent, on sombre avec plaisir dans cet imbroglio de suspicion et de manipulation. Un portrait différent, et nettement plus excitant, de la figure de l’espion anglais à la James Bond.

4) Zero Dark Thirty

Passé le choc de « Démineur » et de ses six oscars, Kathryn Bigelow s’est attaqué à un sujet tout aussi explosif : La traque d’Oussama Ben Laden. C’est avec la même détermination que la réalisatrice s’attaque à un film-fleuve couvrant dix ans d’histoire. Porté par une Jessica Chastain tout en nuance, Zero Dark Thirty reprend étapes par étape avec une précision quasi documentaire les ratés et les réussites de l’équipe chargée de retrouver le dirigeant d’Al-Quaida.

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Dénué de tout propagandisme, le long-métrage n’hésite pas à montrer en détail les techniques parfois illégales (torture, menaces…) utilisées par les forces spéciales américaines pour arriver à leurs fins. C’est également l’occasion de démystifier une histoire qui en a fait fantasmer beaucoup, en laissant entrevoir un réseau terroriste composé d’éléments intelligents et déterminés. Bien que l’on connaisse l’épilogue, la dernière demi-heure fait monter la tension à son paroxysme. Un film réaliste et moderne.

5) Les trois jours du Condor

L’espionnage a fasciné de nombreux réalisateurs aujourd’hui cultes et Sydney Pollack en fait définitivement partie. Un an après « Conversation Secrète », celui qui avait connu un franc succès avec « On achève bien les chevaux » offre à Robert Redford un de ses rôles les plus marquants. Recruté afin de trouver les fuites quant aux pratiques de l’agence de renseignements, Joseph Turner voit sa vie basculer quand il retrouve tous ses collègues de bureau assassinés à la pause déjeuner.

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Commence alors une course contre la montre pour retrouver les agents qui ont fomenté le coup en interne. Comme à son habitude, Pollack livre un récit ultra dynamique, bien qu’un peu alambiqué. Incursion réaliste dans les méandres de la CIA, Les Trois jours du Condor fait aussi office de pur produit d’une époque paranoïaque, où les informations étaient collectées massivement par les Américains et les Soviétiques. Preuve qu’il n’y a pas eu besoin d’attendre Edward Snowden pour le découvrir. Un véritable classique.

6) Mensonges d’état

Parmi les nombreux films traitant des conflits du golfe, très peu ont réussi à saisir l’atmosphère de travail des agents étrangers dans ces pays. Ridley Scott se sort bien de cette pirouette avec Mensonges d’État, porté par un duo d’acteur inspiré (Russel Crow et Leonardo DiCaprio). Cette fiction se déroulant en Jordanie permet de mieux se familiariser avec les méthodes de renseignement américain de la période post-Irak.

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On y comprend alors mieux ce milieu nébuleux, très loin du manichéisme des chaines de télévision américaine. Dans un Moyen-Orient prêt à exploser, personne n’est véritablement innocent. Scott ne tombe jamais dans la facilité, mais insuffle un rythme soutenu à son récit, qui le rend accessible à un public très large. Mention spéciale pour les seconds rôles (Mark Strong, Oscar Isaac), particulièrement bien dirigés. À découvrir.

Bonus : OSS 117

Parodie déjantée d’un best-seller du roman d’espionnage français, OSS 117 est également une des meilleures comédies de ces dernières années. Entendons-nous bien, l’espionnage n’est qu’un principe pour s’adonner à toute sorte de frasques, mais Michel Hazanavicius ne tombe jamais dans la vulgarité. Mieux encore, il livre un film visuellement réussi, hommage aux premiers James Bond voire à certains Hitchcock.

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Jean Dujardin, qui interprète Hubert Bonisseur de la Bath (initialement américain), excelle dans la représentation caricaturale d’un certain esprit français de l’époque. Toujours tiré à quatre épingles, il ne se rend pas compte de sa misogynie ou de ses préjugés racistes, tout en restant très attachant. Le choix de détourner la série originale est donc probant d’autant qu’on aurait peut-être eu plus de mal à s’immerger sérieusement dans la vie d’un agent aussi « hexagonal ».

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