Depuis 1897 et l’avènement de Dracula par Bram Stoker, on a tendance à confondre ou mélanger l’ensemble des monstres de la culture populaire et à les placer dans le même panier. La Goule, la Liche, la Momie, le Squelette, le Vampire et le Zombie appartiennent donc officiellement à la catégorie des morts-vivants. Ils représentent parfaitement ces êtres plongés dans un état intermédiaire entre la vie et la mort, et qui subsistent tant bien que mal sous cette forme précaire.
Pour ce dossier, nous allons nous focaliser sur le plus populaire de ces monstres : le zombie. Il faut savoir, qu’au départ, on appelait comme tel des revenants dont les origines étaient propres au folklore lié au vaudou haïtien. Ce n’est que plus tard que le concept d’infection, comme c’est notamment le cas dans la série The Walking Dead, fera son apparition. Dans notre culture, le zombie est un “être social inférieur, incapable de réfléchir, de reconnaître ses amis et bien évidemment de prendre des décisions” . On a ainsi tendance à estimer qu’il n’est présent que pour dévorer de la chair humaine ou animal afin de répondre au besoin incessant de faim. Un être humain non infecté pouvant par ailleurs se transformer en zombie à cause d’un contact (bien souvent, une morsure) avec un zombie.
Au fil des décennies, le cinéma et ses auteurs ont beaucoup travaillé et modulé ce genre, tentant parfois des approches originales. George A. Romero est l’un des premiers réalisateurs à avoir ouvertement donné sa chance à ces films et à avoir défini, en quelque sorte, leur lettre de noblesse. Le genre disparaîtra néanmoins quelque peu de la circulation dans les années 90, les producteurs favorisant un cinéma plus glacial et gore. Il a fallu attendre l’année 2003 pour voir le zombie revenir sur le devant de la scène, avec l’aide notamment de Danny Boyle et de sa réalisation 28 jours plus tard mais aussi et surtout au début du phénomène créé par Robert Kirkman : The Walking Dead. Près de quinze années plus tard, l’auteur américain fascine toujours autant le monde grâce à son histoire, ses personnages mais aussi et surtout ses zombies tandis que la série dérivée connait des cartons d’audience depuis sept ans.
À côté de cela, dix œuvres ont marqué les cinéphiles durant le demi-siècle que nous venons de parcourir. Dix films qui traversent les années et nous font sentir un peu plus vivant que leurs héros et qui méritent donc de figurer au panthéon du cinéma zombiesque.
PS : Notre liste n’est pas exhaustive, et on pourra toujours trouver à redire sur nos choix. C’est néanmoins, on le pense, un noyau solide constitué des œuvres marquantes du genre et de coups de cœur plus récents.
[nextpage title=”La crème du XXe siècle”]
La Nuit des morts-vivants de George A. Romero (1968)
Ça raconte quoi ?
Tous les ans, Barbara et Johnny se rendent sur la tombe de leur père afin de la fleurir. Il passe quelques temps dans cet endroit désert et se remémorent les bons souvenirs de leur enfance. La nuit tombée, ils s’en vont et croisent un homme étrange. Il s’approche de Barbara avant d’attaquer Johnny qui tombe et est laissé pour mort. Complètement terrorisée, sa sœur s’enfuit et finit par se réfugier dans une maison de campagne. À peine arrivée, elle fait la rencontre d’autres fugitifs qui viennent d’apprendre la nouvelle : des morts s’attaquent aux vivants.
Notre avis
Oeuvre culte véritable pierre angulaire du genre, La nuit des morts-vivants a choqué par bien des aspects. D’un réalisme à toute épreuve pour l’époque, le film profite de certaines séquences sanglantes qui ont fait sa réputation. Sous ses airs de critique sociale, la réalisation, portée par une mise en scène magistrale, a pris quelques rides mais garde encore un aspect terrifiant qui a fait son histoire. Le film à l’origine d’un mythe qui passionne à travers les décennies.
Zombie – Le crépuscule des morts-vivants de George A. Romero (1983)
Ça raconte quoi ?
Des morts-vivants assoiffés de sang envahissent la Terre et cherchent coûte que coûte à se nourrir de ses habitants. Au sein d’un centre commercial abandonné, un petit groupe de survivants se réfugie afin de contrer la menace. Malheureusement, en même temps que la vie réussit à retrouver forme à l’intérieur du bâtiment, cela n’est clairement pas le cas à l’extérieur. Peter et les autres vont-ils trouver une solution pour survivre ?
Notre avis
Réalisé par un spécialiste du genre, George A. Roméro, Zombie est certainement le film qui a popularisé le mythe du mort-vivant. Considéré comme un classique du cinéma d’horreur, il est à l’origine de nombreuses autres réalisations sur le sujet et est aujourd’hui encore copié, sans être pour autant égalé. Bien qu’il ait mal vieilli, il n’en reste pas moins une oeuvre de qualité, qu’il est nécessaire d’avoir vu pour comprendre la complexité de son sujet et surtout pourquoi il est aujourd’hui si apprécié dans le monde.
Evil Dead de Sam Raimi (1983)
Ça raconte quoi ?
Au cœur d’une sinistre forêt, une vieille maison en bois. Cinq amis, venu ici en vacances, s’installent dans cet endroit lugubre. Peu après leur arrivée, ils découvrent une vieille cave dans laquelle deux garçons décident de s’engouffrer. Ils trouvent alors un vieux magnétophone qui émet une incantation magique mystérieuse, ainsi qu’un livre étrange. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’ils viennent de réveiller les forces du mal, déclenchant ainsi une monstruosité qu’ils vont devoir affronter.
Notre avis
Réalisé d’une main de maître par Sam Raimi, un inconnu à l’époque, Evil Dead est aujourd’hui reconnu comme un véritable film étendard. Sa mise en scène tout d’abord est parfaitement ciselée et rythmée. Les effets spéciaux artisanaux made in Raimi sont encore incroyables, même s’ils ont mal vieilli. On se rend aussi compte de la richesse de l’univers créé par le réalisateur et la violence de son propos. Très inspiré par la sauce comics, le film vaut aussi pour son interprète principal et future star de la saga : Bruce Campbell aka Ash.
Le retour des morts vivants de Dan O’Bannon (1985)
Ça raconte quoi ?
Franck et Freddy, deux amis, libèrent par inadvertance une sorte de gaz toxique qui ramène les morts à la vie. Afin de se débarrasser d’un zombie, ils décident de l’incinérer. Mais leur méthode crée alors un nuage de fumée au dessus de la ville. Quelques minutes plus tard, une pluie s’abat sur le cimetière, contenant une infime partie du gaz. L’ensemble des autres morts revienne donc à la vie et sème le chaos.
Notre avis
Certainement le moins populaire de cette liste, le film de Dan O’Bannon mérite pourtant d’être vu. Très inspiré, notamment artistiquement, le long-métrage a l’avantage d’être à la fois drôle et horrifique. Très cynique et empreint d’un certain érotisme, la réalisation a notamment bénéficié d’effets spéciaux de qualité pour l’époque. Ajoutez à cela des morts-vivants dont le look est aujourd’hui devenu culte et vous tombez sur une oeuvre de grande qualité, qui aurait surement mérité un meilleur sort.
Braindead de Peter Jackson (1993)
Ça raconte quoi ?
Lionel Cosgrove, un jeune homme timide qui vit toujours chez sa mère, tombe amoureux de la belle Paquita. Mais cela ne plait pas à sa maman qui décide de les espionner, alors que le jeune couple visite un zoo. C’est au sein de ce dernier qu’elle est victime d’une morsure d’un singe-rat de Sumatra. La femme succombe finalement à ses blessures et se transforme en mort-vivant cannibale. Peu à peu la mère de Lionel se met alors à contaminer la ville, et son fils est bien le seul à pouvoir l’arrêter.
Notre avis
Véritable bijou du cinéma d’horreur, Braindead est aussi un film comique. Au-delà d’avoir fait connaitre au monde entier les qualités d’un certain Peter Jackson (Le Hobbit, Le Seigneur des Anneaux), le film vaut surtout pour son ton décomplexé et sa violence complètement stylisée. Gore à souhait, Braindead bénéficie de la mise en scène de son réalisateur pour nous happer de la première à la dernière minute. Une vision presque cartoonesque du phénomène mort-vivant qui a séduit des millions de téléspectateurs.
[nextpage title=”La crème du XXIe siècle”]
28 jours plus tard de Danny Boyle (2003)
Ça raconte quoi ?
Les membres d’un commando font irruption dans un laboratoire afin de libérer des chimpanzés soumis à diverses expériences. Mais dès leur libération, les animaux qui portent en eux un virus mystérieux, s’attaquent à leurs sauveurs. 28 jours plus tard, le mal s’est propagé à travers tout le pays et Londres n’est plus qu’une ville fantôme. C’est dans ces conditions que Jim se réveille de son coma et découvre une ville en proie à des contaminés assoiffés de violence.
Notre avis
Porté par un Cillian Murphy au sommet de son art, cette réalisation de Danny Boyle vaut vraiment le coup d’œil. Froid et sombre, le film nous narre une histoire réaliste, sous adrénaline. Au milieu de ce drame des temps modernes, le héros tente le tout pour le tout afin de survivre dans un milieu hostile où le danger rôde à chaque coin de rue. Sous ses airs de tragédie, 28 jours plus tard est également une ode aux films d’horreur et à la fin des sociétés modernes.
L’armée des morts de Zack Snyder (2004)
Ça raconte quoi ?
Le cauchemar ne se termine donc pas. Dès leur réveil, les habitants d’un petit quartier américain voient des morts-vivants défiler dans les rues et s’attaquer à tous les êtres vivants. Après avoir réussi à réchapper à ces êtres immondes, Ana Clark réussi à rejoindre un petit groupe de survivants dans un centre commercial. Elle retrouve alors André, sa femme, Michael, Kenneth et d’autres dont l’unique but est de survivre. Mais alors que la menace extérieure est grande, nos amis vont découvrir qu’il est parfois nécessaire de faire face aux peurs de chacun.
Notre avis
Premier long-métrage de Zack Snyder (300, Man of Steel), L’armée des morts est surtout un vibrant hommage au Zombie de George A. Romero. S’il bénéficie d’une image de meilleure qualité et surtout, d’effets spéciaux modernes, il reste également une réussite graphique. Doté d’une ambiance pesante et d’une plastique innovante, le film est donc le remake tant attendu par les fans de Romero. Maîtrisé de bout en bout, il est l’un des longs-métrages sur les zombies les plus appréciés.
Shaun of the Dead de Edgar Wright (2005)
Ça raconte quoi ?
C’est l’histoire de Shaun, 30 ans, qui ne fait pas grand chose de sa vie. Son temps libre, il le passe dans son appartement en mauvais état, dans le pub avec ses amis, ou avec Liz, sa petite amie. Cette dernière aimerait d’ailleurs qu’il commence à prendre des décisions et de l’ambition. Excédée, elle rompt. Mais pour Shaun, il est hors de question que l’amour de sa vie s’en aille comme ça. Retranché dans son pub préféré, il décide de tout mettre en oeuvre pour retrouver Liz, malgré les hordes de zombies qui déferlent dans Londres.
Notre avis
Le véritable OVNI de ce classement, c’est bien Shaun of the Dead. Réalisé par Edgar Wright, le film vaut surtout pour son incroyable fraîcheur et son approche totalement décomplexée du sujet. Le situations burlesques s’enchaînent les unes après les autres et on admire les talents d’acteur de Simon Pegg et de Nick Frost, totalement complémentaires. Drôle, satirique et bien évidemment violent, Shaun of the Dead est une parodie du film de zombies qui en est devenu un classique.
[REC] réalisé par Paco Plaza et Jaume Balagueró (2008)
Ça raconte quoi ?
Angéla est une jeune journaliste pour une chaîne de télévision locale. Elle dresse fréquemment le portrait d’hommes et de femmes du quotidien de la ville de Barcelone. Elle décide de s’intérésser aux Pompiers et réalise un reportage sur leur fonction hors du commun. Un soir, alors que la nuit est calme, une vieille dame réclame un secours urgent. En arrivant devant l’immeuble avec les soldats du feu, Angéla découvre des voisins très inquiets. Des cris stridents et effrayants ont été entendu dans tout l’immeuble. Ils finissent par entrer pour aller aider cette pauvre dame…
Notre avis
Réalisation espagnole, [REC] est une petite pépite du cinéma d’horreur. Tournée principalement en found footage (technique qui donne une dimension hyperréaliste ou du moins vériste au long-métrage), le film a reçu les éloges des critiques du monde entier. Haletant et très intelligent, [REC] propose surtout une nouvelle manière de concevoir et de consommer le film d’horreur. En plus de réussir à perturber le spectateur, le film trouve ses lettres de noblesse là où on l’attendait pas forcément. Sa dernière partie est, par ailleurs, exceptionnelle et d’une tension rarement atteinte auparavant.
Bienvenue à Zombieland de Ruben Fleischer (2009)
Ça raconte quoi ?
Columbus, un jeune homme introverti, invite une fille à passer la nuit chez lui. Mais au réveil, celle-ci s’est métamorphosée et est extrêmement agressive. Elle s’attaque alors à son hôte et tente de le dévorer. Columbus réussi à s’échapper et décide, depuis ce jour, de survivre dans des Etats-Unis dévastée par un virus. Il rencontre Tallahassee, Little Rock et Whichita et ils forment ensemble une petite bande. Trois défis se dressent devant eux : survivre, s’entendre et trouver des Twinkies pour Tallahassee.
Notre avis
Très apprécié à sa sortie, la réalisation de Ruben Fleischer est surtout d’une grande originalité. Premier véritable road-movie sur l’univers post-apocalyptique des morts-vivants, cette comédie d’action décomplexée vaut surtout pour ses personnages. Einsenberg est savoureux dans son rôle de jeune homme peureux, tandis que Woody Harrelson, à contre emploi, surprend. Bourré de références et de scènes cocasses, le film attend désormais sa suite, réclamée par les spectateurs depuis plusieurs années.
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