Passer au contenu

[Sélection] Cinq films de superhéros hors des sentiers battus

Le film de superhéros est devenu un genre à part entière au cinéma, et ses codes sont de plus en plus balisés. Mais certains petits films arrivent à se démarquer grâce à leur originalité.

Les superhéros font désormais partie intégrante de l’économie du cinéma. Les recettes engrangées au box-office par des œuvres comme Avengers, Aquaman ou Black Panther donnent littéralement le tournis, et dépassent bien souvent celle des autres blockbusters. Mais dans ce tourbillon parfois trop dense de sorties, les productions estampillées Marvel (Disney) et dans une moindre mesure DC (WarnerMedia) se taillent une énorme part du gâteau.

Ce succès provient d’une stratégie bien rodée. En atténuant la violence de certaines icônes emblématiques du comics, les studios ont pu élargir la cible de jeunes spectateurs potentiels et les suivre pendant de longues années. Et si la stratégie commerciale s’est avérée payante, elle a eu pour effet de créer des schémas narratifs parfois paresseux, qui n’ont pas toujours fait hommage à leur franchise. Fort heureusement, des œuvres comme Watchmen, The Dark Knight ou le dernier Spider-Man : New Generation ont su séduire un autre public.

Certaines histoires de héros plus originales et non rattachées à ces deux mastodontes de la BD, ont néanmoins pu aborder le sujet de manière plus originale. Ce fut par exemple le cas d’Incassable de M. Night Shyamalan, qui vient de refermer son arc narratif avec le récent Glass, sorti il y a peu. Kick-Ass, qui tournait ses personnages en dérision, a lui aussi connu un beau succès. Cette petite sélection vous propose d’en découvrir quelques autres, qui n’ont peut-être pas eu l’exposition qu’ils méritaient.

Chronicle

Sorti en 2012, la même année que The Avengers et The Amazing Spider-Man, Chronicle est considéré comme une belle surprise pour la critique et les spectateurs. Ce film réalisé par Josh Tranks raconte le destin de trois jeunes étudiants américains confrontés à une substance inconnue, qui leur confère des pouvoirs puissants. Mais au fur et à mesure qu’ils apprennent à les maîtriser, l’un d’eux comprend qu’il pourrait faire beaucoup plus que de simples farces.

Malgré son tout petit budget, cette relecture du film de super-héros fait mouche, notamment car elle tire le portrait intéressant d’une jeunesse constamment en quête de risque. D’abord filmé comme une comédie, le film se mue en un drame angoissant de façon plutôt fluide. Une dérive nettement plus crédible que certains héros en collant.

On l’appelle Jeeg Robot

Qui a dit que tous les super-heros étaient américains ? Certainement pas Gabriel Mainetti, qui a remporté le Prix du Jury au Festival du Film fantastique de Gérardmer avec On l’appelle Jeeg Robot. Cette plongée dans le monde de la petite pègre de Rome permet d’ajouter une dimension sociale quasiment inexistante au genre.

Poursuivi par la police, Enzo saute dans le Tibre et rentre en contact avec une substance radioactive. Cette dernière lui confère une force qui va l’aider dans ses activités criminelles, et attirer l’attention de la terrible Camorra. Mais elle va aussi le mener sur le chemin de la rédemption.

C’est dans son décalage constant entre des œuvres comme GomorraRomanzo Criminale et l’énième opus de Captain America que réside l’originalité du film. Si la structure narrative est un peu trop connue, on s’étonne parfois de voir le réalisme italien se mélanger si bien aux poncifs « marvelien ». Une fable qui fait un beau pied de nez à Hollywood et sa débauche d’effets spéciaux.

Super

Boudé par le public, peut-être pour sa ressemblance visuelle avec Kick-Ass, Super valait tout de même le détour. Réalisé par James Gunn, qui s’occupera par la suite des Gardiens de la Galaxie, ce long-métrage raconte lui aussi la genèse d’un lambda en héros. Délaissé par son épouse au profit d’un dealer vantard, Frank décide de remettre de l’ordre dans sa vie… Et dans sa ville ! Aidé par une vendeuse de BD, il s’inspire des comics de son enfance et crée l’Éclair Cramoisi, un justicier enrobé, mais énervé qui va rétablir l’ordre à grand coup de clé à molette.

Porté par un casting soigné composé de Rainn Wilson, Ellen Page, Liv Tyler et Kevin Bacon, cette comédie pratique un absurde assez réjouissant, en alternant rapidement entre douceur et violence. From Zero to Hero !

Scott Pilgrim Vs The World

Scott, 22 ans, est musicien dans un petit groupe de rock de Toronto. Un jour, il croise Ramona Flowers, et comprend que c’est l’amour de sa vie. Mais pour la conquérir, il devra combattre chacun de ses sept ex-petits copains. À travers ces affrontements, il va lui révéler son vrai courage et découvrir son histoire passée.

Scott Pilgrim n’est peut-être pas un film de superhéros à proprement parler, mais sa structure narrative le rapproche de ces derniers. Filmé comme un teen movie, il n’oublie pas non plus l’héritage de la bande dessinée (de Bryan Lee O’Malley) dont il est issu. En témoignent les nombreuses onomatopées qui sillonnent l’écran lors des phases d’action.

Très inspirée par l’univers du jeu vidéo, cette comédie sous forme d’odyssée enchaîne les références à la pop culture et trouve parfaitement sa place dans le reste de la filmographie d’Edgar Wright (qui s’est occupé de Hot Fuzz et Le Dernier Pub avant la fin du monde). Échec commercial lors de sa sortie, le long-métrage mérite pourtant le coup d’œil… Voire plus !

The Prodigies

Vu le succès du récent Spiderman : New Generation, pourquoi ne pas mettre un film d’animation ? Ça tombe bien, The Prodigies en est un, et se démarque par l’originalité du traitement de son scénario.

Doté de dons surhumains, le brillant chercheur Jimbo Farrar dirige une fondation pour enfants surdoués. Désirant ardemment trouver des prodiges comme lui, il invente un jeu en ligne très complexe pour les attirer. Il réunit cinq adolescents à New-York mais ces derniers sont sauvagement agressés. Se sentant trahis, ils décident de se venger. Jimbo est le seul à pouvoir les arrêter… Ou à se joindre à eux.

Si l’aspect visuel du film peut diviser, on apprécie la mise en scène très noire, qui respecte scrupuleusement le livre La Nuit des enfants rois (de Bernard Lenteric) dont il est l’adaptation. L’ensemble assume tellement sa radicalité qu’on en oublie que les personnages principaux ne sont pas réels. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

4 commentaires
  1. “Chronicle” et “Super” sont excellents ! 
    “Jeeg Robot” m’a déçu par son rythme un peu mollasson et “Scott Pilgrim” par son côté trop méta. 
    “La nuit des enfants rois” m’avait laissé un bon souvenir. Si le film est raccord, ça peut être sympa.

    Sinon, j’ajouterais “Defendor” avec Woody Harelson dans la liste, drôle et attachant, mais sans toutefois atteindre le niveau de folie de “Super”.

  2. Je ne suis pas trop d’accords avec leur remarques sur Prodigies personnellement… Le film est tout à fait correct, mais est quand même assez loin du livre. C’est pas aussi vicieux, malsain ou noir je trouve. Faudrait que je le relise et revois le film pour être bien sûr de mes propos, mais là comme ça, leur critique ne correspond pas au souvenirs que j’en ai.

  3. J’avais lu pleinde bonne critique sur Scott Pilgrim, finalement ce film m’a énormément déçu, je n’ai pas du tout accroché à l’histoire ni au style graphique

  4. Un film à rajouter sur la liste, un bijou Coréen assez méconnu “Psychokinesis” film coréen du réalisateur du “dernier train pour Busan”.

Les commentaires sont fermés.

Mode