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[Rétrospective X-Men] 50 ans d’histoire en accéléré

Les X-Men sont sans doute le groupe de super-héros le plus connu dans le monde, et la série la plus exploitée à la fois chez Marvel,…

Les X-Men sont sans doute le groupe de super-héros le plus connu dans le monde, et la série la plus exploitée à la fois chez Marvel, mais aussi en matière de produits dérivés. Jeux vidéo, jouets, merchandising divers, séries, films… À l’approche de la sortie en salles de X-Men : Apocalypse (le 18 mai), et pour mieux comprendre ce phénomène, le Journal du Geek vous propose de revenir sur la genèse de cette série.

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Il serait très difficile de faire un article exhaustif qui ne fasse pas 36 000 pages au sujet des X-Men. Nous avons donc choisi de revenir sur les moments clé de cette série, pour vous permettre de (re)découvrir son histoire, vieille de plus d’un demi-siècle. Créé en 1963 par les génies créatifs Stan Lee et Jack Kirby, X-Men nous narre les aventures d’un mutant télépathe et paraplégique (oui, c’est compatible. Aujourd’hui, on peut quasiment tout cumuler, comme boulanger-cosmonaute) nommé Charles Xavier, qui fonde une école pour jeunes surdoués. Cette dénomination n’est qu’un écran, puisqu’il recrute en fait des mutants, et les entraîne à combattre le mal et les injustices, dans le but idéaliste de permettre aux mutants et non-mutants de vivre en harmonie.

Mais qu’est-ce donc qu’un mutant, me demanderez-vous ? Il s’agit d’une personne comme les autres, si ce n’est qu’elle est née avec un gêne différent, lui conférant des capacités spéciales qui se manifestent généralement à l’adolescence. Là où vous avez très certainement eu une vilaine poussée d’acné à treize ans, un mutant lui, a découvert qu’il pouvait voler, ou que sa peau était indestructible. Ouais je sais, la vie est injuste.

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[nextpage title=”Alpha et Omega / Un travail d’équipe”]

Lee et Kirby le savaient, aucun gentil n’a d’intérêt sans un méchant au moins aussi puissant que lui. C’est ainsi que face à Xavier se dresse son ennemi le plus dangereux, Magneto. Mutant lui aussi, Magneto contrôle les champs magnétiques et ne veut pas la paix entre mutants et non-mutants. Persécuté dans son enfance, ayant perdu ses parents durant la Seconde Guerre mondiale, dans un camp de concentration, Erik Lehnsherr éprouve un mépris absolu pour l’homo sapiens et considère les mutants comme l’évolution de l’espèce humaine, le fameux « homo-superior ». En plus d’avoir sérieusement la rage contre l’humanité, il possède lui aussi son équipe de mutants, la confrérie des mauvais mutants, qui œuvrent telle une cellule terroriste. Et puisqu’il est loin d’être stupide, Magneto porte un casque qui neutralise les pouvoirs de Xavier. Ce qui, vu la portée des capacités de Xavier, évite ainsi que leur rivalité ne prenne fin sur une lobotomie un peu brutale. Et même si l’on suppose que Xavier ne se rabaisserait jamais à de telles pratiques, vu qu’il représente le bien, on comprend aisément la crainte de Magneto, et sa paranoïa sied totalement à sa personnalité de dictateur se cachant derrière une volonté de protéger « les siens ».

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L’équipe originale des X-Men se compose de Cyclops (Scott Summers) et ses rayons d’énergie venant de ses yeux et capables de tout ravager, Marvel Girl (Jean Grey), une télékynésiste surdouée, Beast (Henry « Hank » McCoy), un jeune scientifique à l’apparence simiesque, Iceman (Bobby Drake), capable de contrôler la glace, et Angel (Warren Worthington III), qui tient son surnom du fait qu’il possède des ailes dans le dos. À l’époque, Angel n’a pas encore rencontré Apocalypse et a toujours ses ailes de plumes, Beast n’a pas encore sa fourrure, Iceman ressemble à un bonhomme de neige assez grotesque et Cyclops est déjà relou.

L’équipe va vivre tout un tas d’aventures pendant quatre ans, avant que la série ne soit annulée par Marvel, faute de ventes convaincantes. Il faudra attendre 1975, le scénariste Len Wein et le dessinateur Dave Cockrum, pour voir la série renaître de ses cendres. Dans Giant Size X-Men #1, nous découvrons une nouvelle équipe, qui n’est alors plus constituée de jeunes étudiants américains, mais d’adultes venant des quatre coins du monde. Dirigée par Cyclops, cette équipe se compose de Thunderbird le Natif-Américain, Colossus le Russe, Banshee (le Hurleur) l’Irlandais, Sunfire le Japonais, Nightcrawler (Diablo) l’Allemand, Storm (Tornade) la Kényane, et celui qu’on ne présente plus, Wolverine le caribou… Pardon, le Canadien. Ça commence à faire du monde, déjà. Et il va en falloir, du monde, pour lutter contre les préjugés. Oui, car dans ce monde, l’humanité connait l’existence des mutants, et autant le dire tout de suite, ça ne se passe pas très bien. À cause de leurs différences, les gens les détestent, sont jaloux et en ont peur. Ça vous fait penser à quelque chose ? C’est normal.

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[nextpage title=”Le crime des crimes”]

Comme avec toutes les créations de Stan Lee, les X-Men ont plusieurs niveaux de lecture. Il serait réducteur de n’y voir qu’une bande d’ados cavaler en combi jaune tout en tentant de ne pas abuser de leurs pouvoirs. Là où Hulk était (en plus d’être une réimagination du mythe du Dr Jekyll) une métaphore sur l’arme atomique, au même titre que Godzilla, et où Spider-Man développait les concepts de la frustration et du rejet, le parallèle entre X-Men et le racisme anti-noirs est évident. D’ailleurs, les deux créateurs, Lee et Kirby, ne s’en sont jamais caché, allant même jusqu’à reconnaître que les deux figures emblématiques de ce comic book, le Professeur X et Magneto, représentaient respectivement Martin Luther King Jr. et Malcolm X. L’un cherchant à unir les peuples par la paix et la bienveillance, l’autre ayant un discours bien plus radical, mais non moins dénué de sens. Alors forcément, quand on voit qu’ils se sont inspirés de deux des plus grands défenseurs de la cause noire pour créer des personnages majeurs de leur comic book, on réalise tout le potentiel que peut avoir cette série. N’empêche, heureusement que Malcolm X ne s’appelait pas Malcolm Saucisse, parce que les Saucisse-Men, ça a tout de suite moins de cachet…

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À la fin des années 70, la série va passer entre les mains de John Byrne (pour les dessins) et du grand Chris Claremont (pour le scénario), qui va se prendre d’amour pour cette série et ses personnages, et lui faire vivre ses plus grands arcs scénaristiques. Des histoires comme le retour de Jean Grey possédée par le Phénix, une entité extraterrestre qui provoque des génocides dans l’espace, comme ça pour la déconne, les Sentinelles, des machines de plusieurs mètres de haut, qui traquent et tuent les mutants, ou encore l’île de Genosha, véritable camp de concentration pour mutants. Le parallèle avec le racisme, et particulièrement le nazisme et la haine de la différence ne cherche alors plus du tout à se cacher et la série prend alors un tout autre envol dans les années 80, époque à laquelle les X-Men vivront leurs aventures les plus mémorables. Entre la saga du Phénix Noir et Days of Future Past (très maladroitement adapté au cinéma dans le film portant le même nom), l’arrivée des Morlocks, ces mutants difformes vivant dans les égouts et qui vont un temps être menés par une Storm à la coupe iroquoise, on peut dire que Claremont a su proposer quelque chose de nouveau, de courageux et de fort.

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[nextpage title=”Génération Mortal Kombat”]

La popularité des X-Men est alors à son paroxysme et Marvel décide de lancer tout un tas de séries dérivées, telles que X-Factor, Alpha Flight ou encore New Mutants, et donne à Wolverine sa série perso. Dans les comic shops, des rayons entiers sont consacrés aux séries dérivées X-Men. Claremont a d’ailleurs contribué à développer, sans le vouloir, le concept de l’événement annuel estampillé X (non, pas celui de Canal +, grandissez, un peu), lorsqu’il a écrit Mutant Massacre en 1986 et Fall of the Mutants en 1988, deux énormes succès commerciaux, distillés sur plusieurs séries. Marvel décide alors que chaque année devra accueillir un crossover entre toutes les séries X. Le début de la fin, pour certains fans. Pour d’autres, du pain béni pour nourrir leur soif de mutants et d’histoires toujours plus poussées. Les années 80 vont aussi voir l’arrivée de personnages clé, tels qu’Apocalypse, Dents de Sabre, Mister Sinister, le producteur de télé extraterrestre Mojo, Kitty Pryde, Psylocke… C’est aussi à cette époque que naît Maitre Gims, comme quoi tout n’est pas à garder dans les années 80.

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Si Xavier avait quitté la terre pour aller vivre une aventure avec Lilandra, souveraine de l’Empire Shi’Ar et avait été remplacé, dans un coup de théâtre, par Magneto, il reviendra au début des années 90, pour s’occuper d’une des deux équipes de X-Men. En effet, tout ce beau monde commençant à prendre de la place, deux groupes sont formés et chacun hérite de son comic book. Malheureusement, tout ne va alors pas aussi bien dans les bureaux Marvel, ou des guerres de pouvoir vont pousser Chris Claremont à abandonner X-Men, après 16 ans de bons et loyaux services. La nouvelle génération, celle des Jim Lee, Whilce Portacio, Fabian Nicieza ou le controversé Rob Liefeld, entre alors en scène, et se fait la main sur plusieurs titres estampillés X avant que certains d’entre eux ne quittent Marvel pour fonder leur propre studio, Image Comics. Les crossovers annuels sont alors de plus en plus critiqués par les fans et une bonne partie du staff chez Marvel, mais comme ils continuent de rapporter des sacs complets de biffetons, les décideurs sont contents. Au niveau des personnages emblématiques créés dans les années 90, on peut noter Gambit, Cable et dans une moindre mesure, Bishop (que l’on a aperçu au cinéma sous les traits d’Omar Sy, qui malgré lui nous a proposé un Bishop anecdotique et totalement inutile).

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[nextpage title=”Pas de bug à l’horizon”]

Les années 2000-2010 vont quand à elles voir le retour de Chris Claremont dans l’univers X, ainsi que tout un tas de nouvelles séries dérivées. Claremont va d’ailleurs développer X-Men Forever, une série se plaçant dans un univers alternatif et reprenant directement là où il avait arrêté sa série lors de son départ en 1991, dans une sorte de « comment aurait été l’univers des X-Men si Chris Claremont n’était pas parti ? ». Malheureusement pour les fans, cette série sera de courte durée. Comme d’habitude, quand un truc fonctionne, il est essoré jusqu’à la dernière goutte d’eau. C’est ainsi que l’univers X se complexifie, jusqu’à devenir incompréhensible à quiconque arrêterait de suivre pendant six mois, que que nombreux personnages meurent tandis que d’autres reviennent à la vie, essorant progressivement le peu d’âme qu’il restait des origines de cette série. De plus, X-Men souffre d’un des gros problèmes des comics Marvel d’aujourd’hui, c’est que pratiquement aucuns des personnages morts ne le restent vraiment. Dès lors, tout l’aspect dramatique est perdu et une série X-Men sans aspect dramatique, ça n’est plus vraiment une série X-Men… Quoi qu’il en soit, les X-Men ont encore de bien belles années devant eux, tant sur papier que sur les différents écrans sur lesquels on peut les voir en nombre.

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4 commentaires
  1. Très bonne synthèse.
    Mais pas sûr qu’avec les Inhumains qui arrivent en force que les X-men aient encore de beaux jours devants eux.
    J’ai plus l’impression qu’ils meurent a petit feu, d’ailleurs quels arcs narratifs retenir depuis 15 ans?

  2. Euh, le dernier gag, juste si on parle de Tornade, on parle pas d’une Afro-américaine (Afro déja sur) ? Après je suis pas spécialiste des X-men, mais je pense qu’il y à d’autre personnage qui ne sont pas américains et de couleurs, si ce n’est même de couleur imaginaire…

    1. Le dernier gag parle bien de la création de la première équipe X-Men, par Lee et Kirby, pas de celle de 75 par Claremont et Byrne. Donc en effet, c’est bien une équipe toute blanche.
      Il aura fallu attendre 12 ans pour voir un peu de diversité ethnique dans les X-Men. Un comble pour une série fondée sur les bases de la lutte contre le racisme et la discrimination.

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