Il serait très difficile de faire un article exhaustif qui ne fasse pas 36 000 pages au sujet des X-Men. Nous avons donc choisi de revenir sur les moments clé de cette série, pour vous permettre de (re)découvrir son histoire, vieille de plus d’un demi-siècle. Créé en 1963 par les génies créatifs Stan Lee et Jack Kirby, X-Men nous narre les aventures d’un mutant télépathe et paraplégique (oui, c’est compatible. Aujourd’hui, on peut quasiment tout cumuler, comme boulanger-cosmonaute) nommé Charles Xavier, qui fonde une école pour jeunes surdoués. Cette dénomination n’est qu’un écran, puisqu’il recrute en fait des mutants, et les entraîne à combattre le mal et les injustices, dans le but idéaliste de permettre aux mutants et non-mutants de vivre en harmonie.
Mais qu’est-ce donc qu’un mutant, me demanderez-vous ? Il s’agit d’une personne comme les autres, si ce n’est qu’elle est née avec un gêne différent, lui conférant des capacités spéciales qui se manifestent généralement à l’adolescence. Là où vous avez très certainement eu une vilaine poussée d’acné à treize ans, un mutant lui, a découvert qu’il pouvait voler, ou que sa peau était indestructible. Ouais je sais, la vie est injuste.
[nextpage title=”Alpha et Omega / Un travail d’équipe”]
L’équipe originale des X-Men se compose de Cyclops (Scott Summers) et ses rayons d’énergie venant de ses yeux et capables de tout ravager, Marvel Girl (Jean Grey), une télékynésiste surdouée, Beast (Henry « Hank » McCoy), un jeune scientifique à l’apparence simiesque, Iceman (Bobby Drake), capable de contrôler la glace, et Angel (Warren Worthington III), qui tient son surnom du fait qu’il possède des ailes dans le dos. À l’époque, Angel n’a pas encore rencontré Apocalypse et a toujours ses ailes de plumes, Beast n’a pas encore sa fourrure, Iceman ressemble à un bonhomme de neige assez grotesque et Cyclops est déjà relou.
L’équipe va vivre tout un tas d’aventures pendant quatre ans, avant que la série ne soit annulée par Marvel, faute de ventes convaincantes. Il faudra attendre 1975, le scénariste Len Wein et le dessinateur Dave Cockrum, pour voir la série renaître de ses cendres. Dans Giant Size X-Men #1, nous découvrons une nouvelle équipe, qui n’est alors plus constituée de jeunes étudiants américains, mais d’adultes venant des quatre coins du monde. Dirigée par Cyclops, cette équipe se compose de Thunderbird le Natif-Américain, Colossus le Russe, Banshee (le Hurleur) l’Irlandais, Sunfire le Japonais, Nightcrawler (Diablo) l’Allemand, Storm (Tornade) la Kényane, et celui qu’on ne présente plus, Wolverine le caribou… Pardon, le Canadien. Ça commence à faire du monde, déjà. Et il va en falloir, du monde, pour lutter contre les préjugés. Oui, car dans ce monde, l’humanité connait l’existence des mutants, et autant le dire tout de suite, ça ne se passe pas très bien. À cause de leurs différences, les gens les détestent, sont jaloux et en ont peur. Ça vous fait penser à quelque chose ? C’est normal.
[nextpage title=”Le crime des crimes”]
À la fin des années 70, la série va passer entre les mains de John Byrne (pour les dessins) et du grand Chris Claremont (pour le scénario), qui va se prendre d’amour pour cette série et ses personnages, et lui faire vivre ses plus grands arcs scénaristiques. Des histoires comme le retour de Jean Grey possédée par le Phénix, une entité extraterrestre qui provoque des génocides dans l’espace, comme ça pour la déconne, les Sentinelles, des machines de plusieurs mètres de haut, qui traquent et tuent les mutants, ou encore l’île de Genosha, véritable camp de concentration pour mutants. Le parallèle avec le racisme, et particulièrement le nazisme et la haine de la différence ne cherche alors plus du tout à se cacher et la série prend alors un tout autre envol dans les années 80, époque à laquelle les X-Men vivront leurs aventures les plus mémorables. Entre la saga du Phénix Noir et Days of Future Past (très maladroitement adapté au cinéma dans le film portant le même nom), l’arrivée des Morlocks, ces mutants difformes vivant dans les égouts et qui vont un temps être menés par une Storm à la coupe iroquoise, on peut dire que Claremont a su proposer quelque chose de nouveau, de courageux et de fort.
[nextpage title=”Génération Mortal Kombat”]
Si Xavier avait quitté la terre pour aller vivre une aventure avec Lilandra, souveraine de l’Empire Shi’Ar et avait été remplacé, dans un coup de théâtre, par Magneto, il reviendra au début des années 90, pour s’occuper d’une des deux équipes de X-Men. En effet, tout ce beau monde commençant à prendre de la place, deux groupes sont formés et chacun hérite de son comic book. Malheureusement, tout ne va alors pas aussi bien dans les bureaux Marvel, ou des guerres de pouvoir vont pousser Chris Claremont à abandonner X-Men, après 16 ans de bons et loyaux services. La nouvelle génération, celle des Jim Lee, Whilce Portacio, Fabian Nicieza ou le controversé Rob Liefeld, entre alors en scène, et se fait la main sur plusieurs titres estampillés X avant que certains d’entre eux ne quittent Marvel pour fonder leur propre studio, Image Comics. Les crossovers annuels sont alors de plus en plus critiqués par les fans et une bonne partie du staff chez Marvel, mais comme ils continuent de rapporter des sacs complets de biffetons, les décideurs sont contents. Au niveau des personnages emblématiques créés dans les années 90, on peut noter Gambit, Cable et dans une moindre mesure, Bishop (que l’on a aperçu au cinéma sous les traits d’Omar Sy, qui malgré lui nous a proposé un Bishop anecdotique et totalement inutile).
[nextpage title=”Pas de bug à l’horizon”]
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Très bonne synthèse.
Mais pas sûr qu’avec les Inhumains qui arrivent en force que les X-men aient encore de beaux jours devants eux.
J’ai plus l’impression qu’ils meurent a petit feu, d’ailleurs quels arcs narratifs retenir depuis 15 ans?
Les saucisses mutantes, ça arrive bientôt…
https://plus.google.com/113106429402139130641/posts/SJ5gN9B8hvw
Euh, le dernier gag, juste si on parle de Tornade, on parle pas d’une Afro-américaine (Afro déja sur) ? Après je suis pas spécialiste des X-men, mais je pense qu’il y à d’autre personnage qui ne sont pas américains et de couleurs, si ce n’est même de couleur imaginaire…
Le dernier gag parle bien de la création de la première équipe X-Men, par Lee et Kirby, pas de celle de 75 par Claremont et Byrne. Donc en effet, c’est bien une équipe toute blanche.
Il aura fallu attendre 12 ans pour voir un peu de diversité ethnique dans les X-Men. Un comble pour une série fondée sur les bases de la lutte contre le racisme et la discrimination.