À chaque année son lot de belles ou mauvaises surprises. En 2024, les plateformes et les chaînes télévisées n’ont pas ménagé leur peine pour divertir leurs abonnés. Prime Video, Netflix, Disney+ et la nouvelle arrivante Max ont multiplié les propositions ambitieuses en tous genres. Retour sur les séries qui ont marqué l’année 2024.
True Detective : Night Country — le meilleur retour
Après cinq ans d’absence, True Detective était attendue au tournant. La série changeait de créateur pour explorer un territoire inconnu : l’Alaska et sa nuit perpétuelle. Il n’a pas fallu longtemps à Issa Lopez pour nous convaincre que l’estampille avait encore de belles heures devant elle. Cette saison, assurément plus féminine et féministe, s’empare des codes de ses aînées pour mieux les réinventer et servir une intrigue captivante à souhait. Jodie Foster brillait dans cette saison qui n’a pas hésité à nous glacer le sang à de nombreuses reprises.
Est-ce qu’on regarde ? Oui, la saison s’y prête particulièrement.
The Ones Who Live — le spin-off dont on n’avait pas besoin
Six ans d’attente, de nombreuses théories et une promotion dantesque… et un retour aux allures de pétard mouillé. En 2024, Rick Grimes reprenait du service pour sa série consacrée sur AMC+. Dans la veine de Dead City et Daryl Dixon, The Ones Who Live entendait conclure les aventures de celui avec qui tout a commencé. Les retrouvailles de Rick et Michonne devaient être émouvantes et livrer de nombreuses informations sur la mystérieuse CRM. Finalement, hormis un épisode en huis clos d’une intensité rare, la série n’aura rien à raconter. Elle est rapidement tombée dans les travers des dernières saisons de la série, multipliant les raccourcis narratifs et les approximations. C’est poussif, anecdotique et on se dit que l’univers télévisuel devrait vraiment se résoudre à mourir pour de bon. Pas de chance, AMC va remettre le couvert en 2025 avec Daryl Dixon et Dead City.
Est-ce qu’on regarde ? Pour retrouver Rick et Michonne, mais c’est tout.
Mr. & Mrs. Smith — les espions qu’on aimait beaucoup
En février dernier, quelques jours avant la Saint Valentin, Prime Video offrait aux adorateurs de récit d’espionnage une relecture d’un classique des années 2000. Exit Angelina Jolie et Brad Pitt, Mr. & Mrs. Smith étaient incarnés par Maya Erskine et Donald Glover pour une série à mi-chemin entre la comédie romantique et le thriller nerveux. Si Prime Video avait toutes les chances de se vautrer, la série écrite par Francesca Sloane s’est démarquée par son écriture. En explorant l’intime, les coulisses de la vie d’espion, la série est parvenue à embrasser tout le ludisme de son point de départ. Plutôt qu’un déluge d’action, la production misait sur une esthétique soignée et une écriture élégante.
Est-ce qu’on regarde ? Oui, à la Saint-Valentin pour changer des comédies romantiques mielleuses.
Samuel — la plus belle nostalgie
Vous vous souvenez quand vous confiez vos secrets les plus intimes à un petit cahier ? Quand vous aviez des chaussures qui courent vite ? La série animée Samuel nous rappelle à un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, celui d’une enfance dans les années 90 / 2000. Au travers de ces épisodes d’un peu moins de trois minutes, la série racontait les tribulations d’un enfant de dix ans. Son animation minimaliste, sa bande originale et son écriture d’une simplicité déconcertante ont fait de Samuel un véritable phénomène sur les réseaux sociaux. La création Arte n’a pas tardé à s’illustrer parmi les productions du petit écran les plus vues du moment.
Est-ce qu’on regarde ? Oui. Mille fois oui.
Fallout — la meilleure catastrophe
Les premières images n’étaient pas très encourageantes, les antécédents d’Hollywood en matière d’adaptation de licences vidéoludiques n’avaient rien de rassurant. Pourtant, en 2024, Prime Video a prouvé qu’avec les bons ingrédients, série et univers de jeux vidéo pouvaient être un cocktail détonnant. La catastrophe nucléaire de Bethesda a fait éclore un véritable cataclysme télévisuel, des plus plaisants. De sa direction artistique à sa mise en scène en passant par son écriture soignée, mais non moins ludique, l’adaptation de Fallout s’est illustrée comme un exemple à suivre pour l’industrie. Comme The Last of Us avant elle, en moins dramatique, la création de Geneva Robertson-Dworet et Graham Wagner a été une occasion de mettre en lumière des franchises emblématiques. La saison 2 est attendue de pied ferme par les spectateurs, et une immense majorité de la rédaction.
Est-ce qu’on regarde ? Oui, et après, on joue à Fallout : New Vegas pour anticiper les chemins empruntés par la saison 2.
From — la série que l’on n’attendait pas
Très discrète pour sa saison 1 et 2, From a profité de l’ajout de Paramount+ au catalogue des offres Canal+ pour construire sa légende en 2024. Alors que la saison 3 débutait sa diffusion outre-Atlantique, la série à mi-chemin entre Lost et Under the Dome rencontrait enfin son public hexagonal. Avec l’histoire de son village coupé du monde et ses créatures effrayantes qui terrorisent les habitants une fois la nuit tombée, la création de John Griffin nous happe dès les premiers instants. La distribution n’est pas étrangère à ce succès, à commencer par un Harold Perrineau captivant en shérif de fortune qui doit assurer la sécurité de ses compères. Addictif…
Est-ce qu’on regarde ? Oui, mais pas trop tard, sinon gare aux cauchemars.
Zorro — le coup d’épée dans l’eau
Jean Dujardin en Zorro. A priori, la série coproduite par France Télévisions et Paramount+ devait nous plaire. Son apparition éclair dans la peau du justicier pour Platane avait prouvé que l’acteur était de taille à enfiler le costume. Néanmoins, on pouvait craindre que l’humour absurde porté en étendard dans les bandes-annonces n’entrave le ludisme de cette série. La tête à toto pour Don Diego qui ne parvient jamais à donner corps à ses enjeux. Pourtant, certains ingrédients sont là, notamment concernant l’artisanat de cette série qui n’a rien à envier à Hollywood. Dommage que l’écriture ne soit pas aussi savante, qu’elle ne touche que très rarement sa cible.
Est-ce qu’on regarde ? Il ne vaut mieux pas la comparer à l’incroyable film de Martin Campbell.
Arcane saison 2 — l’adaptation magique
Après avoir mis tout le monde d’accord en 2021, Netflix remettait le couvert cette année pour la saison 2 d’Arcane. Toujours avec Fortiche aux commandes, la série inspirée de l’univers League of Legends prouve qu’un bel écrin peut nous faire oublier les quelques faiblesses narratives. Plus ambitieuse, plus effrénée (trop parfois), mais surtout toujours aussi efficace, Arcane est sans nul doute ce que Netflix a offert de mieux cette année. Le voyage est terminé, mais grand dieu qu’il était bon.
Est-ce qu’on regarde ? Oui, pour en prendre plein les yeux.
Star Wars : The Acolyte — la série qui promettait de grandes choses
Embourbée dans une licence trop dense, une chronologie qui ne met pas tout le monde d’accord, Star Wars faisait le choix éclairé d’explorer la Haute République avec The Acolyte. Ce nouveau contexte, jamais exploré sur nos écrans, devait être une occasion de faire souffler un vent de fraicheur sur l’écurie. Si le sujet fait encore débat, même au sein de la rédaction, force est d’admettre que la série n’a pas tenu sa promesse. Il y a quelques belles idées, mais la série est rapidement retombée dans les schémas éculés de ses aînées. On aura aimé Sol incarné par Jung-jae Lee, Qimir par Manny Jacinto, u peu moins le parcours de Mae (Amanda Stenberg) qui sentait beaucoup le réchauffé.
Est-ce qu’on regarde ? Oui, pour découvrir si la série méritait toute cette haine.
Knuckles — celle qu’on a déjà oubliée
Peu à peu, les adaptations de jeux vidéo sont en passe de détrôner les super héros… Mais est-ce là une raison pour répéter les erreurs de Marvel ? Fier du succès de ses longs-métrages Sonic, Paramount n’a pas tardé à succomber à l’appel du spin-off. C’est ainsi que le pauvre Knuckles s’est retrouvé propulsé à la tête d’une série bouche-trou. Faire de ce personnage le mariole d’une comédie sans queue ni tête n’est pas la meilleure stratégie pour préparer l’arrivée d’un nouveau film. Ce faux départ pour l’univers cinématographique du hérisson bleu est néanmoins amplement rattrapé par l’excellence de Sonic 3. Il ne reste plus qu’à espérer que Tails sera épargné d’un tel traitement.
Twilight of the gods — le plus gros plotwist
Quelques mois après la catastrophe Rebel Moon, en deux parties s’il vous plait, Zack Snyder n’était pas vraiment attendu comme le Messie sur Netflix. Le réalisateur n’a eu de cesse de décevoir, son dernier passage derrière la caméra aurait pu être un nouveau raté. Finalement, Twilight of the Gods nous a emporté là où ne l’attendait pas, dans les hautes marches de notre classement annuel. Avec cette série animée, on retrouve chez le papa de Watchmen ce que l’on aimait. En s’emparant de la mythologie nordique, Snyder accouche d’un divertissement divin et malin.
Est-ce qu’on regarde ? On ne pensait pas l’écrire à son sujet, mais Snyder a retrouvé sa fougue des premiers jours.
The Boys saison 4 — le plus beau doigt d’honneur
Pour les spectateurs qui n’avaient pas compris la critique acerbe d’une Amérique post-Trump que représente sa série, Eric Kripke mettait les potards à fond en 2024. The Boys est devenue plus sanglante et cinglante, s’inspirant d’un contexte politique complexe pour faire éclore une saison de tous les superlatifs. Dans la forme comme dans le fond, la production Prime Video a prouvé qu’elle était ce qui était arrivé de mieux aux superhéros depuis un moment. Alors même que l’on pouvait craindre que l’enthousiasme ne s’essouffle, la saison 4 a repoussé les limites pour nous surprendre toujours plus.
Est-ce qu’on regarde ? Quelle question !
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