Mais tout d’abord nous voulons tuer dans l’œuf une idée reçue qui a du mal à disparaître. Un vélo à assistance électrique est un vrai vélo qui réclame un effort physique certes moins important qu’avec une monture classique, mais réel. Le mot assistance a son importance. Il ne faut pas s’assoir et appuyer sur une gâchette pour avancer. Il faut pédaler pour que le moteur électrique entre en action. Ceci étant dit, avançons.
Le cadre législatif
Un VAE est encadré par la loi. L’assistance électrique se coupe au-delà des 25 km/h. Il est bien entendu possible d’aller plus vite, mais pour cela il faudra faire chauffer vos muscles. Cet arrêt intervient aussi lorsque vous arrêtez de pédaler. Un Vélo à assistance électrique embarque aussi un moteur dont la puissance est limitée à 250 W. Des catadioptres doivent prendre place sur les roues et sur les pédales tout comme un éclairage efficient et une sonnette. Hors agglomération, un gilet de haute visibilité est aussi obligatoire. S’il remplit ces conditions, il sera considéré comme un vélo classique à tous les points de vue : règles de circulation (droit d’utiliser les pistes cyclables par exemple), équipement du cycliste (pas de casque ou de gants obligatoires bien que nous vous conseillons ces éléments de sécurité), assurances (vous avez une couverture de base avec votre assurance habitation, mais rien de vous empêche de souscrire une offre spécifique notamment pour le vol)…
Il existe aussi des vélos dont l’assistance pousse jusqu’à 45 km/h. On parle de Speedelec ou de Speedbike. Il s’agit encore d’un petit marché en France. Il faut savoir que ce type de vélos est plus ou moins considéré comme un cyclomoteur. Ils doivent être immatriculés et assurés. L’ensemble de leurs composants ont une homologation spécifique et le cycliste doit obligatoirement être casqué. Impossible avec un Speed d’emprunter les pistes cyclables ou encore de brûler les feux rouges comme il est possible de le faire à Paris par exemple en présence d’un panneau spécifique.
Un vélo à assistance électrique pour quoi faire ?
Avant d’aller plus loin, vous devez définir quels usages vous aurez de votre futur VAE. Sera-t-il uniquement utilisé en ville par exemple pour faire le trajet domicile / travail ou est-ce que vous ne vous interdisez pas des sorties au long cours le weekend ? Est-ce que vous effectuerez des trajets multimodaux en empruntant les transports en commun ? Disposez d’un local à vélo sécurisé ou votre vélo devra dormir dehors ? Et dans ce local aurez-vous accès à une prise de courant pour recharger sa batterie ? Les réponses à ces questions vous mèneront logiquement à choisir le modèle le plus adapté, mais n’hésitez pas à demander conseil aux professionnels. Ainsi, si vous ne pouvez pas faire recharger votre vélo chez vous ou s’il doit stationner dehors, évitez les modèles où la batterie n’est pas extractible. Pour une utilisation multimodale ou si votre ascenseur est particulièrement petit, un vélo pliant peut être une solution viable. Pour de petits trajets quotidiens, disons de moins de 10 km, une grosse batterie, on dépasse aujourd’hui les 600 Wh, ne sera pas vraiment utile : elle gonfle le prix du VAE et l’alourdit. Finalement beaucoup de bon sens…
Les différents types de moteurs et de batteries
Logiquement, le moteur est le cœur de votre futur vélo à assistance électrique. Il se définit par sa puissance qui est légalement limitée à 250 W, son couple exprimé en newton-mètre qui va de 25 à 100 Nm et encore son positionnement. On trouve des moteurs intégrés au moyeu du vélo c’est-à-dire au centre du vélo. Cela peut être à l’avant comme sur les VanMoof ou à l’arrière comme le Cowboy. Cette architecture est plus simple à intégrer et présente moins de perte, car l’assistance n’interfère pas avec la transmission du vélo. Autre possibilité, les moteurs centraux qui sont souvent considérés comme plus haut de gamme. Ces moteurs sont plus coupleux et l’assistance qu’il propose se montre souvent plus précise et douce grâce à des capteurs mieux gérés. En revanche, leur intégration nécessite des cadres spécifiques, chaque moteur ayant des entraxes de fixation différents en prime.
Les batteries des VAE récents s’appuient aujourd’hui sur la technologie Lithium Ion. L’élément le plus important est leur capacité qui va directement dicter l’autonomie de votre vélo. Aujourd’hui chez Bosch par exemple la plus grosse batterie affiche une capacité de 625 Wh de quoi parcourir plus de 100 km en ville. Il s’agit d’un élément relativement lourd, plus de 3,5 kg par exemple pour une batterie Bosch PowerTube 625 Wh, dont le positionnement sur le vélo peut directement impacter l’équilibre et le centre de gravité de celui-ci. La tendance actuelle va vers l’intégration. Des VAE voient ainsi leur batterie totalement dissimulée dans le cadre du vélo. On trouve bien entendu encore des batteries externes fixées au cadre ou au niveau du porte-bagages. Certains parviennent à intégrer batterie et moteur dans le moyeu du vélo à l’instar de ce que propose le Gogoro Eeyo 1s.
Les aides pour réduire la facture
Depuis cet été vous pouvez bénéficier de la Prime à la Conversion, une aide non négligeable puisqu’elle peut atteindre la somme de 1 500 €, mais il faudra pour en bénéficier se séparer de votre voiture thermique. Autre condition, celle-ci doit avoir été immatriculée avant 2006 pour une essence et avant 2001 pour une diesel.
Bien entendu les aides locales demeurent au programme. Elles varient forcément en fonction de votre lieu d’habitation. Prenons l’exemple de l’Île-de-France. Pour l’achat de VAE et de ses accessoires, vous pouvez bénéficier d’une aide représentant jusqu’à 50 % du prix d’achat dans la limite de 500 € (600 € pour un vélo cargo à assistance électrique). La ville de Paris propose quant à elle une aide fixée à 33 % du prix d’achat du vélo dans la limite de 400 €. Intervient ensuite le bonus écologique national qui va venir doubler l’aide reçue de la part d’une collectivité territoriale, mais avec cette fois des conditions de revenus : votre revenu fiscal de référence ne doit pas dépasser les 13 489 €. A priori ces aides sont cumulables. À vos calculettes donc.
En Région parisienne : trois dispositifs cumulables
En première ligne face à la problématique de l’engorgement des routes et des transports en commun, les grandes villes sont les premières à encourager leurs administrés à opter pour le vélo électrique. A Paris – qui revendique environ 1000 km d’itinéraires cyclables, trois dispositifs se superposent :
- une aide de la Ville de Paris fixée à 33% du prix d’achat HT et plafonnée à 400€ ;
- une aide de la Métropole du Grand Paris de 500€ maximum pour le remplacement de son ancien véhicule thermique par un VAE ;
- une prime à l’achat d’Île-de-France Mobilités correspondant à 50% du prix dans la limite de 500€.
En région parisienne, le territoire de Grand Paris Seine Ouest propose également une subvention de 200€, et ce montant est doublé par les villes de Boulogne-Billancourt, Meudon et Sèvres, tandis que Chaville propose une aide supplémentaire de 250€ pour l’achat d’un second VAE. D’autres communes franciliennes proposent des dispositifs similaires (250€ à Bougival, jusqu’à 500€ à Rueil-Malmaison).
Des dispositifs différents selon les métropoles
Plusieurs régions proposent des aides à l’achat d’un VAE : on parle d’éco-chèque mobilité en Occitanie (200€), d’une subvention réservée aux abonnés du réseau Aléop en Pays de la Loire (100€ pour un VAE, 200€ pour un vélo pliant) et d’une prime correspondant à 25% du prix du vélo électrique en Corse dans la limite de 500€. A Marseille, c’est le Département des Bouches-du-Rhône qui pilote un dispositif plafonné à 400€. Mais ce sont majoritairement des intercommunalités qui subventionnent l’acquisition d’un vélo à assistance électrique :
- la Métropole de Lyon va jusqu’à 50% du prix d’achat (500€ maximum) ;
- la Métropole Rouen Normandie subventionne à hauteur de 30% du prix d’achat (300€ maximum) ;
- la Métropole Nice Côte d’Azur et Angers Loire Métropole se limitent à 25% (200€ maximum) ;
- Toulouse Métropole propose 250€ pour les particuliers au revenu fiscal de référence inférieur à 18 800€, 200€ au-delà ;
- Bordeaux Métropole et Nantes Métropole accordent une subvention de 100€, sous condition de ressources à Bordeaux (quotient fiscal inférieur à 2200€) et doublée à Nantes pour les salariés des entreprises adhérentes au Pack Mobilité.
- La Ville de Caen assume seule une aide à l’achat d’un VAE de 25% du montant (250€ maximum). Par ailleurs, de nombreuses villes moyennes et communautés d’agglomération soutiennent l’acquisition d’un vélo électrique (Orléans, La Rochelle, Roanne, Blois, Épinal, Épernay, Nevers, Vannes, Arcachon, etc.).
Le Prime à la conversion / Bonus ecologique
La loi climat intègre une mesure de soutien à l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE). Le décret paru le 25 juillet comprend ainsi une aide pouvant se monter à 40 % du prix d’achat, avec un plafond fixé à 1.500 €. Pour pouvoir prétendre à la somme maximale, il faut jeter son dévolu sur un modèle à 3.250 €, un prix qui n’est pas incongru pour des modèles haut de gamme.
Attention, cette aide est liée à la prime à la casse d’une vieille voiture : pour pouvoir toucher la somme, il faudra donc mettre au rebut sa voiture polluante. Les automobilistes qui préféreront une voiture à un VAE pourront obtenir de leur prime à la casse un bonus pouvant aller jusqu’à 6.000 €, une somme réduite de 1.000 € depuis le 1er juillet. Là aussi, un critère de prix est retenu : pour décrocher la somme maximale, le véhicule électrique retenu devra coûter moins de 45.000 €.
Notre sélection de 6 vélos à assistance électrique pour affronter la ville sans se tromper !
VanMoof S3 – Le précurseur
La marque batave a véritablement bouleversé le marché du VAE urbain avec son modèle économique basé uniquement sur la vente directe et ses vélos qui ont très rapidement joué la carte du design ultra épuré et de la connectivité. Aujourd’hui nous retrouvons le S3 et le X3 plus maniable et plus compact. Ils sont pensés pour une utilisation urbaine grâce à leurs solutions antivol, mais leur batterie n’est pas amovible.
Cowboy – Le plus vif
Avec son look de fixie, le Cowboy débarque dans une quatrième mouture encore plus aboutie. En effet, votre smartphone et l’application de la marque belge sont encore plus au cœur de l’utilisation du VAE. Il servira en effet de compteur et pour cela il peut être directement fixé sur la potence grâce à un système co-développé avec le spécialiste QuadLock. Le Cowboy 4 est un vélo vif très à l’aise lorsqu’il s’agit de se glisser dans la circulation grâce à son guidon étroit.
Cannondale Adventure Neo 3 – Un charmeur
Pour un tarif très raisonnable pour un VAE équipé d’un moteur central Bosch avec un batterie de 400 Wh capable de lui procurer jusqu’à 120 km d’autonomie, le Cannondale Advendure Neo 3 dispose d’un cadre à enjambement bas qui est très agréable dans le cadre d’une utilisation urbaine, car il permet de descendre et de monter sur la selle très facilement. Pour le confort, pas de souci à se faire grâce à une fourche télescopique et à une tige de selle suspendue.
Moustache Lundi 27 – La légende
Chez Moustache, le Lundi est un modèle emblématique qui connait depuis son lancement il y a plus de dix ans un énorme succès. Difficile de ne pas en croiser un sur sa route en traversant une grande ville. Le vélo a considérablement évolué cette année avec l’arrivée d’une batterie intégrée et de roues de plus grand diamètre pour une plus grande stabilité. Pour autant, les lignes intemporelles ne changent pas. On pense notamment au phare avant fixe au niveau du tube de direction.
Nakamura E-SUMMIT SUV – Le juste prix
La marque de vélo de la chaine Intersport lance le E-SUMMIT SUV un VAE très polyvalent comme son nom l’indique. En effet, il se montrera à l’aise sur vos parcours urbains grâce à sa géométrie étudiée et à son confort pullman mais il ne sera pas contre des promenades dominicales en forêt ou sur un chemin de halage. Il s’appuie sur un moteur central maison délivrant un couple de 80 Nm et un écran de contrôle connecté en Bluetooth à une application. Le tout pour un prix plutôt intéressant.
Angell Bike – La french touch
L’Angell Bike désormais proposé en version /S pour les personnes mesurant moins de 1 m 70 est une aventure très française rassemblant de nombreux savoir-faire à commencer par Ora Ïto le célèbre designer qui à l’origine des lignes uniques du vélo. Original, mais pas que du point de vue esthétique, car l’Angell Bike est aussi un concentré de technologies symbolisées par de nombreuses fonctions connectées et un écran tactile intégré.
Acheter à partir de 2860 euros
En conclusion
Aujourd’hui les différentes marques de vélos à assistance électrique proposent de très nombreux modèles, une offre qui vous permettra sans doute de trouver chaussure à votre pied. Les six vélos que nous évoquons ne sont qu’une sélection de modèles que nous avons essayés. Il y a sans doute d’autres VAE équivalents, peut-être meilleurs même ou moins chers, mais nous pouvons affirmer qu’avec eux vous ne serez pas déçus. Nous avons volontairement écarté les vélos d’entrée de gamme qui se montrent trop souvent déceptifs dans la durée, mais aussi les merveilles proposées sur le marché à plus de 4 000 €.
Pour vous accompagner dans votre achat, nous avons établi quelques idées de base en préambule de ce dossier. Il faut prendre en compte votre utilisation, le lieu de parcage de votre future acquisition et bien entendu votre budget ou encore du canal de distribution si par exemple vous voulez absolument essayer votre monture avant de l’acheter. Il sera donc difficile pour nous de vous dire à coup sûr que tel vélo est fait pour vous d’autant plus qu’il y aura toujours une part d’irrationnel. Vous pouvez craquer pour le design d’un modèle qui vous plaira tant que vous serez prêt à faire quelques concessions.
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Je crois qu’on n’a pas le même budget pour un vélo.
1800€ le moins cher ?
Les citadains sont-ils tous très riches ?
Un bon business le Vae +de 2000€ c’est le prix d’un cyclomoteur 49cm3 45km/h pffff.
“on dépasse aujourd’hui les 600 Wh, ne sera pas vraiment utile” => faut vraiment ne s être pas renseigner sur le sujet pour sortir une connerie pareil. Batterie plus grosse = autonomie plus grosse = moins de charge = moins d usure sur le long terme ….
Le Angel Bike, sérieux ? Vous l’avez “vraiment” essayé ???
Personnellement, cet article a conforté mon choix de VAE. Maintenant j’ai plus qu’à l’expérimenter et j’espère en être ravie…à voir.