S’ils attendent encore d’être solennellement invités à rejoindre le Marvel Cinematic Universe, les X-Men passent par la petite porte avec une série d’animation sur Disney+. En attendant que la firme officialise la mise en chantier d’un nouvel film consacré aux élèves du Professeur Xavier, X-Men ’97 joue la carte de la nostalgie en offrant une suite à la série d’animation diffusée entre 1992 et 1997. Sous l’impulsion de Beau DeMayo, il s’agit de poursuivre le voyage initié plusieurs décennies plus tôt. Mais la magie fonctionne-t-elle toujours ? Voici notre avis après deux épisodes.
De quoi ça parle ?
Charles Xavier est mort. Le professeur a été tué par un bureaucrate anti-mutant et laisse derrière lui une équipe de justiciers aux dons hors du commun. Rapidement, un nouveau leader se démarque : Scott Summers est tout désigné pour prendre sa suite. Mais alors que le futur père de famille prend ses marques à la tête du groupe, la situation prend un tournant inattendu. Avant de mourir, Charles Xavier a nommé son ennemi Magneto à la tête des X-Men.
Nostalgie en mutation
Hollywood est en manque d’inspiration. Depuis plusieurs années, l’industrie cinématographique et télévisuelle multiplie les productions dérivées et les redémarrages de ses licences emblématiques. Chez Disney, nombreux sont les projets reposant sur un succès d’antan, qu’il s’agisse d’offrir une version live-action d’un classique d’animation ou une suite à une saga déjà longue de onze opus au cinéma. Marvel, qui continue d’étendre son univers dédié aux super-héros, a d’ailleurs construit plusieurs de ses productions à destination du petit écran sur cette base. Les séries WandaVision ou encore Falcon et le Soldat de l’Hiver n’avaient d’autre ambition que de préparer le terrain pour des longs métrages au cinéma. What if ? exceptée, toutes les séries produites sous la bannière Marvel s’inscrivent dans la nouvelle saga du multivers, participant parfois malgré elles à la construction d’une intrigue plus large.
Avec X-Men ’97, l’approche est assez différente. En attendant que les personnages puissent réellement profiter des retombées du rachat de la Fox, et intégrer le MCU, la Maison des Idées leur offre un retour sur le devant de la scène grâce au redémarrage de la série animée du siècle dernier. Sous la direction de Beau DeMayo, qui a travaillé sur Moon Knight, il s’agit de conserver la même approche et la même esthétique. L’objectif est ainsi moins de réinventer la recette que de s’imposer comme une madeleine de Proust. Et ça marche !
Dès que le générique retentit, le visionnage prend immédiatement des allures de samedi matin sur France 2, avec un bol de céréales et les yeux rivés sur une télévision qui grésille. Il faut d’ailleurs avouer que le recours à la version française s’impose comme une évidence, même si les voix historiques ne sont plus du voyage. Tout dans le procédé nous rappelle aux belles heures de l’animation super-héroïques, la même époque où Batman explorait un Gotham gangréné par le crime.
Toujours aussi efficace
Outre sa direction artistique, X-Men ’97 convoque les mêmes thématiques que son aînée. L’équipe de super-héros est singulière au sein de l’écurie Marvel. Tandis qu’Iron Man et Captain America sont vénérés par les humains, les élèves du professeur Xavier sont vus comme des monstruosités par leurs concitoyens. La série évolue ainsi toujours autour des notions d’altérité, de différence et de l’héroïsme. Les premiers épisodes poussent d’ailleurs les choses encore plus loin en forçant les deux factions mutantes à collaborer malgré leurs méthodes et leurs ambitions très différentes.
Mais la série d’animation ne se contente pas de s’adresser aux enfants devenus grands, elle convoque aussi des enjeux qu’elle s’était jusqu’ici gardée de faire intervenir. Lorsque Jean Grey découvre qu’elle est enceinte, elle doit choisir entre continuer à jour les super-héroïne ou s’enfuir avec Scott pour protéger sa progéniture. L’on retrouve toujours le versant profondément humain de la licence, qui confirme son statut de famille superhéroique la plus intéressante de l’estampille.
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