Le Sorcier Suprême semble être la pierre angulaire des nouvelles phases du Marvel Cinematic Universe. Alors que No Way Home ouvrait les portes du multivers, Doctor Strange avait pour vocation d’approfondir ces notions de réalités alternatives. C’est aussi l’occasion pour la maison des idées de s’essayer à un nouveau genre : celui de l’horreur.
Après le départ de Scott Derrickson, pour différends artistiques, Marvel recrute un maître en la matière : Monsieur Sam Raimi. Il faut dire que le cinéaste a fait ses classes dans le genre, avec sa saga Evil Dead. Cet amoureux des effets spéciaux sanglants va mettre tout son talent au service de cette aventure multiverselle.
S’il est plutôt dans la retenue, la majeure partie des scènes violentes se déroulent hors-champs, le cinéaste n’a pas pour autant tout à fait délaissé la tonalité gore qui fait sa réputation. Des globes oculaires arrachés, des corps démembrés ou en décomposition, le cinéaste ne lésine pas sur les éléments fantastiques et sanglants pour travailler son ambiance.
Le cahier des charges de la maison des idées n’est tout de même pas très loin, mais il semble avoir bénéficié d’une liberté inédite. “Je ne fais jamais ce que l’on me demande de faire.” Ça a le mérite d’être clair.
Lors d’une table ronde, à laquelle nous avons pu assister, Sam Raimi explique :
“J’ai eu beaucoup d’opportunités de m’éclater tout seul, avec des films indépendants, des films matures, des films de genre. C’est un exercice très différent. C’est l’épisode 27 d’une immense série que les fans suivent depuis 15 ans. C’est un travail très intéressant de récupérer ces personnages. Je ne les ai pas créés. Il s’agit de pousser les acteurs et les personnages de voir des versions alternatives d’eux-mêmes.”
Sam Raimi a bien compris qu’à l’inverse de sa trilogie Spider-Man, Doctor Strange in the Multiverse of Madness est façonné pour intégrer intégralement le MCU et son intrigue globale. Cela implique évidemment d’avoir une connaissance solide des arcs narratifs de la licence, mais aussi de maîtriser à la perfection la tonalité de la firme au logo écarlate. Il nous a néanmoins confié avoir voulu faire de son film, une œuvre accessible à tous qu’ils aient vu ou non les autres films du MCU.
“C’est l’occasion pour eux de découvrir qu’avec une modification mineure dans leur jeu, ils peuvent complètement changer leur personnage. Alors mon boulot n’a pas été de tout casser, mais simplement d’arriver sur un pont en construction et d’avoir à imaginer la portion suivante et passer le relais à un autre. C’est un peu comme si j’avais été nommé chef d’orchestre et que je devais diriger ces musiciens incroyables.”
Pas une évidence après l’épisode Spider-Man 3
Encore aujourd’hui, la trilogie Spider-Man est considérée comme l’une des meilleures œuvres du genre. Le réalisateur est souvent mentionné comme le père d’une nouvelle vague de films de super-héros, qui a réussi à se démarquer par sa mise en scène et sa narration. Mais la réception de ces opus n’a pas toujours été bonne.
Après deux films acclamés par la critique, Sam Raimi a dû faire face à une vague de critiques acerbes lors de la sortie de Spider-Man 3. Un épisode plutôt compliqué à gérer pour le réalisateur, ce qui explique sans doute sa réticence à revenir derrière la caméra pour immortaliser les aventures d’un héros en cape et collants.
“Je sais que Spider-Man 3 n’a pas été autant aimé que les précédents. Je voulais vraiment me rattraper auprès des fans en faisant un Spider-Man 4. Mais je n’ai pas vraiment eu le temps de trouver un bon script à temps. A cette époque, Sony avait un calendrier très serré car la franchise était une vraie source de profit. Alors au moment d’enclencher la production, j’ai préféré passer mon tour et favoriser la mise en place du remake, qui était dans tous les cas au programme.
Ça fait mal quand le public n’aime pas le film, du moins autant que vous l’aimeriez. Je me considère un peu comme un artisan, donc je ne peux pas dire qu’ils n’ont pas compris le film. Ils n’ont pas aimé et je n’ai rien à quoi me raccrocher. C’est un échec et ça me donne envie de retourner dans mon studio pour faire mieux.”
Une partition très nostalgique
On le disait plus haut, la trilogie Spider-Man aura bercé l’enfance de millions d’amateurs de super-héros. Avant même que Marvel ne lance son MCU, le Peter Parker de Tobey Maguire déplaçait déjà les foules. Alors quand Sam Raimi a été annoncé à la réalisation de Doctor Strange in the multiverse of Madness, Marvel a forcément voulu miser sur la nostalgie. A défaut de faire appel à Tobey Maguire, le cinéaste a pu retrouver un compositeur qu’il connaît très bien.
Danny Elfman, musicien reconnu pour son œuvre dans le monde du 7e art, signe ici un hommage au travail de Michael Giacchino sur le premier volet, tout en insufflant son énergie tantôt lugubre, tantôt dramatique. Une recrue idéale pour le premier long-métrage un brin horrifique de la maison des idées.
“Oui j’étais très honoré de pouvoir travailler avec lui à nouveau, et chanceux qu’il soit disponible. Danny n’est pas simplement un bon compositeur, c’est un narrateur musical. Il sait exactement quand et comment faire entrer la musique. Il me dit souvent qu’il ne faut pas forcer le public, mais qu’il faut laisser le moment arriver avec la musique. Il faut toujours que je me mérite l’émotion, ne pas la forcer avec sa musique.”
Pour découvrir Doctor Strange in the Multiverse of Madness, c’est au cinéma que ça se passe. Le film est actuellement à l’affiche, et promet déjà de s’imposer comme un succès dans les salles obscures. Assez pour convaincre Sam Raimi de rempiler pour la suite ? Seul le temps le dira. On peut néanmoins affirmer sans sourciller que le cinéaste a pris son pied avec ce second volet des aventures de Doctor Strange.
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Un bon film que j’ai eu l’occasion de voir en 4 dx. C’est rare de regarder differents mondes dans un monde depuis ” inception” alors quand on peut on y cours. effet de la salle redonnant une autre dimention a l’histoire. Ce Marvel est empli de rebondissement. A chaque age sa salle. Les famille en salle de cine simple, pour les ado en 3 D, pour les curieux et les emotions “adrénalinés” en 4 dx. Vous aimé Marvels vous allez aimé Dr strange in the multivers of madness. LA sorciere rouge a ses raisons, leur monde en aura d’autres.