C’est pas de la vengeance, c’est une punition.
Créé par Gerry Conway et John Romita Sr., Le Punisher entre dans l’univers Marvel par la grande porte, en février 1972, en affrontant Spider-Man. Mais ce n’est pas un méchant comme les autres. D’ailleurs, techniquement, ce n’est même pas un méchant. Frank Castle, l’alter ego du Punisher, est un homme brisé mais déterminé à venger le meurtre de sa femme et de ses enfants, assassinés par la mafia lors d’un règlement de comptes dans un parc à New-York. Pas de bol pour les bad guys, Frank Castle est un ancien Marine, entraîné par les forces spéciales et formé aux différents arts du combat. Ses premières victimes ? Les responsables de l’anéantissement de sa vie, bien-sûr. Puis Castle décide de ne pas s’arrêter là et d’éradiquer par tous les moyens (meurtre, torture, kidnapping, menaces… j’en passe et des meilleures) toute forme de criminalité. C’est d’ailleurs pour cela qu’il affronte Spider-Man, ce dernier étant alors accusé du prétendu meurtre de Norman Osborn.
Pour l’époque, l’attitude de Castle est assez surprenante. On se retrouve avec un personnage qui n’agit pas du tout en répondant aux codes des super-héros mais qu’il est difficile de détester tant sa tâche est (dans le fond à défaut de l’être sur la forme) noble. Sans le savoir, les créateurs du Punisher vont créer une brèche dans le monde des comics… dans laquelle de nombreux personnages vont ensuite s’engouffrer.
Hyperviolence et comics code ? Ça va.
La popularité du Punisher dans les années 80 et le début des années 90 est telle qu’il se retrouve avec trois séries dédiées et apparaît même dans quelques jeux vidéo. Le plus célèbre, The Punisher, un jeu de baston édité par CAPCOM en arcade (et plus tard sur Megadrive), qui permet de l’incarner (aux côtés de Nick Fury) pour casser brutalement de la racaille. C’est d’ailleurs l’un des beat-them-all les plus violents et les plus réussis qui existent, encore aujourd’hui.
Pour en revenir au lien entre le Punisher et Daredevil, il faut se tourner vers Frank Miller, l’homme à qui l’on doit énormément de grandes choses, aussi bien chez Marvel que chez DC. C’est lui qui, lors de son run sur la série Daredevil, décide de mettre en parallèle le comportement radical de Castle à celui, plus modéré et empli de doutes, de Matt Murdock. Et concernant la seconde saison de Daredevil sur Netflix, il est évident que Castle va mettre Murdock face à ses doutes, le faisant s’interroger sur sa façon de faire et les raisons de ses choix. Verra t-on l’homme sans peur aller jusqu’à remettre sa foi en doute ? Le pauvre va avoir fort à faire, entre tenter d’arrêter le Punisher et jongler avec l’autre personnage clé de son univers, la belle Elektra.
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Les plus attentifs auront certainement souri lorsque, pendant un flash-back dans la première saison, Matt Murdock parle à Foggy de sa petite amie grecque. Pour ceux qui n’ont pas fait le rapprochement, il s’agit bien entendu d’Elektra Natchios, l’une de ses nombreuses conquêtes. Mais Elektra n’est pas juste une jolie grecque au corps sculptural. C’est avant-tout une tueuse experte, manipulant les saïs à la perfection et bottant du popotin de ninja comme vous vous curez le nez (c’est à dire régulièrement, et avec le petit doigt). Créée par Frank Miller (encore lui), elle est clairement ce qui est arrivé de mieux, et de pire, au pauvre Matt Murdock. Leur relation tumultueuse a poussé l’homme sans peur dans ses retranchements, et a généré une sorte de culte chez les fans, alors de plus en plus nombreux. À tel point que sa mort (et ne venez pas hurler au spoiler, c’est arrivé en avril 1982, la plupart d’entre-vous n’étaient sans doute même pas encore nés) a provoqué un tollé au sein des lecteurs, Marvel recevant même de nombreuses menaces de mort. Il faut dire qu’elle était quand même sacrément populaire. Il est d’ailleurs intéressant de noter que c’est en hommage à Elektra que les Tortues Ninja portent toutes des bandeaux rouges dans le comic book original, et que Raphael manie les saïs. L’hommage à l’œuvre de Miller va même plus loin, puisque le Foot Clan, qu’affrontent les Tortues Ninja, tient son nom du clan de la Main (The Hand, en anglais), qu’affrontent Daredevil et Elektra. Mais ce sera sans doute le sujet d’un prochain dossier. Pour l’heure, revenons-en à Elektra.
En plein dans le mille ?
Née prématurément lorsque sa mère est tuée, elle arrive dans ce monde par la violence, et ne connaîtra malheureusement pas grand chose d’autre. Formée aux arts martiaux dès son plus jeune âge, elle arrive à New-York avec son père à dix-neuf ans. C’est là qu’elle rencontre Matt Murdock à l’université, et qu’ils tombent tous les deux éperdument amoureux. L’année suivante, Elektra et son père sont kidnappés et Murdock échoue dans sa tentative de les secourir. Son père est alors abattu. Dévastée, elle part en Chine étudier les arts martiaux. C’est là qu’elle rejoint le clan de la Main, une secte d’assassins ninja, dont elle se détachera peu de temps après, avant de revoir Matt Murdock, entre-temps devenu Daredevil. Il va alors avoir bien du mal à décider comment agir, tiraillé entre son amour pour Elektra et son désir de justice lui hurlant que les méthodes de la belle aux cheveux d’ébène doivent la conduire derrière les barreaux. Leurs retrouvailles seront toutefois de courte durée, puisque lors d’un combat contre Bullseye, l’un des pires ennemis de Daredevil, Elektra meurt empalée par l’un de ses propres saïs. Et ce ne sont pas ses facultés de contrôle de l’esprit, limitées mais bien présentes dans le comic book, qui auront pu empêcher cette issue tragique.
Les voies du Seigneur sont comme ma petite sœur…
On peut s’interroger d’ailleurs sur le choix de Marvel et Netflix de ne pas reproduire le triangle de haine du comic book, préférant le Punisher à Bullseye. Notons qu’au départ, Bullseye était prévu (Jason « Tatane » Statham étant même pressenti pour le rôle), mais que la production a finalement pris un chemin différent. Toutefois, vu qu’Elektra est là, on peut imaginer sans prendre trop de risques qu’il fera son apparition dans la prochaine saison, ou dans le spin-off Defenders.
En attendant, Matt Murdock va avoir du pain sur la planche avec ces deux personnages, qui représentent autant de facettes plus ou moins cachées de la personnalité de l’homme sans peur et, si l’on extrapole, la nôtre : Le désir passionnel qui vous consume, que vous savez nocif mais vers lequel vous accourez, comme porté, et cette envie presque honteuse de faire cesser l’injustice, quelle qu’elle soit, de la façon la plus primaire possible. Matt Murdock va devoir affronter ses propres démons en plus de deux adversaires redoutables, mais au final ce n’est pas bien loin du combat que l’on mène tous, jour après jour, face à nos doutes, nos craintes et nos désirs…
En fait, les comics, c’est comme la vie, mais avec son slip par dessus son pantalon.
La seconde saison de Daredevil arrive sur Netflix le 18 mars.
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Alliés ou ennemis, dans tous les cas le dossier est inutile car la réponse EST dans la saison 2! Laissez les gens apprécier et découvrir par eux-mêmes!