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[On joue à des jeux de société – épisode 22] Soleil levant et nouilles chinoises

Le Japon, et plus généralement l’Asie, fascinent. Pour de multiples raisons d’ailleurs, mais ça n’est pas le sujet. Non, le sujet de la sélection de la semaine, ce sont les jeux dont la thématique, ou l’ambiance, puisent leurs racines en Asie. Voici une sélection de très jolis jeux, qui inspirent la paix et la bienveillance (excepté de dernier de la liste, qui lui inspire plutôt les coups de katana en travers de la figure, mais il en fallait bien pour tous les publics).

Kanagawa

Fiche d’identité
Auteurs : Bruno Cathala & Charles Chevallier
Illustratrice : Jade Mosch
Éditeur : Iello
Genre de jeu : Cartes, combo
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 2 à 4 / 10+ / 45 min
Date de sortie : Octobre 2016
Prix conseillé : 23€

Suivre l’enseignement du grand maître Hokusai et créer la plus belle et la plus longue estampe, tout en n’oubliant pas d’acquérir assez de peinture pour y parvenir, voilà ce que vous propose Kanagawa. Facile ? Ouais, c’est ça, ouais.

Si le principe de Kanagawa semble de prime abord assez simple, voir simpliste, il n’en est rien une fois que l’on a commencé à jouer. Chaque tour, chaque carte que vous allez ramasser, va vous exposer à un choix crucial. En effet, chaque carte permet soit d’améliorer votre estampe, soit de récupérer les bonus nécessaires à votre progression. Mais pas les deux. Ce sera toujours soit l’un, soit l’autre. Prendrez-vous le risque d’utiliser une carte d’une certaine façon, quitte à vous retrouver coincé(e) au tour suivant, ou bien jouerez-vous la sécurité ? Votre sort est entre vos mains.

Les combos sont ici absolument nécessaires pour réaliser un bon score, et comme à l’accoutumée dans les jeux de Bruno Cathala, les façons de marquer des points sont nombreuses. Il n’y aura donc pas qu’un seul chemin vers la victoire, et si vous multipliez les parties avec des joueurs différents, vous serez parfois surpris de leurs choix.

Alors soyez un bon élève, peignez avec humilité, gagnez de nouvelles couleurs, et réalisez la fresque la plus longue possible pour rendre votre maître fier.

On aime :

  • Les jolies estampes
  • Chercher les meilleurs combos possibles

En conclusion
Kanagawa est un joli jeu, à l’ambiance paisible, et qui plaira donc résolument à celles et ceux qui cherchent autre chose que des jeux de bagarre. Pour autant, la confrontation n’y est pas absente, elle est juste un peu cachée sous une tonne de peinture.
Comme ma tante.

Takenoko

Fiche d’identité
Auteur : Antoine Bauza
Illustrateurs : Joël Picksel, Nicolas Fructus, Yuio
Éditeur : Bombyx
Genre de jeu : Placement
Date de sortie : Décembre 2011
Prix conseillé : 33€

Les pandas et le bambou, c’est une histoire d’amour intemporelle. Dans Takenoko, vous allez devoir irriguer des bambouseraies pour y faire pousser… du bambou, justement, et marquer des points.

Pour cela, vous avez plusieurs possibilités, liées à différents objectifs que vous pouvez piocher. Avoir tant de bambous sur tant de tuiles, avoir des tuiles de telle couleur disposées de telle façon, ou placer le panda (qui passe son temps à bouffer du bambou) à tel endroit. Veillez à irriguer les tuiles que vous posez pour pouvoir les activer, mais faites attention, en utilisant des actions pour faire ça, vous les activez pour tout le monde.

Ce qui ressemble au départ à un joli petit divertissement mignon se révèle rapidement être un jeu vicieux, stratégique et calculatoire. C’est un peu comme ces bonbons aux couleurs pastel mais au cœur acide, sauf qu’ici le plaisir est décuplé dès qu’on a compris la mécanique et les redoutables possibilités à notre disposition pour marquer des points… et entraver la réussite de ses adversaires.

On aime :

  • Un jeu qui cache bien son jeu !
  • Bien plus stratégique que son emballage laisserait penser
  • Plein de façons de marquer des points

En conclusion
Véritable régal pour les yeux et pour les méninges, Takenoko n’a de gentil que son graphisme. La mécanique, elle, est si retorse qu’elle vous fera perdre des amis s’ils sont un peu mauvais joueurs. Mais de toutes façons ils n’étaient avec vous que pour vos jeux…

Tokaido

Fiche d’identité
Auteur : Antoine Bauza
Illustrateur : Naïade
Éditeur : Funforge
Genre de jeu : Parcours, collection
Date de sortie : Mai 2012 – Nouvelle édition : Mai 2018
Prix conseillé : 40€

Konichiwa, jeu voyageur. Te voilà au début de ton aventure (et du plateau). Ici, pas de bagarre, pas de draft de cartes, pas de lancers de dés customisés… Non. Dans Tokaido, tu prends ton sac à dos et tu pars en voyage.

Si le pitch peut surprendre, il est pourtant le point central de ce qui fait la force de Tokaido : un concept unique. Ici, les personnages ne cherchent pas à devenir des rois ou à accumuler le plus de pièces d’or, mais partent en voyage initiatique, en quête de savoir et de découverte. N’est-ce pas le plus beau des voyages ?

Traversez le Japon, acquérez des souvenirs, faites des rencontres (non, pas ce genre-là), recueillez-vous au temple, baignez-vous dans les sources chaudes, et mettez-vous en plein la panse !

Tokaido est véritablement unique, mais certainement pas dénué de stratégie. Le joueur actif changera constamment, vous obligeant à faire à chaque tour des choix décisifs, les derniers à jouer ayant réellement moins de possibilités que le premier.

À noter que la toute nouvelle version de Tokaido est en train de sortir, toujours chez Funforge, et qu’elle propose des visuels revus, de nouveaux designs de cartes, de nouveaux designs pour les tuiles personnages, un nouveau plateau de jeu et de nouveau pions. Mais que les afficionados se rassurent, le gameplay, lui, reste inchangé.

Si vous comptiez donc participer au championnat de France de Tokaido qui vient de débuter, vous n’aurez pas de livret de règles à relire. Championnat de quoi ? De Tokaido. Oui, madame. Du 26 avril au 16 juin, Funforge organise sur tout le territoire le premier championnat de France de Tokaido.
Retrouvez plus d’infos sur leur page.

On aime :

  • L’esthétique épurée et pour autant très belle
  • La fraîcheur du gameplay

En conclusion :
Doté d’un concept véritablement à part, mais de mécaniques connues, Tokaido surprend sans dérouter, étonne sans faire peur. Si vous aimez le Japon, n’hésitez pas un instant, c’est toujours moins cher qu’un aller-retour en avion.

La légende du cerisier qui fleurit tous les dix ans

Fiche d’identité
Auteur : Hinata Horiguchi
Illustrateur : Sylvain Sarrailh
Éditeur : Iello
Genre de jeu : Stop ou Encore
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 2 à 4 / 8+ / 20min
Date de sortie : Avril 2018
Prix conseillé : 18€

Il était une fois un cerisier qui ne fleurissait que tous les dix ans. Voilà, vous savez tout. Pardon ? Le rapport avec les jeux de société ? Mais vous faites exprès, ou bien ?

La légende du cerisier qui fleurit tous les dix ans. Derrière ce titre à rallonge ce cache un jeu de Stop ou Encore à l’ambiance paisible et apaisante. Vous allez devoir cueillir ses fleurs, à l’aveugle dans un sac, et réaliser des combos pour marquer des points. Pour cela, vous pourrez placer les fleurs derrière un paravent, où vous seul les verrez, ou les poser devant ce même paravent, aux yeux de tous vos adversaires. La confrontation n’est pas ici l’élément principal, de même que l’interaction entre les joueurs n’est pas ce qui est recherché. Au lieu de ça, votre pire ennemi sera votre gourmandise, votre envie d’aller plus loin, plus vite. En effet, comme dans tout bon stop ou encore, certaines fleurs de cerisier entraveront votre progression alors que d’autres vous permettront d’exploser votre score.
Piochez autant de fleurs que vous le voulez mais attention, trois fleurs de la même couleur, et vous perdez tout.

On aime :

  • Un jeu où on ne détruit rien

En conclusion
Sil s’agit effectivement d’un jeu paisible et calme, Le Cerisier (pour les intimes) ne manquera tout de même pas de mettre vos nerfs à rude épreuve. Une jolie idée pour se détendre les neurones entre deux plus gros jeux.

Yamataï

Fiche d’identité
Auteur : Bruno Cathala & Marc Paquien
Illustrateur : Jérémie Fleury
Éditeur :Days of Wonder
Genre de jeu : Placement, développement, gestion
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 2 à 4 / 13+ / 60 min
Date de sortie : Février 2017
Prix conseillé : 49€

Himiko, reine de l’archipel Yamataï, a décidé que ses sujets devaient l’épater. Et comme vous faites partie de ses sujets, bah y’a plus qu’à vous activer. C’est là qu’on se dit que quand même, un Gameboy et des piles, et elle aurait été moins relou, la reine.

Comme à l’accoutumée dans un Cathala version gestion, vous allez devoir choisir des tuiles, récupérer des éléments (ici des jonques), de l’argent et aurez bien entendu la possibilité d’échanger tout ça un peu dans tous les sens, pour optimiser au mieux vos points de victoire.

Tel un marchand, vous allez pouvoir acheter et vendre lors de chacun de vos tours, mais aussi occuper du territoire maritime à l’aide des jonques que vous avez acquises en début de tour. Pour cela, vous devrez continuer des suites de jonques, en commençant toujours par poser une jonque de la même couleur que celle à coté de laquelle vous commencez. Placer des jonques vous permet de récupérer des jetons de culture placés sur des îlots adjacents à vos jonques, qui vont vous permettre de recruter des spécialistes.

Au lieu de ramasser des jetons de culture, vous pouvez aussi décider de construire des bâtiments sur les îlots vierges de tout jeton de culture, à condition que vous ayez placé préalablement le bon nombre et la bonne couleur de jonques.

Vous l’aurez compris, le principe est très classique, mais fonctionne parfaitement.
Et comment qu’on gagne, nous demandez-vous ? Et bien là encore, Cathala oblige, il y a plusieurs façons de l’emporter. La partie s’arrête s’il est impossible d’ajouter de nouveaux bâtiments, s’il ne reste plus de spécialistes à embaucher ou si une des couleurs de jonques n’est plus disponible dans la pioche. Finissez alors la manche, et comptez les points. Alors oui, c’est classique, mais c’est beau. Et puis c’est pas tous les jours qu’on peut satisfaire une reine.

On aime :

  • Un beau plateau, du beau matériel, de jolies couleurs
  • Les multiples façons de l’emporter

En conclusion
Yamataï est un joli jeu de gestion, plutôt orienté famille, et donc un excellent outil pour celles et ceux qui aimeraient convaincre d’éventuels non-joueurs de leur cercle familial ou amical de sombrer dans le côté obscur du ludiste de plateau.

Dragon Castle

Fiche d’identité
Auteurs : Lorenzo Silva, Hjalmar Hach et Luca Ricci
Illustrateur : Cinyee Chiu
Éditeur : Horrible Games
Genre de jeu : Placement
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 2 à 4 / 8+ / 45 min
Date de sortie : Octobre 2017
Prix conseillé : 45€

« Chérie, ce soir on va jouer à un jeu comme le Mah Jong, mais on va construire des châteaux avec les pièces, et acheter des toits et utiliser des tuiles pour débloquer des power-ups et… et marquer des points de victoire et… et… chérie ? C’est qui ces gars en blouse blanche ? Chérie ?! »

Dragon Castle est une réécriture du Mah Jong que l’on connaît en Occident. C’est à dire cette sorte de puzzle-game dans lequel il faut récupérer les pièces par paires identiques, tant qu’elles sont libres à droite ou à gauche, et pas le Mah Jong classique chinois joué par des mamies sur des tables à 10 000 euros, dans des arrière-salles enfumées de restaurants de Pékin… et du 13e à Paris.

Plutôt que réécriture, il serait plus sage de parler de prolongement, puisque la grande majorité des nouveaux éléments de gameplay arrivent ici une fois que vous avez sélectionné et pris la paire de pièces que vous vouliez. Au lieu de juste les retirer du jeu, vous allez les utiliser sur votre plateau de joueur pour y bâtir un château, sur lequel vous placerez des toits et grâce auquel vous allez tenter de remporter la victoire.

Vous pourrez aussi utiliser des power-ups vous permettant d’accéder à des pièces normalement non-accessibles et tout un tas d’autres petites infractions aux règles classiques, ce qui viendra apporter un peu de piment, sans vous bloquer aux toilettes le lendemain.

On aime :

  • Une belle revisite du Mahjong
  • Deux jeux en un, au final
  • Les multiples mises en place proposées dans les règles

En conclusion
On ne l’attendait pas, mais maintenant on ne veut plus le quitter. Dragon Castle est un de ces extraterrestres ludiques qui arrivent de nulle part et prennent directement leur place dans votre ludothèque. L’essayer c’est l’adopter.

Princess Jing

Fiche d’identité
Auteur : Roberto Fraga
Illustrateur : Naïade
Éditeur : Matagot
Genre de jeu : Stratégie, placement, bluff
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 2 / 8+ / 30min
Date de sortie : Février 2018
Prix conseillé : 35 €

Ça commence comme une histoire drôle : Y’a deux princesses. Chacune veut aller retrouver son chéri de l’autre côté du plateau, sans se faire prendre par l’adversaire. Mais Princess Jing n’a rien d’une histoire drôle. C’est au contraire un redoutable casseur de cerveau.

Quand nous avons déballé Princess Jing, la première chose qui nous est venu à l’esprit ça a été « Ah tiens, ça fait penser aux Mystères de Pékin (allez savoir pourquoi…), ça a l’air gentillet, mais ça doit pas casser trois pattes à un canard. » Et puis… et puis on a fait une partie. Puis une seconde. Puis une troisième, et encore et encore. Et très vite, nous avons regretté d’avoir eu un tel apriori, tant il était à des années lumières de la réalité. Princess Jing n’est pas juste un jeu sympathique, ni un « bon petit jeu », non. Princess Jing est exceptionnel. Au croisement entre les échecs et le jeu de bluff, vous allez ici laisser votre esprit affronter celui de votre adversaire, mais avant et surtout, ses propres limites.
Amateurs d’anticipation, stratèges, bluffeurs fous, vous allez prendre une sacrée claque.

Si le jeu s’explique en une minute, c’est au fil de la partie qu’il va dévoiler tout son potentiel. Vous et votre adversaire débutez avec les mêmes éléments : une princesse, une servante, et un porteur de miroir (plus des animaux sacrés dans la variante de jeu, mais commencez avec les règles normales, pour éviter la foulure cérébrale).

Ces pions sont cachés derrière des paravents et vous ne pouvez voir que les vôtres et pas ceux de votre adversaire. Sauf… sauf si en déplaçant le paravent portant le porteur de miroir, vous parvenez à apercevoir un des pions de l’adversaire. Comment ? Les paravents sont faits de telle sorte qu’en vous plaçant correctement, vous pouvez voir ce qui se trouve en face de votre porteur de miroir.
90% du temps il n’y aura rien, mais parfois, vous tomberez sur la princesse, ou sa servante. Et sachant que des deux ne se distinguent que par le fait que la princesse porte une couronne, il vous faudra vous baisser un peu pour avoir une meilleure visibilité. Mais ce faisant, vous risquez de dévoiler la position de votre porteur de miroir à l’adversaire, qui pourra alors facilement s’en éloigner. C’est là que le bluff entre en jeu.

Si le gameplay est d’une simplicité déconcertante, c’est pour mieux servir son fond redoutable : une bataille sans pitié entre vous et les limites de votre cerveau. Car avant de vous battre contre votre adversaire, vous allez vous battre avec votre capacité à vous souvenir où est parti ce foutu porteur de miroir, où peut bien se planquer sa princesse, elle était ici je crois y’a deux tours, mais entre temps j’ai bougé ça, je ne sais plus… rhaaaaaaaa !

Lorsque vous pensez savoir où se trouve la princesse adverse, pointez son paravent. Si vous avez raison, elle est renvoyée sur sa ligne de départ et vous pouvez jouer deux fois. Mais si vous vous êtes trompé(e), vous concédez deux tours à l’adversaire. Une telle erreur peut s’avérer fatale. Et tout ça pour un bisou volé…

On aime :

  • Le matos de fou
  • Le concept absolument brillant
  • Enchaîner les parties avec le même adversaire et apprendre à anticiper ses mouvements
  • La variante avec les animaux totems, qui torture un peu plus le cerveau

En conclusion
Sans contestes l’une des plus grosses surprises de ce début d’année, Princess Jing confirme que l’habit ne fait pas le moine et qu’un jeu au demeurant mignon et léger, peut en fait vous essorer le cerveau et tester les limites de votre mémoire. Bravo. Et merci.

Karmaka

Fiche d’identité
Auteurs : Eddy Boxerman & Dave Burke
Illustrateur : Marco Bucci
Éditeur : Lumberjacks Studio
Genre de jeu : Cartes
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 2 à 4 / 10+ / Variable
Date de sortie : Décembre 2017
Prix conseillé : 22 €

Petit scarabée, est-tu prêt à te transcender ? Es-tu prêt à percer les secrets de l’univers, tel un Jean-Claude VanDamme philosophant sur le mouvement de l’eau ? La réincarnation t’attend. Essaye de ne pas devenir un caillou. C’est chiant pour faire mieux, après.

Karmaka vous propose de vivre plusieurs de vos vies, les unes après les autres, sans prendre de LSD, et en tentant de vous réincarner chaque fois en quelque chose de mieux. Soyez donc le premier à atteindre la transcendance pour l’emporter.

Pour cela, vous allez disposer de cartes, chacune liées à des actes ayant des conséquences karmiques. Création, destruction ou fourberie, à vous de voir comment vous comptez vivre chacune de vos vies. Mais attention au retour de bâton karmique, puisque chaque crasse que vous ferez subir à un adversaire peut être récupérée par un autre joueur pour sa vie suivante. Plus vous faites le mal, plus vous vous exposez à manger sévère durant la partie.

Niveau gameplay, c’est relativement simple. Chaque joueur a des cartes en main. Quand votre main est vide, vous mourrez. Si vous avez fait assez de bonnes actions, vous grimpez d’un échelon karmique lors de votre réincarnation. Pour cela, il faut utiliser vos cartes pour leur valeur, l’une des trois façons de jouer une carte. Les deux autres sont : conserver une carte pour sa vie future, ou jouer l’effet de la carte. Et c’est avec cette dernière possibilité que le jeu prend tout son sel, puisque vous allez pouvoir par exemple raccourcir votre vie ou celle d’un adversaire, et réaliser tout un tas d’autres actions à l’impact karmique très varié. Karmaka c’est un peu la vie, mais pliée en une demi heure.

On aime :

  • Le principe de karma bien retranscrit
  • Pourrir les autres peut se payer cher

En conclusion
Karmaka est une excellente surprise, un jeu pacifiste, mais pas trop, qui plaira aussi bien aux amateurs de progression douce qu’aux fourbes qui ne vivent que pour être une nuisance pour les autres. Et on vous a dit qu’il était jouable en équipe ? Non, parce qu’il est jouable en équipe. Vous attendez quoi ?

(Karmaka est actuellement en réimpression et sera de nouveau disponible en boutique à partir du 20 mai)

Rising Sun

Fiche d’identité
Auteur : Eric Lang
Illustrateur : Adrian Smith & Nicolas Fructus
Éditeur : CMON et Edge
Genre de jeu : Figurines, stratégie, affrontement, négociation
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 3 à 5 / 14+ / 120 min
Date de sortie : Mars 2018
Prix conseillé : 90 €

Les dieux se sont concertés, ils vont donner un an aux Japonais pour les impressionner, par leurs prouesses militaires, leur capacité à négocier entre clans et le nombre de moines qui viendront les prier. Et s’ils ne sont pas satisfaits, ils enverront Godzilla. Non, j’déconne, ils feront juste péter une centrale.

Difficile d’avoir un dossier intitulé « soleil levant », sans parler du jeu qui s’appelle littéralement Soleil Levant (Rising Sun). Au croisement entre un jeu de figs (de superbes figs, même, devrait-on dire), de gestion, de stratégie et de négociation, il est très difficile de cataloguer Rising Sun, tant cela serait très certainement réducteur. Bien disposé à contenter tout plein de profils de ludistes différents, Rising Sun le fait avec brio et sans en faire trop. Tout est savamment dosé, équilibré, amené. Loin, très loin de la surenchère gratuite de matos ou d’éléments de gameplay, nous avons ici un véritable exemple de ce qu’un gros jeu peut amener sur la table, sans trop de complexité. En cela, il réussit là où d’autres ont échoué.

Niveau histoire, vous incarnez un clan (chaque clan ayant ses propres capacités) et vous allez devoir être celui qui, à la fin de la partie, aura le plus impressionné les dieux. Pour cela, vous allez jouer quatre saisons (tours de jeux), durant lesquelles vous allez pouvoir faire tout un tas de choses. Forger des alliances, négocier entre joueurs, vous mettre à plusieurs contre un, etc. L’intérêt étant qu’une alliance vous octroiera des bonus, en plus de ce que vous aurez négocié avec les autres joueurs. Vous allez aussi pouvoir jouer des mandats politiques, sortes de décisions permettant de gratter des points de victoires selon différentes façons.

Ne négligez pas votre honneur, car c’est ce qui vous permettra de l’emporter, en cas d’égalité. Recrutez des soldats, des moines ou même des monstres. Les soldats vous aideront pour la guerre, les moines vous permettront de séduire telle ou telle déité, et les monstres… les monstres aiment bien la bagarre. Et ça tombe bien parce qu’après les mandats politiques, c’es le moment de se coller des pains. « Chic chic chic », dirait Obélix, mais on est au Japon, et pas en Gaule.

On aime :

  • Le matos, magnifique
  • Le thème
  • L’ambiance

En conclusion
Rising Sun est un jeu magnifique, tant par son matériel que par les nombreuses possibilités qu’il offre. Si vous êtes prêt(e)s à vous investir dans Rising Sun, attendez-vous à vivre une aventure.

Vous avez aimé cette sélection ? Retrouvez ci-dessous nos précédentes éditions :

[On joue à des jeux de société – épisode 21] Plaisirs solitaires et coopératifs

[On joue à des jeux de société – épisode 20] Ça bastonne sévère ! 

[On joue à des jeux de société – épisode 19] Du fun pour petits et grands

[On joue à des jeux de société – épisode 18] Mon royaume pour un bon jeu 

[On joue à des jeux de société, épisode 17] Kickstartez ! Ululez ! Mais surtout, jouez !

[On joue à des jeux de société, épisode 16] Tikal ou Tipacal de grimper sur ce temple ?

[On joue à des jeux de société, épisode 15] Dropmix : Ce refrain qui te plaît…

[On joue à des jeux de société, épisode 14] L’arbre : Poussez, madame !

[On joue à des jeux de société, épisode 13] V-Commandos : À la guerre, comme à la guerre !

[On joue à des jeux de société, épisode 12] Feeding Zombies : Venez comme vous êtes

[On joue à des jeux de société, épisode 11] Photosynthesis : Un jeu qui fait de l’ombre aux autres

[On joue à des jeux de société, épisode 10] Décrocher la lune… et accrocher les joueurs

[On joue à des jeux de société, épisode 9] Kitty Paw – Comme un chat dans sa caisse

[On joue à des jeux de société, épisode 8] Complots – Le mensonge en marche

[On joue à des jeux de société, épisode 7] We are the word – Tous ensemble, tous ensemble, tous!

[On joue à des jeux de société, épisode 6] Doggie Bag : Vilain, vilain chien !

[On joue à des jeux de société, épisode 5] Les Aventuriers du rail – Europe : En voiture, Simone !

[On joue à des jeux de société, épisode 4] The 7th Continent, le continent dont VOUS êtes le héros… et la victime

[On joue à des jeux de société, épisode 3] Diamant : Toujours plus… souvent moins

[On joue à des jeux de société, épisode 2] Smash up : Prends ça dans tes dents (si t’en as) !

[On joue à des jeux de société, épisode 1] Sbires : La dure vie d’un homme de main

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2 commentaires
  1. Et d’autres encore, mais la sélection a été faite à partir de ce que nous avions entre les mains. Et Tao Long n’est pas édité en France.

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