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[On joue à des jeux de société – épisode 21] Plaisirs solitaires et coopératifs

On le sait, une vaste majorité des jeux de société ont un gameplay compétitif, misant sur l’affrontement entre les joueurs. Pour l’emporter, il faut battre ses ami(e)s. Heureusement pour celles et ceux qui ne rêvent pas constamment d’écraser leurs potes, il existe aussi des jeux coopératifs, dans lesquels les joueurs œuvrent ensemble, contre le jeu lui-même. C’est le thème de notre sélection d’aujourd’hui. Et pour celles et ceux qui n’ont plus d’ami(e)s à force de défoncer tout le monde, nous vous proposons même de découvrir quelques jeux solo.

Ghostbusters

Fiche d’identité

Auteurs : Matt Hyra, Adam Sblendorio et Mataio Wilson
Illustrateurs : Robb Mommaerts, Samuel H. Greenwell et Dan Schoening
Éditeur : Don’t Panic
Genre de jeu : Co-op, dés, action
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 1 à 4 / 10+ / 30 min+
Date de sortie : Novembre 2016
Prix conseillé : 70€

Licence culte des années 80, Ghostbusters nous revient aujourd’hui sous la forme d’un jeu de plateau coopératif, à mini-campagnes, et au gameplay très inspiré par Zombicide. Mais s’agit-il d’une adaptation de qualité, ou d’une de ces nombreuses exploitations de licence sans saveur ?

Allez, coupons court immédiatement au suspense insoutenable : Ghostbusters est bon, très bon. Très facile à prendre en main, agréable aussi bien en solo qu’à plusieurs, doté d’un challenge progressif et d’un très joli matériel, il réussit le pari d’apporter un contenu fidèle à l’univers. Bien plus fidèle que le film de Paul Feig, par exemple.

Dans des missions solo ou dans l’une des trois campagnes proposées, vous allez devoir partir explorer les rues de New York, et capturer toutes sortes de fantômes, en gagnant de l’expérience au passage. Chaque personnage ayant ses propres spécificités qui se débloquent au fur et à mesure, vous comprendrez vite l’intérêt de les faire bosser en équipe et de partager les captures de fantômes ou les objectifs.

Selon la mission, plusieurs objectifs sont possibles : Capturer certains fantômes, fermer certains portails, éviter que trop de fantômes ne s’enfuient du monde des esprits… vous aurez toujours de quoi vous occuper. Et comme Ecto-1 est de la partie, vous allez même pouvoir vous payer des balades en bagnole.

Evitez de vous faire engluer par des fantômes et venez en aide à vos amis. Ici, chaque décision est une décision d’équipe. Et un conseil : Ne négligez pas les prises d’XP dans les premiers niveaux, quitte à traîner un peu, car mieux vaut arriver blindé face aux boss de chaque campagne.

On aime :

  • L’ambiance générale qui s’en dégage
  • Le superbe matériel
  • Y jouer avec la BO du film en fond sonore

En conclusion
Aussi bon à plusieurs qu’en solo, Ghostbusters est une très agréable surprise. Attention toutefois lorsque vous manipulez les pions des fantômes, ces derniers sont très fragiles. Oui je sais, vous allez me dire que vous êtes des casseurs de fantômes… Mais quand même.

Paper Tales – Au-delà des portes

Fiche d’identité

Auteur : Masato Uesugi
Illustrateur : Christine Alcouffe
Éditeur : Catch Up Games
Genre de jeu : Draft, cartes
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 1 à 7 / 12+ + 30 min
Date de sortie : 25 mai 2018
Prix conseillé : 18€

Paper Tales est une des bonnes surprises de 2017. Il était tout naturel qu’arrive une extension quelques mois après sa sortie. Naturel certes, mais qu’en est-il de l’intérêt et de la pertinence de cette extension ?

Nous vous parlions récemment de Paper Tales, ce très bon jeu de draft ayant l’originalité de voir vos unités et membres de votre communauté vieillir et mourir, tour après tour, vous obligeant à anticiper lors de l’élaboration de votre stratégie. Au-delà des portes est donc la première extension de Paper Tales et elle ne se contente pas d’être une de ces extensions qui n’existent que pour dire « hé gamin, on a fait une extension de not’ jeu ! t’aimes not’ jeu hein ? Bah vas-y, achète donc not’ extension, elle est bien ! ». Non, Au-delà des portes amène réellement une plus-value à Paper Tales, et cela de trois façons.

Premier élément apporté par cette extension : la possibilité de jouer à 7 joueurs au lieu de 6. Les amateurs de grosses tablées apprécieront.
Le second ajout intéressant de cette jolie boîte est sous forme de cartes. De nouveaux bâtiments, et de nouvelles unités plus poussées que celles déjà présentes et qui apportent de vraies nouvelles façons de jouer et de marquer des points.

Mais le véritable atout de cette extension est l’arrivée d’un mode solo. Non content de proposer un gameplay assez différent pour qu’il soit intéressant d’y jouer, ce mode solo est en plus un véritable jeu à lui tout seul. Il n’y a donc aucune raison pour que vous passiez à côté si vous possédez Paper Tales. Reste juste à attendre un bon mois, puisqu’Au-delà des portes sortira fin mai. Oui, c’est long. Mais profitez-en pour sortir, il fait beau en ce moment.

On aime :

  • L’univers de Paper Tales
  • Le mode solo

En conclusion
Voici une extension qui, non contente de permettre au jeu de base d’être joué à 7 au lieu de six, permet aussi à un joueur seul de passer un bon moment. Un mode solo sympa et bien fait, qui vaut à lui seul l’acquisition de Paper Tales et de son extension.

Attack on Titan – Le dernier rempart

Fiche d’identité

Auteur : Antoine Bauza et Ludovic Maublanc
Illustrateur : Kyoji Asano
Éditeur : Don’t Panic
Genre de jeu : Dés, prise de risque, asymétrique
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 3 à 5 / 14+ / 30 min
Date de sortie : Juin 2017
Prix conseillé : 36€

Alors que vous étiez tranquillement en train de beurrer vos tartines ce matin, vous avez senti un terrible tremblement de terre. En mettant le nez dehors, vous êtes tombé(e) nez à nez avec l’entrejambe d’un titan. Trop c’est trop, il est temps d’éradiquer cette menace.

Dans cette adaptation du manga éponyme, vous allez devoir, seul(e) ou à plusieurs, affronter un Titan (lui aussi contrôlé par un joueur) et le vaincre avant qu’il n’ait ravagé la ville, bouffé tous les habitants du quartier ou tué l’un d’entre vous.

Choisissez votre héros parmi une liste de personnages ayant tous leurs capacités propres, définissez le type de Titan que vous allez affronter et lancez-vous dans la bataille. Pour affronter le Titan, les joueurs humains lancent des dés qui leur permettent de se déplacer, d’attaquer ou encore de se protéger. Mais attention, chacun de ces dés comporte une face « Titan » qui, si elle sort, confère des super attaques à l’ennemi.

Cumulez entre vous trop de faces Titans et c’est la correction assurée. Tout le sel du jeu réside dans le fait que vous pouvez relancer les dés autant de fois que vous le voulez (excepté pour les faces Titan), pour obtenir des faces qui vous arrangeront, mais chaque fois au risque de donner plus de faces au Titan.

Ajoutez à cela le fait qu’il joue à chaque tour deux cartes action (dont une face cachée) qui peuvent très rapidement nuire à vos projets de réussite, et vous obtenez un jeu nerveux, rapide, où chaque décision peut être fatale, mais où la prise de risque peut être très gratifiante et est parfois votre seul moyen d’avancer.

On aime :

  • Le stand géant de Iggy Pop, super à côté des posters de Metallica
  • La pression derrière chaque choix

En conclusion
Attack on Titan est une excellente surprise, une petite perle insoupçonnée qui plaira sans aucun doute aussi bien aux aficionados de la série originale, qu’à celles et ceux qui cherchent un jeu coop avec de la pression, des choix cornéliens et une ambiance unique.

T.I.M.E. Stories

Fiche d’identité

Auteur : Manuel Rozoy
Illustrateurs : Pascal Quidault, Benjamin Carré et David Lecossu
Éditeur : Space Cowboys
Genre de jeu : Coop, exploration, énigmes
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 2 à 4 / 12+ / 2 à 3 h
Date de sortie : Septembre 2015
Prix conseillé : 40€

L’idée de posséder des gens du passé et du futur, vous a toujours fasciné mais vous n’êtes malheureusement ni un fantôme ni un béké ? Nous avons une solution pour vous, si toutefois vous acceptez de remplir une mission pour nous. C’est vrai ? Chouette.

Dans Time Stories, vous incarnez une sorte de Détective, capable de se déplacer dans le temps et de prendre possession de personnes pour mener son enquête. Mais le temps est compté, chaque fois, avant que vous ne soyez renvoyé(e) dans votre réalité.

Dès que vous pénétrez dans la peau d’un de ces avatars (ce n’est pas sale), le décompte commence. C’est alors une course contre la montre pour obtenir le plus d’indices possibles dans le temps imparti, avant de retourner dans votre temporalité, où vous attend votre patron de la Police Temporelle (ou un truc dans le genre), prêt à vous passer un savon si vous n’avez pas terminé votre enquête.

Si c’est le cas n’ayez crainte, tout n’est pas perdu, puisque vous pouvez retourner dans la même timeframe, sans avoir oublié tout ce que vous aviez déjà appris, ce qui va vous permettre dans le même créneau temporel de creuser d’autres pistes et de visiter d’autres lieux. Bien entendu, chaque avatar que vous pourrez incarner a des caractéristiques qui lui sont propres et qui vous permettront d’obtenir plus ou moins facilement telle ou telle info. Et vous pourrez choisir de changer –ou non- d’avatar à chaque voyage.

Niveau histoire, la boîte de base vous propose un scénario, Asylum, qui vous demandera plusieurs heures pour être bouclé, et Space Cowboys a édité de nombreux scénarii sous la forme d’extensions, chaque fois dans un univers différent mais avec le même gameplay. Donc une fois que vous savez jouer, vous pouvez vous plonger directement dans les extensions.

Il est difficile de vous en dire plus sans révéler des éléments scénaristiques, et pour un jeu de ce type il est primordial d’en savoir le moins possible avant de se lancer, tout spoiler potentiel pouvant vous gâcher le plaisir de jeu. Nous ne vous dirons donc pas que le tueur est le Colonel Moutarde, dans la cuisine, avec le chandelier. C’est pas notre genre.

On aime :

  • Un gameplay original et différent
  • Le système de sauvegarde de la boite, bien pensé

En conclusion
Time Stories est un jeu moderne, qui puise ses influences aussi bien dans les Livres dont vous êtes le héros que dans le cinéma de genre, la SF, la littérature ou même les jeux vidéo, notamment pour son brillant système de sauvegarde. Un jeu exigeant en temps, mais furieusement passionnant.

Thunderbirds – Le jeu coopératif

Fiche d’identité

Auteur : Matt Leacock
Illustrateurs : Michal E. Cross et Graham Bleathman
Éditeur : Asyncron
Genre de jeu : Coop, aventure
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 1 à 5 / 10+ / 60 min+
Date de sortie : Décembre 2016
Prix conseillé : 50€

5… 4… 3… 2… 1… Thunderbirds are go! Si cette phrase ne vous dit rien, vous êtes passé à côté d’un truc fantastique durant vote enfance. Thunderbirds, connu chez nous comme les Sentinelles de l’Air, est une série télé créée par Gerry Anderson en 1965. Et aujourd’hui, c’est un jeu parfaitement adapté de cet univers unique.

Conçu par Matt Leacock, Thunderbirds est une sorte d’adaptation de son autre succès, Pandemic. À la différence qu’ici, vous ne luttez pas contre la propagation de virus, mais contre The Hood, l’éternel ennemi des Thunderbirds. Choisissez vos personnages et à vous les joies de piloter les plus grands véhicules de la série, à bord desquels vous allez, tour après tour, tenter de sauver le monde.

Progressivement, les menaces s’empilent et viennent ajouter de la difficulté à la partie. Il faudra donc coopérer parfaitement entre vous et ne pas la jouer perso, sous peine d’être rapidement submergés. La communication entre les joueurs est primordiale si vous voulez avoir une chance de contrecarrer les plans du Hood. Pour cela, il faudra par exemple que tel personnage se trouve dans telle région du monde avec tel véhicule, tandis qu’un autre devra défausser tant de jetons d’une certaine sorte, en orbite autour de la terre.

Il sera donc nécessaire d’anticiper vos actions plusieurs coups à l’avance, d’autant que vous ne serez jamais à l’abri d’un mauvais lancé de dés ou d’une catastrophe venant faire dérailler tous vos plans. Pour autant, cette part d’aléatoire est ici parfaitement intégrée et vient juste corser les parties, sans vous décourager totalement ou punir absolument la moindre erreur.

Le matériel est magnifique, et si vous parvenez à mettre la main sur les quelques extensions disponibles (mais ardues à trouver), vous pourrez encore multiplier le plaisir de jeu.

On aime :

  • L’univers de la série parfaitement retranscrit
  • Le matériel de fou
  • La difficulté parfois punitive, mais motivante
  • Laisser Alan tout seul dans l’espace
  • Parker, si vous mettez la main sur l’extension

En conclusion
Sans conteste un de nos coups de cœur depuis longtemps, Thunderbirds est une véritable perle ludique, un jeu simple (mais pas simpliste) et efficace, aussi bien pour les néophytes que pour les gros joueurs. Et si en plus vous êtes fans de la série alors là c’est que du bonheur.

Guédelon – Le Jeu

Fiche d’identité

Auteur : Xavier Faure
Illustrateur : Jean-Benoit Héron
Éditeur : Asyncron
Genre de jeu : Coop
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 1 à 4 / 7+ / 60 min+
Date de sortie : Décembre 2017
Prix conseillé : 32€

Oyez oyez, gentes damoiselles et humbles damoiseaux ! Le château de Guédelon a besoin de vous pour finir d’être construit. Et vous allez voir que construire un château, c’est une autre histoire que de bâtir une ferme avec un marteau. Foutu Claude François.

Réalisé conjointement avec le projet actuel du château de Guédelon, où des particuliers peuvent participer à la construction d’un château en conditions réelles (la syphilis en moins, quand même), Guédélon – le Jeu vous propose de le faire confortablement de chez vous, en évitant ainsi de finir avec des mains calleuses, ou un bronzage ouvrier du plus bel effet.

Vous allez donc devoir faire équipe avec les autres joueurs pour parvenir à terminer la construction du château dans les temps, en évitant les mauvaises surprises et les touristes relous. Oui, parce que bon, le site étant ouvert au public, vous allez brasser de l’allemand en combo sandales/chaussettes, qui vous empêchera de ramener votre quintal de gravats dans votre brouette.

Aller chercher telle matière à tel endroit, la déposer là où elle peut être transformée puis récupérée par un autre joueur, qui la déposera à son tour au pied du château pour dévoiler, pièce après pièce, la façade de cette sympathique forteresse, voilà ce qui vous attend. Ça n’est pas fun, mais on n’est pas là pour ça. Guédelon ne propose pas aux joueurs de se marrer, mais vraiment de travailler ensemble et de découvrir la complexité d’un tel ouvrage.

Autant le dire tout de suite, le challenge est élevé, voir même très élevé. Et même si vos efforts sont ici virtuels, vous finirez épuisé(e) à la fin d’une partie, tant vous aurez dû anticiper et utiliser toutes vos ressources pour réussir les travaux dans les temps.

On aime :

  • Découvrir à quel point construire un château demande des ressources
  • Envoyer bouler les meeples des touristes (ce qui ne sert à rien, mais qui fait du bien quand même)

En conclusion
Si l’esthétique ou le fun ne sont pas les éléments premiers qui viennent en tête quand on pense à Guédelon, le jeu a tout de même la qualité de servir de bon support ludique pour apprendre et comprendre comment travaillaient les gens à cette époque. Un jeu qui aurait parfaitement sa place dans une école, par exemple.

Andor

Fiche d’identité

Auteur : Michael Menzel
Illustrateur : Michael Menzel
Éditeur : Iello
Genre de jeu : Aventure, Coop
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 1 à 4 / 10+ / 60 min+
Date de sortie : Juin 2013
Prix conseillé : 40€

Vouuuuus ne passerez pas ! Ou alors en demandant gentiment. Andor est un jeu d’aventure doté d’une quantité de matos assez impressionnante, et d’un mode coopératif scénarisé, dans un univers heroic fantasy. Pointez vos oreilles, sortez votre arc, laissez-vous pousser la barbe, et c’est parti pour une aventure unique.

Andor est un jeu d’aventure au croisement entre du Donjon et Dragon et du jeu de société plus classique. Vous gagnez de l’expérience, l’aventure ne se boucle pas en une seule fois, il y a des conditions de victoire bien spécifiques, et il est primordial de travailler ensemble.

Et alors qu’on pourrait craindre un livre de règles à rallonge, sachez qu’Andor propose un système de didacticiel très bien pensé et fortement inspiré des jeux vidéo, à base de cartes de scénario. Ces cartes sont donc à lire dans l’ordre, au fur et à mesure de votre progression, et vous révèlent petit à petit le gameplay et ses subtilités. Vous progresserez donc rapidement et apprendrez petit à petit toutes les ficelles pour être un parfait aventurier.

Si la mise en place est un peu longue, l’aventure en vaut la chandelle. Andor va vous permettre d’affronter de vilains monstres médiévaux, de sauver des villageois, de protéger un château et même de tenter de poutrer un énorme dragon.

Le système de jeu est basé sur des actions horaires, un peu comme une journée de travail, si ce n’est qu’ici, vous passerez plutôt vos heures à pourfendre du gobelin qu’à draguer l’intérimaire devant la machine à café. Et franchement, pour lui avoir parlé, à l’intérimaire, préférez-lui les gobelins.

On aime :

  • La quantité de matos
  • On a l’impression d’être dans le Seigneur des Anneaux

En conclusion
Andor est une très bonne initiation aux plus gros jeux d’aventure, un compromis parfait si vous voulez convaincre quelqu’un de vous suivre dans votre passion ludique. Si son gameplay est parfois un peu rigide, il n’en reste pas moins une très bonne entrée en matière.

Codenames Duo

Fiche d’identité

Auteur : Vlaada Chvátil
Illustrateur : Tomáš Kučerovský
Éditeur : Iello
Genre de jeu : Coop, déduction
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 2 à 4 / 10+ / 30 min
Date de sortie : Novembre 2017
Prix conseillé : 18€

Si vous avez grandi devant Pyramide, ce jeu télé qui proposait aux participants de faire deviner des mots à base de mots clé, si pour vous Mironton et Barjabule sont synonymes de sourire et bon temps, alors vous allez aimer Codenames Duo. Et sinon ? Bah vous allez aimer quand même.

Variante coopérative pour deux joueurs de Codenames, cette version conserve l’idée de base du jeu, mais y ajoute quelques petites nouveautés intéressantes. Le thème est toujours le même, des espions tentent de faire deviner à d’autres espions les identités secrètes d’espions (ça fait beaucoup d’espions). Pour cela, 25 cartes représentant des identités d’espions, sur lesquelles figurent un mot, et chacun sa grille lui indiquant quels mots correspondent à des espions de son équipe.

La différence avec Codenames est qu’ici vous jouez ensemble et devez à tour de rôle faire deviner à l’autre les identités d’espions, qui peuvent être communs, ou non. Pour ce faire, vous n’avez le droit qu’à un mot et un chiffre, comme par exemple « fruit, 3 » si vous cherchez à faire deviner 3 identités dont les noms sont en rapport à un fruit. Vous n’avez plus qu’à espérer que votre coéquipier ait la même façon de penser que vous, sans quoi les parties risquent d’êtres drôles, mais fort courtes.

Et bien sûr, faites attention à ne pas pointer du doigt l’identité d’un contre espion, ce qui vous ferait immédiatement perdre la partie. Codenames Duo propose aussi un petit mode campagne, pour celles et ceux qui souhaiteraient pousser le truc un peu plus loin.

On aime :

  • Le remaniement intelligent de Codenames
  • Assez de subtilités pour en faire un jeu différent
  • Comprendre la logique de son coéquipier

En conclusion
Sans révolutionner son grand frère (en même temps y’a pas besoin), Codenames Duo parvient à se renouveler assez pour proposer une variante intéressante à deux joueurs. Et pour celles et ceux qui veulent encore plus de challenge, procurez-vous les deux et mélangez les cartes !

Professor Evil et la Citadelle du Temps

Fiche d’identité

Auteurs : Matthew Dunstan et Brett J. Gilbert
Illustrateur : Biboun
Éditeur : Funforge
Genre de jeu : Coop, planification
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 1 à 4 / 8+ / 30 min+
Date de sortie : 
Prix conseillé : 32 €

Satané Professeur Evil ! Fabriquer une machine à voyager dans le temps pour aller dérober d’illustres reliques, quelle idée. Heureusement que vous êtes là. Oui, vous, là. Et vous aussi. Et les autres, derrière. Allez, filez chez lui récupérer tout ça !

La Citadelle du Temps est un coop pur, dans lequel l’ennemi est géré par un système de lancers de dés. À la fin de chaque tour de joueur, vous lancez les dés pour le Professeur Evil, lui permettant de se déplacer, de fermer des portes et de réactiver des pièges. Des pièges ? Ah bah oui. Son manoir, dans lequel vous vous êtes infiltré, en est truffé. Ce sont d’ailleurs ces pièges que vous allez devoir désactiver, pour espérer récupérer les artefacts volés. Et vous devrez le faire dans la limite du temps, qui s’écoule tour après tour, au risque de voir ces objets placés dans un coffre impossible à atteindre.

Chaque relique demande la désactivation de certains pièges, et tout est placé aléatoirement à chaque nouvelle partie, rendant toute stratégie absolue impossible. Vous devrez sans cesse vous adapter et lutter contre l’aléatoire généré par les dés ou les placements des pièges pour tenter de faire au mieux. Chaque personnage est aussi doté de deux attributs spéciaux, utilisables à certains moments dans la partie, et qui vous aideront bien si vous les utilisez correctement.

Difficile de jauger la difficulté de ce genre de jeu, tant elle est majoritairement régie par l’aléatoire. On tout aussi facilement enchaîner rapidement les échecs que les victoires. Il est important de garder cela en tête lors de vos premières parties. La Citadelle du temps est un très joli jeu, à la mécanique intéressante et à l’univers attrayant, il faut juste ne pas être repoussé par son aspect très aléatoire.

On aime :

  • La direction artistique Victorienne
  • L’ambiance
  • Les capacités des différents personnages
  • L’exultation d’une partie remportée

En conclusion
Si vous avez besoin de contrôler un tant soit peu ce qui vous arrive, vous risquez de grincer un peu des dents en jouant à La Citadelle du Temps. Si par contre l’aléatoire potentiellement hyper punitif ne vous dérange pas (voire vous éclate), vous allez passer de très bons moments sur ce jeu. Toute une aventure.

Négociateur – Prise d’otage

Fiche d’identité

Auteur : A. J. Porfirio
Illustrateur : Kristi Harmon
Éditeur : Don’t Panic Games
Genre de jeu : Solo, dés, cartes
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 1 / 14+ / 30 min
Date de sortie : Mars 2018
Prix conseillé : 24 €

Rien ne va plus ! Un(e) terroriste a pris des innocents en otage et vous êtes leur seul espoir. Vous et votre bouc des années 90 allez devoir jouer de ruse et de chance à l’aide de votre téléphone pour tenter de libérer ces pauvres victimes.

Bien décidé à retranscrire toute la pression d’une situation de négociation en pleine prise d’otage, Négociateur tente au possible de vous mettre dans la peau d’un spécialiste de la négociation. Jouable en solo uniquement (quoi que rien ne vous empêche de vous réunir à plusieurs pour réfléchir aux meilleurs choix à faire), Négociateur va vous demander de faire des choix, de jouer des cartes et de lancer des dés.

Autant le dire tout de suite, l’aléatoire est omniprésent et pourrait fortement déplaire à celles et ceux qui aiment avoir un contrôle sur ce qu’ils font. Toute stratégie que vous chercherez à élaborer ici pourra voler en éclat sur un mauvais lancer de dés ou un effet indésirable de carte arrivé au pire moment. Si cela retranscrit assez fidèlement l’état d’esprit fragile et changeant d’un preneur d’otage sous pression, cela véhicule aussi une certaine frustration.

Néanmoins, si vous savez dans quoi vous vous engagez, c’est à dire un serious game et pas du tout un jeu fun et léger, alors vous pourrez y passer de bons moments.
Reste qu’avoir du bol aux dés, si toutefois c’est un concept qui existe réellement, est plus que préconisé.

On aime :

  • Le côté sous pression
  • L’originalité du jeu

En conclusion
Négociateur Prise d’Otages est un jeu qui ne plaira pas à tout le monde. Son côté hyper injuste et ultra punitif rebutera les allergiques à l’aléatoire, mais celles et ceux qui aiment défier la chance y trouveront leur compte.

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