Qu’on l’adore ou qu’on le déteste, une chose est sûre : le style de Donald Trump sur Twitter est efficace. Le président américain compte pas moins de 80 millions de followers et chacun de ses messages engendre des torrents de commentaires et de partages. Il était donc le candidat idéal pour inaugurer notre nouvelle série “On décrypte le Twitter de…” dans laquelle des experts des réseaux sociaux nous aident à analyser la communication de personnalités de tous horizons (tech, politique, etc.). Décodage en quatre points.
1/ Une communauté ultra mobilisée
L’objectif numéro un du président américain sur Twitter est de souder ses partisans. Cela passe par quoi ? D’abord par un ton très familier, avec des termes simple, des points d’exclamation en veux-tu en voilà et des références culturelles populaires (ex: les images de Game of Throne détournées… au grand dam d’HBO.) Un style très éloigné de celui que les politiques adoptaient jusque-là et c’est précisément ce qui en a fait le succès. “Il a le sens du show, nous confirme Lilith Peper directrice de la stratégie de l’agence de publicité social média Braaxe. Ce côté bavard et impulsif le rend attachant aux yeux de beaucoup d’Américains.” Mais pour vraiment mobiliser son camp, rien de tel qu’un ennemi commun. “Donald Trump se sert souvent de Twitter pour envoyer des attaques. Cette stratégie offensive lui permet de souder avec beaucoup d’efficacité sa communauté contre ses opposants”, analyse Florian Silnicki, expert en communication de crise et fondateur de l’agence LaFrenchCom.
2/ Un texte plus maîtrisé qu’il n’y paraît
C’est aussi grâce à Twitter que Trump parvient à orienter la conversation mondiale et il a pour cela une technique bien rodée : créer la polémique. “Une spécificité d’une partie de ses tweets est une communication sur des sujets sensibles ou il s’attelle à provoquer des clivages qui produisent des idées saisissantes, qui “travaillent” et les citoyens américains et la planète. Il a réussi un tour de force en provoquant indirectement et intensément des discussions politiques dans chaque foyer américain”, note Vincent Lumaret, président de l’agence de communication digitale Indigo. Donald Trump parvient d’autant mieux à générer le débat qu’il a un rythme de publication très soutenu : de 9 tweets quotidiens en moyenne au début de son mandat, il est passé à 29 cette année note Le Point. Il a enfin fait du réseau social à l’oiseau bleu un composant central de sa diplomatie. “Twitter est devenu son canal de communication mondial principal mais aussi de par sa stature celui des Etats-Unis. Il utilise Twitter pour engendrer des menaces, des renoncements, critiquer ses détracteurs ou les décisions diplomatiques d’autres pays”, ajoute Vincent Lumaret.
3/ Un pari électoral assumé
On le sait, un unique message peut déclencher une vraie shitstorm sur Twitter. Comme expliquer alors qu’avec ses outrances coutumières, le président américain n’ait pas subit de méchant retour de bâton ? “En réalité, il y en a un mais il s’en moque. Ses détracteurs le détestent mais ils ne cherchent pas à les séduire. La clé de la victoire à la présidence n’est pas tant d’avoir l’électorat le plus large que l’électorat le plus soudé”, analyse Florian Silnicki de LaFrenchCom. Même la récente décision de Twitter d’apposer sur certains messages de Trump un label créé pour lutter contre la propagation de fake news a peu de chance de lui causer du tort. “Ses partisans estimeront qu’il est victime de l’acharnement d’acteurs qui lui sont opposés”, souligne Lilith Peper, de l’agence Braaxe.
4/ Les limites de la stratégie de Donald Trump sur Twitter
Trump a complètement bouleversé les codes de la communication politique, c’est un fait. “La grande force de son style sur Twitter, c’est de créer la surprise. C’est comme cela qu’il a séduit beaucoup d’internautes et qu’il prend de court ses opposants : désarçonnés, ils ne savent pas comment contre-attaquer. Mais cette stratégie atteint aujourd’hui ses limites. Nous nous sommes tous habitués aux prises de position ‘choc’ de Donald Trump, elles n’étonnent plus guère aujourd’hui”, précise Florian Silnicki. Le fait est que le propre des campagnes originales est de vite paraître dépassées. “Quand Obama a fait campagne sur Facebook, c’était totalement nouveau à l’époque, rappelle d’ailleurs Tatiana Ferré Sentis, digital strategist chez Braaxe. Aujourd’hui cela paraîtrait… un peu désuet.”
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“ships worldwide” traduit par “navires dans le monde”, ça en dit long ! 😂
Mince je suis plus sur la page de la clef anti-5G et je peux pas supprimer mon commentaire 😅