Connaissez-vous Honor ? Cette marque chinoise, fondée en 2013, s’impose comme un acteur majeur sur le marché du smartphone. Après une période sous l’aile de Huawei, Honor a pris son envol en 2020 et enchaîne depuis les succès. Nous avons eu la chance de visiter ses installations à Shenzhen, en Chine, pour découvrir les secrets de fabrication de ses smartphones. Une immersion dans un univers où l’innovation est reine.
Des débuts prometteurs à l’indépendance
Honor n’est pas une marque comme les autres et son histoire est là pour en témoigner. Contrairement à d’autres constructeurs chinois reconnus comme Huawei, Xiaomi, Oppo ou OnePlus, Honor n’a pas toujours été une marque à part entière. Initialement, Honor était une gamme de smartphones abordables au sein de Huawei et elle s’est rapidement distinguée.
Fondée en 2013, la marque a pris son indépendance en 2020 suite aux sanctions américaines contre le géant chinois. Ce nouveau départ a permis à Honor, qui représentait alors plus d’un quart des ventes de Huawei, de voler de ses propres ailes et d’affirmer son identité. Libérée de l’ombre de sa maison mère, Honor a récupéré un nom déjà connu, des usines et beaucoup d’ambitions.
Libérée, délivrée, Honor vise les sommets
Loin de se contenter de son succès initial, Honor multiplie les annonces marquantes. La firme a dévoilé le Magic6 Lite, un smartphone si résistant qu’il peut servir de marteau. Un argument surtout marketing, mais suffisant pour aider à faire connaître cette marque encore outsider dans l’Hexagone.
Honor s’est également illustrée avec ses smartphones pliants, comme le Magic V3, le plus fin du monde avec seulement 9,2 mm d’épaisseur. Un partenariat avec le Studio Harcourt pour un mode photo exclusif sur le Honor 200 Pro témoigne de sa volonté de monter en gamme. Il sera aussi disponible sur le futur Magic7 Pro, un smartphone que nous avons déjà pu prendre en main.
Les efforts de Honor sont payants et la marque se distingue régulièrement chez les cabinets d’études Counterpoint Research, Canalys ou IDC. Les deux premiers ont mis en avant le début d’année tonitruant de la firme chinoise, un succès qui s’est confirmé au deuxième trimestre en Europe de l’Ouest. À la rentrée 2024, Honor se distinguait encore par sa progression sur le segment des smartphones pliants au format livre (fold) en Europe.
Shenzhen : au cœur de la machine Honor
C’est à Shenzhen, berceau de l’industrie technologique chinoise, que Honor a installé son usine d’assemblage et son centre de R&D. Un complexe flambant neuf où la marque nous a accueillis, non sans une certaine prudence. Interdiction formelle de prendre des photos ou des notes ! Nous avons donc dû nous fier à nos yeux et à notre mémoire pour vous retranscrire cette expérience. Après la visite, Honor nous a fourni quelques images des usines et labos. Nous pouvons vous confirmer qu’elles sont conformes à ce qu’on a pu voir lors de nos différentes visites.
L’usine de Shenzhen, inaugurée fin 2021 et qui a coûté 1 milliard de yuans (environ 130 millions d’euros), est un modèle d’automatisation. Sur la chaîne de production du Magic6 Pro, un smartphone sort toutes les 28,5 secondes. Honor est capable de produire 2 400 unités par jour et par ligne, avec un taux de réussite de 99 %. Vingt lignes de production sont disponibles durant 6 jours sur 7 et l’automatisation atteint 85 %, limitant l’intervention humaine aux tâches de vérification.
Secret industriel et innovation
Les smartphones pliants, plus exigeants en raison de leur format, peuvent nécessiter plus d’intervention humaine. Le taux d’automatisation est donc moins important et les temps de productions sont rallongés par rapport à un modèle classique.
Plus de 70 % des 13 000 employés de Honor travaillent dans la R&D. La marque dispose de 7 centres de recherche dans le monde, dont un en France. À Shenzhen, les laboratoires se chargent notamment de travailler sur les écrans (confort, fatigue visuelle, nouvelles technologies, certification…), la résistance des smartphones (résistance à l’eau, à la poussière…), le matériel (nouveau format, recharge rapide, packaging…), le réseau (signal, 5G…) ou encore la fiabilité (résistance du bouton, à la pression, aux conditions de température extrêmes….).
Honor réaliste également des tests de résistance aux chutes et de pliages pour les smartphones pliants.
L’innovation au cœur de la stratégie
Un autre élément important est étudié dans les laboratoires de Honor : la batterie. La firme a été la première à proposer une nouvelle technologie de batterie silicone-carbone avec le Magic5 Pro, puis sur le Magic V2. Cette nouveauté gagne maintenant du terrain, offrant une densité supérieure par rapport à une batterie offrant une densité supérieure par rapport à une batterie lithium-ion classique, ce qui se traduit par une autonomie accrue ou un encombrement réduit pour une même capacité.
Dans son centre de R&D, Honor consacre pas moins de 6 départements à l’amélioration des batteries de ses produits :
- Material research labo : Laboratoire de recherche sur les matériaux
- Advanced battery structure research lab : Laboratoire de recherche sur les structures de batteries
- Battery processing research lab : Laboratoire de recherche sur les procédés de fabrication des batteries
- Battery modeling, algorithm and charge lab : Laboratoire de modélisation, d’algorithmes et de charge des batteries
- Battery mechanical, thermal, electrical research lab : Laboratoire de recherche sur les propriétés mécaniques, thermiques et électriques des batteries
- Battery failure analysis lab : Laboratoire d’analyse des défaillances des batteries
Des avancées déjà disponibles sur les derniers modèles
Pour l’utilisateur, ces avancées sont aujourd’hui visibles sur le Magic V3. Malgré sa finesse (9,2 mm) et sa légèreté (226 g), le smartphone pliant dispose d’une batterie silicium-carbone de troisième génération de 5 150 mAh. Une capacité plutôt élevée, associée à une charge rapide « SuperCharge » de 66 W et sans fil de 50 W. Ce modèle se distingue aussi en intégrant l’un des écrans les plus avancés du moment.
Le Honor Magic7 Pro a aussi droit à la troisième génération de batterie en silicium-carbone. Il progresse par rapport à l’actuel Magic6 Pro, bénéficiant d’une batterie de dernière génération de 5850 mAh contre 5 600 mAh pour le modèle actuel. Le Magic7 Pro ajoute une charge filaire de 100 W (au lieu de 80 W) et sans fil de 80 W (contre 66 W actuellement). Des améliorations qui se font sans augmentation du poids de l’appareil, le nouveau Honor Magic7 Pro étant même un peu plus léger que son aîné (223 g contre 225 g).
L’IA, le futur du smartphone et de Honor ?
Outre l’aspect matériel, Honor investit massivement dans l’intelligence artificielle. Si les applications concrètes restent encore limitées, la marque a annoncé l’arrivée d’un véritable agent IA. L’agent Yoyo (Yoyo Agent) veut être beaucoup plus qu’un simple assistant en apprenant et en anticipant les besoins de l’utilisateur. Même si la concurrence est rude, le système d’exploitation MagicOS 9 pose les bases de cette révolution.
Passé du statut de marque abordable à acteur majeur de l’innovation sur le marché du smartphone en quelques années, Honor impressionne avec ses investissements massifs en R&D et sa volonté de repousser les limites. Honor est un acteur à suivre de près dès maintenant et dans les années à venir.
À Chengdu, on a visité la boutique phare de Honor
Honor a récemment inauguré son premier magasin phare (flagship store) à Chengdu, une ville chinoise capitale de la province du Sichuan. La particularité de cette boutique est d’être située dans la ruelle Kuanzhai, un ensemble de trois ruelles historiques. D’une superficie totale de 1000 m², le magasin s’inspire du patrimoine de la ville et de l’architecture traditionnelle.
En plus de ses produits, Honor met en avant des œuvres et des talents artistiques de son concours de design Honor Talents. À l’étage, la boutique met à l’honneur son rapprochement avec Studio Harcourt pour permettre aux visiteurs de tester l’expérience portrait.
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