Cela fait déjà quelques mois que les fans de FromSoftware rongent leur frein en attendant Shadow of the Erdtree, l’extension du formidable Elden Ring qui sortira le 21 juin prochain. À travers quelques interviews et deux trailers qui nous ont mis l’eau à la bouche, Hidetaka Miyazaki et ses troupes nous ont promis un DLC incroyablement ambitieux avec des tonnes de contenu supplémentaire, et c’est donc avec beaucoup d’excitation que nous avons eu le privilège de pouvoir goûter à ce menu si alléchant lors d’une avant-première organisée par le studio à Paris ; voici nos premières impressions sur Elden Ring : Shadow of the Erdtree, à un peu moins de trois semaines de la sortie.
Notre prise en main a commencé dans le palais de Mohg, l’abominable Seigneur du Sang. C’est là que réside ce fameux œuf d’où émerge le bras émacié de l’Empyréen Miquella, frère de Malenia, créateur de l’Haligtree et figure centrale de cette extension. Nous n’avons pas eu l’occasion de nous frotter à la quête d’introduction qui permet de débloquer l’accès au DLC, mais comme tout le monde s’y attendait, c’est bien à partir de ce point d’entrée que votre personnage pourra débuter sa nouvelle aventure.
Un bestiaire de première classe dans un superbe écrin
Une fois la barrière franchie, nous avons immédiatement été accueillis par un paysage grandiose qui nous a directement mis dans l’ambiance. Nous n’en attendions pas moins des artistes de FromSoftware, dont le sens de la mise en scène n’est plus à prouver. Malgré quelques similitudes stylistiques, notamment avec l’omniprésence du clair-obscur caractéristique d’Elden Ring, l’ambiance est nettement plus sombre que dans l’Entreterre ; mais l’ADN du studio est incontestablement bien présent.
Ces premiers pas ont été l’occasion de rencontrer les premiers ennemis de l’extension. Évidemment, pendant ces trois heures manette en main, nous n’avons pu rencontrer qu’un petit échantillon du bestiaire qui réside dans les plaines corrompues du Royaume des Ombres. Mais ces quelques créatures sinistres à souhait nous ont déjà fait forte impression. Des traditionnels combattants en armure aux étranges vers éthérés en passant par les volatiles putrides, les félins difformes qui attendent en embuscade, un bon vieux dragon et l’immense colosse embrasé qui nous avait déjà été présenté dans les trailers, nous avons déjà pu nous frotter à une grande variété d’ennemis redoutables et originaux, et il nous tarde déjà de voir ce que les prochaines zones nous réservent.
Des boss déjà mémorables
En périphérie de cette zone centrale, nous avons pu visiter une poignée donjons génériques, sans grande surprise jusqu’à présent. Tous les joueurs qui ont déjà écumé les diverses catacombes éparpillées un peu partout en Entreterre savent déjà à quoi s’attendre en termes de structure : quelques corridors parsemés d’embuscades, et un mini-boss à la fin. Les vraies attractions de cette avant-première se cachaient plutôt dans les deux points d’intérêt majeurs de cette entrée en matière, à savoir les châteaux de Belurat et d’Ensis. Il s’agit de deux donjons remarquablement travaillés au niveau artistique qui, évidemment, disposent chacun de leur ambiance propre.
Le premier est une structure relativement décrépie tout en verticalité où errent de redoutables bêtes et des combattants en armure plus traditionnels, bien évidemment armés jusqu’aux dents et avec un clair penchant pour les vagues d’attaques denses et brutales. Après avoir déambulé dans ces allées, grimpé quelques échelles et escaliers, on retrouve un boss plein de personnalité que vous connaissez déjà peut-être, non pas parce qu’il existait dans le jeu de base, mais parce qu’il a déjà été présenté dans le trailer de gameplay d’il y a trois mois (voir la vidéo ci-dessous à 1:20).
Cette étrange entité à mi-chemin entre le démon, le lion et le dragon est un adversaire de taille, avec une deuxième phase spectaculaire qui mettra votre sens du positionnement (et votre capacité à gérer la caméra, le vrai boss final de tous les jeux FromSoftware) à l’épreuve.
De l’autre côté de cette région, on trouve le château d’Ensis, une structure empreinte de magie qui vous rappellera sans aucun doute une autre zone mémorable du jeu de base… et cela vaut aussi pour l’excellent boss, dont le nom est une référence on ne peut plus explicite à un personnage que vous connaissez déjà très bien.
Un lore cryptique comme on les aime
Le combat est intense, dynamique et très satisfaisant dans l’ensemble; mais nous nous abstiendrons cependant d’en dire davantage sur Ensis et ses résidents malgré la présence du bandeau spoiler, car nous avons eu la nette impression que cet endroit regorgeait d’indices sur la nature du Royaume des Ombres et, par extension, sur la quête de Miquella, figure de proue annoncée de l’extension.
À ce propos, même si nous n’avons pas eu le temps de nous plonger dans les descriptions des objets et les différents manuscrits pour commencer à démêler les fils de l’histoire et que ni Miquella ni Messmer n’ont pour l’instant montré le bout de leur nez, il est déjà évident que FromSoftware nous a concocté une trame narrative aux petits oignons dans la plus pure tradition des Dark Souls et d’Elden Ring, avec une bonne dose de détails nébuleux et ouverts à l’interprétation qui promettent de ravir les amateurs de lore abscons et ésotérique. Même si l’entrée en matière a été assez légère en termes de lore, on en salive d’avance.
Des tonnes de nouveaux jouets meurtiers
Pour ce qui est du gameplay, nous avons aussi pris beaucoup de plaisir à découvrir les nouvelles classes d’armes introduites par l’extension. Nous avons commencé notre run avec des doubles lames incurvées avec prise en main inversée, avec leur moveset basé sur la vivacité et mobilité qui raviront les amateurs de builds basés sur la dextérité. Si vous préférez les armes de grande taille, vous pourrez vous tourner vers les nouveaux Grands Katanas ou choisir la nouvelle classe d’épées longues légères, deux excellents intermédiaires entre l’épée longue iconique et les greatswords qu’on ne présente plus. Dans les deux cas, les sensations sont au rendez-vous, et réussissent brillamment à moderniser ces archétypes sans les dénaturer.
Mais les additions les plus excitantes à ce niveau étaient sans doute les nouvelles classes d’armes les plus exotiques. On peut citer le flacon des parfumeurs que les vétérans ont déjà rencontré à plusieurs reprises, ou encore de vraies armes de jet dédiées qui ne sont désormais plus seulement des consommables. Deux exemples qui permettront sans doute de composer des builds particulièrement originaux. Mais la palme de l’innovation revient sans doute aux griffes, des armes de mêlée à très courte portée qui permettent à votre avatar d’exprimer toute sa bestialité avec leur moveset ultra-mobile et brutal à souhait. Pas facile à prendre en main, mais assez jouissif.
Et pour couronner le tout, nous avons aussi droit à une paire de lanières qui transforment votre Sans-éclat en spécialiste des arts martiaux, capable de masser son adversaire avec des enchaînements supersoniques agrémentés de dropkicks ô combien percutants. Si vous avez toujours voulu jouer un archétype de moine dans un jeu FromSoftware, ces armes sont faites pour vous ! Et il ne s’agit que d’un petit échantillon. Nous avons à peine eu le temps de nous frotter aux lances alternatives, aux nouveaux arcs, ou encore aux boucliers garnis de piques menaçantes que nous avons vu passer dans les trailers. Un rêve pour les expérimentateurs chevronnés qui adorent imaginer des builds saugrenus, mais toutefois efficaces… et cela ne sera pas de trop pour arriver au bout de l’aventure.
De sacrés défis en perspective
Pour rappel, FromSoftware nous a promis quelques ennemis redoutables du calibre de Malenia, l’impitoyable déesse de la putréfaction qui s’est taillé une sacrée réputation dans la communauté, et pour cause : elle représente indiscutablement le challenge le plus ardu de l’histoire du studio. Et si l’on se base sur ces premiers contacts avec ces deux boss loin d’être insurmontables, mais pas non plus triviaux pour autant, Miyazaki et ses troupes n’ont apparemment pas plaisanté à ce niveau : le challenge s’annonce corsé.
Avec le recul, on voit aussi émerger une tendance assez claire dans le design des combats. Dans la continuité des dernières séquences d’Elden Ring, le rythme global est particulièrement élevé, avec des ennemis qui affectionnent les avalanches de coups impitoyables et forcent le joueur à calculer soigneusement la moindre action. Les ennemis patauds aux patterns lents et téléphonés à la Dark Souls 1/2, c’est officiellement terminé pour de bon ; FromSoft a clairement tout misé sa nouvelle philosophie de design qui fait la part belle à l’intensité — autant chez les boss que chez les ennemis lambda. Une excellente nouvelle pour ceux qui ont adoré suer à grosses gouttes devant Maliketh, Radagon et Malenia ; un peu moins pour les autres.
Mais pas de panique, car FromSoftware a aussi implémenté une mécanique qui permet d’alléger un peu ce fardeau. Il s’agit des Scadutree Fragments (traduction française encore inconnue), des objets disséminés un peu partout sur la map à la manière des graines dorées. Comme ces dernières, les fragments peuvent être utilisés à un site de grâce. Mais au lieu de booster la flasque qui permet de se régénérer, ils augmentent à peu près toutes les statistiques de façon uniforme, et ce uniquement dans la zone du DLC. Cette mécanique rend les combats un peu plus abordables, et d’un autre côté, les masochistes à la recherche d’un défi XXL pourront aussi choisir de s’en passer complètement.
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Si seulement il était pas aussi frustrant car tellement magnifique ce jeu, je sais il y a des mods mais trouver le bon qui ne dénature pas le jeu, perso j’en ai flingué ma partie.