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Pluie d’étoiles filante : quand l’observer et comment réussir vos photos ?

Le ciel sera incandescent dans la nuit du 12 au 13 août, puisque les amateurs d’astronomie vont pouvoir observer la pluie des Perséides. Ce phénomène sera particulièrement actif à 5 heurs du matin, où il sera possible d’observer plus de 100 étoiles filantes par heure. Voici quelques conseils pour profiter de ce spectacle et réaliser de belles photographies du ciel étoilé.

Dans la nuit du 12 au 13 août, faites un vœu : la voûte céleste va arborer ses plus belles étoiles filantes. Les amateurs d’astronomie vont pouvoir observer la pluie de Perséides. Cette averse d’étoiles filantes a lieu tous les ans en août. Voici quelques conseils pour observer ce bal de météores incandescents.

En plus d’offrir un magnifique spectacle éphémère, cette pluie de Perséides pourra aussi être immortalisée grâce à un appareil photo. Tous les amateurs de cet art pourront donc s’y donner à cœur joie, à condition de respecter quelques préceptes. Nous avons interrogé la photographe et instagrameuse Camille Talks, pour qu’elle nous donne quelques conseils.

C’est quoi la pluie des Perséides ?

Cette pluie d’étoiles filantes est observable chaque été dans l’hémisphère nord. En août, la Terre traverse un nuage de poussières laissées par la comète Swift-Tuttle. En entrant dans l’atmosphère, ces petites poussières se consument pour devenir de somptueuses trainées lumineuses. Elles se déplacent à une vitesse de 58 km par seconde, soit environ 210 000 km à l’heure. Les Perséides sont l’une des plus anciennes pluies de météores recensées par écrit. Les premiers rapports en Chine datent de l’an 36, et en 811 en Europe.

À quelle heure faudra-t-il les observer ?

En cette nuit du 12 au 13 août, le phénomène sera particulièrement actif. Sur le site de l’Association français d’astronomie, on apprend qu’il sera possible d’assister au spectacle dès 23 h, heure de Paris. À l’est, dans la région de Strasbourg, le phénomène commencera dès 22 h 35 alors qu’il faudra attendre 23 h 25 à Brest. Pour les plus motivés, il sera possible d’observer cette pluie d’étoiles jusqu’à l’aube. C’est en revanche à 5 heures du matin que l’activité sera la plus intense.

Où profiter du spectacle ?

Pour apercevoir ce bal d’objets célestes, il faudra impérativement s’éloigner des grandes villes et de leur pollution lumineuse. Pour savoir quels endroits sont les plus propices à l’observation, nous vous conseillons de vous référer à cette carte qui détermine les zones les moins polluées par la lumière. Une fois assez éloigné des grandes métropoles, il suffira de lever les yeux. Contrairement à la Voie lactée ou encore les planètes, l’observation de ce phénomène s’étend sur l’intégralité du ciel. Enfin, si vous souhaitez partager ce moment avec d’autres passionnés, l’Association française d’astronomie détaille l’ensemble des événements qui se dérouleront dans les prochains jours en France.

Ne reste plus qu’à vous souhaiter une belle soirée étoilée et vous encourager à profiter de l’occasion pour faire de nombreux vœux. Sinon, vous pourrez toujours immortaliser ce moment avec votre appareil, à condition de respecter quelques préceptes. Consultez notre dossier sur l’astrophoto pour en savoir plus.

Faut-il avoir du matériel professionnel pour faire de l’astrophotographie ?

Pas besoin de dépenser tout son pécule durement gagné pour s’adonner à l’astrophoto. Cette autodidacte, qui est devenue photographe de métier, nous explique que le plus important, c’est finalement de pouvoir régler sa vitesse d’obturation et l’ouverture de son objectif. Avec un reflex, entrée de gamme, il suffira de se rendre dans les paramètres pour que la magie opère. “Il vous faut un appareil avec lequel il est possible de modifier la vitesse et les ISO, en gros, il faut un appareil photo ayant un mode manuel”. Côté objectif, on privilégiera les grand-angles bénéficiant d’une grande ouverture, entre f-2 et f-4. Parce que oui en photo, plus l’ouverture est grande, plus le chiffre est petit.

Enfin, dernier outil qu’il faudra absolument emporter dans sa besace, un trépied. C’est lui qui permettra d’assurer la stabilité de l’appareil pendant le long temps de pause, aussi, il faut que celui-ci soit robuste. Il est possible de s’en procurer sur Internet, mais aussi dans les magasins disposants d’un rayon photo conséquent.

Un autre outil, absolument pas indispensable mais qu’il peut être intéressant de se procurer, est l’intervallomètre. Comme son nom l’indique, il permet de prendre plusieurs clichés à intervalle régulier; utile pour réaliser une timelapse, ou pour certaines autres actions de post-traitement.

© Julie Hay

Quelles sont les conditions météorologiques idéales ?

Si l’été est plus propice à l’astrophotographie, c’est l’hiver que l’on voit le mieux les étoiles. Camille nous explique notamment qu’à cette période de l’année, il est possible d’observer la nébuleuse d’Orion. “On pense souvent que l’été est le moment idéal pour observer le ciel, pourtant, c’est en hiver que c’est plus simple. On peut le faire plus tôt, parfois même dès 21 heures. Il est vrai cependant qu’il fait plus froid et qu’il fait moins souvent beau.” Pour réaliser de belles photographies du ciel incandescent, il faudra donc garder les yeux rivés sur son application de météo et s’assurer que le temps est clément et le ciel dégagé. Les excursions estivales sont plus tardives puisqu’il faut attendre environ 1 heure du matin pour ne plus être dérangé par les dernières lueurs du soleil. Camille nous conseille aussi de suivre le calendrier lunaire pour ne pas être perturbé par l’éclat de l’objet céleste. “Le moment idéal est donc lors de la nouvelle lune. Sinon, sa lumière va éclipser celle des étoiles”. En parlant de lumière, les photographes devront chercher l’obscurité totale et parfois s’éloigner jusqu’à 50 km d’une grande ville. La pollution lumineuse empêche de réaliser de beaux clichés, donc n’hésitez pas à vous en éloigner le plus possible. D’ailleurs, vous pouvez connaître tous les endroits propices à l’astrophoto grâce à cette carte, conseillée par Camille.

Comment paramétrer son son matériel ?

On entre dans le vif du sujet. Quels réglages utiliser pour réaliser les plus belles photos de la voûte céleste ? On le disait plus haut, le plus important, c’est l’ouverture du diaphragme. Pour le régler, il faudra privilégier le mode manuel et choisir la plus petite mesure possible. L’idéal se situe entre f.2 et f.4. C’est cette ouverture qui va permettre de faire entrer le plus de lumière.

Ensuite, il faudra choisir un temps de pose assez long. Dans la majorité des cas, on ne dépassera en revanche pas les 30 secondes, sous peine de voir ce que nos amis d’outre-Manche appelle “startrail”. Il s’agit d’une traînée caractéristique, qui apparaît sur l’image à cause de la rotation terrestre. L’effet peut être esthétiquement sympathique s’il est voulu, mais il peut aussi ruiner une superbe photo s’il s’invite sans prévenir.

Une illustration du phénomène de “startrail”, que l’on appelle aussi un “filé d’étoiles”. © Patrick McManaman

Enfin, il faudra augmenter la sensibilité ISO de son appareil aussi loin que possible. Certains boîtiers pourraient avoir du mal à délivrer une photographie nette lorsque la sensibilité est haute, ce sera donc à vous d’adapter vos réglages en conséquence. Si les étoiles que vous souhaitez photographier sont très peu lumineuses, il vous faudra sûrement pousser l’ISO aussi loin que possible, jusqu’à ce que vous jugiez l’image trop bruitée.

Pensez également à paramétrer votre matériel pour capturer vos clichés dans un format RAW, c’est-à-dire sans perte d’informations. Selon la marque et le modèle de votre matériel, ce format peut avoir des noms différents; on trouve par exemple des fichiers .cr2 chez Canon, .arw chez Sony, et ainsi de suite. Avec un fichier de ce type, vous conservez un contrôle absolu sur chaque paramètre de votre image finale au moment post-traitement (voir la partie retouche).

Vient enfin la question critique de la mise au point. Elle est un petit peu particulière en astrophoto, dans la mesure où il s’agit d’immortaliser des objets qui peuvent être situés à des années-lumières de distance. Autant dire que le capteur de votre objectif risque d’avoir quelques soucis… Hors de question, dans ces conditions, de passer par l’autofocus. À la place, il vous faudra le faire de façon manuelle, mais pas n’importe comment. La technique consiste à faire un premier repérage de jour pour faire la mise au point sur l’infini, en visant l’élément du paysage le plus lointain possible. Cette technique aura tendance à donner de meilleurs résultats que la mise au point sur l’infini proposée par défaut avec certains objectifs.

Pour finir, précisons que les règles immuables de la photographie sont toujours d’actualité lorsqu’il s’agit de tirer le portrait du cosmos. C’est le cas pour la règle qui relie la vitesse d’obturation à la taille de l’objectif, qui est toujours valable dans ce contexte. Traditionnellement, on évite par exemple de descendre à moins d’1/50s avec un appareil équipé d’un objectif de 50mm, et ainsi de suite. Néanmoins, la présence de votre trépied permet d’avoir une petite marche de manœuvre, notamment lorsque la nuit est particulièrement sombre et que les étoiles ne brillent pas de mille feux.

Avec le réglage infini, vous devriez pouvoir obtenir des images nettes. © Julie Hay

Quelques conseils pratiques pour réussir vos photos

Camille nous conseille également d’utiliser un retardateur, ce qui permet d’éviter le mouvement de son appareil lors de l’enclenchement du bouton. Plus généralement, il est très important de bien stabiliser son matériel; c’est d’autant plus vrai lorsque vous souhaitez réaliser un assemblage de plusieurs images consécutives.

La photographe nous invite aussi à ne pas oublier d’ajouter un premier plan dans le cadre, pour faire ressortir le contraste du ciel. La composition de l’image est très importante; on est tenté de ne photographier que le ciel, mais le jeu d’ombre sur un bâtiment, un personnage ou même des détails de paysage permettra de donner du cachet à votre cliché.

Ça y est vous voilà prêts à photographier les astres. Camille a tout de même quelques conseils pratiques en réserve, pour profiter de ce moment suspendu. “Mon principal conseil quand on part en sortie photo la nuit, c’est de bien se couvrir. Le temps de pose est plus long donc on reste souvent assez statique. On peut aussi prendre une liseuse ou amener quelques copains pour faire la discussion et ne pas s’ennuyer.” Elle précise que pour éclairer son chemin, et éviter les embûches, il faudra penser à prévoir une lampe et que dans l’idéal celle-ci devra être frontale. Vos mains seront déjà bien chargées avec votre matériel, inutile d’y ajouter une lampe.

 

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L’astrophoto va de paire avec la retouche…

Vos photos sont sur votre appareil, idéalement en format RAW, ne reste plus qu’à s’attaquer à la retouche. Pour faire ressortir toutes les subtilités du ciel, vous voudrez passer par un logiciel de retouche comme Lightroom. “La retouche, c’est assez subjectif. Personnellement j’aime bien pousser la clarté et les hautes lumières. J’utilise aussi le pinceau pour retravailler la luminosité et mettre certaines zones en exergue” confie Camille. De notre côté, on ne peut que vous conseiller d’expérimenter différents rendus, en dupliquant votre image, pour vous faire une idée de ce que vous préférez.

Et avec un smartphone alors ?

Photographier le ciel avec son téléphone n’est pas évident, mais pas forcément impossible. Certains smartphones, comme les Google Pixel, bénéficient d’un mode nuit assez convaincant. Il faudra bien sûr emporter un trépied et sélectionner le mode dédié. Sur le Pixel 4, vous pourrez augmenter le temps d’exposition jusqu’à 4 minutes, contre une minute pour le troisième du nom. Le One Plus 8Pro bénéficie aussi d’un mode nuit qui, couplé d’un trépied, permettra d’offrir un résultat assez satisfaisant. Même si on vous recommande plutôt le reflex pour vos séances d’astrophotographie, le smartphone vous permettra de vous essayer à cet art avant d’investir.

Sinon votre fidèle compagnon vous permettra d’étudier le ciel avant de photographier. Il existe plusieurs applications pour repérer les différentes étoiles dans le ciel, comme la ceinture d’Orion par exemple. Au Journal du Geek, notre préférence va à Star Walk 2 qui est disponible sur iOS et Android. Elle permet grâce à la réalité augmentée de penser votre cadrage.

Ne reste plus qu’à vous souhaiter de belles soirées étoilées et de beaux clichés.

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11 commentaires
  1. Pour prendre de multiples photos et les empiler par la suite il y a l excellent deepskycamera sur Android

  2. Tu parles de conseils… Elle est où la règle des 500, le RAW, l’intervallomètre… Eh oui ce n’est pas en une prise que l’on va avoir un résultat !

  3. Tout ne peut pas etre dit en 15 lignes, le principal y est …Maintenant les commentaires peuvent servir aussi à raler…mais pas que.
    -> règle des 500 ?
    -> Intervallomètre ?

  4. exactement. c’est quand même aberrant de voir les gens se plaindre au lieu d’apporter une solution / explication. surtout avec des commentaires pour des gens qui vont simplement débuter dans la photo, où qui ont un reflex pour les photos de famille.

    La règle des 500, c’est une règle de math pour les appareils plein format. on divise 500 par la longueur focal pour avoir le temps d’exposition max. sauf que dans l’article, qui s’adresse aux néophytes je le rappelle, on parle d’entrée de gamme (petit capteur appelé APS-C), et que forcément ça change tout. il faut utiliser plus 330 divisé par la longueur focale indiqué par l’appareil au moment de prendre la photo. donc parler de la règle 500 à un néophyte, bof bof.

    l’intervallomètre, c’est un système qui permet de prendre des photos à intervalle régulier. On y entre le temps entre chaque photo et le nombre de photos qu’on veut, et il gère ça tout seul. c’est comme ça qu’on peut faire des timelapse par exemple. il existe des appareil externe pour les reflex qui n’ont pas la fonction intégrée. mais la encore, pour un néophyte, bof bof.

    le RAW est le format d’image brut. les professionnels utilisent se format pour retravailler les photos, le format jpg étant compressé, il fait des imperfection sur l’image. Le défaut, c’est qu’il faut un logiciel spécial pour “développer” les photos. là encore, on s’adresse à des néophytes, donc bof bof.

  5. un truc simple et facile pour les débutant, c’est aussi d’utiliser une télécommande. filaire ou sans fil. ça permet de déclencher son boitier sans le toucher et ainsi éviter de le faire bouger. pour ma part j’utilise ça car j’ai un mal fou à utiliser le retardateur, ça marche qu’une fois sur 2 ou 3.

    on en a pour quelques euros seulement sur internet

  6. Si on peut aussi avoir un bon résultat en une prise (mon compte insta #one.mans.view tu verras mes dernières photos sont en une prise pour la plupart et le ciel est pas mal du tout)
    Par contre, je prends à 800–>1200 ISO, 12mm f2.8 durant 20s (jamais plus pour éviter le filé. Après sous photoshop en raw on a assez de plage dynamique pour faire ce que l’on veut.

  7. Petit exemple en une prise, sans trepied (appareil posé dans une chaussure dans le sable)
    5f2f0c4412adf64106695bc4.jpg

  8. Ou avec trepied et smartphone pour éclairer le sujet. Alors certe c’est pas une photo ou tu vois la voie lactée en “3D” super détaillé mais au moins il y a un sujet et c’est pas juste une photo style NASA wanna be mais sans Hubble. Pour un ciel sans décors je laisse cela à la NASA il font bien mieux que moi 🙂
    5f2f0d247a1ee941094509f0.jpg

  9. augmenter la sensibilité ISO de son appareil au maximum” …. SURTOUT PAS! Sinon bon jour le bruit sur les clichés!

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